Demande de Lustraexe.

Je suis vraiment désolé pour l'absence de qualité et de développement de cet OS, ça fait plus d'un mois que je n'arrive pas à écrire, et j'ai rédigé ce texte sans être trop inspiré. Comme toujours, n'hésitez pas à me faire vos retours, je vais essayer de prendre en compte les conseils qui ressortiront :) <3

La scène du match de Quidditch n'est pas fidèle à celle des livres, je l'ai quelque peu modifiée.

Le FanArt se trouvant à la fin du chapitre appartient à upthehillart sur DeviantArt.

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⸺ Merci ! Merci à toutes et tous d'être là pour ce match de la coupe de Quidditch de Poudlard, Gryffondor contre Serpentard. Les joueurs et joueuses vont bientôt entrer sur le terrain, ils terminent de se préparer dans les vestiaires.

La voix de madame Bibine nous parvenait, claire et sévère, au travers de la grande porte qui maintenait l'équipe cachée aux yeux des spectateurs. Sérieusement, cette professeure me tue. Si elle décidait d'engueuler un dragon enragé, ledit dragon s'excuserait du dérangement et rentrerait chez lui en geignant, la queue entre les pattes. Je collai mon oreille contre le bois, et un sourire me parvint en entendant le raffut causé par les élèves qui n'attendaient plus que le match.

⸺ Préparez-vous à accueillir les deux équipes ! finit par crier l'arbitre.

Tous les joueurs derrière moi se redressèrent, nous resserrâmes nos poignes sur nos balais, prêts à faire se traîner l'équipe adverse dans la poussière. J'espérai qu'Harry donnerait tout, pour son premier match. Ce petit était doué, mais j'attendais qu'il fasse ses preuves. La porte trembla le temps de quelques secondes, puis se mit à s'ouvrir : le soleil aveuglant piqua ma rétine avant celle des autres.

⸺ Allez, on se motive ! lançai-je pour la forme avant de m'élancer sur le terrain, petites foulées par petites foulées.

Je m'avançai jusqu'à madame Bibine sans tourner la tête, résolu à gagner ce match. Comme les années précédentes, elle rappela les règles au public, nous écorchant les oreilles avec le nombre de décibels de sa voix amplifié par un Sonorus.

⸺ Je demande aux deux capitaines de se serrer la main : Marcus Flint, Olivier Dubois...

Je relevai les yeux, soufflai aussi fort que je le pus, et m'approchai de quelques pas pour me placer devant le Serpentard. Un grand gaillard bien bâti, aux courts cheveux fins et gras, aux dents placées n'importe comment. Il n'était pas particulièrement beau, et son regard lui donnait un air méchant. C'était le genre de garçon hautain au premier abord, égocentré comme pas deux, et lâche pour couronner le tout. Je lui tendis ma main, qu'il serra en m'adressant un grand sourire. Chacun de nous deux tâcha de broyer autant que possible les doigts de l'autre durant les quelques secondes que durèrent notre salut.

Ce garçon était aussi étrange que détestable, et pourtant je n'avais jamais réussi à le haïr, en dépit de notre rivalité. À vrai dire, c'était même le contraire. Tous les autres avaient laissé tomber l'idée d'apprendre à le comprendre une fois face à son attitude insupportable, mais celle-ci n'avait fait que m'intriguer de jour en jour. L'être humain n'était pas de nature mauvaise, je persistais à le croire. Que s'était-il donc passé pour qu'il en arrive là ? Pour qu'il en arrive à vouloir écraser tout le monde pour ne pas se faire effacer à son tour ?

⸺ Je demanderai à chaque joueur de se placer.

J'adressai un geste nerveux de la tête à Flint, puis me retournai afin de prendre la tête de mon équipe. Madame Bibine nous lança un dernier regard avant de lancer les balles une à une, et dès lors je me précipitai pour prendre mon poste de gardien, ne pensant plus qu'à l'issue du match, au milieu du vent glacial qui griffait mon faciès comme autant de piqûres assoiffées de détermination.

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⸺ Oh, par Merlin, c'est pas vrai.

Je stoppai net après avoir poussé la porte de la Salle de Bain des Préfets : moi qui pensais être venu suffisamment tard pour ne pas avoir de compagnie ! Je détestais ne pas être seul lorsque je venais prendre un bain pour me détendre après un match. Un grognement dédaigneux me parvint du grand bassin.

⸺ Dubois, je sais que tu me détestes, mais n'exagère pas, je ne suis pas une goule infestée par la Dragoncelle, tu sais.

Je levai les yeux au ciel puis m'avançai sur le carrelage. Mon sac d'habits dans la main, je me laissai tomber sur le banc, à quelques mètres de l'eau et plissai les yeux. Flint avait encore embaumé la pièce de la mousse violette, celle aux lilas, dont je détestais l'odeur. Celui-ci était d'ailleurs assis quelques mètres plus loin sur ma gauche. Il avait appuyé sa tête sur le rebord et son corps était enfoncé dans le bain jusqu'à en-dessous de ses épaules saillantes qui reposaient sur la margelle.

⸺ Je le sais bien, Flint, mais ton irascibilité est tellement insupportable que j'aurais préféré me tenir loin de toi le plus possible. Et avant que tu ne me le demandes : si tu ne connais pas la définition de ce mot, eh bien, mon pauvre !

⸺ J'étais là avant toi, Dubois. Si tu n'es pas content, tu n'as qu'à aller te laver dans les douches réservées aux élèves n'ayant pas de grade particulier.

Je lui adressai un geste très peu poli de la main avant d'entreprendre de me déshabiller pour entrer dans l'eau. Je me retournai donc, ôtai mes chaussures puis mes chaussettes, croisai les bras pour attraper les côtés de mon t-shirt pour la faire passer par-dessus ma tête. Une tension épaisse et étouffante s'était installée dans la pièce après notre commencement de dispute : je la brisai en allumant le robinet pour rajouter de la mousse dans l'eau une fois que j'y fus entré. Une minute passa, puis je fis taire le silence en enfonçant brutalement ma tête sous la surface avant d'en ressortir.

⸺ T'es là depuis quelle heure ? demandai-je à Flint en cherchant à ne pas laisser trop de place à l'animosité dans ma voix.

⸺ En quoi ça t'intéresse ?

Rival. Rivaux. Mon rival. Rivaux. Gagner.

⸺ Tu ne crois pas que tu pourrais essayer de réfléchir, pour une fois que nous ne sommes pas en situation de match, et activer un peu ton côté social ? Je ne cherche pas à devenir ami avec toi, juste à discuter.

⸺ Et en quoi est-ce que ça va changer notre vie, dis-moi ? C'est stupide. Autant que toi.

⸺ Tu vas arrêter de répondre à mes questions par d'autres questions ?

⸺ Et toi, tu vas le faire ?

Je l'ignorai, fit quelques brasses pour me rapprocher de lui, puis lui lançai de l'eau en plein dans la figure.

⸺ Tu n'es vraiment qu'un sociopathe idiot, Flint.

Rival. Rival. Rival. Rival. Rival.

Je me répétai ce mot à n'en plus finir, jusqu'à ce qu'il me paraisse étranger, comme dénué de sens.

⸺ Je ne vois juste pas l'intérêt de faire semblant de passer un moment agréable, l'un en compagnie de l'autre. C'est simplement quelque chose d'impossible, parce qu'on est trop différents, et parce que tu m'insupportes au plus haut point.

⸺ C'est sûr que si tu n'y mets pas du tien...

Bien sûr qu'il n'était pas seul dans l'histoire, mais hors de question de le reconnaître à voix haute.

⸺ Dans ce cas, tu n'as qu'à me poser une question, puis ce sera à moi. Tu ne pourras plus te comporter en parfait garçon hautain parce que tu ne me connais pas. Qu'en dis-tu ?

⸺ Je n'ai rien à te demander et je n'ai aucune envie d'apprendre à te connaître, Flint.

Rival.

⸺ Et après c'est moi qui suis accusé de ne pas faire d'efforts...

Une énième querelle. Encore. Une nouvelle fois. Savoir que j'étais assez important pour qu'il ne m'ignore pas me poussait à continuer, réveillant en moi un rire moqueur. J'avais envie de l'embêter, de l'énerver, aussi laissai-je ce rire moqueur naître en franchissant la barrière de mes lèvres entrouvertes.

⸺ C'est d'accord, Flint.

Il opina du chef.

⸺ Laisse ta haine envers moi de côté, dans ce cas, d'accord ?

Lui répondre que je ne le haïssais pas aurait été trop simple, trop idiot, trop stupide, trop incohérent. Et pourtant... pourtant, ç'aurait été vrai. Aussi pris-je soin de ne rien dire et de hocher la tête en silence. Marcus inspira longuement, les yeux fermés, et je vis ses épaules se soulever, suivant le geste de sa pomme d'Adam.

⸺ Et toi, vas-tu le faire ?

Il me lança un regard noir, mais je vis qu'il avait bien du mal à conserver le peu de sérieux qui l'habitait.

⸺ Tu vas continuer à répondre à mes questions en en formulant d'autres, hein ?

⸺ Et pourquoi pas, après tout ? lui lançai-je.

Et pourquoi pas apprendre à nous connaître, hein ? avais-je envie de lui demander. Et pourquoi pas, après tout ?

⸺ On répond de cette manière pour se cacher, non ?

⸺ En effet, mais tu n'es pas en reste : tu le fais tout aussi bien que moi !

⸺ J'ai réussi à te faire briser ce cycle, parfait, marmonna-t-il avec ce qui se rapprochait le plus d'un sourire son visage tordu.

⸺ Raconte-moi, lui lançai-je en ignorant la moquerie. Raconte-moi ton histoire. Raconte-la-moi avec des mots puisque tu voiles tes yeux de faux semblants pour qu'on ne la déchiffre pas.

Le silence reprit, plus lourd cette fois. Pour la seconde fois, Marcus reprit une grande inspiration. Je pense que c'est là que ça a commencé. Quand on apprend à connaître les gens, on cesse de les juger sur leur apparence et les clichés qui nous hantent.

Ce soir-là, j'ai appris à connaître Marcus Flint, et je ne le regrette pas. Il m'en a appris plus sur la lumière dissimulée sous une apparence d'obscurité floue que n'importe qui d'autre dans ma vie, je crois.

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