→ 𝐃𝐫𝐚𝐠𝐨 𝐌𝐚𝐥𝐞𝐟𝐨𝐲 - Pᴇɴsᴇ́ᴇs ᴅᴇ Dʀᴀɢᴏ ᴀᴠᴀɴᴛ sᴏɴ ᴊᴜɢᴇᴍᴇɴᴛ
Ce one-shot est le premier chapitre de ma FanFiction Drarry « Le Gouffre des Espoirs ». Si vous souhaitez connaître la suite de cette histoire, je vous invite à aller jeter un coup d'œil à cette histoire ! :)
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Je ne savais plus quoi penser. Que faire ? Que dire ? Après tout, peut être que ça n'avait plus aucune importance. Après tout, peut être que tout cela était perdu d'avance. Je ferais sûrement mieux de fermer les yeux et d'accepter l'avalanche de critiques, d'insultes et d'accusations qui allaient bientôt déferler sur moi.
Autant me faire engloutir et anéantir par cette avalanche de haine. C'était tout ce que je méritais.
J'avais été lâche. Tout simplement. J'aurais pu tout faire changer, mais je m'étais fait guider par mes démons et mes peurs. J'avais suivi aveuglément ses ordres, et je m'étais fait punir car je n'avais pas réussi.
Toute ma vie, j'avais subi. J'avais tout subi. Mais c'était de ma faute. Et maintenant, j'allais recevoir ma sentence.
Comment en étais-je arrivé là ? C'était une bonne question à laquelle il m'était douloureux de répondre. Mais j'allais bientôt partir. Alors, quelle importance de me faire du mal une dernière fois ?
En ce moment même, je me trouvais dans la même posture que celle que j'avais gardé le reste de ma vie : immobile. Enfermé. Surveillé. Mort si j'esquissais un mouvement de travers.
J'ai toujours vécu comme cela.
Dès ma naissance dans ce monde empreint de folie, j'ai su que je ne vivrais pas de manière normale.
J'ai grandi sans véritable amour. Ma mère avait été mariée de force avec mon père, et avait eu un enfant contre son gré. Moi. J'ai toujours pensé qu'elle me détestait. C'était faux, bien sûr, mais pourquoi ne l'ai-je pas su avant ? Elle a toujours été comme absente. Elle passait pratiquement toutes ses journées enfermées dans la chambre froide et immense qu'elle partageait avec son mari à pleurer sa vie misérable. J'ai vécu une enfance difficile. Je ne suis pas beaucoup sorti. Je passais mes journées à errer dans les couloirs colossaux du grand manoir familial, en courant parfois pour échapper aux insultes et aux coups paternels.
Je m'enfermais souvent dans ma chambre impersonnelle, froide, vide. Je n'étais pas humain. Je n'étais qu'un masque de cristal que personne ne pourrait jamais briser. Je laissais s'échapper mes sentiments et mon humanité dans mes larmes.
Quand je suis entré à Poudlard, j'ai enfin pris conscience que j'existais. J'avais toujours été ignoré. Que ce soit par mes parents ou bien ma tante. Ma folle de tante. Je suis heureux qu'elle soit morte.
Je me suis fait des amis. Crabbe, Goyle, Parkinson, Zabini... j'ai découvert pour la première fois d'autres personnes. J'ai appris que tout le monde n'était pas identique.
Mais je suis rapidement tombé de mon petit nuage.
J'ai rapidement compris que mes amis n'en n'étaient pas. Ils me suivaient et m'admiraient à cause de mon nom. Pour la popularité. Comme de sages petits moutons en troupeau derrière leur maître. Quand je l'ai compris, je suis entré dans une rage immense. Mais je n'ai rien dit. Je préférais de faux amis qu'aucun. Cela peut paraître bête, c'est vrai. Mais c'était de ma faute. Je ne paraissais pas amical. Seulement, je m'étais engagé sur une pente impossible à remonter. Je glissais sur la pente de la fausseté, de la lâcheté. Qui sait si je pourrai faire demi-tour un jour ?
J'ai donc continué mon petit manège. J'étais celui que les gens voulaient que je sois. J'ai cru pendant quelques temps que je pourrais vivre cette existence en mentant. Mais au moment où je me suis rendu compte que ce n'était plus possible, la vie a décidé de me faire tomber encore plus bas.
Mes parents m'ont traîné devant lui. Mon pire cauchemar. J'avais toujours eu espoir d'en être épargné, mais le Seigneur des Ténèbres a fait semblant de m'apprécier, pour mieux me manipuler. Il m'a imposé de force sa Marque. Cette Marque sur mon avant-bras. Depuis qu'il est mort, j'essaie de la faire partir par tous les moyens possibles, mais je n'y arrive pas. Cette Marque est indélébile. Elle a gravé à jamais dans ma peau la marque de ma lâcheté.
Il m'a imposé une mission qui frisait l'impossible : tuer Albus Dumbledore. J'ai voulu protester, mais je n'en avais pas le droit.
Il faisait semblant de bien nous apprécier, pour mieux nous manipuler et nous démonter. Nous n'avions pas le droit de le contredire. Pas le droit de lui faire part de nos pensées, de nos idées, de nos doutes.
J'ai alors cru que je ne pourrais pas tomber plus bas.
En réalité, je ne pouvais pas imaginer à quel point j'étais loin du compte.
Malgré mes doutes, malgré ma peur, malgré ma haine, malgré ma réticence, j'ai finalement accepté cette horrible mission. J'ai échafaudé une stratégie avec l'Armoire à Disparaître. J'essayais comme je le pouvais de retarder l'échéance. L'échéance de la mort de Dumbledore. Mais également l'échéance de ma mort. Je savais pertinemment que je ne pourrais pas vivre ni même exister en sachant que j'avais tué cet homme. C'était impossible.
Finalement, Rogue a fini par me remplacer. Le Seigneur des ténèbres a été très déçu. Il a voulu me punir. Il a alors ordonné à Fenrir Greyback de me mordre. Il faisait cela avec les Mangemorts et les fils de Mangemorts qui le décevaient. Greyback, un filet de bave aux lèvres et un sourire ignoble peint sur le visage, s'est approché de moi. « J'étais terrorisé » est un bel euphémisme. Mais pour la première fois de ma vie, quelqu'un m'a défendu. Cette personne, c'était Parkinson.
J'étais prostré, dans un coin du manoir familial qui était devenu le Quartier Général des Mangemorts, Greyback au-dessus de moi, éclatant d'un rire à faire glacer le sang. Le Maître observait tout cela avec un calme étonnant, insensible à la détresse qui émanait de moi, son serpent sournois autour de ses épaules.
J'ai senti son haleine fétide, j'ai senti le bout de ses crocs s'enfoncer dans ma chair. J'ai d'ailleurs toujours deux cicatrices sur mon épaule. Je ne pleurais pas. Je n'étais même plus moi. Je n'étais plus que la peur elle-même. Mais alors j'ai entendu un cri.
⸺ Non !
Greyback m'a laissé tomber sur le sol comme une poupée de chiffon. Le Lord regardait la nouvelle venue avec une indifférence effrayante.
⸺ Ne faites pas cela, je vous en prie, a dit la Mangemort.
Son visage était caché par la grande capuche de la cape que nous portions tous. Je connaissais sa voix mais je ne parvenais pas à l'identifier. Sa silhouette très mince quoique très bien formée se laissait deviner sous son accoutrement.
⸺ Crois-tu vraiment que c'est une gamine comme toi qui va me donner des ordres ? a grogné Greyback à l'adresse de la jeune fille qui tremblait d'appréhension.
⸺ Je vous en supplie. Ne faites pas cela, a-t-elle répété. Il ne le mérite pas. Laissez-lui une autre chance. Juste une. Ce sera la dernière.
⸺ Petite arrogante... le Maître lui a déjà donné une deuxième chance, ne lui demande pas...
⸺ Je me fiche de ton avis ! a crié la fille à l'adresse du loup-garou qui dévoilait ses canines aiguisées dans un rictus menaçant.
⸺ Du calme ! a crié une voix glaciale et vide. J'y consens. Lord Voldemort est un miséricordieux. Va, Drago, tu es libre. Mais je ne te donnerai pas d'autre chance. Aucune.
Je n'y ai d'abord pas cru. Je ne pensais même pas à ce qu'il avait derrière la tête en accordant ma grâce à la fille qui la demandait. Puis quand j'ai entendu le grognement empreint de frustration du loup-garou, je me suis levé et j'ai couru vers la sortie. La jeune Mangemort m'a suivi, avant de me prendre la main pour m'emmener dans une autre pièce du manoir.
⸺ Qui... Pansy ?
La fille avait enlevé sa capuche et se dressait devant moi
⸺ Drago, c'est la deuxième fois que je te sauve de Greyback.
⸺ Je t'en remercie, Pansy, ai-je dit en baissant la tête.
Parkinson a levé les yeux vers moi avec un sourire triste.
⸺ Je t'aime, Drago. C'est pour cela que je te sauve. C'est pour cela que nous sommes ensemble.
Oui, j'étais avec elle. Un mensonge de plus ajouté à mon masque, après tout, quelle importance ? Je la détestais, mais je ne pouvais pas le lui dire. C'est pour cela que quand elle m'a embrassé avec une passion sans fin, je lui ai rendu son baiser. Je ne l'aimais pas. Mais j'ai quand même passé la soirée et la nuit à l'embrasser, sans doute pour me raccrocher à cette bouée de sauvetage dans la mer de haine dans laquelle je me noyais.
Mais quand le Seigneur des Ténèbres est tombé, je me suis enfui avec mes parents. Encore et toujours, j'ai menti, j'ai été lâche. J'ai coupé tout contact avec Pansy, je l'ai quittée. J'ai pu vivre deux jours en liberté, la peur au ventre. Puis les Aurors nous ont attrapés, et nous ont placés à Azkaban en l'attente de notre procès. Ces deux mois ont été les pires de ma vie. J'ai vécu deux mois près de la mort, entendant tous les cris de désespoir des autres prisonniers et de mon esprit... Je n'étais qu'un lâche. J'ai enfin pris conscience de l'horrible personne que j'étais.
Mais je suis enfin sorti. Peut être uniquement pour quelques heures, mais peu importe. J'étais amaigri, sale, désespéré. J'attendais mon procès enfermé dans une petite salle, à sentir la peur me tordre les entrailles.
Je n'avais plus rien. Plus de nom. Plus de comportement. Plus de joie. Plus de personnalité. Plus de vêtements, rien que de minces bouts de tissus glacés. Plus de baguette. Plus de dignité. Plus d'humanité.
J'attendais, ressassant ma haine envers-moi à l'intérieur de ma tête. Au bout de quelques heures, la porte s'ouvrit et un homme bourru s'approcha de moi avant de me pousser en avant de manière violente.
⸺ Drago Malefoy, c'est ça ? Suis-moi, ton procès va commencer. T'as d'la chance, plusieurs personnes ont insisté pour témoigner en ta faveur. Y'a même Potter ! T'as beaucoup d'chance, Malefoy. Beaucoup. Même si j'suis sûr que tu subiras le Baiser du Détraqueur.
Je le suivis. J'allais enfin prendre connaissance de mon destin.
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