chapitre 23 ◌ meurtre

— Hawk, t'es toujours avec nous ?

Adossée à la paroi froide derrière elle, la jeune femme ferma les yeux une seconde pour contenir son agacement avant de se tourner vers le soldat qui venait de lui adresser la parole. Elle acquiesça avec un mince sourire forcé.

— Juste un peu stressée, c'est rien.

— Stressée ? répéta une voix familière avec ironie.

Ophelia serra les dents, habituée à ses remarques désobligeantes mais pas moins contrariée.

— Un problème, Galliard ?

Non loin d'elle, le concerné lança une nouvelle fois son couteau avant de le rattraper comme il le faisait depuis déjà de longues minutes. Jusque-là occupé à guetter ce qu'il se passait hors des tranchées, le blond tourna la tête vers elle pour lui rendre son regard froid.

— Non, c'est juste étonnant venant de toi. De l'avouer, je veux dire. T'es plutôt du genre à garder les choses pour toi, d'habitude, non ?

— Est-ce que tu peux te contenter de surveiller ce qui se passe en silence ?

— Elle a pas tort, intervint Pieck, déjà sous sa forme de Titan. C'est pas vraiment le moment de vous chamailler. Du nouveau ?

Contrarié, Porco marmonna une réponse inintelligible tout en reportant son attention sur l'extérieur de la tranchée. Ophelia profita de ce moment pour jeter un coup d'œil haineux à son propre brassard, qu'elle portait à nouveau depuis quelques semaines. Aucun mot n'aurait pu décrire à quel point elle le détestait. Cet uniforme tout entier la répugnait.

— Il se passe quelque chose.

Immédiatement, tous les soldats s'agitèrent. À côté du guerrier, un Mahr tendit son fusil pour observer la scène à travers le viseur. Intriguée, Ophelia se redressa.

— Quoi ?

— C'est la petite Braun !

— Plus qu'à espérer qu'elle soit moins lâche que son cousin, ironisa discrètement Porco.

— Tu sais très bien qu'elle est tout sauf lâche, soupira la jeune femme.

— T'as raison, admit-il. Je le sais même mieux que toi, puisque je suis là depuis quatre ans, moi.

— Tu sais que t'es vraiment insupportable quand tu t'y mets ?

— C'est toi qui dis ça ?

— Elle a quelque chose accroché à la cheville, les interrompit Pieck pour la énième fois.

Échangeant un dernier regard noir, ses deux amis se détournèrent l'un de l'autre pour observer plus attentivement ce qu'il se passait. Du haut de ses douze ans, Gabi, l'aspirante la plus prometteuse, se dirigeait droit vers le camp adverse, les mains en évidence et seulement vêtue d'un short et d'un débardeur. Elle avançait en feignant la fébrilité mais quelque chose traînait bien derrière elle, accrochée à sa cheville. Tous comprirent qu'il s'agissait d'une bombe lorsque l'enfant la lança de toutes ses forces, entrainant l'explosion de la seule arme qui retenait les guerriers de passer à l'action.

— Le train blindé a sauté !

— Galliard, à toi ! hurla Theo Magath à quelques mètres de là.

L'intéressé n'eut pas besoin de se le faire dire deux fois. Encore peu habituée à sa nouvelle nature, Ophelia l'observa entailler sa paume à l'aide de son couteau et se hisser hors de la tranchée, le regard rivé à la gamine qui s'était retrouvée visée par toutes les troupes enemies après son attaque surprise. Une vive lueur aveugla brièvement les troupes et bientôt, tous virent le Titan Mâchoire s'élancer sur le champ de bataille pour relancer proprement les hostilités après avoir permis à Gabi et Falco de se mettre en sécurité. Aida n'avait pas menti, Porco maîtrisait très bien son Titan. C'en était impressionnant. Il était rapide, agile, et la crinière blonde qui entourait sa tête blanche lui donnait un charisme étonnant.

— Hawk, à ton poste !

Pieck s'était redressée et, préparée depuis des années à cet équipement, installait l'unité blindée sur le dos de son Titan sans avoir besoin de regarder ce qu'elle faisait.

— Ils se remettent à tirer, signala-t-elle de sa grosse voix. Montez !

Suivant les tireurs d'élite que l'on avait sélectionnés pour ce travail, Ophelia s'agrippa à l'échelle de corde et se hissa jusqu'à l'abri métallique où elle trouva son fameux poste. Lorsque tout le monde fut en place et prêt à manœuvrer les tourelles installées sur le dos du Charrette, Pieck imita son ami guerrier et fonça au cœur de la guerre. Tandis que Porco arrachait les rails à l'aide de ses dents aiguisées, Pieck se servit de sa longue tête couverte de métal pour envoyer valser un abri ennemi. Les balles fusaient depuis son dos en direction des tranchées d'où émanaient les cris effrayés des simples humains. Bientôt, les soldats Eldiens et Mahr jusque là cachés dans leurs propres tranchées purent passer à l'attaque, fusils bien en mains.

Enfermée dans l'unité blindée du Charrette, Ophelia entendit ce qui suivit le signal de repli avant de le voir. Un puissant cri traversa l'étendue du fort où se cachaient les ennemis et le champ de bataille dans son entièreté. Instantanément, les éclairs parcoururent le ciel et elle n'eut pas besoin de le voir pour comprendre que des dizaines d'Eldiens venaient d'être transformés en Titans par le simple pouvoir de Sieg Jaeger. Ce constat lui fit serrer les dents. Utiliser des êtres humains comme s'ils étaient du bétail... Ce que Mahr faisait de mieux.

Transformés alors qu'ils venaient de quitter le dirigeable avec leurs parachutes, les Titans s'écroulèrent contre le fort et s'attaquèrent aux ennemis sans attendre, suivis par une silhouette plus massive et plus solide qui força les troupes adverses à changer leurs canons de direction.

— Le Cuirassé ! Tuez-le !

Reiner n'eut qu'à balayer le haut du mur de son avant-bras en armure. Les armes et les hommes disparurent dans un tas de débris, mais ceux situés à quelques mètres de là parvinrent à le viser et à tirer. Se protégeant du mieux qu'il put, le blond s'étonna de trouver sa cuirasse abîmée par ces fameux canons. Lorsqu'on le prit à nouveau en joue alors qu'il n'avait aucun moyen d'échapper à une nouvelle salve, une immense main parée de griffes broya l'arme et ses propriétaires.

Surpris, Reiner échangea un regard avec Porco avant qu'il ne reparte aussi vite qu'il était arrivé, devenu la cible de tous les canons restants. Le Cuirassé fut cependant plus ingénieux et, tirant sur la grande tour métallique installée à côté de lui pour l'abattre sur le mur, se débarassa de leurs attaquants. En retrait, Pieck laissa les tireurs d'élite qu'elle transportait se charger d'éliminer les ennemis en fuite.

Depuis les tranchées, les enfants destinés à hériter des Titans qu'ils avaient sous les yeux observèrent les guerriers à l'action et ne tardèrent pas à voir le dernier parachute encore en l'air disparaître dans un éclat lumineux. Le Bestial atterrit près de Reiner, un poing contre le sol pour se réceptionner. À travers la fente qui lui permettait de viser ses cibles, Ophelia aperçut le Titan Mâchoire s'arrêter près de Pieck. L'arrivée de Sieg avait marqué la fin des tirs, puisqu'il n'avait pas perdu de temps pour rassembler quelques missiles censés servir aux canons dans sa grande paume.

— Regardez bien ça ! s'enthousiasma le tireur posté dans l'abri voisin à celui d'Ophelia. Ça y est, c'est la fin de la guerre !

Cette remarque la fit ricaner.

Les minutes suivantes marqueraient bien la fin du conflit entre Mahr et l'alliance du Moyen-Orient, oui, mais la guerre ne ferait alors que commencer. Sieg détruisit avec succès les derniers navires grâce à l'un de ces lancers dont il avait le secret, mais cela ne faisait que donner le champ libre à l'armée Mahr pour s'attaquer à son véritable ennemi.

L'île du Paradis avait connu quatre années bien trop paisibles.

⋇⋆✦⋆⋇ 

— Au terme de quatre années d'un âpre combat pour conquérir cette péninsule, nous sommes passés tout près de perdre les deux précieux Titan Primordiaux qui constituent le cœur de nos forces. Et ce n'est que grâce à l'intervention du Cuirassé pour faire bouclier que Sieg est parvenu in extremis à couler la flotte ennemie.

Les mains dans le dos, en retrait, Ophelia ne quitta pas des yeux le général Calvi qui s'empara du journal posé devant lui pour en lire le gros titre avec déception.

— « Le Cuirassé de Mahr terrassé par la puissante technologie humaine ! »

Le poing de la jeune femme se serra derrière elle. Bien sûr, personne ne s'inquiétait pour la santé de Reiner qui était inconscient depuis leur victoire. Il avait bien sauvé la vie de Sieg lorsque le camp adverse avait lancé une toute dernière offensive désespérée avant de se faire décimer. Mais la vie des guerriers n'intéressait personne. Non, ce qui comptait, c'était la vision du monde sur l'armée Mahr. Il fallait qu'elle soit perçue comme la plus dangereuse. Or, elle ne l'était pas.

Intelligent comme il l'était, Magath profita qu'on lui donne la parole pour expliquer l'erreur de Mahr. Ils avaient trop longtemps été focalisés sur l'unité des guerriers et le pouvoir des Titans, trop pour suivre la technologie des autres nations qui étaient désormais prêtes à concevoir des équipements capables de battre les Titans.

— Avec votre permission, général, intervint Sieg alors que Calvi marmonnait ses regrets dans un élan de nostalgie pour le temps où Mahr représentait une vraie menace, je souhaiterais prendre la parole.

— Ah, l'enfant prodige, soupira le haut-gradé. Parle, je t'écoute.

Ses prochaines paroles attirèrent bien plus l'attention d'Ophelia que toutes ces conversations incessantes à propos de l'armement aéronautique.

— Il faut, selon moi, relancer d'urgence une opération sur l'île du Paradis afin de récupérer le Titan Originel dans les meilleurs délais.

La mention de l'île valut plusieurs regards en coin à la traîtresse. Les Mahr testaient ses réactions. Dommage pour eux, elle n'en eut aucune.

— T'as rien écouté ou quoi ? rétorqua Magath. On vient juste d'expliquer que l'ère de domination des Titans était révolue !

— Oui. Et vous avez tout à fait raison, mon capitaine, Mahr doit désormais s'appliquer à mettre à jour son arsenal conventionnel. Cependant, notre retard technologique sera long à rattraper. Il est à craindre que certaines puissances ennemies songent à en profiter pour nous attaquer.

Visiblement impressionné par la capacité de Sieg à attirer l'attention des haut-gradés malgré son statut d'Eldien, Colt, le plus âgé de la nouvelle génération d'aspirants, échangea un regard avec Ophelia qui haussa les épaules.

— Il faut donc prendre des mesures dissuasives pour nous laisser le temps de réorganiser notre armement. La plus efficace serait sans doute que les journaux titrent en gros et gras que nous avons conquis l'île du Paradis et détenons à présent la totalité des Titans Primordiaux.

— Hm, fit Calvi avec scepticisme. Ta charge se termine dans moins d'un an, si je ne m'abuse.

— En effet, confirma le blond. Mais en l'état, je ne suis pas du tout certain que Colt soit à même d'assurer de façon pleinement satisfaisante la succession de mon Bestial. Et puisque vous vous montrez réticent à laisser Ophelia hériter d'un Titan...

— Nous avons déjà réglé ce problème, reprit Magath en coulant vers la concerné un regard lourd de sens. Hawk n'est pas en état physique et mental de prendre la relève et trop de doutes rôdent autour d'elle.

— Je comprends parfaitement, mon capitaine, s'empressa d'acquiescer Sieg. Je pense de toute manière qu'elle est plus bénéfique à l'unité en tant que tireuse pour l'unité blindée.

Les dents serrées au possible, Ophelia dut se faire violence pour ne pas faire remarquer qu'elle était encore là. Tout recommençait. On parlait d'elle comme d'un pion à placer sur un échiquier. Non, c'était différent. Elle savait, aujourd'hui. La raison qui la poussait à endurer tous ces maux était aussi bien plus concrète qu'une île inconnue à visiter. Elle lui avait dit. Elle survivrait - ou non - au pire, pour ceux qu'elle aimait. Celui qu'elle aimait, désormais.

— Je vois, prononça Calvi. Tu aimerais donc profiter du temps qu'il te reste pour laver l'affront que tu as subi voilà quatre ans, c'est bien ça ?

— Absolument, confirma Sieg. Je tiens à enrayer moi-même la chaîne de calamités qu'a déclenchée par ses agissements celui qui fut un temps mon père, Grisha Jaeger.

— Décidément, tu es exceptionnel. Depuis le jour où tu nous as prouvé ton allégeance en dénonçant tes parents... pas une fois je n'ai douté de ta loyauté.

Le rictus nerveux qui échappa à la traîtresse après ces mots fut sûrement ce qui attira pour de bon l'attention du général. En tout cas, elle ne fut pas surprise de l'entendre demander à lui parler en privé après avoir affirmé qu'il soumettrait la suggestion de Sieg à l'assemblée, quand la salle commença à se vider.

La tête haute, Ophelia se contenta de se placer de l'autre côté de la longue table à laquelle son supposé supérieur était installé. Elle jeta un regard ennuyé à la porte qui se referma derrière Magath après le départ des autres soldats, puis leva brièvement les yeux en direction du ciel visible d'ici, puisque le plafond manquait à cette pièce.

— J'ai appris ce qui était arrivé à ta jeune sœur.

Elle l'avait bien vu venir, mais son cœur manqua bien un battement au souvenir que l'homme venait volontairement de raviver en elle. Elle se reprit néanmoins en vitesse et haussa un sourcil, insolente comme elle savait l'être.

— Ah oui ?

— C'est regrettable, reprit Calvi. Tu es faite prisonnière durant quatre années par les démons de l'île du Paradis et quand tu trouves enfin le moyen de revenir parmi les tiens... ta seule famille est retrouvée morte.

Ses mains se mirent à trembler derrière son dos. Ophelia s'empressa de serrer les poings pour dissimuler cet élan de colère qu'elle savait pourtant incontrôlable.

— Regrettable, oui. Presque trop bien calculé, lança-t-elle froidement.

— Elle n'a sûrement pas supporté d'imaginer tout ce que tu devais subir de l'autre côté de la mer. Ce devait être horrible, n'est-ce pas ?

Contre toute attente, la jeune femme laissa échapper un ricanement amer. Le général recula sur sa chaise lorsqu'elle brisa sa position respectueuse pour poser ses deux mains sur la table, le regard brillant de quelque chose qui n'était pas sa malice habituelle. Non, il était menaçant, empli de rage. Ses ongles raclèrent pratiquement le bois du meuble tant elle s'y agrippait pour ne pas se jeter sur cet homme qu'elle méprisait.

— On sait tous les deux que vous ne cherchez pas à savoir si je garde des séquelles psychologiques de mon séjour sur l'île du Paradis, général. Vous savez ce qui est vraiment regrettable ? Le fait que vous et le reste de vos hommes êtes persuadés de ma trahison sans avoir aucune preuve pour m'accuser comme il se doit, sourit-elle. Vous avez peur de voir les guerriers ouvrir les yeux sur votre armée si vous me faites exécuter sans arguments valables. Sieg, Pieck, Porco, Reiner, même le capitaine Magath, ils ont tous témoigné en ma faveur alors que vous vous attendiez à ce qu'ils vous donne le feu vert pour me faire tuer. Et quand vous prenez conscience de ce fait, quand vous vous rendez compte que je suis inatteignable et que, malgré toutes vos théories, vous ne pourrez jamais vous débarrasser de moi, qu'est-ce que vous faites, général Calvi ? Qu'est-ce que vous faites ? répéta-t-elle en haussant le ton, le regard plus noir que jamais. Vous faites tuer ma petite sœur et dissimulez son meurtre en prétextant un suicide, évidemment !

Qu'elle ose le dire étonna assez Calvi pour l'empêcher de reprendre la parole. Le souffle court, Ophelia se redressa et passa une main dans ses cheveux courts, se retenant de les tirer tant la haine coulait à vif dans ses veines.

— Et pourtant, je suis toujours là. Vous tuez ma seule famille, et toujours rien à signaler. Vous avez sacrifié une innocente pour rien et refusez de la laisser reposer en paix en mentant sur les circonstances de sa mort. Quoi, parce que c'était qu'une saleté d'Eldienne, ça n'a pas d'importance ?! Dites-moi, général, au final, qui a trahi ses morales dans cette histoire ? Celui qui a fait tuer une gamine qui était pourtant une citoyenne modèle, ou celle qu'on accuse d'être une traîtresse mais qui, en plusieurs semaines, n'a montré aucun signe d'un quelconque manque de loyauté ?

Elle dut faire preuve de beaucoup de volonté pour ne pas abattre son poing sur la table ou renverser les chaises qui l'entouraient. Jamais elle n'avait été autant en colère et frustrée. Tout allait de travers. Cette pensée fit naître un piteux sourire sur son visage.

— D'une saleté d'Eldienne à une pourriture de Mahr, reprit-elle, je me permets de vous inviter, avec tout le respect que vous dois bien sûr, à aller vous faire foutre. Je ferai mon job sans rechigner, l'unité des guerriers restera intacte et fonctionnelle, mais restez loin de moi, général. Et ne mentionnez plus jamais Aida devant moi.

Ignorant tant bien que mal la douleur indescriptible que prononcer ce prénom lui procura, Ophelia baissa la tête comme pour saluer dignement son supérieur qui semblait ne plus savoir quoi dire.

— Si c'était tout, général, je retourne pourrir les rues de cette ville avec mon sale sang eldien.

Elle n'attendit pas qu'il reprenne ses esprits pour quitter la pièce et disparaître de son champ de vision. Son cœur battait si vite que, pendant un temps, elle n'entendit que lui. Venait-elle vraiment d'insulter le général de l'armée Majr ? Cette idée la fit soudainement rire. Sa longue tirade aurait au moins allégé un peu sa peine.

Sieg la vit arriver de loin et n'eut nul besoin d'attendre sa question pour lui tendre une cigarette et de quoi l'allumer. Il ne reçut qu'un vague remerciement en retour. Colt haussa les sourcils, confus. Il jeta un regard à Sieg, puis à Ophelia qui s'apprêtait déjà à repartir, et enfin à Magath qui était leur supérieur et qu'elle venait d'ignorer.

— Un problème, Hawk ? lança alors ce dernier.

— Aucun, capitaine ! ironisa la concernée en se retournant sans pour autant cesser de s'éloigner. J'ai pas le droit de détruire mes répugnants poumons d'Eldienne ? Ça devrait vous réjouir !

— Pardonnez-lui son comportement, dit Sieg tandis qu'elle leur adressait un dernier geste de la main. J'ai bien peur qu'elle ne soit plus très saine d'esprit depuis son séjour chez les démons insulaires. Ce que je peux comprendre, évidemment.

Perplexe, Magath secoua la tête avant de tirer sur sa propre cigarette.

Plus très saine d'esprit ?

Au contraire, elle semblait savoir ce qu'elle faisait. Ce n'était d'ailleurs pas son genre de n'avoir aucune idée mal placée derrière la tête.

Le problème était toujours le même : ses idées demeuraient secrètes jusqu'à ce qu'elles se concrétisent et explosent au visage de tous ceux qui l'entouraient.

Peut-être auraient-ils dû la faire exécuter, finalement.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top