chapitre 22 ◌ aida

Des pas lents contre le parquet. Le grincement du matelas au contact de la personne qui s'y assit tout en tendant la main vers le bas, suivant les indications d'une autre. Une simple boîte glissée sous le lit, des dizaines d'enveloppes et des mots maladroits éparpillés sur des feuilles dépareillées. Une écriture soignée, délicate. Un regard épuisé caressant les phrases avec une douceur ultime. ⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀⠀
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" Ophelia,

Tu es partie depuis deux semaines.
Jusque là, tout s'est bien passé mais je dois avouer que je me sens très seule sans toi. Grand-mère me manque aussi
Je pensais avoir digéré sa maladie et sa mort, mais maintenant, c'est plus compliqué.
Je me suis dit que ce serait un bonne idée de t'écrire, même si je doute que tu puisses lire cette lettre un jour. Comme ça, j'ai l'impression que tu es encore avec moi.
Je sais que tu as dit à Porco de veiller sur moi, je te connais. Et je suis contente que tu l'aies fait. Il est gentil avec moi.
Puisque tu ne liras jamais ceci, je peux me permettre de dire que je n'ai jamais aimé la manière dont tu le traites. Je n'ai jamais vraiment compris votre relation, à vrai dire. Pourtant, il a l'air encore plus malheureux depuis que tu es partie. C'est bizarre.
J'espère que tu fais bon voyage, grande sœur. J'espère que tu te diriges vers les réponses à toutes tes questions.
J'ai déjà très hâte de te revoir.

Ta petite souris futée "

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" Ophelia,

Vivre seule me pousse à me questionner sur tout et n'importe quoi, c'est assez comique. Je sais que la solitude ne t'a jamais dérangée, mais moi, je n'y suis pas habituée. Tu t'es toujours arrangée pour que je ne la ressente pas.
Nos conversations me manquent. Qui va m'apprendre à reconnaître un mensonge et à maîtriser mon regard et mes gestes pour que les miens ne se voient pas, maintenant ? Qui décidera spontanément de repeindre un mur de la maison au beau milieu de la nuit avec moi ? Dîner seule sans écouter tes longs monologues emplis de mépris envers ce monde me déprime.

J'espère que ça passera, que je me mettrai bientôt à regarder ces souvenirs avec plus de bienveillance plutôt que cette nostalgie douloureuse.
Et j'espère que tu ne souffres pas autant que moi de notre séparation. Je sais que non, au fond, tu as toujours été plus douée pour mettre de côté tes émotions lorsqu'il le fallait.

Une capacité que je t'envie beaucoup, désormais.

Aida "

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" Ophelia,

Un bateau est revenu de l'île ce matin. On en parle partout dans le camp.
Marcel est mort.
Ils vont transmettre le Titan Mâchoire à Porco en lui livrant la fille qui l'a tué.
Je veux pas, Lia.
Pourquoi vous partez tous ?
Grand-mère est morte. Je sais pas si je te reverrai un jour. Et maintenant, ils vont condamner Porco à mourir dans tout juste treize ans. Cet idiot n'y voit même pas de problème, évidemment.
C'est injuste.
Tu devrais être là pour l'en empêcher. Tu trouverais quelque chose, toi. Tu trouves toujours quelque chose.
Aujourd'hui, je te déteste d'être partie.

Aida "

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" Grande sœur

Je suis désolée pour l'autre jour. Je ne te déteste pas, je ne pourrais jamais te détester. Je n'ai pas écrit depuis quelques temps parce que j'essayais de comprendre où j'en étais avec moi-même.
Ça fait soixante-douze jours que tu es partie. C'est compliqué, d'apprendre à vivre comme ça. Je crois que je commence à m'y habituer, mais je ne suis pas sûre d'en avoir envie. Dans combien de temps je pourrais te revoir ? J'aimerais tant savoir. Seulement pour me faire une idée.

Enfin, j'ai fini par aller m'installer chez les Galliard, juste le temps que tu reviennes. Je me sens mieux comme ça. C'était l'idée de Porco, puisqu'il est assez occupé ces derniers temps et que ses parents sont toujours anéantis par la mort de Marcel. Je crois qu'il voulait s'assurer que je ne reste pas seule trop longtemps. Ils ont tous les trois l'air de mieux vivre tout ça depuis qu'il a hérité du Mâchoire, ce que je peux comprendre. Au moins, Porco garde un lien avec son frère.

Tu nous manques toujours autant, Lia.
Je me demande comment c'est, sur cette île. J'arrête pas de me poser des questions, pour être honnête. Porco dit que je devrais arrêter de m'inquiéter et que, si tu le pouvais, tu me dirais la même chose. Mais je peux pas m'en empêcher, même si c'est plus viable qu'au début. Je voudrais au moins savoir comment tu vas, si tu es en sécurité. Je ne pensais pas que ce serait aussi compliqué.
Tu me manques beaucoup.

Ta petite sœur qui t'aime très fort "

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" Ophelia,

Ça fait un an tout pile, aujourd'hui. J'aurais bien soufflé une bougie pour l'occasion, mais je n'en ai pas.
Depuis le retour des guerriers, c'est un peu la pagaille de ce côté de la mer. Tout a été annoncé dans les journaux, tu t'en doutes, et c'est pas fameux. Je pense que Reiner est enfin à l'abri, après des mois passés à parler de léguer le Cuirassé à quelqu'un d'autre. Un seul guerrier sur les cinq envoyés au départ, ça a attiré les conflits. Mahr est affaibli, même avec les pouvoirs des Titans restants et la nouvelle génération d'aspirants - que je déteste voir, d'ailleurs. Ils me font trop penser à toi, et je n'ai pas envie de me rappeler les entraînements que tu as subis à un si jeune âge seulement pour me protéger.

Enfin bref, on parle d'une guerre qui débuterait du côté de l'alliance du Moyen-Orient. Rien d'insurmontable jusque-là, mais personne ne peut savoir comment ça évoluera.

Te concernant, tout le monde est formel.
Ils disent que tu es morte ou bien que l'on te torture quelque part.
Je sais que c'est faux.
Je sais que, quelque part de l'autre côté de la mer, tu regardes l'horizon et tu penses à moi. J'espère que les gens de là-bas t'ont acceptée et que tes questions ne sont plus en suspens. Tu mérites ces réponses. Tu mérites ce voyage. C'est dur pour moi, mais je suis heureuse quand je pense à tout ce que tu as fait pour en arriver là, à ce que Papa et Maman diraient s'ils savaient. Ils seraient fiers de toi, j'en suis sûre.
Je le suis, moi.

Aida "

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" Ophelia,

J'ai pu parler à Sieg, aujourd'hui. Il m'a avoué qu'il ne te pensait pas vraiment morte. C'est vrai que ce serait bizarre, venant de toi. Il n'a pas trop voulu m'en dire, mais j'ai senti qu'il cachait quelque chose.
Il m'a aussi parlé de la dernière fois qu'il t'a aperçue et de ce type qui a menacé de te trancher la gorge. Qui que ce soit, j'espère que tu lui as fait regretter.
À la maison, Porco ne parle plus de toi, je crois que le sujet l'épuise. J'espère qu'il ne te croit pas morte non plus. Ce serait idiot.
Je sais que tu vas revenir.
J'ai hâte d'entendre tout ce que tu auras à raconter.

Aida "

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" Ophelia,

C'est le deuxième anniversaire que je fête sans toi. J'ai officiellement l'âge que tu avais quand tu es partie. Dix-sept ans. Et toi, tu dois avoir dépassé les dix-neuf, maintenant. J'ai pas mal grandi, depuis le temps. Je suis même presque certaine de te dépasser, maintenant.
Je me demande si tu as changé. Je me demande ce que tu fais. Je me demande si je te reverrai un jour. Je peux pas m'empêcher d'imaginer le pire, parfois. Le soir, surtout. Je me mets à réfléchir très vite et je finis par me dire que j'attends quelqu'un qui ne peut seulement pas revenir. Peut-être que tu es vraiment morte.
Je ne veux pas penser comme ça, mais je ne peux pas le contrôler.
Joyeux anniversaire à moi.
Peut-être que je me trompe et que tu seras là l'année prochaine.
Ou peut-être pas.

Ta souris futée qui n'est plus si petite que ça "

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" Lia,

J'ai terriblement peur de t'oublier. Je dois forcer pour me souvenir de ta voix, de ton visage même, parfois. Je déteste mon cerveau pour m'infliger ça. Je peux pas t'oublier, c'est la pire chose qui pourrait arriver. Qu'on se retrouve un jour ou non, je refuse que tu sois seulement un souvenir qui me revient de temps en temps, à cause d'un objet ou d'une odeur familière.
Je t'écris ça au milieu de la nuit. Je viens de me réveiller d'un cauchemar, le premier depuis longtemps.
Je veux pas que tu sois en colère contre lui, mais je me suis disputée avec Porco, aujourd'hui. Il a découvert que je t'écrivais des lettres et il a trouvé ça ridicule. Il dit que tu es morte et qu'il faut passer à autre chose, comme pour Marcel, Bertholdt, Annie...
Je refuse de penser comme ça. Je croyais qu'il t'avait assez bien cernée pour comprendre qu'on ne se débarrasserait pas de toi aussi facilement, mais visiblement non.
Tant pis pour lui.

J'espère que tu ne m'oublies pas, toi non plus.

Aida "

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" Ophelia,

Ça fait mille cent quatorze jours que tu es partie.
Je voulais te cacher que je comptais encore les jours, parce que je sais que tu m'aurais dit de ne pas le faire.
Rien ne change, pour moi.
Les journées se ressemblent beaucoup. Je travaille un peu, à l'épicerie près de chez grand-mère. Ça m'occupe.
Porco est parti avec les autres guerriers pour se battre contre l'alliance du Moyen-Orient depuis quelques semaines maintenant, puisqu'ils avaient besoin de tous les guerriers sur le terrain. Je me fais pas trop de souci, pour être honnête, tout le monde dit qu'il est très doué avec son Titan. On s'est réconciliés, depuis. Je pense toujours qu'il est idiot, mais ça reste mon ami et le laisser partir au front après une dispute aurait été une mauvaise idée.
Je vis encore chez ses parents, je crois qu'ils apprécient vraiment m'avoir sous leur toit maintenant qu'il n'ont plus aucun de leurs fils.

J'ai beau mener une vie plutôt normale, je suis toujours triste, au fond. Je me demande encore si je te manque autant que tu me manques. Égoïstement, j'espère que oui. Je ne sais plus quoi penser de tout ça, tu sais ? J'aurais seulement voulu qu'on reste ensemble pour toujours. Nous contre le monde. Mais ça fait près de quatre ans que tu es partie maintenant et je commence à me dire que je ne te reverrai jamais. Peut-être que je devrais vraiment m'y faire, depuis le temps.

Aida "

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" Lia,

Ça fait longtemps que je ne t'ai pas écrit. Je m'excuserais bien, mais c'était pour le mieux et je sais que tu le comprendrais.
Je ne compte plus les jours non plus, c'est mieux comme ça.

J'ai quelque chose à t'annoncer, grande sœur.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : j'ai rencontré quelqu'un. Quelqu'un qui arrive à me faire rire et avec qui je me sens bien mieux que lorsque je reste seule à attendre ton retour ou bien celui de Porco.
Je suis certaine qu'elle te plairait. Elle est incorrigible, comme toi. Je crois qu'elle me rend heureuse, dans la mesure du possible. J'espère pouvoir te la présenter un jour.

Mais tout ça m'a fait comprendre quelque chose à propos de toi que je ne comprenais pas avant.
Pendant un moment, je me suis dis que si tu mettais autant de temps à rentrer, c'était parce que tu n'avais aucun moyen de le faire. Mais je te connais, Lia, je sais que si tu le voulais, tu l'aurais fait, quelques soient les difficultés.
Alors voilà ce que je pense. Je pense que tu as trouvé ta place, que ce soit grâce à un endroit, à quelqu'un, n'importe quoi. Tu as trouvé quelque chose que tu n'aurais jamais pu trouver en restant dans ta zone de confort, ici, coincée entre les murs de Revelio avec ta petite sœur trop gentille pour son propre bien, et tu ne veux vraiment pas laisser ça tomber.

Je comprends.

Je ne t'en veux pas - plus, du moins. Je sais que tu m'aimes très fort et que si tu avais pu, tu m'aurais gardée auprès de toi. Mais la vérité c'est que rien ne peut arriver si tu ne prends pas de risques. Je comprends comment tu fonctionnes, maintenant. Tu as passé des années à chercher la liberté, et tu as compris qu'elle ne venait pas sans prix. J'espère que tu l'as trouvée. J'espère que, quoi que ce soit, tu prends soin de ce qui te donne l'impression d'être à ta place aujourd'hui. Garde ce sentiment près de toi, grande sœur, ne le laisse jamais s'échapper. Tu as trop souffert pour le laisser te filer entre les doigts.

Prends ton temps pour rentrer.
Je t'attendrai.

Aida "

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" Grande sœur,

J'ai surpris des gardes en train de parler de toi, aujourd'hui. Ça m'a fait un choc. J'ai pas été capable de rester calme. Tu serais certainement révoltée d'apprendre que j'ai aujourd'hui reçu ma première gifle de la part d'un Mahr, mais je t'avoue que j'en suis plutôt fière ! Iris (celle dont je t'ai parlé la dernière fois!) était un peu fâchée, mais tant pis. S'ils pensent pouvoir salir le nom des Hawk ainsi devant moi, ils se trompent.

Plus sérieusement, Ophelia, qu'est-ce qui se passe ? Ça fait quatre ans qu'on te croit morte, pourquoi maintenant ?
Je suis presque sûre d'avoir entendu le mot « traîtresse » parmi le flot d'insultes que j'ai surpris. Comment peuvent-ils savoir ? Ils parlaient d'un Titan et de soldats retrouvés morts, aussi. Qu'est-ce que tu as fait, Lia ?
Est-ce ta manière de signaler que tu rentres bientôt ?

Je sais que tu es très douée pour ça, mais ne t'attire pas trop d'ennuis, s'il-te-plait.

Aida "

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" Ophelia,

Je sais que tu es dans les parages. Entre la conversation de la dernière fois et les officiers qui se montrent plus suspicieux que jamais envers moi, il n'y a plus de doute.

Quand j'avais quatorze ans, tu m'as un jour expliqué que les Mahrs étaient fourbes mais que tu l'étais encore plus. Tu m'as promis que, suspicions ou non, ils n'auraient jamais de preuves contre toi et ne pourraient jamais en venir aux extrêmes qu'on leur connaît.
Tu m'as dit que s'ils venaient à te suspecter un peu trop, ils te remettraient à ta place par un autre biais, qu'ils s'arrangeraient pour te faire comprendre qu'ils savaient d'une autre manière.

On sait toutes les deux ce que ça veut dire.

Je veux absolument qu'on se retrouve, bien sûr, mais je suis terrifiée. Pas pour moi, seulement pour toi. J'en suis peut-être arrivée à un point mourir ne me dérangerait pas si on me laissait juste passer un instant avec toi.

Ce que je veux dire c'est que, s'il m'arrive quelque chose, ne te blâme pas pour ça. Continue à avancer comme tu l'as toujours fait, et porte notre nom avec fierté comme tu m'as appris à le faire.

Je t'aime, grande sœur.
J'ai hâte qu'on se revoie, malgré tout.

Aida "

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Des genoux qui s'effondrent contre le sol de la chambre inoccupée depuis peu. Des sanglots incontrôlables. Un froissement de papier dans une main tremblante. Des tâches d'encre et de larmes. Un poing mordu pour retenir un hurlement. Son cœur si serré qu'il menace de cesser de battre et lui donne la sensation d'agoniser. Un rire piteux, aussi, et des souvenirs récents.

Aida, grande, jeune femme de dix-neuf ans souriante, celle qui avait hérité du mystère de sa sœur et de la peur de sa grand-mère. Une conversation dans cette même chambre, tout juste deux jours plus tôt. Leurs rires mélangés et leurs anecdotes échangées. Des heures sans sommeil passées à rattraper quatre années de séparation.

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Le temps qui passe, encore.

Des jours.

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Le vide. À quoi bon, maintenant ?

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La solitude. À qui pourrais-je parler ?

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Les regrets. Tout est de ma faute.

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La colère. Tout est de leur faute.

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La résignation.

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" Aida,

J'ai trouvé tes lettres sous ton lit, grâce à Iris. Je me suis permise de les lire et je me permets maintenant de t'en écrire une aussi. Je te dois au moins ça.

On a retrouvé ton corps il y a une semaine, maintenant.

J'aurais pu commencer à trier tes affaires plus tôt, mais je crois que j'ai eu trop mal pour exister, pendant un moment. La mère de Porco a proposé de m'aider, mais je sais que c'est à moi de le faire et je préfère ne pas prendre le risque qu'elle tombe sur ces fameuses lettres.

Quand on était petites, tu avais toujours cette fichue manie de me demander comment je me sentais. Tu voulais toujours savoir. Tu disais que c'était compliqué de deviner, avec moi. Et, quand je t'avouais que ça n'allait pas, tu me prenais toujours dans tes bras sans faire attend à ce que je disais. Tu me serrais contre toi jusqu'à ce que ça aille mieux. Nos fameux câlins magiques.

C'est une énième chose qui me manquera à jamais. Tes petites attentions et le fait que tu n'aies jamais reculé face à rien et surtout pas face à moi, même quand tu ne comprenais pas ce que je faisais.

Je suis tellement en colère

Je suis en colère contre ce monde pour nous avoir laissé si peu de temps pour nous retrouver. Cinq jours. On a passé cinq jours ensemble après avoir été séparées durant près de quatre années. C'était tout sauf assez. J'ai encore tellement de choses à te raconter. À te montrer. Je voulais que tu voies Paradis, que tu voies de tes propres yeux la vérité. Je voulais te présenter ceux que j'ai rencontrés -bas. Je voulais que tu me racontes ton histoire à toi, tout savoir à propos d'Iris et de ton travail à l'épicerie du coin.

Tout ça est si injuste.

Je les hais. Je les hais tous pour ce qu'ils t'ont fait. Je les méprise de me croire stupide au point de penser une seule seconde que j'allais accepter les entendre dire que tu avais toi-même mis fin à tes jours. Je sais que c'est faux. Je sais que tout est de leur faute. Et ils paieront pour ce qu'ils ont fait, je te le jure.

Pour toi, je vais continuer à avancer. Je les laisserai pas me marcher sur les pieds. Crois-moi, Aida, je vais te venger. Je vais me battre pour te rendre fière.

Ils vont comprendre qui je suis.
Et ce fameux type qui a menacé de me trancher la gorge il y a quatre ans, il va m'entendre aussi.

Je t'aime, petite sœur. Pour toujours.
J'espère que tu es partie avec cette pensée et qu'elle ne te quittera jamais.
Tu restes ma petite souris futée.

Ophelia.

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。・:*:・゚★,。・:*:・゚☆

pfiou, par où commencer?

je suis vraiment sortie de ma zone de confort avec ce chapitre, alors j'espère que ça donne bien ce que j'avais imaginé au niveau du rythme et du "plot twist" 🥴

si vous êtes un peu perdu.e.s c'est totalement normal, les infos arriveront au fil des quelques prochains chapitres!
pour l'instant, ce que vous avez besoin de retenir c'est que :

1/ Ophelia est retournée sans trop de problèmes à Revelio. Vous découvrirez comment elle a fait dans les prochains chapitres ;)
2/ Cinq jours après ses retrouvailles avec Aida, cette dernière a été retrouvée morte et on raconte qu'il s'agirait d'un suicide. Vous découvrirez les circonstances de sa mort dans les prochains chapitres ;)
3/ Ophelia est en colère. Vous découvrirez à quel point dans les prochains chapitres ;))

maintenant ça m'intéresse énormément de savoir ce que vous avez pensé de ce chapitre? est-ce qu'il était agréable à lire? avez-vous ressenti de l'empathie pour Aida tout au long de ses lettres ?

merci d'être de plus en plus nombreux.ses à lire, voter et commenter, au passage !! ça me fait vraiment trop plaisir 🥺

à très vite pour la suite !

Zoé

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