chapitre 17 ◌ flashback (3)

850

✧・゚: *✧・゚:*

— Je vous l'ai déjà dit...

Le ton las de Sieg poussa Ophelia à lâcher sa tasse de café des yeux pour les lever veux lui.

— Annie va bien, j'en suis sûr. C'est impossible qu'elle soit en train de se faire torturer. Ophelia en aurait entendu parler, et puisque ce n'est pas le cas, c'est certainement qu'elle a dû se faire oublier. Puis, vous pensez pas que c'est très improbable ? Avec des pouvoirs comme les nôtres, on peut gérer à peu près tout avec une simple égratignure. Et n'oubliez pas que c'est d'Annie qu'on parle, ajouta-t-il tout en se grattant nonchalamment l'oreille. La connaissant, elle est certainement cachée quelque part, en train de travailler ses coups de pieds, ce genre de choses. T'es pas d'accord, Hawk ?

Surprise qu'il veuille entendre son avis, l'adolescente haussa les épaules et prit une nouvelle gorgée de sa boisson chaude avant de prendre la parole.

— Si, je pense que tu as raison. Je sais pas comment, mais elle a dû trouver un moyen de s'en sortir. On devrait avoir confiance en ses capacités et se concentrer sur notre propre objectif. On la retrouvera en temps voulu.

— Peut-être, mais ça ne fait pas de doute, son identité a été révélée, intervint Reiner.

Les genoux remontés à son torse et enroulés de ses bras, Bertholdt baissa la tête, peiné de devoir aborder une nouvelle fois le sujet sans pour autant voir la situation évoluer.

— Oh, fit le Jaeger de son ton le plus ironique. Est-ce que je dois comprendre que vous n'êtes pas encore prêts à vous donner à fond, tous les deux ? Et notre accord, alors, qu'est-ce qu'il devient ? On peut remettre ça si tu veux, Reiner. Mais à ta prochaine défaite, tu laisses le Cuirassé revenir à un autre guerrier.

— N-Non ! Ce n'est pas ce que je voulais dire, affirma précipitamment le concerné.

— Alors reprends-toi en mains. Écoutez Ophelia. Elle a tout compris, elle, comme d'habitude. On n'a qu'un seul objectif : récupérer l'Originel et mettre un terme à cette maudite histoire. On va... en finir, répéta-t-il. Je veux qu'on mette fin à tout ça ici, ensemble.

Attentive, Ophelia remarqua la nostalgie de son regard et la manière dont sa main serrait plus fort sa tasse. Le passé le hantait, lui aussi. Il en était fatigué.

Contre toute attente, Bertholdt fut le premier à répondre, sérieux et concentré. Il fallait en terminer, oui. Tout cela avait trop duré.

— Compris. Je vais essayer de ne pas penser à Annie pour le moment. Personne d'autre que nous ne devrait traverser cet enfer. Finissons-en.

Reiner pouvait voir le changement dans le regard de son ami. Il n'avait plus peur, ne ressentait plus la culpabilité qui l'avait fait craquer lors de leur dernière rencontre avec leurs camarades de la 104ème brigade. Il n'était plus l'enfant embarqué dans l'unité des guerriers faute d'une meilleur alternative de vie. Il était prêt à changer l'histoire, peu importe ce que cela impliquait.

— Capitaine Sieg ! surgit une voix familière.

L'intéressé s'empressa de se lever pour aller se pencher du côté extérieur du mur, là où le Titan Charrette venait de s'arrêter.

— Les troupes ennemies approchent ! Ils sont tout près !

Ophelia déglutit avec difficulté. Ils étaient là, en grand nombre. Tous les effectifs du Bataillon d'Exploration avaient été rassemblés pour cette expédition particulière, mais elle avait omis ce détail en contant à ses collègues les informations qu'elle avait pu récolter.

C'était officiellement le moment pour elle de dire adieu à ce qu'elle avait toujours connu. Quelle que serait l'issue de cette bataille, la vie d'Ophelia changerait.

— Mes braves guerriers, prononça Sieg quand ils cognèrent une dernière fois leurs tasses pleines de café entre elles. Il est temps d'en finir avec tout ça, une bonne fois pour toutes.

Les adolescents burent en silence, l'esprit déjà loin de ce moment d'accalmie.

Ce serait la guerre ici, dans peu de temps.

C'est ce qu'Ophelia se dit lorsqu'elle rejoignit sa cachette, à l'opposé de celle de Reiner mais tout aussi efficace. Qui penserait à chercher dans le mur ? Le point négatif était que d'ici, elle n'avait aucun moyen de voir ce qu'il se passait. Elle ne pouvait qu'entendre et deviner, tout en faisant de son mieux pour contrôler sa nervosité et son rythme respiratoire devenu irrégulier.

Elle ne put qu'écouter. Les sabots des chevaux au galop, les équipements tridimensionnels propulsant les soldats en haut du mur. Les ordres et les indications qu'ils échangeaient. Leur détermination était palpable. Sous leurs yeux se trouvaient le territoire dont on les avait privés, cette ville qui avait été ravagée sans que personne n'ait une chance de recevoir une quelconque justification quant à ce massacre.

Là, quelque part, attendait une cave qui contenait les réponses. Et encore ailleurs, un garçon aux pouvoirs aussi prometteurs que destructeurs se dirigeait vers l'une des brèches du mur pour la combler, prêt à tout pour atteindre son objectif qui avait déjà trop attendu.

Les yeux fermés pour se concentrer sur les sons, Ophelia fronça les sourcils. Bientôt, elle entendit les soldats s'affairer à fouiller l'intérieur de l'immense édifice. Ils étaient trop loin pour la trouver, mais l'agitation soudaine lui fit comprendre que Reiner avait bien quitté sa cachette.

Il y eut sa transformation à lui, puis celle de Sieg et de son armée de Titans purs. Il y eut le rocher qu'il lança et qui piègea pour de bon ceux qui se battaient pour leurs terres. Tout se déroulait comme les guerriers l'avaient prévu.

Nerveuse, la jeune femme se retrouva bientôt incapable de tenir en place. Elle ne contrôlait rien, ici, enfermée dans un mur et sans aucun moyen de voir correctement ce qu'il se passait à l'extérieur. Elle dut résister à l'envie de sortir de là pour se joindre à l'affrontement quand Eren se transforma au beau milieu de Shiganshina et engagea le combat contre le Cuirassé.

Ils avaient une chance de s'en sortir, s'ils étaient malins.

Le temps s'éternisa.

Fidèle à elle-même, Ophelia se fichait du plan de Sieg, mais elle savait ce qui allait arriver. Sortir avant l'arrivée de Bertholdt lui aurait seulement causé une mort certaine.

Elle en eut la confirmation lorsque le souffle de sa transformation fit trembler toute la ville.

⋇⋆✦⋆⋇ 

Le chaos.

Il n'existait pas d'autres mots pour décrire ce qu'Ophelia avait sous les yeux.

Le Titan Colossal avait rasé tout un quartier de Shiganshina en apparaissant. Et ce qu'il restait, il le détruisait à coup de maisons en lambeaux lancées par poignées. Les flammes s'emparaient de la zone.

Simple spectatrice de l'œuvre de celui que l'on surnommait le Dieu de la destruction, Ophelia quitta sa cachette et usa de son équipement tridimensionnel volé qu'elle maîtrisait à peine pour rejoindre le sol, à la recherche de survivants du côté des soldats de Paradis. Il fallait qu'il y en ait. Sinon, que ferait-elle ? Devrait-elle retourner vivre à Revelio comme si de rien n'était ? C'était hors de question.

Elle repéra bien un homme encore en vie, le bas du corps bloqué par un amas de décombres qui lui avait sûrement brisé les deux jambes sur le coup. Pour s'être infiltrée à plusieurs reprises au sein du Bataillon, elle le reconnut comme étant celui qui courait toujours après une femme à la voix portante et aux lunettes carrées, tentant désespérément de l'empêcher de faire trop de bêtises. Il n'y avait aucune trace d'elle dans les parages. Était-elle morte, elle aussi ?

C'était trop tard pour ce soldat-ci. Ophelia ne put qu'abaisser ses paupières avec respect lorsqu'il eut poussé son dernier souffle, désolée qu'il ait eu à mourir ainsi.

Désolée.

C'était ce mot qui résonnait en elle alors qu'elle restait en retrait et observait le groupe d'adolescents qui affrontaient le Colossal et le Cuirassé. Ils étaient les seuls survivants, de ce côté du mur. Parmi eux, un Titan de quinze mètres qui, minuscule et impuissant face à la force du Titan de Bertholdt, ne put rien faire d'autre qu'aller s'écraser contre le haut du mur. Presque indignée de le voir se laisser humilier ainsi, Ophelia secoua la tête. C'était vraiment lui, la plus grande menace pour Mahr et le plus grand espoir d'Eldia ?

Passant de toit en toit, à la recherche d'un moyen de les aider alors qu'elle n'en avait aucun, Ophelia fut tout autant témoin de la suite des événements.

Les « lances foudroyantes » des soldats qui eurent raison de Reiner et l'expulsèrent pour de bon hors de son Titan, ce garçon qui planta ces grappins dans les dents du Colossal et qui y resta accroché alors que Bertholdt usait de toute son onde de chaleur sur lui. Le Titan solidifié d'Eren servant de leurre à l'adolescent qui planta ses grappins dans la peau de son ennemi pour se hisser jusqu'à sa nuque et, poussant un cri de rage pour tous les morts qui ne pouvaient plus le faire, la lui trancher sans hésiter.

Le soleil se levait quand Eren atterrit sur ce toit, isolé de ses camarades qui s'occupaient probablement de Reiner. Il traînait derrière lui le corps démembré mais encore vivant de Bertholdt. Quand son regard se posa sur ce qu'il restait de son meilleur ami, il ne put que tomber à genoux, la vue brouillée par les larmes.

Déboussolé, il sursauta lorsque le son familier d'un équipement tridimensionnel lui parvint. Une paire de bottes claqua contre les tuiles et un regard inconnu couleur azur croisa le sien. Une fille aux longs cheveux noirs et à la peau pâle salie par la fumée et la poussière venait de se poser devant lui.

— Attends ! s'écria-t-elle en le voyant attraper vivement l'une de ses armes, le regard larmoyant et dévasté. Je suis pas une ennemie !

Pour illustrer ses propos, Ophelia détacha prudemment son équipement, là où deux longues lames étaient rangées. Elle mit les mains en évidence tandis qu'Eren la jaugeait avec méfiance et colère, plus que décidé à anéantir tous ceux qui se dresseraient contre lui.

Les prochains à faire leur entrée furent Pieck et Sieg. En les apercevant, Ophelia se figea et chercha en vitesse un moyen d'expliquer pourquoi elle se trouvait désarmée face à celui qui était censé être leur cible prioritaire. Cependant plus rapide, Eren l'attrapa brusquement par sa veste pour lui coller une lame sous la gorge lorsque le Charrette, portant le blond sur son dos, se posa face à eux.

— Approchez pas plus ! menaça-t-il.

Piégée, l'adolescente baissa les yeux vers Bertholdt, qui était aussi hors d'atteinte. Si le Titan faisait un pas vers lui, alors les camarades d'Ophelia auraient le privilège de le voir lui trancher la gorge. Eren le ferait sans hésiter. Elle le savait à la manière dont la lame se pressait contre sa peau sans jamais trembler. Il se fichait pas mal de qui elle était et de ce qu'elle faisait ici.

— Tu es... Eren Jaeger, je présume ?

Les deux regards qui se levèrent vers Sieg furent presque comiques. Ophelia jaugea d'un air accusateur la nostalgie visible dans les yeux du blond. Il n'allait quand même pas jouer la carte de l'émotion alors qu'il avait pour objectif d'enlever ce demi-frère caché pour le livrer aux Mahr, si ? Colérique, lui, le principal concerné appuya un peu plus son arme contre le cou de son otage qui retint son souffle et serra les dents.

— Tu ne ressembles pas du tout à ton père.

— Quoi ? fit Eren, un sourcil arcqué dans une expression confuse.

— Tu dois me faire confiance, je suis de ton côté, affirma Sieg. Nous ne sommes que les victimes de ton père. Tu ne te rends pas compte qu'il t'a endoctriné.

— Mon père ? répéta-t-il, perdu.

L'aîné Jaeger n'eut pas le loisir de lui répondre. Son regard dévia vers la silhouette qui venait d'atterrir sur le haut du mur, celle du soldat prêt à tout pour l'abattre. Ophelia ne put tourner la tête dans cette direction, fermement maintenue par l'adolescent qui la prenait encore pour une ennemie.

— C'est pas vrai ! Il a réussi à me suivre jusqu'ici ! Très bien, Levi, je déclare forfait, marmonna Sieg. Bertholdt, Ophelia... Navré, mais je crois que c'est la fin pour vous. Eren, je reviendrai tôt ou tard pour te tirer de là !

Elle aurait pu rire. La fin ? Ce n'était que le début pour elle. Quand le Charrette tourna les talons pour déguerpir en vitesse après un dernier regard pour sa camarade, elle se sentit plus légère que jamais. Elle ne retournerait pas du côté de Mahr aujourd'hui.

Elle aurait pu rire, si le regard terrifiant de celui qu'on appelait ici le soldat le plus fort de l'humanité n'avait pas croisé le sien, si Eren ne l'avait pas relâchée brusquement pour donner son équipement au caporal avant de se figer au son d'une faible respiration. Tout se passait bien trop vite pour qu'elle ne comprenne quoi que ce soit. Quand Eren se mit à sangloter sur le corps brûlé de son meilleur ami qui venait de donner signe de vie pour la première fois depuis de longues minutes, Mikasa fit son entrée et se vit bientôt ordonner d'attacher les mains d'Ophelia le temps qu'ils s'occupent d'Armin.

Évidemment, tout le monde était encore loin de s'imaginer que la résurrection de ce garçon serait bien plus compliqué que cela. Ils l'apprendraient seulement quelques secondes plus tard.

Néanmoins, Ophelia se laissa faire tandis que l'adolescente aux traits asiatiques reliaient ses mains entre elles pour l'empêcher de faire quoi que ce soit.

— Et c'est qui, exactement ? questionna tout de même Mikasa, confuse quant à la présence de cette inconnue.

— Ophelia Hawk, se présenta la concernée.

Seule celle qui lui faisait face prêta attention à sa réponse, Levi et Eren étant trop concentrés sur leur échange de la seringue qui permettrait de sauver Armin. Sceptique, Ophelia jeta un coup d'œil derrière elle et grimaça.

— Pour être honnête, c'est pas vraiment comme ça que j'imaginais ce moment.

。・:*:・゚★,。・:*:・゚☆

ce chapitre 🤝 être le plus nul de la fiction

j'ai hésité à totalement l'annuler, mais bon ça m'aurait embêtée d'avoir écrit ça pour rien

mais la bonne nouvelle c'est que pour me rattraper, je vais poster un deuxième chapitre dès maintenant ! (enfin dans quelques minutes quand même)
il est + intéressant, je vous promets 🤭

(la deuxième bonne nouvelle c'est que c'était le dernier chapitre "entièrement flashback"!)

enfin bref, à tout de suite sur le chapitre 18 🥰

Zoé

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top