℘𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝟑 (4k)
𝐏𝐀𝐑𝐓𝐈𝐄 𝟑 : 𝐁𝐈𝐄𝐑𝐄 𝐄𝐓 𝐂𝐇𝐎𝐂𝐎𝐋𝐀𝐓
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어찌어찌 걸어 바다에 왔네
이 바다에서 나는 해변을 봐
무수한 모래알과 매섭고 거친 바람
여전히 나는 사막을 봐
LE DOS PLAQUE contre le mur, je pousse quelques gémissements dans la bouche de mon patron. Sa langue s’enroule autour de la mienne tandis que mes doigts attrapent l’élastique de son chignon, détachant ses cheveux pour que je puisse passer les mains dedans.
Assise sur une table, j’enroule mes jambes autour de lui. Ses paumes caressent l’arrière de mes cuisses, me poussant à me cambrer violemment. Il rit doucement contre moi, faisant trembler l’intégralité de mon corps tandis que sa bouche descend jusqu’à ma mâchoire.
Je ne parviens plus à faire mourir mes gémissements dans sa bouche, maintenant qu’il embrasse mon menton et descend jusqu’à mon cou. Sa langue glisse sur ma clavicule et mes cuisses se referment brutalement sur lui.
— Monsieur Cumberg…, je chuchote, refreinant une envie d’hurler.
Il rit à nouveau, légèrement moqueur. Mon cœur s’emballe à ce son et je mords mes lèvres, enfouissant ma tête dans le creux de son épaule. Il caresse cette dernière de la main, apaisant.
— Je suis du genre name kink, ma belle, mais je pense que tu peux commencer à me tutoyer et m’appeler par mon prénom. Je serais le dernier à m’en offusquer.
Sa main se glisse soudain sur mon visage, s’emparant de lui. Il le redresse, me poussant à le regarder et je frissonne. Son sourire est apaisant et son regard, particulièrement doux.
— Et puis, il me semblait qu’on avait laissé tomber ce genre de conventions hier alors qu’est-ce qui te prends, tout d’un coup ? chuchote-t-il.
Il attrape mon oreille entre ses dents, tirant dessus et provoquant une décharge dans mon bas-ventre. Je me cambre violemment.
— A moins que tu cherches à m’exciter, soupire-t-il contre moi.
— Tu serais bien le dernier à t’en plaindre.
— Je plaide coupable.
Un rire secoue mes lèvres quand il enfouit son visage dans mon cou. Sa bouche se presse à ma chair, l’aspirant brièvement. Il embrasse aussitôt cet endroit, comme pour l’apaiser tandis que je le maintiens fermement contre moi.
Il m’enivre. Son toucher est délicat et il m’apaise.
— Edward…, je chuchote. Je dois y aller. J’ai du travail à faire…
— Pose ta journée, je connais le patron, il sera d’accord, rit-t-il doucement en saisissant en embrassant ma joue.
Je pouffe mais secoue la tête. Je peine à croire ce qu’il vient de se produire. Le si soigné et mystérieux chef de cet entreprise, un homme aussi élégant que beau, qui sait faire tourner bien des têtes m’a embrassée. Même mieux, il a auparavant admis être jaloux de l’attention que je portais à Dan.
Il se recule, comprenant que je ne peux pas arriver trop en retard à ce tournage. J’ai trop travaillé. Et ce dernier pourrait s’avérer être un tournant primordial pour ma carrière.
— Le tournage d’aujourd’hui se termine à dix-huit heures, lance-t-il en regardant sa montre. Puis-je espérer t’emmener à diner après ?
Je souris malicieusement, réjouie par la perspective d’un autre repas délirant avec lui. Je ne reviens pas de la façon dont mon rencard catastrophique a fini en démaquillage hilare sur mon canapé.
— J’en serais ravie. Même restaurant qu’hier ?
Il acquiesce, ses yeux se plissant tandis qu’il sourit tendrement. Guillerette, je me relève, prête à ouvrir la porte et retourner là où on m’attend. Mais, aussitôt, sa main se referme sur mon poignet, me rattrapant. Je me retourne.
Un sourire en coin, il essuie une trace de rouge à lèvres débordant sur ma joue ainsi qu’une autre de mascara. Replaçant le col de ma chemise, je frissonne quand il reboutonne une attache qui s’était faite la malle.
Puis, doucement, il caresse ma joue en m’observant.
— Allez, vas leur montrer que tu es la plus douée de toutes, lâche-t-il. Je te suis dans dix minutes.
Un sourire étire mes lèvres. J’ouvre la porte, le cœur léger, et la referme derrière moi. Le couloir est toujours aussi ennuyant et pourtant, ses couleurs me semblent plus éclatantes. Je sourie même pleinement lorsque je pose de nouveau pied sur le plateau.
Autour de moi, les acteurs se placent. Le réalisateur du court-métrage fait très bien son travail. Il n’a pas une seule seconde dérogé à mes directives. Tout a été correctement suivi et cela me rassure.
Quelques ajustements de lumière sont faits. Un homme m’indique une chaise pour que je puisse me tenir aux côtés du réalisateur. Je m’y installe alors qu’une femme tenant un clap avec le nom de scène indiqué fait retentir le bruit. Elle sort du champs et résonne un fort :
— Action.
Le silence sur le plateau est rompu par la voix d’une femme. Elle est assise face à la caméra. Autour d’elle se trouve le décor chaleureux d’une maison aux ton saumons et vert. Son visage est pourtant grave. Ses paroles le sont tout autant.
Aujourd’hui, nous filmerons cinq personnes ainsi. Diverses prises seront faites et refaites pour obtenir le résultat parfait. Ils raconteront un témoignages afin de sensibiliser aux violences en tout genre. Celles-ci représentent les violences conjugales sur les femmes, une autre montrera les hommes victimes, une enfant évoquera celles sur les mineurs, un adolescent parlera du harcèlement et une étudiante, du cyberharcèlement.
Dans la semaine à venir, nous filmeront chaque jour quelques scènes visant à illustrer cela. Cela formera un pêle-mêle contenu dans une seule vidéo luttant contre diverses formes de violences.
— Pour moi, ce n’était qu’un coup. Un moment d’égarement. Je ne pensais pas que cela pouvait empirer. Mais cela a empiré.
Une présence se fait derrière moi. Il est là. L’euphorie dans laquelle m’a plongée mon moment avec Edward est retombée face au silence morne du plateau. L’obscurité est totale, de ce côté. Il en profite pour poser une main sur mon épaule. Je me détends à ce contact, tout de même profondément rassurée par sa présence.
Ces huit heures promettent d’être longues mais je peux les encaisser, s’il est là.
ꕥ
Edward est parti en début d’après-midi, devant assister à une réunion. Il n’est pas revenu après et l’équipe de tournage quitte peu à peu le plateau. Les décors n’ont cessé de changer aujourd’hui et j’ai pu faire tourner les acteurs dans les temps mais je m’en suis sortie avec un mal de tête pas possible.
Je suis à présent seule et épuisée. Affalée dans mon siège, je prends du repos. Je n’ai cessé de marcher en long, large et travers, rappeler les styliste pour des corrections, épier la moindre erreur dans le script, replacer les comédiens et j’aimerai souffler. Pourtant, j’ai un diner.
Je n’ai pas la force de bouger.
— Quelque chose me dit que tu ne vas pas pouvoir marcher jusqu’à la voiture, rit une voix dans mon dos.
Je ne me retourne pas, reconnaissant la voix d’Edward. Mes paupières sont fermées tant je suis épuisée mais je souris, ravie de l’entendre.
— Laisse-moi un peu me reposer.
— Il est hors de question que je te force à venir, tu sais, lance-t-il.
— Tu ne me forces pas. En fait, j’ai qu’une envie et c’est de diner avec toi mais j’ai plus la force de bouger.
Ses pas résonnent tandis qu’il m’approche. Il contourne mon siège et se plante devant moi. Je l’observe entre mes paupières mi-closes, sur le point de sombrer dans un profond sommeil. Il sourit tendrement en me voyant dans cet état.
— On est pas obligé d’aller trop loin. On peut trouver quelque chose de plus proche, si tu préfères.
— Dans l’idéal, il me faudra quelque chose ici même, je plaisante.
Mais, à ma grande surprise, il répond :
— Deal.
Un cri franchit soudain mes lèvres lorsque deux bras puissants s’enroulent autour de mon corps. Le décor bascule autour de moi. Edward vient de me balancer sur son épaule. J’éclate de rire, grisée, et il m’imite.
Il marche en direction de la porte, sortant du bureau. Je glousse bruyamment en le sentant faire.
— Attends ! Où est-ce qu’on va comme ça !?
— Dans mon bureau. Diner de ce soir : bière et chocolat.
Mes sourcils se froncent. Autant je peux comprendre que quelques investisseurs lui offrent des cadeaux comme des chocolats pour noël mais bière ? Tout cela est plutôt surprenant.
— Bière ? je répète.
— Le nectar des nectars, lance-t-il en entrant dans l’ascenseur.
— Et t’as pas peur qu’un de tes employés nous voit comme ça ? je demande en jetant un œil au miroir.
Notre position est particulière. Les fesses en l’air, mon buste tombant le long de son dos, je me redresse en m’appuyant sur ses omoplates tandis qu’il appuie sur le dernier étage disponible avant d’inscrire le code pouvant déverrouiller les portes.
— J’ai jamais peur que mes employés te voient avec moi.
Mes joues chauffent et il me relaisse glisser jusqu’au sol. Doucement, j’atterris sur ce dernier. Mes yeux se posent sur le blond qui m’adresse un clin d’œil. Les portes s’ouvrent sur son bureau. Celui-ci est toujours aussi grand mais il semble différent, maintenant que la nuit est tombée.
Quelques lampes aux lueurs tamisées s’allument aux quatre coins de la pièce quand je pose pied dedans. Un sourire grisé prend place sur mes lèvres. J’ai hâte de voir ce que cette charmante soirée nous réserve.
Nous avançons jusqu’au canapé de cuir sur lequel je m’installe. Quelques coussins et plaids décoratifs rendent la matière plus confortable et Edward sourit quand je tire les manches de mon pull pour m’emmitoufler dedans.
— N’hésite pas à te rouler dans les couvertures, lance-t-il avant d’aller jusqu’à son bureau pour tirer quelques tiroirs.
— Je ne veux pas tout déranger, ça a l’air d’avoir pris du temps alors laissons les choses telle…
Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que, posant une boite de chocolat et un paque de bières sur la table basse, Edward saisit une couverture sur laquelle sont posés des coussins avec soin et l’arrache, la projetant au loin. Je le regarde faire, médusé.
Fièrement, il se tourne vers moi, un large sourire étirant ses lèvres :
— Maintenant c’est en bazar donc que tu t’y roules ou non, ça changera pas grand-chose.
J’éclate de rire, à la fois touchée et amusée. Puis, levant les mains en signe de capitulation, je marche jusqu’au canapé dans lequel je m’installe confortablement. Quelques oreillers soutiennent mon dos, d’autres me servent d’accoudoir et un plaid couvre mon corps. Devant moi, Edward ôte la veste de son costard ainsi que sa cravate.
Je ne peux m’empêcher de le fixer, hypnotisée par ses mouvements. Ses doigts agiles défont les boutons qui laissent voir la naissance de son torse couvert de tatouages. Le col de sa chemise, à l’intérieur, est tâché de teintes rappelant celles de sa peau et les gravures sur son corps semblent s’effacer au niveau de sa gorge.
— Tu mets du fond de teint sur tes tatouages ? Je croyais que c’était toi le patron, tu fais ce que tu veux, non ?
Il sourit en défaisant le bouton de ses manches afin de les retrousser. Je l’observe faire, mon estomac se soulevant. Comment fait-il pour être aussi sexy dans des gestes si futiles ?
— Avec certaines partenaires, il vaut mieux se la jouer classique. Mais vois le côté positif, tu es la seule qui peut voir cela.
Je déglutis péniblement. Effectivement, je le vois bien. Son torse est difficilement visible mais le centre de ses clavicules me fait saliver. Je ne peux m’empêcher de m’imaginer retracer les dessins du bout des doigts.
— Tu veux une bière ? J’ai avec ou sans alcool.
Mes sourcils se froncent en voyant le givre sur le verre. Je n’ai aucune idée d’où peut bien se trouver le réfrigérateur duquel il a sorti l’alcool. Mais il prend mon expression facial pour autre chose et lâche :
— Ouais, moi aussi je trouve que c’est un truc d’hérétique mais Farid boit pas d’alcool alors fallait trouver une alternative.
Il pousse un soupir en secouant la tête.
— Il m’aura tout fait, celui-là.
Je ris doucement et tend la main pour attraper l’une des bouteilles. Le blond me regarde faire, un rictus aux lèvres puis il s’assoit enfin à côté de moi. Sirotant une gorgée, il me regarde silencieusement quelques instants.
— Je me demandais au bout de combien de temps on se mettrait à parler, dit-t-il soudain.
— Comment ça ?
— Disons que ça fait un petit moment que tu me trottes dans la tête et que quand je t’ai vu à la réunion, l’autre fois, j’étais un peu nerveux.
Mes sourcils se haussent. Edward Cumberg ? Nerveux ? Ce doit encore être l’une de ses fameuses blagues car je ne comprends pas comment une telle chose est possible.
— Me regarde pas comme ça, lance-t-il. Figure-toi que je regarde mes employés normalement, quand ils me font un exposé.
— Désolée mais toi ? Nerveux ? C’est encore une blague, hein ?
Il secoue la tête avant d’avaler une autre gorgée. Baissant les yeux, il continue ce mouvement de droite à gauche et se met à triturer l’étiquette du plaid. Je l’observe, médusée. Il dit vrai. Il est réellement nerveux — même maintenant.
Légèrement flattée, un sourire étire mes lèvres quand je lâche :
— Je ne comprends pas… Tu veux dire que je t’intimide ?
Il hausse les épaules en faisant un bruit de bouche, comme pour me dire qu’il ne sait pas. Mais nous savons tous les deux que c’est un mensonge.
— J’ai pas peur de toi, si c’est ta question. Je m’attendais juste pas à recevoir un mail de ta part car je savais pas que tu ferais la présentation. Quand j’ai vu que c’était ton powerpoint et que j’ai réalisé ce qui allait se produire, que tu allais parler devant moi et m’observer pendant un certain moment, j’ai un peu paniqué parce que je m’y attendais pas.
— Mais comment ça, tu t’y attendais pas ? C’était la première fois qu’on se rencontrait !
Il secoue la tête de droite à gauche. J’essaye de creuser la mienne, interloquée, mais rien ne me vient. Il hausse les épaules en reprenant une gorgée, regagnant visiblement sa confiance habituelle.
— La plupart des employés connaissaient pas mon visage, à l’époque. Et toi t’avais grimpé les échelons assez vite donc je suppose que t’étais confortable. Mais pour faire claire, tu m’as menacé physiquement, un jour.
Mes sourcils se haussent. J’AI FAIT QUOI ? Il observe minutieusement ma réaction et celle-ci semble lui plaire car il éclate de rire. Aussitôt, je m’adoucis. Je suis rassurée par son hilarité.
— J’étais sûre que c’était une blague, je pouffe.
— Ah non, c’est pas du tout une blague ! Tu l’as vraiment fait !
Je secoue la tête de droite à gauche.
— C’est pas mon genre de marcher dans la rue en insultant les gens et je crois que je m’en souviendrais si je t’avais un jour parlé comme ça.
— J’étais derrière toi dans l’ascenseur et il était vide. Tu étais au téléphone avec Noor et tu réagissais à ma première prise de décision en tant que nouveau PDG. Tu étais furieuse.
Je me souviens de cela, en effet. J’ai appris à apprécier Edward depuis et revoir mon jugement mais la première opinion que j’ai eue de lui n’a pas été des plus tendres. Il est arrivé le lundi et le mardi, trois importants directeurs de département dont une amie ont été licencié sans autre forme de procès.
Je me souviens encore de Rachel, pleurant dans mes bras en me demandant ce qu’elle allait devenir.
Soudain, mes yeux s’écarquillent. Car je me souviens de Rachel, mais aussi et surtout de moi, débaroulant dans l’entreprise le jour d’après, Noor au téléphone, nous deux crachant sur ce PDG se prenant pour un grand manitou. Je suis entrée, ce matin-là, dans l’ascenseur sans même regarder autour de moi.
Et je l’ai insulté sur l’intégralité du trajet.
— Oh non…, je chuchote.
— Oh si, rit-t-il.
Je plaque ma main sur ma bouche. A l’époque, j’étais très énervée. Alors quand l’homme derrière moi m’a doublée en me poussant hors de son chemin dans un coup d’épaule, je n’ai pas soupçonné une seule seconde qu’il puisse s’agir du PDG, furieux d’avoir entendu de tels propos à son égard.
Je me souviens encore de ma colère en le regardant sortir de la cage d’ascenseur, la façon que j’ai eue de poser le téléphone contre mon torse et hurler :
« Et puis l’autre con, là ! Pardon, c’est pour les chiens ? Tu mériterais que je te carre mon pied au cul ! »
Je suis abasourdie de réaliser que le con en question était mon patron.
— J… Je comprends pas. Pourquoi vous ne m’avez pas virée ? je m’exclame. Vous étiez pourtant réputé à l’époque pour avoir le licenciement facile ! Notamment à cause de ce que vous aviez fait à Rachel et ses collègues !
— Rachel et ses collègues harcelaient leur subordonnés, les faisaient rester à part d’heures et pendant les jours fériés, humiliaient ceux qui avaient les moins bons résultats. Je suis pour une amélioration de la productivité mais je préfère conserver tout de même un peu de dignité humaine.
Je suis consternée d’apprendre cela. Malgré notre rapprochement récent, je l’ai toujours cru particulièrement injuste à cause de cet incident. Mais aujourd’hui, c’est moi que je trouve injuste de l’avoir jugé sans rien connaitre de ses réelles motivations.
— Edward, je suis désolée ! je m’exclame.
Il hausse les épaules comme si cela ne l’avait pas affecté. Mais le simple fait qu’il ait été nerveux de se rendre à une réunion avec moi montre que ce n’est pas vrai.
— Tu m’avais intrigué et avais accroché mon regard. Peut-être que dans un accès de vacherie, j’ai écumé ton dossier pour trouver une faille et pouvoir t’engueuler mais au moment où j’ai trouvé une erreur et que j’ai pris mon combiné pour exiger ta présence, j’ai réalisé que ce que je faisais était puéril. Surtout que tu faisais majoritairement un excellent travail.
Je souris, touchée. Mais je me sens tout de même assez honteuse à cause de mes actions.
— Vraiment, je suis désolée, je chuchote.
Il secoue la tête de droite à gauche.
— Inutile de l’être. Tu t’inquiétais pour ton amie. Et j’ai survécu à cette réunion même si je n’étais pas bien à l’aise à l’idée d’écouter le discours d’une femme qui me détestait.
— Je ne te détestais pas !
Il semble surpris par ma si vive réaction. Mais je n’en ai que faire et, me plaçant à genoux devant lui, je prends sa bière et pose nos boissons sur la table. Il se laisse faire, silencieux, et m’observe simplement.
Je reporte mon attention sur lui et grimpe sur ses genoux. La couverture s’enroule autour de moi mais je m’assois sur ses cuisses. Ses yeux se plissent en une moue taquine et il laisse tomber la tête en arrière, faisant ressortir sa pomme d’Adam.
Un instant, je crois qu’il fait cela pour fuir mon regard et cette conversation mais sa large main se pose dans mon dos, rapprochant nos torses. Il se redresse alors et me regarde. Nos nez se frôlent. Il chuchote contre mes lèvres :
— Redis-le.
Mon cœur bat vite tandis qu’il observe ma bouche.
— Je ne te détestais pas, je chuchote.
— Encore.
— Je ne te détestais pas.
Il émet un rictus sans cesser de fixer mes lèvres. Le silence s’éternise et il soupire simplement :
— Je pourrais te regarder parler pendant des heures.
Là, sa bouche s’écrase contre la mienne. Mes paupières se ferment et il enroule ses bras autour de mon corps. Sa langue s’enroule autour de sa jumelle, approfondissant le baiser. Je gémis en passant ma main dans ses cheveux. Sa paume glissée sur mon dos appuie celui-ci de sorte à me plaquer plus franchement à son torse et nous basculons. Mon dos se presse au canapé sans qu’il rompe le baiser.
A présent allongé au-dessus de moi, il continue de m’embrasser avec passion. Sa bouche glisse jusqu’à ma mâchoire qu’il retrace avant de glisser sous mon oreille. Je gémis bruyamment et il atteint mes clavicules. Là, sa langue retrace l’os et une larme de désir, unique, coule le long de ma joue.
— Edward…, je soupire.
Il se redresse, plantant ses coudes de chaque côté de ma tête. Ses yeux observent mon visage quelques secondes avant de s’attarder sur ma bouche. Puis, il me regarde à nouveau.
— J’aime vraiment ce visage, chuchote-t-il.
Ses lèvres se pressent encore aux miennes. Plus chastement. Ses bras entourent mon corps et il roule sur le côté. Je finis allongée contre lui, ma tête posée sur son torse. Son bras se tend jusqu’à la table basse et quand il le ramène, ses doigts tiennent un chocolat qu’il presse à mes lèvres.
Le goût sucré me fait saliver et j’avale la friandise. Il me regarde la manger, un faible sourire aux lèvres, et caresse doucement ma joue.
— Edward ? je demande.
— Mmm ?
Il semble légèrement absent, comme obnubilé par la contemplation de mon visage.
— Est-ce que c’est juste l’affaire d’une nuit et demain tu feras comme si rien ne s’était passé ?
Ses sourcils se froncent aussitôt.
— Non, pas du tout. Et je pensais même pas que tu voudrais faire quoi que ce soit cette nuit. Je veux juste passer du temps avec toi, ma belle.
Il caresse à nouveau ma joue.
— Alors je n’ai pas tort d’espérer que ça devienne sérieux ? je minaude.
Un sourire taquin étire ses lèvres.
— Tu n’espères rien puisque c’est réel.
Mon cœur fait un bond et il m’embrasse à nouveau. Mes yeux se ferment et je dépose un goût de chocolat sur sa bouche. Il l’avale et, se reculant juste assez pour que sa bouche soit libérée mais que nos nez se frôlent encore, il sourit légèrement.
— Gardons ça secret, je murmure.
— Tu as honte de moi ? rit-t-il.
— T’es bête, je pouffe. J’ai juste aucune envie qu’on me traite différemment parce que je sors avec le boss. Et puis… J’aime bien nos petits rendez-vous secrets.
Il ne semble pas s’en formaliser. Loin de là. Il attrape même ma hanche, me plaquant contre lui avant d’enfouir son visage dans le creux de mon cou :
— Tout ce que tu voudras, ma belle.
바다 갖고 싶어 널 온통 들이켰어
근데 그 전보다 더 목이 말라
내가 다 아는 것이 진정 바다인가
아니면 푸른 사막인가
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