Roger ; la pelouse au-delà du balcon.
Ce furent les vibrations de mon téléphone sur la table du salon qui me tirèrent de mon sommeil. Mathia et moi avions fini par nous endormir sur son canapé, sans même avoir été au bout du téléfilm bidon qui passait hier soir sur TF1. Bougeant le moins possible, je sortis un bras à l'extérieur du plaid pour prendre mon téléphone et éviter qu'il ne réveille le bouclé.
Sur l'écran, la photo d'Ezrah s'affichait. Une photo assez ridicule je dois dire, une photo qui le montrait, il y a quelques années, sur le haut d'un toboggan d'un parc de jeu pour enfant, les yeux rouges, complètement défoncé. Je me rappelle de cette soirée, celle où je l'ai abordé pour la première fois. J'étais tellement impressionné que j'ai maladroitement renversé un cocktail sur sa chemise neuve, et le plus simplement du monde, souriant comme un dieu, il m'a demandé si je voulais aller fumer avec lui. J'avais timidement accepté et il nous avait emmené dans cette aire de jeu où j'avais passé la soirée allongé au sol, les pieds posés sur une balançoire que je bougeait doucement de droite à gauche. J'avais clairement flashé sur Ezrah, et il l'avait très bien comprit, je ne crois pas que ça le dérangeait de savoir cela. Je crois même que ça l'amusait. Il voulait juste passer du bon temps et m'a assez rapidement dit que je n'étais pas son genre, et étrangement, simplement avec un de ses sourires singuliers, je l'ai admirablement bien pris. Depuis ce jour, nous sommes toujours restés ensembles.
D'un glissement du pouce, je décrochais, soufflant un petit "Allo" à voix basse.
"Al' ?"
"Ouais, c'est moi, pourquoi tu appelles ?"
"Ha j'avais pas reconnu ta voix." Rit mon ami. "Ouais, tu ne saurais pas ce que je pourrais acheter comme cadeau pour une fille ?"
"Une fille ?" Demandais-je incrédule.
Depuis quand Ezrah s'intéressait-t-il aux filles ?
"Ouais, une fille."
"Je croyais que tu avais des vues sur un certain Lionnel..."
"Ouais, justement. C'est une pote à lui. Il a réussi à me faire inviter à son anniversaire. Alors il faut un cadeau."
"Hum... et pourquoi tu ne lui demande pas à lui ? C'est son amie après tout. Il doit savoir ce qu'elle aime non ?"
"Ouais, sans doute. Sauf que je lui ai soutenu que j'étais capable de trouver un cadeau seul..."
"Et du coup, tu t'es dit que tu pouvait impunément me rendre complice d'un mensonge ?"
"Ouais ? J'ai eu tord ?" Demanda-t-il d'une petite voix faussement timide.
"Non, tu n'as pas eu tord... Tu sais que je suis incapable de te laisser dans la merde. Après tout, tu étais mon crush avant."
"Ouais, Ouais, avant."
"J'imagine que si tu m'appelle c'est pas pour que je te dise de lui acheter des fleurs, du chocolat ou un bijou hein ?"
"T'imagines bien."
"Elle est cool comme fille ? Genre branchée musique et bon vieux rock ?"
"Nan, elle écoute du Jul."
Je fallais m'étouffer, ce qui fit remuer le jeune garçon qui dormait contre moi.
"Alors achètes lui des goûts musicaux. Qu'elle comprenne la différence entre du bruit et de la musique. Ou mieux, ne va pas à son anniversaire."
Le rire d'Ezrah retenti de l'autre bout du fil.
"Mais non, je déconne ! Tu crois que je trainerais avec une fille qui écoutes du Jul ? Sérieusement ?" S'exclaffa mon ami.
"Tu mas fait peur ! J'ai failli en faire une syncope ! Bref, blague à part, tu as qu'à lui acheter un vieux vinyle. Pink Floyd ou Bob Marley. Ou autre chose, y'a plein de vieux groupes rock pas très connus qui avaient pourtant du talent. Un single original de bohemian rhapsody c'est cool aussi."
"Oh ouais, c'est top comme idée, merci bro', tu me sauve la vie là. J'te r'vaudrais ça."
"De rien. Tu n'auras qu'à m'offrir un verre la prochaine fois que l'on sortira pour ... " Mathia bougea, me donnant au passage un coup de coude dans les côtes me faisant lâcher un grognement avant que je reprenne "...me remercier."
"Ouais c'est ça. T'en manque pas une toi, espace de petit rapia."
"Ouais aller, à tchüss."
"On dit juste 'tchüss' pas 'à tchüss' combien de fois je vas encore devoir te le dire..."
Je secouais la tête, bien que conscient qu'il ne me voyait pas, et je raccrochais.
"C'tait qui ?" Baragouinna Mathia sans ouvrir les yeux.
"Ezrah. Mon meilleur pote. J'te l'présenterais un jour."
"Et tes parents, tu me les présenteras ?"
"Ouais, si tu veux. Mes frères aussi."
"Cool. Moi mes parents ils vont t'adorer." Me confia-t-il en se collant un peu plus à moi.
"Vrai ?"
"Hum hum. On fais quoi aujourd'hui ?"
"Je sais pas, tu veux que je t'emmène quelque part ?"
"Où ?"
Je haussais les épaules.
"Où tu veux."
"Ouais, alors on se lève ?"
J'écartais les bras pour lui signifier que je ne le retenais pas, mais que c'était lui qui était accroché à moi comme un koala.
"J'ai pas envie de te lâcher." Susurra-t-il. "J'ai peur que tu partes." Ajouta-t-il plus bas.
Et cette réaction était normale. Il faut dire qu'en à peine trois jours de connaissance, j'ai déjà failli par deux fois l'abandonner. Pourtant, le fait qu'il n'avait toujours pas vraiment confiance en moi me procurait, bien qu'irrationellement, un petit pincement au cœur.
"T'inquiètes. Je bouge pas." Assurais-je d'une voix douce qui se voulait rassurante.
"Je... je peux prendre une douche ?"
"Tu es chez toi Mathia. Tu fait comme tu veux."
"Ouais, mais ça ne te dérange pas d'être seul un moment ?" Interrogea-t-il, timide.
"Non. Et puis je ne serais pas seul."
Il fronça les sourcils, se demandant sûrement de qui je parlais, certain que nous n'étions que tous les deux.
"Il y a Plouf." L'éclairais-je.
"Haha, ok ouais... Tu peux le nourrir si tu veux. Les granulés sont dans le tiroir sous la bulle d'aquarium." M'indiqua-t-il en se levant pour rejoindre sa salle de bain.
Quand j'entendis, derrière la cloison, le bruit de la douche un peu étouffé, je me devais pour me diriger vers ledit poisson rouge. Il tournait dans son bocal, inexpressif, peut-être dépressif un peu aussi. J'ouvris le tiroir indiqué par Mathia, et versais quelques flocons rouges, jaunes, orangées dans l'eau. La petite bête à nageoires remonte vers la surface pour les happer de sa bouche ronde et blanche, presque transluicide.
J'ai toujours trouvé les poissons bizarres. Mous, Gluants. Mais celui-ci, j'l'aime bien. C'est celui de Mathia, et il s'appelle Plouf -chose dont visiblement je ne me remettrais jamais-.
Je m'assois à côté du meuble, posant mes bras sur ce dernier, et ma tête sur ceux-ci, regardant de manière absente le petit poisson rouge nager de flocon de nourriture en flocon de nourriture.
Une porte claqua derrière moi et Mathia passa bientôt ses bras autour de mon cou.
"Je suis prêt. On y va."
"Ouais. Je vais chercher mon manteau sur ton canapé et on y va."
Je me levais, remis la chaque que j'avais déplacé plus tôt, et je me dirigeait vers le canapé.
Ma veste sur le dos, la mais de Mathia dans le mienne, je tournais à coin d'une rue que je connaissais bien. Puis je poussais la porte d'une petite boutique qui prenait place sur deux étages. La boutique était assez exigue, et de part et d'autre de l'endroit, on retrouvait des petites cages avec des chats, des petits chiens, des cochons d'Inde et même des hamsters. Une petite cloche sonna quand nous pénétrâmes dans le petit commerce, et le garçon à l'accueil au fond de la pièce nous offrit un sourire. Je me dirigeais vers lui pour lui serrer la main, prenant quelques nouvelles avant de retourner vers mon petit bouclé qui attendait un peu en retrait, caressant timidement un petit chartreux au poil bleu-gris soyeux.
Je le dirais jusqu'à l'étage, là où on pouvait trouver quelques aquarium remplis de poissons brillant, nageant en une myriade de couleurs tournoyante.
"Ça te dirais de prendre un copain à Plouf ? Il a l'air de s'ennuyer tout seul dans son grand bocal non ?"
Le visage du bouclé s'illumina instantanément alors qu'il s'approchait d'un grand aquarium mural.
Et ouais, peut-être qu'il ressemblait à un gosse, mais il était tellement adorable comme ça...
"Regarde Alcyone, il y a des Dory." S'exclama-t-il en me montrant du doigt un petit groupe de poissons bleus aux nageoires jaune vif.
Je le regardais s'extasier devant les aquariums, jusqu'à ce quil se trompe devant l'un d'eux, sourcils froncés, comme concentré sur ce qu'il voyait.
"Celui-ci." Pointa-t-il du doigt. "C'est lui qu'il faut prendre. Je suis sur qu'il plaira à Plouf."
Je m'approchais pour voir ce qu'il regardait. C'était un Bubble Eye jaune qui nageait un peu en arrière, secouant sa tête, rendue énorme par les bulles de ses yeux, de droite à gauche.
Mathia pouffa, de son rire discret et enfantin, et je passais mon bras sur ses épaules.
"Ok. On le prend si tu veux."
Il me sourrit, puis déposa son regard sur la petite bête à écailles alors que je redescendais les escalier pour aller chercher le vendeur qui était aussi mon cousin.
En deux temps trois mouvements, il attrapa le poisson avec un épuisette et le glissa dans un sac plastique transparent remplis d'eau, tout en demandant des nouvelles de ma petite sœur, qui était partie sur Paris pour faire ses études.
Une fois en caisse, je ne laissais bien évidement pas Mathia payer, sous le regard amusé de mon cousin qui nous offrit gracieucement deux pots de nourriture pour poissons.
"Alcyone, j'te jure que tu aurais du me lasser payer..." Se plaignit encore Mathia alors que l'on montait dans un bus pour rentrer chez lui.
Je hochais négativement la tête, levant les yeux au ciel.
"Ok, alors dis-toi que j'ai payé parce que c'est mon poisson. Mais on va le mettre chez toi parce que moi j'ai pas d'aquarium, et parce que je ne veux plus que Plouf me regarde avec ses petits yeux tristes et globuleux de vagabond solitaire, ouais ?"
"Hum... Ouais."
"Alors, je te laisse lui trouver un nom ? Tu es doué pour ça non ?" Raillais-je gentiement alors qu'une fois chez lui, nous laissions le petit Bubble Eye s'habituer à son nouvel environnement.
Le petit bouclé me lança un regard noir et fit semblant de s'en aller, faussement outré. Je le retins par le bras et déposais un baiser doux sur sa joue.
"Tu sais, maintenant que Plouf t'a vu deux fois, il doit s'être habitué à toi, c'est un peu comme si c'était ton poisson à toi aussi. Du coup, c'est un peu comme si nous étions ses parents, maintenant que nous sommes en couple -parce qu'on est un couple, pas vrai hein ?- alors il faut que tu me promettes de toujours rester avec moi. Plouf est trop jeune pour connaître le divorce. Et Splash aussi d'ailleurs."
J'éclatais de rire, bientôt suivi par Mathia, qui vint se lover contre moi.
"T'es con..." Soufflais-je seulement, parce qu'au fond de moi, j'étais heureux comme pas possible.
Mon regard glissa jusqu'à la fenêtre du petit appartement de Mathia, et mon sourire s'agrandit quand je remarquais qu'il neigeait doucement dehors.
"On ça te dit d'aller manger dehors ?"
"Ouais, pourquoi pas. Kebab ou grec ?"
"Kebab, obviously !"
"Ouh on dirait que j'ai titré le gros lot. Bilangue en plus de ça..."
"Bilangue ?"
"Bah oui, qui parle deux langues quoi..."
Je pouffais.
"Ouais, 'fin c'est bilingue qu'on dit. Idiot."
"Sérieux ? J'ai toujours dit bilangue moi." Ajouta-t-il avec un sourire candide.
"Ouais ? Et tu dit aussi 'comme même' à la place de 'quand même' ? Et une 'tête d'oreiller' ?"
"Non, mais je trempe mes frites dans mon sunday au MacDo. Oh et puis je met du sel sur mes bananes quand j'en mange."
"Quoi ? Mais t'es louche toi !"
"Mais non ! Sucré-salé c'est la base ! T'as jamais mangé de croissant jambon/fromage ? Ou de pizza faites avec de la pâte sablée ? Ou le nec plus ultra, les crêpes à la moutarde ? Oh god ça me donne faim..."
"Ah mais non ! Tu dégoûtes en fait." M'exclaffais-je.
"C'est toi qui n'y connaît rien en gastronomie. Tu verras, un jour je te ferais une soupe de fraises au poivre, et tu comprendras ce que c'est."
"Là je suis pas trop sur ! Moi je suis plutôt classique question nourriture."
"Tu veux dire que tu n'as aucune habitude déviante ?"
"Euh... non ? Ah si, il m'arrive de manger de la charcuterie au goûté, ou de manger mes restes de pâtes à la tomate du soir au petit déjeuner du lendemain."
"Bon bah ça va. Tout n'est pas perdu... Bon, tu remet ton manteau et on y va ?"
"Ouais, 'fin je suis plus trop sûrde vouloir sortir manger avec toi là..."
"Connard." Lâcha-t-il un sourire mutain aux lèvres.
Quelques minutes plus tard, nous sommes attablés dans un petit kebab de la ville, chacun un sandwich devant nous. Et Mathia trempe ses potatoes dans de la sauce salade... DE LA SAUCE SALADE BORDEL ! MAIS QUI FAIT ÇA ?
Il met un petit moment avant de se rendre compte que je le dévisage.
"Quoi, ne me dit pas que ça aussi tu trouve ça étrange. Goûtes !" Ajouta-t-il en me tendant une patate nappé de sauce.
"Sans façon."
"Goûtes !" Appuya-t-il en approchant un peu plus la pomme de terre de mon visage.
Avec résignation, j'entrouvris les lèvres, accentuant mon rictus mi-curieux, mi-dégoûté. J'avalais la frite, et contre toute attente, le goût n'était pas si horrible. C'était même plaisant je dois dire. Mais je n'allais pas le lui dire, non je n'allais pas lui faire ce plaisir. Alors je me contentais de hausser les épaules.
"Ouais bof... Moins dégueu que ce à quoi je m'attendais."
"Menteur."
Il avait raison. Et dès qu'il eut le regard ailleurs, je trempais une de mes propres frites dans sa sauce.
"J't'ai vu !"
"Bon ok, sur ça tu as peut-être raison, mais tu ne me fera pas mettre de sel sur une banane ou je sais pas quoi encore." Avouais-je, vaincu.
"C'est ce qu'on verra..."
Près d'une heure plus tard, nous sommes sur la route menant chez lui, marchant d'un pas lent et léger, partageant lascivement un join préalablement roulé. De temps à autre, Mathia jetais des coups de pied dans les petits amoncellement de neige, jusqu'à ce qu'il se baisse pour en ramasser une petite poignée, me la jetant dessus en riant. J'essayais d'éviter le projectile, protégeant le joint du mieux que je puisse. Et tel un enfant, Mathia récidiva.
"Mais arrêteuh !"
Je secouais mes cheveux pour chasser la neige de mes cheveux, et reprenant une taffe pour attiser le bout incandescent du joint, et je m'élançais vers lui, bien décidé à me venger.
"Tu n'aurais jamais dû faire ça !" Menaçais-je.
"Pardon, je suis désolé." Rit Mathia en s'enfuyant, courant dans la rue, manquant de faire tomber un vieille dame auprès de laquelle je pris le temps de m'excuser convenablement, ajoutant à la fin :
"Vous savez ce que c'est, les enfants sont impulsifs et joueurs quand il y a de la neige."
Et quand nous arrivions proche la rue de Mathia, et que ce dernier voulu tourner à l'angle de la rue en courant, agrippant un lampadaire, il glissa une plaque de verglas, tentant lamentablement de se retenir en battant désespérément des bras avant de s'écrouler au sol.
J'exlossais de rire, m'asseyant à ses côtés sans pouvoir stopper mon hilarité. Mathia au sol, se tenait la hanche, lui aussi perdu quelque part entre le rire et les larmes.
"Putain j'aurais dû filmer ça !" Riais-je encore.
"Ta gueule je souffre !" Couina le bouclé avant de s'allonger complètement au sol, façon étoile de mer, la poitrine encore soulevée par les soubresaut causés par ses rires.
"T'es con ! T'aurais vu ta chute. C'était ma-gi-stral !"
Il me sourit en reconnaissant les mots qu'il avait lui-même employé le jour de notre rencontre. Je passais une main dans ses boucles soyeuses, rendues mouillées par la neige, observant ses délicieuses fossettes.
"Tu viens, on rentre ?"
Je lui tendis une main pour l'aider à se redresser, et il chouina un peu que sa hanche lui faisait souffrir le martyr, inutile de préciser qu'il en rajoutait...
Je lui passais le joint pour qu'il le finisse, et il jeta le mégot dans une poubelle publique au bas de son immeuble.
"Tu te rappelles de ce que je t'ai dit le premier soir ?" Questionna-t-il alors que l'on entrait dans l'ascenseur.
"Hum à quel sujet ? Parce que tu as dit beaucoup de... de choses le premier soir."
"Beaucoup de merde, tu peux l'dire" Pouffa-t-il. "Au sujet de ROGER."
"Heu... Le hamster ?"
"Hérisson banane !"
"Ouais, bah quoi ? T'as dit qu'il saccageait ton jardin -inexistant, ce que je t'ai fait remarquer- ou j'sais pas quoi du genre."
"Et bah je crois que je viens de comprendre ce que j'ai voulu dire."
Je l'encouragerais à continuer d'un mouvement de menton, ma curiosité piquée.
"J'parlais de toi."
"J'ai la gueule d'un hamster ?"
"Hérisson !"
"Ou même une tronche à m'appeler Roger ?"
Il rit.
"Ok, non. Ça c'était juste une création de mon esprit embrumé... Mais j'crois que j'voulais dire que tu me faisais ressentir des truc que j'avais jamais ressenti, et qu'ça m'foutait en vrac."
"Et d'où le ham- Hérisson ?"
"C'était juste une analogie, ou une métaphore en gros, 'fin une personnification plutôt. Des sentiments. Et quand je parlais de jardin, c'était un jardin intérieur, comme celui de voltaire dans Candide. Parce que ouais, quand j't'ai vu, ça m'a saccagé de l'intérieur. Ça m'a effrayé aussi un peu. Mais y'avais cette force qui me poussait à aller te parler, passant outre ma timidité naturelle. Bon l'alcool m'a aussi un peu -beaucoup- aidé."
Il déverrouilla la porte de son habitation, se tournant vers moi une fois à l'intérieur, les paumés posées en arrière sur le meuble de son entrée où reposait l'aquarium de Plouf et Splash.
"Et j'ai réfléchis à ce que tu m'avais dit, qu'il y a un monde au-delà du balcon, et je crois bien que ROGER a grandement envie d'aller parcourir la pelouse au-delà du balcon. Ouais. J'veux voir le monde. Avec toi. Vivre et mourir à tes côtés. Et j'dis pas ça parce que je suis pêté, parce qe c'est vrai, j'suis défoncé complet, j'dis ça parc'que c'est toi. Parce que bordel ouais j'suis amoureux, amoureux transi même. Mais je ai rien à foutre, parce que c'est pour toi et qu't'es là avec moi. Et puis j'me dis..."
Je ne le laissais pas terminer, je me jetais sur lui happant ses lèvres en un baiser fougueux. Si fougueux d'ailleurs qu'il fit vaciller l'aquarium que nous regardions tout deux s'écraser au sol, impuissants.
Et ce n'est qu'au moment où nous voyons les deux poisson frétiller au sol que nous réagissons.
"Putain Alcyone fait quelque chose ! Je ne te le pardonnerais jamais si Plouf meurt par ta faute, assassin !" Vociféra le bouclé alors que je m'activais à remplir deux verres d'eau pour y mettre les poissons et qu'ils puissent enfin respirer.
Mathia prit les deux verres pour les poser sur la table du salon pendant que je ramassais les bouts de verre. Il revint et s'exclama :
"Merde ! Le plancher, il va encore gonfler !"
Et il reparti en courant chercher une serpillière. Une fois tous les dégâts effacés, nous nous asseyons sur le canapé.
"Bon bah on va éviter les démonstrations d'affection trop violentes." Rit Mathia en posant sa tête sur mon épaule.
Et ouais, j'étais bien là, avec lui. Simplement à regarder les deux poissons qui semblaient se décisager chacun depuis son verre l'un en face de l'autre. Je n'avais besoin de rien de plus. Non rien. Je pouvais me contenter de cela pour le restant de ms jours et je serais le plus heureux des hommes. Je glissais une main dans les boucles de Mathia, le rapprochant de moi et déposant un baiser sur sa tempe, le faisant délicatement rire. Ouais, le plus heureux.
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J'ai trouvé une image pour Plouf et pour Splash alors je vous les met haha. Il partait que certains n'aiment pas les castings... pour des poisson je pense que ça ne dérangera pas ^^'
Plouf :
Et Splash :
Bon bah voilà. Je crois que c'est ici que les aventures d'Alcyone et Mathia prennent fin... Et c'est dur de leur dire au revoir. Vraiment. Melancolie quand tu nous tien...En tout cas merci de m'avoir aidé à les faire vivre, à travers vos votes, vos lectures et vos commentaires. Je me dis que quelque part ils vivront pour toujours, à travers moi, et à travers vous...
Merci d'avoir suivi cette aventure, et au plaisir de vous revoir sur mes autres écrits, on pourrait un jour y recroiser Alcyone et son bouclé, qui sait ? ;)
♡ Que du love ♡
Avec amour et dévotion,
ParadoxalementParadoxale.
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