Chapitre 40 √
Je tire sa chemise d'un coup sec et fronce les sourcils. Il me fixe, éberlué de mon audace mais aussi fasciné.
- Les cahots tiennent toujours, Sarah, dit-il avec un grand sourire.
- Qu'alliez-vous faire, grand fou ?
Il ne me répond pas et se contente de rire. Ses pommettes rougissent légèrement et je le trouve très charmant à ce moment-là. Je lâche pourtant sa chemise et me décale de la commode pour me diriger vers la porte mais monsieur me retient par le poignet.
- Sarah... Reste avec moi.
Je fronce encore les sourcils et réponds à la négative.
- Je ne peux pas.
Bien sûr que si, tu peux !
Mon cœur me hurle de rester avec lui et ma raison me pousse à quitter cette chambre. La température à étrangement monté. Je me demande bien pourquoi.
- J'avais dit que j'allais me lasser, rajoute-t-il, tout sourire disparu.
Il me lâche et fait mine de trier des papiers même si je sais qu'au fond, il est vexé. Je reste figé sur place, mes pieds ancrés au sol, complètement perdue. Je ne vais quand même pas partir en le laissant dans cet état-là.
- Va-t-en.
- Mais...
- Il n'y a pas de mais qui tienne. Va-t-en !
J'ouvre grands les yeux, presque choquée. Il est sérieux à me crier dessus ? Je m'approche de lui et l'interroge :
- Quel est le problème, Votre Altesse ?
Il se retourne et s'énerve brusquement :
- Le problème, c'est que tu éprouves des sentiments pour moi et que tu n'oses te l'avouer !
Je manque de m'esclaffer. La situation n'est absolument pas comique et j'ai envie de rire. Il le remarque car je souris, complètement amusée.
- Vraiment ? J'éprouve des sentiments pour vous ?
- Exactement !
- Vous croyez vraiment ?
Par pitié, tais-toi, Sarah.
- Bien sûr. Et je vais te le prouver.
Je n'ai pas le temps de comprendre -comme à mon habitude-, qu'il m'attire à lui, ses bras se refermant sur ma taille. Le geste est brusque, maladroit, lorsque ses lèvres se scellent aux miennes.
Oh. Mon. Dieu.
Je reste confuse quelques secondes, le laissant faire. Ma bouche s'ouvre, ses mains remontent à mon visage, sa respiration s'accélère et c'est tout mon monde qui s'écroule.
Un monde de croyances, d'espoirs brisés, de sentiments inavoués. Ce que je ressens est indescriptible, et pourtant, c'est bien là. Je n'ai jamais ressenti ça avec Aiden.
Ma raison me rattrape. Furieuse, je lui tape le torse de mes poings, le repousse et crie :
- Non mais... ça va pas la tête !
Il sourit comme un imbécile et rétorque :
- Je t'ai embrassée.
- Vous êtes d'une puérilité affolante !
- Cela vous a plu, très chère.
- Pas le moins du monde !
Il lève les yeux au ciel. Je réplique alors, me rappelant de notre ancienne conversation :
- Cessez de lever les yeux au ciel, cela m'agace.
- Vous vous rappelez de ça ?
Je me rappelle de tout. De chacun de tes faits et gestes, de chaque paroles sorties de ta bouche, de chaque moment où mon cœur a loupé un battement par ta faute. Comme en ce moment même.
- Oui.
Il me fait signe de m'approcher de lui mais je secoue la tête, toujours négative.
- Sarah, viens ici immédiatement.
- C'est un odre ? répliqué-je, moqueuse.
- Non. Un conseil de ton prince.
- Je ne suis pas votre petit chien.
Pourtant, à ce moment, ce n'est pas ma raison qui l'emporte mais mon cœur. J'avance vers lui, les bras ballants. Il pose une de ses mains sur mon dos et de l'autre, il remet ma mèche rebelle en place.
Je le fixe, hypnotisée par ses yeux. Son regard se lie au mien et il murmure en déposant un baiser dans mon cou :
- Je vais t'épouser.
Mon cœur loupe encore un battement. Malgré mes jambes tremblantes, j'arrive à répliquer :
- On en reparle le mois prochain. Je parie que vous serez tombé dans les bras de ma sœur.
Pourquoi j'ai parlé d'elle... Pourquoi, nom de Dieu ! Heureusement pour moi, il continue de prolonger ses baisers dans mon cou.
- Solenn est mauvaise. Et c'est toi que je veux. Rien que toi.
Impossible de rester plus longtemps debout à cause de sa voix bien trop sensuelle et de ses baisers, je manque de m'effondrer par terre. Il me retient et me porte sur un mètre le temps de me poser sur le lit.
Le sien.
- Vous vous effondrez, princesse ? Vous ferai-je de l'effet ?
Alors que sa bouche remonte sur ma joue pour finir près de mon oreille, je murmure :
- Pas le moins du monde.
Il sourit et chuchote à mon oreille :
- J'ai du mal à te croire.
Sa main descend sur ma robe pour finir par s'arrêter brusquement.
- Sais-tu enlever cette robe ? demande-t-il en plissant les yeux. Ma main a des attentes plus... farouches si tu vois ce que je veux dire.
Je manque de m'étouffer de rire et roule des yeux. Il se redresse et me tend sa main comme pour me faire signe qu'il veut m'aider à enlever ma robe. Et c'est maintenant que je réalise.
Il veut que j'enlève ma robe !?
Non, pas du tout, il veut juste parler potager avec toi et manger des choux aussi... Bien sûr que oui, idiote !
Mais je n'ai... rien en-dessous. Enfin, si mais juste mes sous-vêtements. Hors de question que j'enlève ma robe ici et maintenant !
- Je tire sur la lanière ?
- Oui, c'est ça, réponds-je, ne me rappelant pas ce que je venais de penser à l'instant.
Imbécile que je suis. Autant l'aider carrément dans ce cas-là. Il dénoue la corset qui finit par terre et je soupire en tirant sur le bas de la robe. Si cela continue ainsi, je serai bientôt nue. Cela ne faisait pas partie de mes projets.
La robe finit également par terre et je me tourne vers le prince qui m'observe littéralement de la tête aux pieds.
- La vue est plaisante ? déclaré-je en croisant mes bras sur ma poitrine.
- Je dirai plutôt excellente.
Quel dragueur ! Je ne le pensais pas comme ça. Il me tire encore une fois vers le lit et reprend sa place de tout à l'heure.
- Où en étions-nous déjà ?
Je hausse les épaules, faisant mine de rien même si au fond je me rappelle parfaitement où nous en étions. Avant qu'un de nous deux ne puisse faire quelque chose, la porte s'ouvre brusquement sur deux silhouettes qui me sont plus que familières.
Je vous laisse deviner de qui il s'agit...
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