𝐉𝐢𝐦𝐢𝐧 | 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 5


C'est hésitant que j'abats mon poing contre le battant. Ce n'est pas dans mes habitudes de débarquer à l'improviste, mais mes pas m'ont guidés jusqu'ici devant l'appartement de Kwan. Depuis notre curieuse soirée en compagnie de mon meilleur-ami, je me suis longuement torturé l'esprit au souvenir de nos baisers échangés avec une surprenante ferveur. Je n'ai pas osé le contacter depuis presque cinq jours, peut-être de peur qu'il regrette notre échange.

En ce qui me concerne, je ne cesse de me remémorer les nombreuses sensations qui m'ont parcourues alors que je ne parvenais à contrôler mes actes, guidé par l'envie de le sentir toujours plus intensément. Il me semble que ce soir, j'atteins mes propres limites. Un manque évident m'oppresse en son absence et cette fatalité me perturbe au point d'anéantir ma réflexion.

- Jimin ? Kwan m'observe attentivement et je ne peux m'empêcher de le détailler avec tout autant d'intérêt alors qu'il me tire de mes songes. Même en portant un simple jogging et un t-shirt trop large pour sa longue et fine silhouette, je ne peux m'empêcher de le trouver terriblement séduisant. Ne reste pas là. Il finit par me souffler tout en m'adressant un fin sourire.

Une crispation me gagne sans que je n'en comprenne l'origine et la simple vue du beau brun me désarme. Si je ne serrais pas aussi vivement mes poings, mes articulations seraient très certainement victimes de tremblements. Je déteste mon absence de maîtrise à l'égard de mon propre corps.

- Excuse moi... Il est un peu tard... Je me sens coupable de me présenter à une heure aussi tardive sans même l'avoir prévenu.

Tandis qu'il disparaît dans la cuisine, je peux entendre très distinctement sa voix se faire plus douce qu'à l'accoutumé quand il déclare :

- Ça me fait plaisir de te voir. Je retiens un soupir de satisfaction quand il réapparaît, un bol entre les mains. Il me questionne alors, prévenant : Tu as dîné ?

Torturant nerveusement ma lèvre et tentant de refréner les battements qui malmène mon pauvre cœur, il me faut un temps considérable pour trouver la volonté de m'exprimer.

- Non... Mais ne te sens pas obliger de...

- C'est pas de la grande cuisine, mais c'est garantie sans curry, tu as d'autre allergie ? Il me coupe sur un ton léger.

Lentement, je secoue la tête négativement et entreprend de m'approcher du jeune homme. Je déplore la timidité qui me gagne quand je réalise la proximité que j'ai moi même instaurée entre nous et afin de me défaire de ma gêne, je fais mine d'observer le contenu du récipient qu'il tient entre ses doigts. Mais j'ai a peine le temps d'y jeter un œil que Kwan  la délaisse sur la commode disposée à sa gauche pour venir soudainement m'attirer contre lui. Là, je ne réponds plus de rien.

Je devine qu'il sort tout juste de la douche alors que l'odeur de son gel douche envahie mes sens et je ne contrôle pas vraiment mon geste quand je glisse mon visage dans sa nuque. J'ai l'intime espoirs de ne plus quitter ses bras de la soirée. Un soupir de contentement passe la barrière de ses lèvres, mes dernières forces me quittent et je m'écroule presque contre lui. Ces derniers jours m'ont parut durer des mois tant je me languissais de sa présence.

- J'aimerais pouvoir te dire qu'on devrait prendre notre temps. J'aimerais vraiment me montrer raisonnable... Mais je suis pas certain d'y parvenir... Il vient lascivement me susurrer et je me redresse légèrement, de façon à pouvoir confronter ses yeux bruns.

Je dois bien me résoudre à l'évidence...

- Moi non plus... Je lui avoue à demi-mots.

C'est avec une certaine hésitation que nos lèvres se rencontrent. Je ne peux contenir un faible gémissement de satisfaction étouffé par notre baiser et Kwan se montre soudainement plus impatient, ses mains parcourant mon dos pour s'échouer dans le creux de mes reins. J'ai l'impression que mon corps a été conçu pour ses bras. Il me dépasse d'une bonne dizaine de centimètres et pour cette raison, il me soulève avec une habilité déconcertante. Je laisse alors une exclamation de surprise m'échapper quand il me dépose sur le sofa avant de venir me surplomber.

J'ai bien du mal à croire qu'un homme aussi séduisant partage l'envie qui me presse et ce malgré le discours de mon cousin. Et alors que je continue d'illustrer mon manque de confiance à travers mes songes, Kwan vient me souffler, sa voix plus grave que d'ordinaire :

- Je ne sais pas comment tu fais pour me rendre aussi faible...

~

"➨ 𝑨𝒕𝒕𝒆𝒏𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒔𝒄𝒆̀𝒏𝒆 𝒆𝒙𝒑𝒍𝒊𝒄𝒊𝒕𝒆, 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒍𝒆𝒔 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒔𝒆𝒏𝒔𝒊𝒃𝒍𝒆𝒔, 𝒗𝒆𝒖𝒊𝒍𝒍𝒆𝒛 𝒅𝒆́𝒇𝒊𝒍𝒆𝒓 𝒋𝒖𝒔𝒒𝒖'𝒂̀ 𝒍𝒂 𝒇𝒊𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒄𝒆̀𝒏𝒆"

~

Ébahi, je ne trouve quoi lui répondre, me contentant d'assimiler ses mots alors que ses lèvres s'échouent dans le creux de ma nuque. Je ne contrôle pas les soupirs que me tirent ses attentions et sa réaction me désarme : il écarte légèrement mes jambes à l'aide de sa main droite et vient se glisser contre moi, provoquant ainsi une friction particulièrement grisante. C'est dans un geste instinctif que mes jambes vienne s'enrouler dans son dos tandis que je me cambre pour le sentir davantage contre moi. Cette fois je sus bien incapable de dissimuler les tremblements qui me saisissent.

- Je suis pas sûr... d'être très doué pour ce genre de choses... Je lui avoue quand il bouge légèrement ses hanches et son regard brûlant capture le mien.

- Tu n'es pas sûr ? Il m'offre un doux sourire avant de se redresser, ses doigts effleurant mon torse par dessus mon t-shirt pour venir s'échouer sur mon bas ventre. Soulevant mon bassin dans un geste involontaire, je m'empare de l'un des coussins contre lesquels repose ma nuque et j'y dissimule mon visage, gêné de me montrer aussi indécent. Le rire léger de Kwan me parvient et je tressaille quand il défait la boutonnière de mon jean. Je vais l'être pour nous deux alors... Il vient me susurrer en repoussant le coussin en tissu, m'obligeant ainsi à le confronter.

Mon cœur s'affole quand je trouve ses yeux sombres. Tremblant et quelque peu intimidé, je viens glisser mes doigts dans ses mèches brunes, les malmenant quand il plonge son visage dans ma nuque et qu'il en profite pour glisser sa main sous mon sous vêtement. Je suis si peu habitué à ressentir de telles sensations que j'ai j'appréhende ma pauvre expérience dans le domaine de l'intimité. Je ne parviens pas à comprendre pourquoi je suis si effrayé à l'idée de le décevoir. Qu'a-t-il de plus que les autres ? Au delà de son physique avantageux, il y a cette légère différence, celle là même qui m'a poussé à croire que je développe des sentiments pour lui. Est-ce réciproque ? Et s'il se jouait de moi ?

Mes songes son bien vite relayés au rang de futilités quand ses longs doigts entreprennent de langoureux mouvements contre mon membre. Mon souffle se défile et mes tremblements s'intensifient. Je suis tout aussi terrifié que grisé par son geste. La pression que j'exerce contre ses mèches se fait plus vive et bientôt mes mains descendent le longs de ses flancs pour venir s'insinuer sous son t-shirt. Au contact de sa peau, je me sens presque défaillir alors que ses attentions me tire de longues plaintes. Je ne suis pas certain de tenir le rythme...

Et alors que je prie pour ne pas manquer d'endurance, je le sens à peine se redresser. Affolé, je comprends son intention quand il abaisse mon jean et mon caleçon avec une désarmante délicatesse.

- Kwan... Je soupire, prononçant pour la première fois son prénom, presque convaincu que je m'apprête à perdre connaissance tant je ne maîtrise plus mon corps.

Il capture brièvement mon regard, puis, sans un mot, ses lèvres se referment sur mon membre alors que mon visage bascule en arrière sous l'intensité de son geste. J'étais loin de me douter de la tournure que prendrait ma visite, mais je suis loin de regretter ma décision.

Torturant vivement ma lèvre inférieure, je peine à contrôler ma voix alors qu'il approfondie ses allée et venues avec une habileté déconcertante. Je ne suis capable de rien d'autre et une certaine frustration me gagne en réalisant que je suis le seul à recevoir de l'attention. Encore une fois, je suis surpris par la nature de mes envie concernant ce jeune homme.

C'est avec quelques difficultés que je l'oblige à me libérer, le souffle saccadé. Il m'oppose une mine perplexe en embrassant chastement le haut de ma cuisse et je me redresse péniblement, Kwan contraint de m'aider dans ma tache en agrippant doucement mes poignets.

- Qu'est-ce qui se passe ? Tu n'aimes pas ? Il me questionne en basculant son front sur mon épaule et je m'empresse de contredire cette éventualité :

- Si... mais je... je veux pas être le seul... Je murmure timidement, mes doigts victimes de tremblements quand je tente d'abaisser l'élastique de son jogging.

Ainsi, manquant de force, il vole de nouveau à mon secours, retirant le bas de ses vêtements, puis les miens en capturant soudainement mes lèvres. Mon dos retrouvant la surface confortable du sofa, nos soupirs s'étouffent à travers notre échange alors que nos entrejambes se rencontrent sans plus aucune barrière de tissu pour venir nous encombrer.

Je vois presque floue quand il coupe court à notre baiser, roulant ses hanches de façon suggestive, nous tirant tout deux de longues plaintes. Entendre sa voix exprimer le plaisir qu'il paraît éprouver me grise plus que de raison. Je commence à difficilement entrevoir la possibilité qu'il tente de se servir de moi.

Je n'aurais jamais pu imaginé, même dans mes fantasmes les plus fous, ressentir pareille désire pour un homme.

- Qu'est-ce que... tu me fais ? Il murmure en accentuant le rythme, mes jambes peinant à se maintenir dans le bas de son dos.

- Toi... Qu'est-ce que tu me fais ? Ma voix n'est presque qu'un long gémissement et je griffe involontairement sa peau, mes mains enfouies sous son t-shirt.

Je ne suis pas capable de me contenir plus longtemps, je le serre vivement contre moi, mon corps victime de soubresauts alors que mon orgasme paraît interminable. Je relâche la tension qui me grise au moment où je le sens venir à son tour et j'ai l'impression de plus rien savoir de mon existence, mes tempes bourdonnant inlassablement, ma respiration quant à elle devenant erratique. Refusant de desserrer ma prise, je le maintiens contre moi et il n'émet aucune protestation, ses mains passant naturellement sous mes épaules afin de venir caresser tendrement l'arrière de ma nuque.

Assurément, il n'est pas comme les autres.

~

"➨ 𝑭𝒊𝒏 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒔𝒄𝒆̀𝒏𝒆"

~

- Que ce soit bien clair... Je suis pas ton plan cul. Il marmonne difficilement, sa joue écrasée contre mon torse. Fronçant les sourcils, je ne sais quoi lui répondre, ne saisissant pas le véritable sens qu'implique ses propos. Ainsi, perdu dans mes songes à la recherche d'une réponse et encore sous un peu ailleurs, un silence s'installe entre nous. Il finit par se redresser pour m'observer, son regard me paraissant indéchirable. Tu penses... que tu pourrais... tomber amoureux de moi ? Tu crois que c'est possible ? Cette fois, je décèle de la supplication dans le timbre singulier de sa voix.

Le souffle coupé, j'entrouvre les lèvres, mais je suis bien vite confronté à mon absence de réflexion. Je me sens terriblement coupable quand il se redresse et c'est amorphe que je suis le mouvement quand il enfile ses vêtements à la hâte.

Rencontrant quelques difficultés pour reboutonner mon pantalon, je laisse un grognement de frustration quitter mes lèvres. Mon ingrate occupation achevée, je lorgne le beau brun, ce dernier perdant son regard dans le vide alors qu'il retombe lourdement sur les coussins en tissu de son canapé.

- Je sais pas ce que c'est... Je finis par avouer à demi-mot, mais il reste silencieux, visiblement distrait. Je sais pas ce je ressens mais c'est différent... Je ne suis pas habituée à aimer la compagnie d'un homme. Je pensais que partager la vie de quelqu'un était dans l'ordre des choses...

- Je vois... Il souffle en battant faiblement des paupières et je peux aisément percevoir sa mâchoire se crisper.

Qu'elle erreur j'ai bien pu commettre pour qu'il semble soudainement aussi désorienté  ?

- Kwan j'essaie de te dire quelque chose... Je tente de le faire réagir et il finit par confronter mon regard, affichant une certaine perplexité.

- Pourquoi je ressens toute cette merde alors qu'on ne se connaît pas ? Il m'interroge et de nouveau, il me désarme. 

Ses dires son le reflet de mes propres pensées, alors pourquoi je peine à l'exprimer aussi clairement qu'il le fait ?

- Je sais pas... Je suis aussi perdu que toi... Je soupire en espérant que mes mots soient plus clairs que mes précédentes tentatives de confession.

- Si c'est trop dur à gérer pour toi, on peut tout arrêter... Je ne veux pas que tu te sentes obligé de répondre à mes attentes... Sa voix est bien trop faible et une vive exclamation de frustration quitte mes lèvres, surprenant mon vis-à-vis qui m'observe, ébahi.

- J'essaie de te dire que je comprends pas ce qui m'arrive et que je ressens exactement la même chose que toi ! J'ai absolument rien envie d'arrêter, parce que bordel, j'ai pris mon pied pour la première fois de ma vie ! Pour appuyer mon discours, je croise les bras contre ma poitrine, marmonnant dans ma barbe inexistante : C'est quand même un monde de pas se faire entendre. Devant le silence qu'il m'oppose, je lui jette un regard furibond avant de comprendre que je me montre un poil excessif. Désolé... Je me reprends alors qu'il éclate soudainement de rire.

Profondément choqué, je me redresse dans un bon, mais alors que je tente de m'enfuir, il agrippe mon poignet avant de m'attirer sur ses cuisses.

- T'es mignon quand tu te mets en colère. Il pouffe en venant embrasser le creux de ma nuque.

- Tu m'en diras tant. Je grommelle en le repoussant sans grande conviction.

- Si c'est toi... j'aime bien l'idée que tu me rendes la vie un peu difficile. Il vient me susurrer d'une voix langoureuse et je peine à avaler ma salive.

Je lorgne longuement ses lèvres, triturant les miennes en tentant de dissimuler le trouble qui me gagne. Et maintenant ?

Avant que me pensées ne m'assaillent une fois encore d'innombrables questionnements, Kwan coupe court à mes tourments silencieux en effleurant tendrement ma joue de ses longs doigts. Les paupières closes, je me laisse aller dans ses bras, nichant ma tête sur son épaule, assumant ouvertement les soupirs qui m'échappent.

Et ainsi, refusant de me priver de sa chaleur alors qu'il se tient près de moi, c'est lové contre lui que je décide de passer le reste de ma soirée.

Et si mes déboires amoureux n'étaient pas vains et servaient un seul et même intérêt, le rencontrer lui, ce jour là, dans mon local ? Ne serais-ce pas là un cadeau du destin ? Peu importe la raison à vrai dire, j'aime bien l'idée de romancer un peu ma banal existence.

~
Mv̶ ❥

Avec l'annonce de ce nouveau confinement, je vous souhaite bien du courage ! Je vais essayer d'avancer dans mes fictions, puisque je commence à ne plus trop avoir d'avance, le prochain bonus n'est d'ailleurs pas encore achevé 🙏

J'espère que cette série de bonus vous plaît, j'ignore encore combien vont suivre, ce sera donc également une surprise pour moi 😀

Bon week-end à vous ❤️

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top