𝐉𝐢𝐦𝐢𝐧 | 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 3



Kim Kwan. J'ai enfin réussi à retenir son prénom. Enfin je viens de le lire sur l'uniforme de l'enseigne où travaille certainement le jeune homme, le vêtement trônant sur le dossier du sofa. Je n'ai pas osé me renseigner à la source de peur d'encore me ridiculiser.

- Je te sers quelque chose à boire ? Me propose le beau brun et j'acquiesce en le suivant jusque dans la petite cuisine, un brin curieux de le voir derrière les fourneaux.

Surpris de constater ma présence alors qu'il sort une bière de son frigo, il m'observe attentivement quand je me saisie de la bouteille qu'il me tend.

J'ai eu bien du mal à trouver son adresse, son appartement se situant au détour d'une rue peu fréquentée. Il m'a accueilli avec un large sourire et il semble plus détendu que lors de nos précédentes rencontres. Une petite voix ne cesse de me murmurer que je n'ai pas vraiment ma place ici ce soir. Pourquoi je ne pas simplement arrêter de penser ? J'aimerais faire le vide et ne plus me laisser happer par mon manque évident de confiance en moi.

- J'aime bien ce que t'as fais à tes cheveux. Il me confie en saupoudrant allègrement un épice que je ne connais pas au dessus du contenue de la casserole qui mijote sur le feu.

J'ai effectivement tenté un brun plus foncé pour une raison qui m'échappe. Une envie de changement certainement. Peut-être de plaire. De lui plaire... Qui sait ?

Je le remercie en lui offrant un faible sourire et me rapproche pour inspecter de quoi sera composé notre repas. L'odeur est loin d'être désagréable. Cependant, celle du jeune homme me fait quand à elle un effet dont je me serais bien passée. Son parfum perturbe mes sens et elle vient s'ajouter au charme que dégage le beau brun.

- Au faite. Je ne sais toujours pas ton âge. Il me souffle doucement, sa voix se faisant plus lascive.

- Vingt cinq. Je réponds en agrippant son poignet dans un mouvement de panique quand il s'apprête à ajouter du curry dans son plat. Je suis allergique. Je murmure, réalisant notre soudaine proximité.

Figé dans notre position, je fuie son regard et finis par le libérer de mon emprise, gêné de m'être montré aussi tactile. J'aurais du lui en parler au préalable quand il m'a invité à dîner. Quel idiot...

- Ce sera donc un plat au curry sans curry. Il rit sur une note plus légère et je lui adresse un sourire désolé.

- J'aurais dû te prévenir... Je me sens un peu coupable, mais il ne semble pas s'en formaliser et se sert à son tour une boisson, un soda pour sa part.

- Comment t'as eu l'idée de monter cette association ? Il me questionne en réglant le feu avant de venir s'adosser contre le plan de travail.

Je ne suis pas très fière d'avoir eu cette idée en m'incrustant dans un groupe d'alcoolique anonyme pour la simple contemplation de l'intervenant. Il est vrai que j'ai l'habitude d'observer de loin les hommes qui attirent mon attention, cette soirée est donc une grande première pour moi. Bien évidement, j'ai très peu envie qu'il obtienne cette information.

- Je préfère ne pas en parler ce soir. Je marmonne en portant le goulot de ma bière à mes lèvres.

Ce n'est pas la plus sage des réponses, considérant le fait qu'il va très certainement se faire des idées. Mais je suis tout de même rassuré qu'il n'insiste pas davantage.

- D'accord. Il pouffe avant de délaisser son sourire au profit d'une expression plus intense. Qu'est-ce qui te fais penser que t'es moins attirant que moi ?

Surpris pas la nature de sa question, je ne sais trop quoi lui répondre. Je n'ai pas la plus grande des confiance en mon physique et je suis toujours étonné que le beau jeune homme qui se tient devant moi puisse être attiré par ma personne.

- Je crois que j'ai juste le sens des réalités. Je souffle à demi-mot et ma réponse paraît ne pas lui plaire.

- C'est triste de ne pas avoir conscience de sa beauté. Je suis objectif crois moi, c'est rare que je trouve un homme à mon goût. Gêné, je cherche à déceler une faille, mais il paraît si honnête dans son discours que je manque de mots. Je ne dois quand même pas être le premier à te le dire non ? Il ajoute en haussant les sourcils.

J'ai peu d'expérience dans le domaine, mais le peu de relation que j'ai entretenues étaient dépourvue de sentiments et je n'éprouvais pas une folle attirance pour mes partenaires. Et même si mes ex compagnons me flattaient, je n'ai jamais vraiment crus à leurs compliments. Je ne sais pas vraiment d'où me vient cette idée obsédante que je suis pas particulièrement agréable à regarder.

- Je... Je ne prête pas vraiment attention à ce genre de chose à vrai dire... Je lui avoue, peu habitué de m'interroger sur les regard que l'on me porte, m'étant habitué à penser qu'on ne m'observe pas.

- Et la façon dont je te regarde ne suffit pas à te convaincre ?

Je relève soudainement mes yeux pour trouver les siens et je peine à déglutir. À l'évidence si ses yeux pouvait me brûler, je serais un bûcher humain à cet instant.

Sa petite réflexion me pousse à me questionner sur ma propre manière de l'observer et je me sens mis à nu. Cet individu me déstabilise et ça m'est tout sauf habituel. Que signifie cette curieuse sensation qui tiraille désagréablement mon estomac ? J'en aurais presque la nausée.

- Je ne sais pas... Je finis par souffler, lui offrant là une réponse assez vague.

- Si tu le sais. Il rit doucement avant de reprendre son activité devant sa cuisinière. Viens-là. Il me fait signe de le rejoindre et mon cœur s'emporte.

Immobile, je ne suis pas certain de ce qu'il s'apprête à entreprendre. Pour cette raison, je parviens difficilement à me décider. Que pourrait-il se passer s'il essayait ne serais-ce que de m'embrasser ? Ce serait trop rapide... Et s'il n'appréciait pas notre échange ? Je ne sais même pas si je suis doué...

- Non. Je finis par murmurer, affolé et il lorgne dans ma direction, perplexe.

- Je ne vais rien tenter, soit rassuré. Il se saisit alors d'un petit carnet qui trône près de lui et me le tend avec un petit sourire. J'ai eu quelques idées pour ton local, tu me diras ce que t'en pense.

Je me sens ridicule de m'être trompé sur ses intentions. C'est donc en évitant de croiser son regard que je lui subtilise son bien, disparaissant de la cuisine, gêné par mon propre comportement. S'il trouve le moyen de déclarer que je suis séduisant là dans l'instant, assurément, cet homme dépassera ma réflexion.

Il a vraiment réfléchis assidûment. Il a même fais un plan de la salle et de la disposition des meubles. Je reconnais qu'il semble assez motivé et je commence à me convaincre qu'il me sera d'une grande aide pour mon projet.

Je referme son carnet quand il me rejoins dans le salon, deux assiettes garnies dans le creux des mains. Il vient alors disposer notre repas sur la table basse avant de me tendre une paire de baguette. Prévenant, il glisse également un coussin sur le sol et me fais signe de m'installer face à lui.

- Je suis partant pour pas mal de chose. Je lui avoue et il fronce les sourcils avant de rétorquer :

- On a tout le temps de faire connaissance non ? Il se braque légèrement et je peine à déglutir quand je rectifie :

- Je parlais de tes idées. Afin de dissiper le malaise qui s'installe entre nous je continue sur ma lancée. Je sais pas trop comment m'y prendre et j'ai besoin de quelqu'un pour gérer la trésorerie, tu penses que tu pourrais t'en charger ?

- Bien sûr. Je gère déjà ce gendre de truc à mon taff, c'est pas un problème. Je suis soulagé que son profil corresponde à mes attentes, dans le cadre de mon projet j'entend.

C'est lui qui est venue vers moi alors que j'ai laissé mon numéro dans les commerces environnants du local. Il est d'ailleurs le seul à y avoir répondu pour le moment. Serait-ce un signe ? Je ne suis pas du genre à croire en ce genre de futilités, mais je me laisserais bien tenter par cette possibilité.

- Dans quoi est-ce que tu travailles ? Je lui demande, curieux.

- Une boutique d'instrument de musique, mais je me forme à distance pour pouvoir gérer mon commerce. C'est pour ça que ton projet m'intéresse. Et toi ?

Il paraît très motivé et son expression me tire un fin sourire. Je le trouve assez craquant de parler avec autant de conviction.

- J'écris des scénarios de bande dessiné, certaines sont assez bien vendues. Je me plains pas de ma situation. J'ai même pu trouver un travail à mon...

Je laisse ma phrase en suspend, incertain que ce soit une brillante idée de parler de mon meilleur ami au cours de nos conversations. Cependant, je n'ai pas envie de devoir évincer Taehyung de mes propos. Il représente une bien trop importante partie de ma vie et tenter de démontrer le contraire ne m'enchante guère.

- Quoi ? Ton ex ? Il me raille gentiment et je fixe mon regard sur mon assiette avant de déclarer.

- Non, à Taehyung. Tu sais... mon meilleur ami. Je murmure faiblement et un lourd silence nous accable un temps avant qu'il décide rapidement de le briser :

- Ah... Pour moi c'est ton frère, tu veux bien ? Un rire passe la barrière de mes lèvres et je ne peux m'empêcher de soupirer de soulagement. J'ai retenu la leçon, t'en fais pas, j'ai bien compris que votre relation est purement platonique.

Je ne contiens pas mon soulagement et souffle bruyamment. Me sentir libre de mes mots me parait presque inespéré.

- Taehyung est souvent un obstacle quand j'essaie... tu sais...

- Non je ne sais pas, dis-moi. Il me taquine et je le prive de réponse pour son affront. Je t'aime bien. T'es mignon. Il déclare trop soudainement et je perds de nouveau mes moyens. Mais comment ce type peut-il faire preuve d'autant de franchise ?

- Tes pâtes vont refroidir. Je réplique en constatant qu'il me sonde avec insistance.

~

C'est avec un large sourire que je passe les portes battantes de l'immeuble où se situe mon local. Je n'ai pas revue Kwan depuis notre soirée en tête à tête. Soirée où nous nous somme contenté de regarder un film sans vraiment s'y intéressé, bien plus désireux de poursuivre notre conversation que de prêter attention à une histoire fictive. Je ne m'explique toujours pas les curieuses sensations qui me gagnent en sa présence et je préfère ne pas me torturer l'esprit plus que de raison. Après tout, prendre le temps d'appréhender le beau jeune homme n'a rien de désagréable.

Mon actuelle bonne humeur s'explique ainsi : Kwan à décidé de profiter de son après-midi de libre pour me rejoindre au local et je suis particulièrement enjoué à l'idée de me retrouver de nouveau seul avec le beau brun.

- C'est pas le local à poubelle. Je grommelle en apercevant la silhouette de l'étrange individu qui loue l'appartement du dessus, ce dernier adossé contre la porte menant à mon local.

J'aurais aimé que ce trouble-fait ne vienne pas assombrir mes songes.

- Je sais, je me demandais juste quand tes réunions commençaient. Je m'ennuie. Il déclare, son expression dés plus neutre me poussant à me questionner sur son humanité.

- Tu veux participer ou simplement t'incruster ? Je l'interroge, un brin méfiant en ne parvenant à déchiffrer ses inttentions.

- Va pour l'incruste, fais moi signe quand je pourrais venir gratter votre amitié, à plus. Et sans plus de cérémonie, ce curieux personnage disparaît rapidement dans la cage d'escalier.

Inutile de chercher à expliquer l'existence d'un tel phénomène.

Fouillant dans les poches de ma veste pour trouver mon trousseau de clef, je fais presque un bon quand je sens un souffle cogner contre ma nuque.

- On est synchro. La voix de Kwan me parvient très nettement et je me retourne, le cœur battant alors qu'il m'offre un doux sourire.

Je me sens un peu idiot d'appréhender tout autant sa présence qu'elle me réjouit. Pourquoi j'ai l'impression que je marche sur un fil quand il est si proche de moi. Il me suffirai d'un mouvement trop maladroit et j'aurais assurément la sensation de plonger dans le vide.

Affichant très certainement ma satisfaction, je déverrouille la porte du local et l'invite à ma suite avant de refermer le battant. La pièce est dans un désordre affligeant. J'ai l'impression de ne pas vraiment avoir avancé depuis la dernière fois que j'ai mis les pieds dans cette pièce. Et je suis pourtant venu ici chaque jour de cette semaine.

- Par quoi on commence ? Me questionne Kwan alors que je délaisse ma veste sur le canapé ou traîne une montagne de sachets de chips.

Finalement je comprend mieux la méprise du locataire du dessus. Quel taudis...

- J'ai pas vraiment envie que tu te sentes obligé de ranger mon bordel... Mais comme tu sais mieux que moi monter un meuble...

- C'est parfait. Il pouffe en glissant brièvement sa main dans ma nuque, laissant derrière son contact une longue traînée de frisson.

J'ai envie qu'il réitère cette caresse. Cette pensée me fait l'effet d'une douche froide et je secoue la tête afin de remettre mes idées en place. Mais alors que je m'apprête à lui désigner le fond de la pièce où trône encore les meubles près à être montés, je sens ses doigts parcourir de nouveau ma peau et cette fois, sa main presse délicatement mon épiderme, me laissant tout le temps d'apprécier ses bienfaits. Je clos un instant les paupières, appréciant la sensation de sa peau contre la mienne.

Et c'est avec une certaine timidité que je m'approche du beau brun pour venir l'enlacer, hésitant. Son odeur affole mon pauvre organe vital, et je viens enfouir mon visage dans le creux de sa nuque, tandis qu'il passe longuement ses mains le long de ma colonne.

Je me sens serein dans ses bras. Et je me verrai bien m'y lover le reste de notre après-midi, mais le beau brun m'interpelle gentiment :

- On devrait songer à s'y mettre avant que je perde ma motivation. La pression de sa main libre contre mon flanc me tire un faible soupir et je me redresse, un brin frustré que notre échange soit aussi expéditif.

Bien... Retour à la triste réalité. J'ai du ménage qui m'attend.

~
Mv̶ ❥

Écrire sur le Taehyung de cette histoire me manque affreusement... 😓

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