Leçon n°8 : Le BAC en tirage au sort, ça serait bien plus équitable
Le matin de la rentrée, Mikasa abandonna ses amis devant leur bâtiment de classe pour passer au cabinet de curiosité. Une fois soulagée, elle sortit des toilettes les mains encore humides de se les être lavées ; le séchoir étant une fois de plus hors service.
Mais à peine avait-elle posé un pied dans le couloir qu'un bras la tira fermement dans un recoin. Rapidement, la jeune femme attrapa le poignet de son agresseur, et alors qu'elle s'apprêtait à l'envoyer valdinguer, elle se stoppa. Son assaillant n'était personne d'autre que Livaï.
-Calme, l'impulsive. C'est moi, fit le petit brun en levant sa main libre devant lui.
Elle relâcha la pression de ses doigts sur le bras du garçon, et souffla :
-Ne me fais pas peur comme ça ! pesta-t-elle.
-C'était pour pas qu'on nous voit.
-Mais le couloir est vide !
-On ne sait jamais, insista Livaï. Quatre'z'yeux est partout.
De nouveau, l'asiatique soupira.
-Bref, continua son copain. T'as pas étude tout à l'heure ?
-Si, à quatorze heure, pourquoi ? demanda la brune en arquant un sourcil.
-Ça te dit de sécher avec moi ? J'ai un prof absent.
Mikasa accepta d'un signe de tête.
-Ok, dans ce cas on se rejoint sur le toit, morveuse.
Il hésita un instant sur ce qu'il devait faire avant de partir ; cette situation était si nouvelle pour lui. Mais Mikasa choisit à sa place. Ignorant l'embarras qui faisait battre son cœur, elle l'embrassa puis s'en alla rejoindre sa salle de classe.
Lundi, première heure, les Secondes trois commençaient d'emblée par deux heures de français.
-Zora Idéal est clairement un personnage sous-coté, murmura Armin, ignorant ses camarades qui défilaient au tableau pour présenter leurs exposés.
Annie hocha la tête.
-Il est bien, mais on ne le voit pas beaucoup dans le manga, répondit-elle.
-Il apparaît un peu plus dans l'animé grâce aux épisodes spéciaux, mais rien de très folich...
-Arlet, Leonarth, on vous gêne, peut-être ? les sermonna leur professeur.
Le deux blonds baissèrent la tête. Et si Annie rougit un peu, c'est surtout Armin qui devint cramoisi.
Au même moment, Eren qui passait au tableau avec Historia, échangea un regard amusé avec sa sœur. À midi, ils devraient manger tous les trois, car leur meilleur ami leur devait quelques détails.
-Jäger, Reiss, vous pouvez continuer.
Le duo acquiesça d'un signe de tête.
-Donc, fit le brun. À l'époque de l'Antiquité, les écrits sont principalement des textes parlant de légendes...
Bien qu'ils avaient choisi de faire abstraction de ce qu'il s'était passé à la soirée, remettant la faute sur les satanés effluves de l'alcool, le brun et la blonde avaient continué à approfondir un peu plus leur connaissance de l'autre. Et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'ils s'étaient bien trouvés. Sous ses airs angéliques, Historia cachait un caractère bien trempé et n'hésitait jamais à affirmer ses pensées, provoquant souvent l'hilarité du brun.
De son côté, Eren était déjà une personne extravertie et au caractère plus que lisible. Mais au fur et à mesure des après-midi passés ensemble, la petite blonde eut l'agréable surprise de découvrir un garçon aux conversations plus sérieuses qu'il ne laissait paraître d'ordinaire.
Mais malgré toute la bonne volonté qu'ils mirent pour faire leur exposé, ce fût Mikasa et Sasha qui obtinrent la note maximale. La châtain fut estomaquée par toutes les informations complémentaires qu'avait son amie sur le sujet, et l'asiatique se garda bien de dévoiler sa source dont l'identité était un peu trop suspicieuse.
Après ces deux heures interminables, mais qui étaient passées un peu plus vite grâce aux exposés, la seconde trois dû se déplacer pour rejoindre l'atelier d'art plastique.
Jäger sortait tranquillement de sa salle de cours quand il entendit son prénom :
-Eren ! l'appela Historia.
-Histo ? s'étonna le brun. T'as vu comment on a géré notre exposé ?! On a eu seize quand même, continua-t-il avec fierté.
La jeune femme sourit.
-Attends, on peut se mettre à l'écart pour parler ? demanda-t-elle. Je viens d'échapper à Reiner et Ymir, mais ça ne va pas durer longtemps.
Le garçon acquiesça avec un petit rire et ils se décalèrent dans un recoin à l'abris des regards.
-Ça te dirait de boire un verre, après le lycée ? proposa Historia.
-Hm, j'ai un agenda très chargé en temps que futur premier de la classe, mais je crois que je pourrais me débrouiller pour ce soir, ironisa le garçon avec un air pompeux, sa bonne note lui montant un peu trop à la tête.
La blondinette leva les yeux aux ciel, ne pouvant dissimuler un air amusé sur son visage.
-C'est vraiment très aimable à toi, répondit-elle. Je me sens honorée.
-Je sais, je suis une âme plutôt charitable.
-Et bien si ton âme charitable pouvait me rejoindre devant le portail de derrière, ce serait encore plus formidable, déclara-t-elle.
-Écoute, ça peut s'arranger, répondit Eren en rigolant.
-Oï, le gros balourd, t'as pas vu ma Histo chérie, par hasard ? la voix d'Ymir résonna dans le couloir.
-Déjà, c'est pas ta Historia, rétorqua Reiner, et non, justement je la cherche aussi.
La blondinette jeta un rapide coup d'oeil à ses amis avant de recentrer ses yeux sur le garçon devant elle.
-Bon, je dois y aller, expliqua-t-elle en lâchant un bref soupire. Attends un peu, avant de sortir. Sinon ils vont trouver ça bizarre.
Eren soupira.
-À vos ordres, votre majesté.
Et cette réplique lui valut une tape sur l'épaule.
~*~
-Alors, fit Mikasa en posant son plateau à côté de celui d'Armin, monsieur drague en cours ?
-Effectivement, renchérit Eren en s'asseyant en face du blond. Ce n'est pas très sérieux, tout ça.
Leur meilleur ami lâcha un petit rire gêné. Il se doutait que la fratrie allait aborder le sujet, mais le blond était loin d'être à l'aise dans ce genre de conversation.
-Vous avez parlé de quoi ? s'enquit l'asiatique.
-Pas grand chose... avoua Armin. De manga, surtout...
-J'en étais sûr ! s'exclama le brun avec un peu trop d'entrain.
Ses amis le dévisagèrent.
-J'étais sûr qu'Annie était une otaku, expliqua-t-il. On avait déjà parlé d'animés, et elle avait l'air super bien calé sur le sujet ! continua Eren. Ceci dit, elle n'a pas l'air d'assumer ses goûts...
Armin sourit.
-Oui, confirma-t-il. J'ai eu la même impression. Mais quand je lui ai fait comprendre que j'en était un également, bien que je suis plus axé sur les jeux vidéos, elle s'est mise à être beaucoup plus bavarde.
L'asiatique sourit à son tour. Son meilleur ami avait l'air heureux et contre toute attente, des espoirs vis à vis de la blonde étaient envisageables. Voilà ce qu'elle avait pourtant craint le plus ; que le blondinet se prenne un refus de la part d'Annie. Mais visiblement, il avait réussit à surpasser sa timidité et il ne s'en sortait pas si mal que ça.
Alors qu'elle se réjouissait pour son ami blond, elle croisa soudainement le regard bleuté de Livaï, qui se dirigeait vers la table de Hanji. Son cœur se serra. Ils étaient tout les trois, Armin, Eren et elle, c'était donc l'occasion rêvée pour leur parler de ce qu'il se passait avec le petit brun. Pourtant, aucun mot n'arriva à franchir ses lèvres. Il était encore trop tôt. Elle avait peur de leur réaction, et surtout, elle avait peur de celle de son frère.
Pourtant, c'était absurde. Pourquoi ne se réjouiraient-ils pas pour elle ?
Mais que la jeune femme exprime des sentiments amoureux pour un garçon, était une grande première. Les affres qui accompagnaient ses doutes étaient donc entièrement justifiées.
Comme convenu, elle rejoignit son amant à quatorze heure, une fois son cours de maths terminé.
-T'en a mis du temps, gamine, lâcha Livaï quant elle arriva cinq minutes en retard.
Mikasa leva les yeux au ciel.
-Je te rétorquerais bien que, contrairement aux L, y'en a qui bossent ; mais comme je compte choisir cette filière l'année prochaine... rétorqua-t-elle en posant son sac contre le mur où s'était adossé le petit brun.
Ce dernier arqua un sourcils.
-Toi ? En L ? Mais t'as la sensibilité d'une bouteille en plastique.
La brune lâcha un rire sans joie.
-Dis l'homme plus froid qu'une porte de prison, mais qui écrit pourtant des petites poésies d'amour dans son carnet, rétorqua-t-elle en s'asseyant devant son copain.
-Tch, ça ne se voit peut-être pas comme ça, mais j'ai un petit cœur sensible, tu sais ?
-Mais je n'en doute pas le moins du monde, ironisa Mikasa. Surtout quand tu frappes mon frère.
-C'est rien, ça, rétorqua le petit brun. La correction forme la jeunesse.
-On dit « les voyages », abruti.
-C'est pareil.
Mikasa soupira.
-Bon, tu veux bien t'assoir, s'il te plait ? J'ai mal au cou à force de devoir lever la tête.
Livaï lâcha un rire sarcastique.
-Pour une fois que c'est moi qui te regarde de haut.
-C'est pas de ma faute si ton insolence a prit toute ta croissance, déclara la brune sur un ton provocateur.
-Petite impertinente, rétorqua Livaï en fronçant les sourcils.
Puis après avoir envoyé une pichenette sur le front de sa copine, il consentit à s'assoir à côté d'elle.
-C'est quel prof, qui est absent ? demanda Mikasa.
-Aucun.
La jeune femme fronça les sourcils.
-En fait, techniquement, j'ai cours de LV3. Mais l'italien avec le dirlo est aussi inchiable que les délires de Quatre-z-yeux.
Mikasa rigola. Elle ne pouvait que confirmer les dires du petit brun.
-Je ne savais pas que tu faisais italien, souligna-t-elle. Tu vas faire le voyage à Venise, du coup ?
-Yep, quatre'z'yeux m'a pas laissé le choix, répondit-il. Tu y vas, toi ?
-Oui, avec Eren.
-Alors pour une fois, je devrais peut-être la remercier. Enfin, mentalement.
Mikasa rigola en imaginant le brun remercier la folle. Rien de plus improbable ne pouvait arriver.
-Au fait, reprit-elle. Tu fais quoi après les cours ?
Livaï tourna son regard vers son amante et réfléchit quelques instants.
-Rien, pourquoi ?
-Eh bien, il me reste encore tout un tas de thé à découvrir... Alors je me demandais si ça te disait qu'on aille boire un verre après les cours ?
Le petit brun sourit.
-Ça marche, morveuse, répondit-il en ébouriffant le haut du crâne de l'asiatique. Je sais déjà celui que je vais te faire goûter.
-Plus jamais de trucs amers comme la dernière fois, par contre, lâcha-t-elle en se remémorant le goût âpre du liquide.
-Tu veux parler du thé noir qui m'a permit de prendre cette magnifique photo de toi ? fit Livaï en montrant le cliché où Mikasa grimaçait de dégoût.
-Efface-la tout de suite ! s'emporta la jeune femme en tentant de subtiliser le portable du brun.
-Dans tes rêves, gamine, rétorqua ce dernier en esquivant les attaques de sa copine. Fallait pas jouer à la plus maligne.
~*~
En finissant les cours en fin d'après-midi, Eren prétexta avoir oublié quelque chose en salle de labo pour pouvoir sortir par le portail de derrière. Heureusement pour lui, Mikasa ne proposa pas de l'accompagner. Effectivement, elle même était plutôt ravie de pouvoir éviter de rentrer avec son frère. Cela lui permettait ainsi d'avoir à éviter de trouver une excuse pour rejoindre Livaï au café où ils s'étaient donné rendez-vous.
De son côté, Historia prétexta devoir rejoindre son père à son travail afin de congédier ses deux meilleurs amis. Habitant tous les deux à l'opposé du bureau de monsieur Reiss, ils décidèrent, à contre cœur, de laisser la petite blonde toute seule. Ymir fut un peu récalcitrante, mais le DM qu'ils avaient à rendre pour le lendemain et qu'elle avait complètement zappé durant les vacances finit de la convaincre.
Quand les deux adolescents se retrouvèrent derrière le lycée, Historia décida d'emmener Eren dans un « petit salon de thé adorable ». Quand le garçon entendu l'appellation de la blonde, il ne put s'empêcher de lâcher un rire franc, ce qui lui valut un regard offensé de la part de la jeune femme.
-Ce n'est pas parce que je trouve quelque chose « d'adorable », que je suis une princesse ! s'offusqua-t-elle.
-J'aimerais te dire que non, car c'est une caractéristique propre aux femmes, mais malheureusement Mikasa indique le contraire.
Un sourire machiavélique naquit sur les lèvres de Historia.
-Ne t'en fais pas, un jour j'arriverai à faire d'elle une véritable femme, déclara la blonde. Au point où elle me suppliera de lui prêter mes shojo !
En pensant que sa soeur était déjà une vraie tordue de ce genre de livres, mais dans le secret, Eren réprima in extremis un nouvel éclat de rire.
Au bout de cinq minutes de marche, ils arrivèrent enfin au café dont parlait Historia. Mais alors qu'elle s'apprêtait à ouvrir la porte, Eren la stoppa.
-Merde, pesta-t-il en se cachant des baies vitrées du salon de thé. Y'a Livaï.
La blonde jeta un oeil à l'intérieur à travers les vitres, et en apercevant le petit brun, elle écarquilla les yeux :
-Mince, lâcha-t-elle. Mais cette enseigne est assez réputée, alors c'était à prévoir... soupira la jeune femme.
-Bon, fit Eren. Tu as un autre café mignon à nous proposer ?
Historia réfléchit.
-Il y a bien celui rue Stohess, indiqua-t-elle. Ils font de très bons chocolats chauds.
-Et ben go, dans ce cas.
Ils se dirigèrent alors vers la nouvelle enseigne. Mais sur le chemin, une affiche attira l'attention de la jeune femme.
-Oh, je ne savais pas que Luna Park était de retour ! s'exclama-t-elle. Tu n'as pas envie qu'on aille là, plutôt ?
-À Luna Park ? s'étonna le brun.
Son amie acquiesça d'un signe.
-Euh... Bah... Si tu veux. Pourquoi pas, oui.
Ils prirent le bus pour rejoindre plus rapidement la fête foraine, et à peine avaient-ils posé un pied entre les manèges que les yeux de la petite blonde se mirent à pétiller. Sans aucune autre formulation possible, on aurait dit une enfant.
-J'ai envie d'une barbe à papa ! s'écria-t-elle en tirant le garçon vers un stand de nourriture.
Eren était plus déstabilisé que jamais par cette nouvelle facette qu'affichait sa camarade.
Ils étaient pourtant amis depuis la maternelle ; mais à part le caractère doux et docile qu'elle affichait avec Ymir et Reiner, il ne l'avait jamais vu autrement. Par la suite, grâce à leur exposé, il avait également découvert qu'elle avait un tempérament bien trempé et des idées arrêtées. Elle avait même un assez bon sens de l'humour. Mais si le garçon l'avait surnommé barbie pour la taquiner, il n'avait pas encore eu le droit d'observer ce visage enfantin qui conférait une tout autre atmosphère à leur relation.
Une fois la barbe à papa saveur cerise préparée pour la demoiselle et des churros pour le monsieur, les deux adolescents décidèrent de se balader entre les manèges.
-La pêche aux canards, lâcha Eren en observant des enfants tentant d'attraper les canaris qui flottaient. Un des meilleurs jeu au monde. Je crois que j'ai envie d'en faire une partie.
Historia leva un sourcil.
-T'es sérieux ? dit-t-elle accompagné d'un petit rire.
-Yes, mais quand je vois la queue avec tous les gamins, j'ai un peu la flemme...
De nouveau, la jeune femme rigola.
Leur goûter fut rapidement avalé et ils décidèrent de faire une attraction. Ils s'apprêtaient ainsi à acheter leurs tickets pour les auto-tamponneuses, quand Historia s'exclama :
-Il y a une grande roue !
-Et ? fit le brun en la dévisageant.
-J'ai toujours rêvé d'en faire un tour ! expliqua-t-elle en ancrant ses yeux bleus scintillants dans les émeraudes du garçon.
-Tu préfères qu'on fasse ça plutôt que les auto-tamponneuses ? demanda Eren.
Historia détourna le regard en rougissant.
-Non, non, t'inquiète. Je ferai ça avec Ymir, dit-elle. Ce n'est pas très marrant comme attraction, continua la jeune femme en souriant.
-Moi je m'en fous, rétorqua le brun en haussant les épaules. Je retourne ici avec Armin ce week-end, de toute façon.
Puis il commença à se diriger vers la grande roue.
-Viens, y'a quasi pas de monde en plus.
En montant dans l'un des nombreux compartiment, Historia lui dit en souriant :
-Merci.
Eren lâcha un petit rire.
-J'ai pas fait grand chose, fit-il. Mais au fait, comment se fait-il que Barbie ne soit jamais monté sur cet engin ?
La blonde leva les yeux au ciel en entendant son surnom.
-Je ne sais pas, soupira-t-elle en haussant les épaules. L'occasion ne s'est jamais présentée, je crois.
Commença alors un tour en silence, sous les yeux émerveillés de la jeune femme. Et alors que la roue venait à peine d'effectuer le tiers de sa rotation, Eren demanda :
-Comment tu fais pour ne jamais péter un câble avec les disputes d'Ymir et Reiner ?
C'était une question qu'il se posait depuis longtemps. Il appréciait le blond et s'entendait très bien avec la brune, mais Jäger avait toujours trouvé leur présence autour de la blondinette à la limite du harcèlement.
Historia tourna son regard vers lui.
-Parce que ça ne part pas d'une mauvaise attention, répondit-elle. C'est comme pour Mikasa et toi. Même si elle est un peu trop possessive, sa protection est le signe que tu comptes pour elle.
Elle ponctua son explication par un sourire. Cet éclat de gaieté aux contours si fins et rempli de sagesse, provoqua un frisson dans le corps du brun qui électrisa sa colonne vertébrale. Il se sentit rougir en dévisageant les saphirs de la jeune femme, et préféra détourner le regard.
Elle est belle.
Cette pensée n'était pas nouvelle. Le physique angélique de Historia n'était plus une réputation à faire. Mais aujourd'hui, Eren se sentait honoré de pouvoir la trouver tout aussi magnifique, alors qu'elle arborait un visage totalement différent de celui qu'elle affichait en public et dont peu pouvaient se vanter de l'avoir vu.
~*~
-T'es toujours en retard, gamine. Tu connais pas la ponctualité ou ça se passe comment ? lâcha Livaï quand Mikasa prit place en face de lui.
Cette dernière leva les yeux au ciel.
-Je t'ai tant manqué que ça ? demanda-t-elle avec un sourire narquois.
-Tch, le petit brun fit claquer sa langue en signe de désapprobation. Je nous ai commandé une infusion au Rooibos.
L'asiatique fronça les sourcils.
-Au roï quoi ? répéta-t-elle maladroitement.
Au même moment, une serveuse leur apporta deux tasses et une grande théière.
-Au Rooibois, répéta Livaï. C'est du thé rouge qui vient d'Afrique du sud.
-Ce n'est pas une infusion, dans ce cas.
-Comme pour le thé blanc, même si on le surnomme thé, le Rooibos ne contient ni théine, ni caféine.
Mikasa aquiesca d'un signe de tête, avant de porter sa tasse à ses lèvres.
-Alors ? s'enquit son copain.
L'asiatique sourit.
-J'aime beaucoup, affirma-t-elle. Je crois que c'est mon préféré, jusqu'à présent.
Un sourire satisfait étira les lèvres de Livaï.
-Comment ça t'est venu ? demanda soudainement sa copine.
Le petit brun fronça les sourcils d'incompréhension.
-Quoi ?
-Ta passion pour le thé, expliqua-t-elle. C'est assez étrange. Comme celle pour le ménage, au passage.
-Y'a rien de bizarre à vouloir être propre.
Mikasa lâcha un petit rire.
-Et écrire ? Qu'est ce qui t'as donné envie d'écrire ?
Le jeune homme se crispa. Ce qui lui avait donné envie d'écrire ? Il ne pouvait décidément pas lui répondre que c'était elle, au risque de passer pour un fou de l'avoir observé en secret depuis si longtemps.
-Et toi ? lâcha le petit brun. Je connais aucune de tes passions ; à part ton frangin et casser les couilles à tes aînés.
Avec son pied, Mikasa frappa le tibia de son amant. Ce dernier rigola.
-Mes passions ?
Elle réfléchit quelques instants. Elle aimait les sports de combat, mais qu'appréciait-elle d'autre ? Soudain, les bouquins aux couleurs pastels tout en haut de sa bibliothèque lui revinrent en mémoire. Elle rougit et pria pour que Livaï ne remarque rien. Jamais de la vie elle ne dévoilerait son secret.
-J'aime bien les sports de combats... se contenta-t-elle de répondre.
Le petit brun plissa les yeux. Il avait compris que la jeune femme cachait quelque chose, mais il était très mal placé pour l'obliger à parler. Alors il décida de ruser :
-Ça je le sais déjà, gamine, lâcha-t-il en portant sa tasse à ses lèvres. Mais quoi d'autres ?
Mikasa soupira.
-Je ne sais pas, moi, s'agaça-t-elle. Et tu n'as pas répondu à mes questions.
Aïe, elle venait de marquer un point.
-Bois, ça va être froid, rétorqua Livaï en désignant la tasse de la jeune femme avec sa tête.
Tout deux devaient repousser au maximum le moment où dévoiler leurs secrets deviendrait inévitable.
~*~
Armin était assis à son bureau, devant son téléphone : il réfléchissait. Il y avait déjà une heure que le cerveau du petit blond était à la recherche d'une astuce, pour envoyer un message à Annie. Que l'excuse soit en rapport avec leur côté otaku, ou bien sur les cours, était la meilleure option sans paraître trop suspect.
En parcourant son fil d'actualité Instagram, le petit blond se stoppa soudainement. La date de sortie d'un de leur animé préféré venait d'être annoncée. Il sourit. Comme un coup de pouce du destin, c'était le parfait moyen d'aborder la blonde en suscitant son intérêt, sans éveiller ses soupçons pour autant.
À peine le garçon avait-il partagé la publication à Leonarth, que la jeune femme lui répondit :
《 Annie
Je viens de voir ça. J'espère simplement qu'ils ne vont pas décaler la date. 》
Armin serra le point, signe de la réussite de son projet.
《 Moi
J'espère aussi. Malheureusement, c'est souvent le cas.
Annie
Au passage, tu as réussi à télécharger le fichier du prof d'histoire, sur l'ent ?
Moi
Oui, mais comme il n'est pas en format PDF, c'est un peu compliqué. Il faut faire une manip'.
Annie
Super. Je ne suis pas très douée en informatique -_-
Moi
Tu veux qu'on s'appelle, pour qu'on le fasse ensemble ?
Annie
Je ne veux pas t'embêter, si tu as des devoirs.
Moi
Ils sont déjà terminé, ne t'en fait pas.
Je t'appelle en visio ! 》
Une fois le dossier téléchargé, les deux blond restèrent une bonne heure au téléphone. Sans étonnement, le duo d'otaku avait fini par dériver sur les manga et animé sortis récemment, les personnages populaires dans les derniers sondages, et ceux qui avaient un avenir prometteur. Annie n'avait jamais assumé cette part de sa personnalité. Ni Reiner, ni Bertholdt, n'étaient portés sur les mangas. Et les deux garçons avaient toujours été ses seuls vrais amis. Par conséquent, elle avait préféré garder sa passion plus ou moins secrète. Mais quand elle s'était retrouvée à côté d'Armin, au début d'année, elle avait de suite compris que le blondinet était comme elle. Seule différence, il n'était pas le moins du monde gêné que ses amis l'apprennent. Toujours est-il que d'échanger avec lui sur ce qui faisait vibrer son cœur était profondément réconfortant.
Il était comme elle.
~*~
-T'es sûre qu'on risque pas de croiser ton frangin ou quelqu'un d'autre ? demanda Livaï.
Dimanche matin, Mikasa lui avait proposé d'aller faire un tour à la fête foraine.
-Aucun risque, on y a tous été hier, répondit l'asiatique.
-Nickel. Erwin, Mike et Quatre'z'yeux y sont aller vendredi. Je pense pas qu'ils reviendront.
Après avoir acheté une crêpe pour l'une et une pomme d'amour pour l'autre, les deux bruns se baladèrent quelques instants entre les manèges. En temps normal, cet endroit était plutôt un milieu hostile pour eux. La foule, le bruit, l'euphorie prenant en étau leur cerveau ; cette fête foraine se résumait être le parfait tartare aux yeux du couple. Pourtant aujourd'hui, la cacophonie ambiante semblaient s'adoucir. Était-ce le fait de plonger dans le regard de l'autre à chaque fois que le brouhaha devenait trop intense ? Comme si les yeux des amoureux représentaient un artefact au pouvoir mystérieux d'annihiler leurs angoisses.
Quand ils passèrent devant le stand de tir à la carabine, ils échangèrent un regard entendu. Mikasa n'avait toujours pas prit sa revanche et, une chose était sur, à ce jeu elle serait la meilleure.
-Deux parties, s'il vous plaît.
Le gérant acquiesça d'un signe de tête. Il leur tendit chacun une carabine et, à peine avait-il donné des explications quant à l'utilisation des fusils, que le duel commença. Mikasa avait tellement joué à ce jeu depuis toute petite qu'elle aurait pu faire exploser les ballons les yeux fermés. Elle enchaîna alors les tirs, rechargeant son arme avec une dextérité déconcertante. Mais Livaï n'était pas en reste. Avec Kenny pour oncle, il était habitué à la compétition depuis tout petit ; et la fête foraine n'y faisait pas exception.
Les Ackermans enchainèrent les parties pour se départager et leur combat vola la vedette au manège lui-même. Les gens avaient commencé à s'arrêter, à les photographier même.
Puis au bout d'un certain temps, Mikasa écrasa fièrement son adversaire. Livaï avait perdu. À cette constatation, le petit brun sentit son égo en prendre un coup. Il n'avait pas dit son dernier mot et aurait aimé prendre sa revanche, mais la tête dépité du forain qui n'avait plus de souffle à force de gonfler les ballons, l'en dissuada.
-Bon, on fait quoi, maintenant ? demanda innocemment l'asiatique.
Volontairement, elle ne clamait pas sa victoire sur tous les toits. La faire passer sous silence et profiter du visage dégoûté de son copain était bien plus amusant.
-J'sais pas, cracha-t-il rageusement. Tu veux pas qu'on se casse ? Les gosses commencent à me casser les couilles à brailler partout.
Mikasa réprima un éclat de rire.
-Si tu veux, dit-elle en aquiescant d'un signe de tête. On va où ?
-Tu veux passer chez moi ?
L'asiatique hocha la tête.
Tous les deux se dirigèrent alors vers l'appartement du petit brun. En montant les escaliers, Livaï indiqua :
-Je crois que ma mère est là. Je viens de voir sa voiture.
Mikasa manqua de s'étouffer.
-Et tu me le dis que maintenant ?!
-Parce que je l'ai appris que maintenant, rétorqua son copain. Mais ne t'en fait pas, contrairement à Kenny, ma mère est calme.
Cette affirmation n'apaisa absolument pas l'asiatique. Calme ou pas calme, après avoir rencontré l'oncle et le fils, devoir désormais affronter la mère était plus terrifiant qu'autre chose. Elle savais que Livaï n'avait jamais connu son père, alors sa maman, c'était un peu comme le « boss final » d'une quête, comme aurait pu le qualifier Armin.
Cette pensée la fit sourire avant de lui faire mal au cœur. Cela faisait déjà deux semaines qu'ils sortaient ensemble, et l'asiatique n'était toujours pas prête à en parler à ses amis ; et encore moins à son frère. Son copain était dans la même situation d'ailleurs. Mais contrairement à la jeune femme, il n'avait pas l'air de culpabiliser beaucoup à propos de ce secret.
En pénétrant dans l'appartement, la brune retint sa respiration.
-Salut mam's, fit brièvement Livaï.
-Salut mon ché...
En apercevant Mikasa derrière son fils, Kushel s'arrêta.
-Enchanté, fit-elle en adressant un large sourire à la jeune fille.
Ce visage bienveillant permit à l'adolescente de respirer un peu.
-Tu dois être Mikasa, n'est ce pas ? continua-t-elle.
L'asiatique plissa les yeux avant de dévisager son copain.
-Te fais pas de film, je lui ai pas parlé de toi, morveuse, rétorqua le petit brun. C'est juste Kenny qu'a ouvert sa gueule la dernière fois que t'es venue.
En entendant le ton grossier qu'employait son fils pour parler à sa copine, Kushel fit les gros yeux. Elle s'apprêtait alors à le sermonner, quand Mikasa le fit avant elle. La jeune fille fit claquer sa main sur le haut du crâne du garçon. Ce dernier la foudroya du regard et quand il voulut lui rendre la pareil, elle esquiva.
En observant le manège des deux adolescents, Kushel ne pu s'empêcher de sourire un peu plus. Elle trouvait cette asiatique parfaite, pour son fils.
Puis Livaï et Mikasa s'éclipsèrent dans la chambre du petit brun. En entrant à l'intérieur, la jeune femme remarqua rapidement le fameux carnet posé sur son bureau. Mais alors qu'elle commençait à le feuilleter, son copain lui arracha des mains.
-Pas touche, fit-il.
L'asiatique leva les yeux au ciel avant de s'assoir sur le lit.
-Tu sais que j'ai encore les photos de ton carnet, soupira-t-elle.
-Efface-les, rétorqua Livaï du tac au tac.
-Non, s'exclama la brune avec un sourire malfaisant. Je préfère les garder encore un peu. On ne sait jamais.
-Tch, t'es pire que quatre'z'yeux, toi, pesta son copain. Et crois moi que c'est pas un compliment.
Debout devant elle, ce rajout de phrase lui valut un coup de pied de la part de la jeune femme. Mais il intercepta sa cheville avant qu'elle ne le touche.
Livaï afficha un sourire railleur.
-Et tu comptes faire quoi maintenant, gamine ?
L'asiatique plissa les yeux. Elle tenta alors de se dégager, sans succès. Mais dans son agitation, elle eut au moins le plaisir de voir tomber son amant. Dommage cependant que ce soit sur elle. Dans cette position, Livaï put ainsi la maîtriser entièrement.
-Lâche moi, sale nabot, pesta la jeune femme en ne pouvant, néanmoins, retenir son rire.
-Essaye de te dégager, morveuse, rétorqua Livaï, amusé par la rage qu'il voyait valser dans les yeux de son asiatique.
Mais une idée traversa la tête de son amante qui ancra ses prunelle grises dans celles du brun. Cette action eu pour effet de stopper le rire des adolescents. Comme pour le trente-et-un, tous deux furent happer par cette contemplation ésotérique.
Un sourire candide naquit sur leur lèvres, et le garçon se pencha pour embrasser calmement sa partenaire. Puis il posa son front sur celui de la jeune femme et continua d'observer ces diamants gris auxquelles il avait succombé depuis bien trop longtemps. De nouveau il l'embrassa et cette fois, l'asiatique approfondit leur baiser. Les cœurs des deux bruns s'emballèrent et une douce chaleur s'engouffra dans leur corps. Cette romance était si nouvelle pour l'un comme pour l'autre, jamais ils ne s'étaient retrouvés dans une situation similaire. Pourtant, la confiance qui était née à l'égard de leur partenaire était si intense, qu'aucune peur n'avait eu le temps de s'engouffrer dans les brèches de leurs cœur.
Mikasa sentit Livaï abandonner la pression sur ses poignets. Elle se dépêcha alors d'échanger leur position et un sourire de vainqueur émoussa ses lèvres. Son copain écarquilla les yeux ; elle l'avait eu.
-Tch, se contenta-t-il de cracher.
Puis sans crier gare, il commença à titiller les hanche de la jeune femme, la faisant se tordre dans tous les sens.
-Arrête, lâcha-t-elle entre deux crises de rire provoquées par les chatouilles du petit brun.
-Alors, fit ce dernier en rigolant à son tour. On fait moins la maligne maintenant, morveuse, hein ?
Mikasa ne répondit rien. Elle était bien trop occupée à succomber au guilis de son copain.
-Arrête, je t'ai dis ! ragea-t-elle de plus belle, en ne pouvant contrôler son hilarité.
Elle finit alors par se laisser tomber à côté de lui afin de mettre un terme à cette odieuse supplication. Les deux adolescents cessèrent leur hilarité et cela permit à leur respiration de retrouver une cadence normale. Puis Livaï attrapa délicatement la main de la jeune femme. Cette dernière l'accepta en resserrant d'avantage ses doigts contre ceux de son amant. Ils tournèrent la tête l'un vers l'autre et un sourire romantiquement niait éclaira leurs visages. Ils étaient heureux.
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Holla !
Comment allez vous ?
Aujourd'hui, on se retrouve avec un chapitre qui se concentre pas mal sur les romances secondaires haha, ça vous a plu ?
Voici un des meilleurs crackship qu'on ait pu me proposer, avec tellement de potentiel que je le mettrai un jour quelque part :
-Sasha x Livaï 😍
Moi je vous dis à la semaine prochaine,
Prenez soins de vous 💕
Crunch~
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