Leçon n°3 : Moi je dis, la SES c'est osef
En sortant de chez lui, Livaï brancha ses écouteurs. Il activa sa playlist et laissa à son téléphone le plaisir de choisir la musique. Les Caprices n°24 de Paganini, commencèrent. En écoutant les premières notes, Livaï réprima un sourire.
En l'observant, peu de gens auraient pu deviner ce que diffusaient ses oreillettes. T-Shirt et pantalon noir, les passants auraient sûrement parié sur du hard-rock, très loins de s'imaginer qu'un adolescent puisse apprécier de la musique classique. Pourtant, la playlist du petit brun en était remplis. Comme de tout autre style musicaux, d'ailleurs. Du rap, du rock, de la pop ou encore des musiques traditionnelles, Livaï n'était pas difficile à satisfaire en matière de son. La seule chose qu'il ne supportait pas, c'était le métal avec ces gens qui criaient sans qu'on ne comprenne quoi que ce soit, ou encore le rap "fanservice populaire" avec des textes capables de rendre dépressif un bescherelle. Non, vraiment, il ne pouvait comprendre comment les gens acceptaient de danser sur une musique où le couplet, remplit d'insultes, composait les trois quart du morceau.
En montant dans le bus de ville, il décida de sortir son carnet. Il commença par relire, encore une fois, les quatre pauvre vers qu'il avait pu écrire, et tenta de continuer :
《 ̶D̶̶a̶̶n̶̶s̶ ̶l̶̶e̶ ̶t̶̶o̶̶u̶̶r̶̶b̶̶i̶̶l̶̶l̶̶o̶̶n̶ ̶d̶̶e̶ ̶c̶̶e̶ ̶m̶̶o̶̶n̶̶d̶̶e̶... 》
Putain, ça ressemble à rien ce que j'écris, pesta Livaï.
Il grogna un peu trop fort de mécontentement, attirant sur lui une oeillade mécontente d'une vieille dame. Le petit brun lui répondit d'un regard noir et la femme détourna les yeux.
Tch.
~*~
-Wow, il est vraiment trop bon ton marbré, Histo, s'exclama Eren.
-Merci, répondit la petite blonde avec un sourire chaleureux.
-Ton gâteau au chocolat est à tomber, s'exclama Sasha en lui sautant au cou. Et crois moi que je sais de quoi je parle !
À côté d'eux, Mikasa et Armin étaient en pleine discussion.
-... Et c'est pour ça que j'ai décidé de sortir avec Jean, fit l'asiatique.
-C'est super, ça, Mika. Je suis content pour toi... répondit avec évasement le blond.
Mais l'air ailleurs de ce dernier n'avait pas échappé à son amie.
-Armin, tu m'écoutes ? dit-elle en faisant sursauter son interlocuteur par le ton dur qu'elle employa.
-Hein ?! Euh... Oui... Oui, je t'écoute.
-Qu'est ce que je viens de dire ?
-Euh... Que tu voulais épouser Jean, nan ? D'ailleurs en y repensant, c'est un peu surprenant...
Mikasa soupira.
-Armin, va lui parler.
Le blond fronça les sourcils.
-À qui ? Jean ? Pourquoi ? Tu n'as pas à t'inquiéter, il est amoureux de toi depuis toujours, assura-t-il en souriant.
L'asiatique prit un air blasé sur le visage et tout en plaquant ses mains sur les épaules de son ami, elle fit :
-Oublie ce que je t'ai dis à propos de Jean et vas parler à Annie.
Armin écarquilla les yeux.
Alors il pensait vraiment être discret ? s'étonna la brune.
-Co...
-Avant que tu ne poses la question, le coupa Mikasa, Eren et moi t'avons cramé depuis le début.
Les joues du blondinet devinrent cramoisies.
-T'es un vrai livre ouvert, ajouta la jeune femme. Même Jean et Sasha ont deviné.
-Alors tout le monde est au courant ?! s'étrangla Armin.
La panique s'emparait de lui peu à peu, à l'idée que la nature de ses sentiments arrivent jusqu'aux oreilles de la blonde qui faisait battre son cœur.
-Je ne crois pas que Reiner, Bertholdt et Annie aient remarqué quelque chose, le rassura son amie. Mais vu comment tu la fixes, ça ne va pas durer. Quant à Ymir et Historia, aucune idée. Ymir a plutôt un bon instinct concernant ce genre de choses, mais on en a jamais parlé.
Arlet se sentit soudain étouffé dans la petite salle du club. Lui qui pensait pourtant être discret.
-Armin, continua Mikasa, vas lui parler.
-Tu es folle, Mika ?! Je n'aurai jamais le courage...
-Je vous ai vu en cours, vous avez pourtant l'air de bien vous entendre.
-Oui mais ce n'est pas pareil... On ne parle pas vraiment de nous, on se demande juste conseil pour les exercices...
De nouveau, son amie soupira.
-Allons demander de l'aide à Eren, dans ce cas, proposa-t-elle. Il a l'air de bien s'entendre avec Reiner et Bertholdt, il aura peut-être une idée...
Et alors que l'asiatique tentait de conseiller son ami blond, Livaï arriva.
-Shorty, enfin ! s'exclama Hanji.
-T'emballe pas, je viens juste voir si vous avez nettoyé correctement la tâche de coca, après je me casse.
-Tu prendras bien une tasse de thé, quand même, lui proposa Mike en lui montrant le thermos où il avait fait infuser quelques feuilles.
-Il a intérêt d'être bon, rétorqua le petit brun, que je me sois pas déplacé pour rien.
-Tu connais le nez de Mike, intervint Erwin. Il le sera.
Livaï fit claquer sa langue de sa manière si singulière, avant de porter le liquide à ses lèvres. Il devait bien avouer que son ami avait un véritable don pour choisir les feuilles de thé. D'ailleurs, à chaque fois qu'il partait en acheter, il demandait toujours à Zacharias de l'accompagner.
Il se rappela la première fois où ils avaient mis les pieds dans une boutique de thé. Les gérants étaient étonnés de voir deux adolescents d'à peine quinze ans, s'attarder avec autant d'intérêt sur chaque variété de feuilles. Comme pour ses goûts musicaux, sa passion pour le thé était loin de coller à l'image sombre du petit brun. Mais cela l'amusait. Il se foutait des gens qui étaient remplis de préjugés de merde, et correspondait à merveille à la phrase "l'habit ne fait pas le moine ».
-T'as encore ce carnet avec toi ? s'exclama Hanji en tentant d'attraper le cahier.
-Pas touche, répondit Livaï en esquivant la main de son amie.
-J'aimerai bien savoir ce que tu écris dedans.
-C'est pas tes affaires.
-Hm, fit la folle avec un sourire diabolique.
À sa mine effrayante, le petit brun put aisément deviner que la folle était déjà en train d'échafauder un plan pour lui voler son précieux carnet. Par précaution, il préféra alors le ranger dans son sac qu'il gardait jalousement sur son dos, lui-même appuyé contre le mur.
On n'est jamais trop prudent, avec elle, pensa-t-il.
Puis il recentra son attention devant lui. Mike était en grande conversation avec Erwin, Hanji était partie embêter quelqu'un d'autre ; Livaï pouvait donc tranquillement se plonger dans sa contemplation muette.
Ses yeux vagabondèrent parmi les élèves de seconde. Jean, Conny et Sasha jouaient au jeu de cartes qu'avait apporté l'un des garçons, Reiner et Ymir semblaient se disputer pour la petite blonde qui se trouvait entre eux, Historia, je crois, et Bertholt était totalement effrayé par une Hanji qui profitait clairement de sa timidité. Son regard se posa alors sur Mikasa. Accompagné d'Armin, il a vraiment une coupe de champignon, on dirait Toad, elle fixait étrangement son frère qui discutait avec Annie.
Je sais pas ce que tu fous, mais t'es clairement pas discrète, gamine.
Cependant, que l'intention de cette dernière soit focalisée par autre chose arrangeait bien le petit brun. Il avait ainsi tout le loisir de l'observer. En comptant les vacances d'été, cela faisait un bon moment qu'il ne l'avait pas fait. Car depuis qu'elle l'avait poignardé de ses deux yeux gris, Livaï ne pouvait plus l'espionner à sa guise. Il savais que, désormais, il ne faisait plus partie de la masse d'inconnus qu'elle avait l'habitude d'ignorer.
T'es vraiment bizarre, se dit-il.
Comme ça elle paraissait si calme, et ses yeux, si doux. Pourtant, il suffisait que son regard se tourne vers lui pour qu'une tempête se déchaîne.
Ça va, je l'ai pas cassé, ton frangin, pesta le petit brun.
Il se doutait bien que la colère de l'asiatique était liée à ce qui s'était passé mercredi. Sinon, pour qu'elle raison le détesterait-elle autant ?
À moins que...
Livaï secoua la tête.
Impossible, j'ai toujours fait attention.
Il se contenta de soupirer avant d'avaler les dernières gouttes de son thé.
Et puis de toute façon, qu'est-ce que j'en ai à foutre, qu'elle me déteste, se dit-il en se dirigeant vers la sortie. C'est qu'une gamine qui fait sa crise d'ado.
~*~
Mikasa se sécha les cheveux. Un autre avantage d'aller à la salle les mercredis, c'était qu'elle pouvait prendre tout son temps pour sa laver sans avoir à faire la queue.
Calmement, elle plia ses affaires de sport qu'elle glissa dans son sac, puis enfila son jean et son t-shirt. Elle coiffa ensuite ses cheveux à peine secs puis finit par sortir.
En ouvrant la porte, elle aperçut Livaï, face à elle, qui quittait les vestiaires réservés aux hommes. Mikasa le foudroya du regard tandis que le petit brun l'ignora. C'était comme ça depuis la rentrée. Comme chaque mercredi, Livaï avait tout fait pour éviter de se battre contre elle au club, et une fois à la salle de sport, il avait royalement balayé d'un signe de main le défis de la jeune femme. Et ce refus permanent faisait bouillonner l'asiatique.
C'était comme s'il la prenait de haut. Comme s'il la méprisait et qu'il jugeait qu'elle n'était pas assez forte pour le défier. Mais Mikasa n'avait pas dit son dernier mot. Un jour, elle se battrait contre se nabot prétentieux et elle vengerait son frère. Cependant, elle devrait attendre. Car les vacances d'octobre commençaient vendredi et, en plus du club momentanément suspendu, elle ne savait pas si Livaï continuerait de venir à la salle les mercredis soir.
Mais faire mordre la poussière à ce nain n'était pas la seule raison qui poussait son acharnement. Quand elle se battait contre Mike ou Erwin, elle ne pouvait pas nier qu'ils étaient forts mais elle s'ennuyait cruellement. Livaï était donc le seul capable de lui apprendre quelque chose.
Les deux brun se dirigèrent donc, en silence, vers la sortie. Mais en passant la porte automatique, tout deux se stoppèrent. Devant eux, un véritable déluge se déversait.
-Tch.
Je croyais que la pluie était annoncée pour demain, pesta Livaï. Météo à la con.
Mikasa fouilla dans son sac et découvrit avec désolation qu'elle avait oublié son parapluie.
Un peu de pluie ne peux pas faire de mal, soupira-t-elle.
Et alors qu'elle s'apprêtait à rentrer chez elle à pied, Livaï la retint par le col.
-Ça t'arrive de réfléchir, ou vraiment, t'utilise jamais ton cerveau ? lâcha-t-il.
L'asiatique se dégagea de sa prise d'un coup d'épaule.
-Je ne vois pas le problème, pesta-t-elle. Ce n'est que de la pluie, on est pas en sucre.
-Tch, t'es en T-shirt et vu le vent qui commence à se lever, ce n'est que le début de l'orage. C'est un coup à attraper la crève, on va prendre le bus. Y a un arrêt juste devant.
Mikasa le foudroya du regard. Il n'avait pas entièrement tord, mais le reconnaître ouvertement faisait mal à son égo.
-Je ne prends pas souvent le bus, indiqua-t-elle.
-T'habites où ? demanda Livaï.
La brune plissa les yeux.
-Rue Maria.
-Dans ce cas, on doit prendre le même, expliqua le petit brun. Mais tu dois descendre un arrêt après moi. Te goure pas, le chauffeur fera pas demi-tour, continua-t-il en avançant de quelques pas.
Mikasa aperçut alors le bus s'arrêter devant eux. En montant à l'intérieur, les deux adolescents choisirent des places diamétralement opposées. Livaï s'assit dos à la route sur le premier siège trouvé, tandis que la brune préféra prendre place sur la banquette arrière. Discrètement, elle observa ce nabot au tempérament exécrable, sortir ses écouteurs. L'asiatique se demanda quelle genre de musique il pouvait bien écouter.
En vue de son style, peut-être quelque chose comme du rock, pensa-t-elle.
Puis en écoutant Rockless Paradise, que diffusées ses propres oreillettes, elle se ravisa :
Non, le rock lui conférerait de trop bon goûts musicaux.
Elle l'observa ensuite sortir un carnet de son sac et commencer à écrire. L'asiatique plissa les yeux, curieuse. Ce n'était pas la première fois qu'elle le voyait ce cahier à la main. Que ce soit dans la cours du lycée, durant le club ou encore à la salle de sport, c'était rare que le brun ne l'emmène pas dans ses affaires.
Un appel sur son téléphone la sortie de ses pensées. Elle décrocha :
-Allo ?
En écoutant la voix épurée de Mikasa, Livaï leva la tête. Il ne mettait jamais la musique à un volume démesuré, surtout quand ses écouteurs diffusaient l'album des Red Hot Chili Peppers. Devenir sourd n'était pas dans ses projets.
Il recentra son attention sur son carnet où les ratures s'enchaînaient. Depuis la rentrée, il n'avait pas pu terminé un seul poème. Il jeta un oeil par la fenêtre, s'attarda quelques instant sur les cheveux trempés de l'asiatique à l'autre bout du bus, et sentit soudain sa créativité faire bouillir ses doigts. Il tenta alors de poser les vers qui traversèrent son esprit :
Je ferme les yeux et me laisse emporter,
Au fond de mon âme, je ne sais où aller,
Mais de part mon envie, je saisie l'alidade à mes côtés,
Vagabond de mes songes, me permettra-t-elle de m'orienter ?
Et j'avance pas à pas, dans le gouffre de mon esprit,
Quelque chose me freine, j'en ressens l'asphyxie,
Qui, de par sa présence, ose perturber mes nuits ?
Je trouverai l'opportun, et il sera puni.
Je continue mon chemin et j'aperçois un miroir.
Je m'approche et découvre, deux grands yeux noirs.
Face à moi, tu es là, reflet qui ne me ressemble pas.
Qui es-tu, inconnue, pour prendre possession de mon corps ?
Je ne te connais pas, mais ton regard provoque l'angor.
Et pourquoi mon cœur me fait mal, quand il se heurte à ta colère abyssale ?
《 Arrêt "Sina" 》
Le bus se stoppa. Livaï rangea son carnet dans son sac et sortit sans un regard pour sa camarade.
-Je m'arrête au prochain arrêt, je serai là dans cinq minutes, maman, fit Mikasa en observant le petit brun descendre du bus.
T'as pas intérêt à m'avoir mentit, espèce de nain, se dit-elle.
Mais l'asiatique fût heureuse de constater que le bus s'arrêta juste devant la rue où elle résidait.
En rentrant chez elle, elle écouta son frère s'exclamer :
-T'as vu les messages sur le groupe, Mika ?
Sa sœur hocha négativement la tête.
-Je n'ai pas fait attention, fit-elle en allumant l'écran de son téléphone.
<< Vous avez 1 nouveau message, sur le groupe "Club de combat de Shiganshina, on mettra Mitras à plat !" >>
《 Einstein
Yo tout le monde, mes parents partent pendant les vacances, du coup j'organise une soirée pour Halloween.
L'idiot suicidaire
J'aime quand tu as d'aussi bonnes idées, Hanji.
Renne Heure
Dommage que ça n'arrive pas très souvent 😂
Vlad-Ymir
Ça me fait chier de l'admettre parce que c'est toi, mais bien joué le gorille mdr
Rudolphe
Ptdrrr, et dire qu'ils ont même pas eu besoin de Livaï pour ne pas te respecter, Hanji.
Einstein
Je trouve que plus ça va, plus les jeunes sont irrespectueux.
Winwin
C'est à cause du petit, ça.
Moi, petit et méchant
On est d'accord que quand tu écris "le petit" tu ne parle pas de moi, Erwin, mais de l'idiot qui fait que gueuler ?
Winwin
Bien sûr.
Einstein
(c'est faux)
L'idiot suicidaire
Si tu fais référence à moi, Livaï, sache que ta théorie ne marche pas. Je suis plus grand que toi.
Einstein
(C'est vrai)
Moi, petit et méchant
Seulement niveau taille, Eren.
Flocon d'avoine
Une soirée ? Je suis partant.
Einstein
Yes, par contre personne se ramène en clown.
C'est beaucoup trop commun.
Annie-vu-ni-connu
C'est comme les déguisements du Joker et de Harley Queen, ça.
L'idiot suicidaire
😱
Mc Cain
😱
Connichiwa
😱
Annie-vu-ni-connu
Quoi ?
Flocon d'avoine
Je crois que c'est la première fois tu envois un message sur le groupe.
Renne Heure
T'as enfin compris comment marchait un téléphone, Annie ? 😂
Annie-vu-ni-connu
Ta gueule, Reiner.
Je parle juste pas pour rien dire, c'est tout.
Einstein
Bref, personne en clown.
Ce déguisement est nul.
Moi, petit et méchant
On sait tous que ce n'est pas la vrai raison, Hanji.
Mère Thérésa
Nous t'écoutons, Livaï.
Moi, petit et méchant
Quatre'z'yeux a peur des clowns.
Flocon d'avoine
Raison de plus pour venir habiller comme ça alors, mdrr
Winwin
Je ne te le conseille pas. Une Hanji en colère, c'est terrifiant.
Mike
Même Livaï ne s'y risquerait pas.
Moi, petit et méchant
Je confirme. 》
Alors qu'elle terminait sa lecture, le téléphone de Mikasa sonna de nouveau.
<< Vous avez 1 nouveau message de Sasha >>
《 Sasha
Historia propose qu'on sorte mardi pour acheter nos déguisements.
Moi
Ça marche. 》
Elle ferma son téléphone et finit de se déchausser avant de rejoindre sa famille dans la cuisine.
-Je vais en ville, mardi, indiqua-t-elle à ses parents.
-Avec qui ? demanda son père.
-Sasha et Historia, répondit sa fille. Il y aura sûrement Ymir, aussi.
-Vous allez acheter vos costumes ? intervint Carla.
Mikasa acquiesça d'un signe de tête.
-Avec Armin, Jean et Conny, on a décidé de les faire nous même, s'écria Eren.
Sa soeur lâcha un petit rire.
-Vous êtes sûr que c'est une bonne idée ? À part Armin, vous n'êtes pas vraiment doués de vos mains.
Son frère la foudroya du regard.
-Tu verras, nos déguisements seront les plus beaux !
~*~
-Yo.
Mikasa salua ses amies en arrivant à leur lieu de rendez-vous.
-Ymir n'est pas là ? s'étonna-t-elle.
Voir la blonde sans chaperon était plutôt inhabituel.
-Elle devait faire un truc avec son père, je crois, expliqua Historia. Mais ce n'est pas grave, elle a déjà prévu son costume. Elle se déguisera en momie, elle m'a dit.
-Dites, s'exclama Sasha. Ça vous dis qu'on se déguise en fonction de nos surnoms sur le groupe ?
Mikasa leva un sourcil.
-Non merci, fit-elle. En plus, un costume de frite pour toi, ça sera beaucoup trop compliqué à trouver.
-Et c'est hors de question que je m'habille en bonne sœur, renchéri Historia. Au fait, Mika, tu sais en quoi seront déguisé les garçons ?
-Aucune idée, répondit son amie. Eren m'a dit qu'ils souhaitaient faire leurs costumes eux même.
-Ah oui, Conny m'en a parlé, intervint Sasha.
Historia sourit.
-Ça promet.
Mikasa soupira.
-Je crois qu'Armin est leur seul espoir pour ne pas reporter les costumes de l'année dernière... dit-elle, provoquant l'hilarité de ses deux meilleures amies.
-Bon, on commence par où ? demanda Historia.
-Y a le magasin de farces et attrapes dans la rue, là bas, proposa Sasha. Ils font plein de costumes drôles.
-Eh bien, allons-y, fit Mikasa en se mettant en marche.
Les filles passèrent leur après-midi dans les magasins. Vampire, sorcière, fée, momie, licorne, citrouille, rien n'échappa à l'oeil aiguisé de leur amie châtain. Mikasa, ayant mentionnée qu'elle voulait se maquiller le moins possible, se retrouva à essayer divers costumes composés de masques. Et après avoir bataillé pendant près d'une heure avec Sasha qui voulait qu'elle se déguise en Ninja, ce fût Historia qui lui trouva la tenue adéquate : un pirate. Simple, nécessitant peut de maquillage, et collant tout de même au thème de l'horreur ; l'asiatique accepta.
Puis la nuit commença à tomber et les trois adolescentes décidèrent de rentrer. Sur le chemin, Historia s'exclama :
-L'adaptation de Waiting for spring est enfin sortie !
-Sérieux ? s'écria Sasha. Je sais que tu n'aime pas les shojo, Mika, mais il faut absolument que tu regardes celui là !
L'asiatique se crispa.
-Effectivement, ce n'est pas vraiment mon truc, mentit-elle.
Mais en réalité, la brune était elle aussi toute excitée à l'entente de cette nouvelle.
-Je pense que tu n'as jamais vraiment essayé, fit Historia. Il y a forcément certaines histoires qui devraient te plaire.
Si tu savais...
-Au pire, intervint Sasha, ça ne vous dit pas qu'on fasse un Netflix party, ce soir ?
Je suis cent pour-cent pour !
-Je ne sais pas, répondit mollement Mikasa, ses paroles en contradiction avec ses pensées.
-Alleeeeer, insista la châtain.
-Ça pourrait vraiment être sympa, renchérit Historia.
L'asiatique soupira.
-D'accord...
-Yes ! s'exclamèrent ses amies.
Les trois filles se dépêchèrent de rentrer chez elles. Une fois leur repas du soir avalé en quatrième vitesses, elles lancèrent le film, chacune de leur côté mais ensemble sur l'application.
Mikasa avait raison. Le film était si adorable et les acteurs tellement touchant. Mais elle ne pouvait pas dire ça à ses amies, c'était juste impensable. Alors l'asiatique se contenta d'un "ça allait". Sa réponse ne plut ni à Sasha, ni à Historia, et les deux adolescentes "forcèrent" la brune à enchaîner les dramas japonais toutes la nuits.
Ce n'est que vers six heures du matin, à moitié endormies devant leurs ordinateurs, qu'elles consentirent à aller enfin se coucher.
Mais quelle ne fût pas la surprise de l'asiatique quand, moins de deux heures plus tard, un bruit de perceuse vient la tirer des bras de Morphée qui l'enveloppaient à peine.
-C'est quoi ce bordel ?! pesta-t-elle en descendant les escaliers.
-On t'as réveillé ? Désolé, Mikasa ! s'exclama une tête blonde en passant devant elle.
-Armin ?! Mais qu'est ce que tu fais ici ?
Elle accompagna son meilleur ami jusque dans le salon, et aperçut qu'il n'était pas le seul invité. Au milieu d'une pile de cartons, de pots de peinture et encore tout un tas d'autres bazars, étaient assis Jean et Conny.
-Yo, Mika, fit le chauve.
La jeune femme remarqua que c'était lui qui tenait la perceuse à la main.
-Sa... Salut, Mikasa, lâcha Kirshtein, ébahit par la vision de rêve qui lui faisait face.
Devant lui, la fille qu'il aimait depuis toujours portait pour seule tenue, un pantalon de pyjama et un débardeur. Et malgré ses cheveux ébouriffés, il ne pouvait s'empêcher de la trouver magnifique.
-Mikasa ?! Mais qu'est ce que tu fais là ?
La voix d'Eren se fit entendre derrière elle.
-Eren, mais qu'est-ce que vous foutez à huit heure du mat, bordel ?!
-On fait nos costumes, répondit son frère.
-Et vous avez besoin de vous y prendre aussi tôt ?! Halloween n'est que dans une semaine... continua la jeune femme tout en baillant.
-Jean part quelques jours, donc faut qu'on les fasse aujourd'hui, expliqua Eren. Maintenant dégage, personne doit voir nos costumes avant le jour J !
-Rien à faire, décalez dans le garage, y en a qui dorment à cette heure, répliqua froidement Mikasa. Et si j'entends encore cette putain de perceuse dans cette maison, je te la fait bouffer, Conny.
Puis avant de tourner les talons, elle foudroya les garçons du regard afin de s'assurer que sa menace ait l'effet escompté.
Mais dormir jusqu'à seize heure ne permit pas à la jeune femme de rattraper son manque de sommeil. Et c'est encore dans les vapes qu'elle entra dans salle de sport. Livaï était déjà là, devant le même sac de frappe qu'il utilisait habituellement. Quand elle pénétra dans la pièce, le petit brun ne prêta pas attention à elle. En posant ses affaires sur l'étagère prévu à cet effet, l'asiatique remarqua le petit carnet bleu-nuit posait près du sac du brun.
Elle regarda l'heure.
Dix-huit heure, soupira-t-elle.
C'était l'heure à laquelle elle terminait habituellement. Elle ne fût donc pas surprise de voir Livaï partir quelques minutes à peine après son arrivée.
Mikasa ne lui prêta pas attention et commença à frapper le sac devant elle. Elle essayait d'appliquer les seuls petits conseils qu'avait pu lui donner Mike, comme la position de ses pieds ou la manière d'enchaîner ses coups de poings.
Ce n'est pas comme ça que je progresserai, pesta-t-elle. Saleté de nabot.
Mais en attrapant sa serviette pour essuyer la sueur sur son front, elle fronça les sourcils. Sur la petite étagère trônait encore le carnet bleu-nuit qu'elle avait remarqué plus tôt. Pourtant, Livaï était partit depuis longtemps.
Il l'a oublié ?
Elle hésita. Que devait-elle faire ?
L'idée de le cacher était tentante, mais sa maturité lui disait d'ignorer l'objet. Après plusieurs minutes à osciller entre le bien et le mal, l'asiatique attrapa le carnet et le glissa dans son sac. Elle venait de trouver le moyen d'obliger le brun à se battre contre elle.
~*~
De nouveau, Mikasa dîna en hâte. Sa curiosité la poussait à se dépêcher. Que pouvait donc bien écrire ce nain exécrable avec autant d'assiduité ?
Un journal intime, peut-être ?
Elle ne put s'empêcher de sourire à cette idée. Elle imaginait mal Livaï s'adonner à ce genre d'activités.
Allongée sur le lit, elle ouvrit le carnet. En le feuilletant rapidement, elle constata avec étonnement que les premières pages étaient entièrement remplies d'une écriture fine et propre. Puis en arrivant au milieu du cahier, elle fût surprise de trouver des feuilles arrachées, des mots barrés.
Voyons voir de quoi ça parle, maintenant, pensa-t-elle en retournant à la première page.
Mais alors qu'elle s'attendait à tomber sur un résumé foireux de la vie de l'exécrable nabot, elle découvrit des textes à la fois touchant et poétiques. Chacun des mots écrit dans ce carnet avait l'extraordinaire pouvoir de chambouler son âme.
《 Ce n'était que l'énigmatique secret de ce monde abandonné. Une intention dissimulée parmi ces pages distordues par l'ancre qui émanait de ses yeux. Perdu dans l'abîme de ces souvenirs, il ne pouvait rien faire à par écouter l'élégie qui empoisonnait son cœur de regret et de nostalgie...》
Ce qui plut le plus à Mikasa, ce fut l'utilisation d'un vocabulaire recherché.
Malheureusement, sa nuit blanche de la veille eut rapidement raison d'elle et l'asiatique s'endormit en plein milieu de sa lecture.
~*~
Cela faisait trois fois que Livaï renversait son sac sur le sol. Mais impossible de retrouver ce foutu carnet. Après avoir retourné l'ensemble de sa maison et menacé Kenny afin d'être sûr que son oncle ne lui faisait pas une blague, il décida de passer à la salle de sport. C'était le dernier endroit où le petit brun avait encore espoir de le revoir.
Mais en arrivant au guichet, le gérant lui indiqua qu'il n'avait rien trouvé.
Putain, pesta-t-il en retenant à grande peine de frapper le mur à côté de lui. Mais il a pas pu disparaître comme ça, merde !
Il s'apprêtait à rentrer chez lui quand une voix l'interpella.
-C'est ça que tu cherches ?
Devant lui se trouvait Mikasa, le précieux carnet entre ses mains.
Son sang ne fit qu'un tour.
-Rends moi ça, dit-il sur un ton terrifiant.
Mais l'asiatique esquiva la main du petit brun.
-Joue pas à ça avec moi, gamine, cracha-t-il.
Une étincelle peu rassurante enflamma les yeux gris de la brune.
-J'ai un marché à te proposer, lâcha-t-elle d'une voix calme.
-J'en ai rien à foutre de ton marché à la con, pesta le petit brun.
Il était dans une colère noire.
-Tiens, fit Mikasa en lui lançant le carnet, tu peux le reprendre, j'ai déjà fait plusieurs photo de son intérieur.
Livaï se crispa. Elle l'avait donc lu.
Était-elle allée jusqu'au bout ?
Il se mit à prier mentalement pour que l'asiatique n'ait pas lu les dernières pages de son carnet, réservé aux fois où son imagination puisait dans son inspiration sécrète.
-Si tu te poses la question, continua Mikasa, oui, je l'ai lu. Mais je me suis endormie avant d'arriver au bout.
Le petit brun ne savait pas si il devait se sentir réjouit ou offusqué par cette information.
-D'ailleurs, je dois avouer que tu n'écris pas si mal que ça. Et que tu puisses aligner trois mots sans une insulte était même assez surprenant.
-Trop aimable, répondit ironiquement le brun. Qu'est ce que tu veux ?
-Tout simplement que tu te battes contre moi.
Livaï plissa les yeux.
-Entraîne-moi pendant le club mais aussi à la salle, reprit la jeune femme. Et tes petits secret ne se retrouveront pas entre les mains de Hanji.
-Tch, j'ai autre chose à foutre que de...
-Je te laisse jusqu'au trente-et-un pour te décider, le coupa Mikasa avant de tourner les talons.
-Tch.
Gamine de merde, pesta-t-il.
Livaï était coincé. S'il l'avait toujours ignoré jusque là, c'est tout simplement parce qu'il ne se sentait pas d'affronter ses yeux gris. Et encore moins avec l'amertume qu'il pouvait y lire. Mais il n'avait pas d'autre choix que d'accepter son marché. C'était soit ça, soit se taper quatre'z'yeux sur le dos durant le restant de ces jours. Par conséquent, il devrait être prudent. Jamais cette morveuse ne devait apprendre son terrible secret.
••••••••}}}}}}}}••••••••
Ohayo ̶P̶̶o̶̶c̶̶o̶ les amis !
Le troisième chapitre de Parades Amoureuses est enfin posté hihi qu'en avez vous pensé ?
Voici la nouvelle liste de crack ship que vous m'avez proposé, et je dois avouer que certain m'ont pas mal intéressé mdrr :
-Bertholdt x Erwin 👀
-Mike x Hanji 👀
-Jean x Ymir 👀
-Erwin x Sasha 👀
-Jean x Eren 👀
Sur ce, je vous fais de gros bisous et à la semaine prochaine 💕
Prenez soins de vous,
Crunch~
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