Leçon n°13 : Sortez une feuille, contrôle surprise !
-Je viens de créer un groupe messenger où je nous ai mis tous les quatre, fit Armin en regardant Livaï, Mikasa et Eren.
Le trio s'apprêtait à introduire le lycée Mitras et l'infiltration prenait des allures de film d'espionnage.
-Branchez vos écouteurs à vos téléphones, continua le blond. Je vous indiquerai le chemin en appelant sur le groupe.
-Ça marche, répondirent les espions en s'exécutant.
-Bien, intervint Erwin en étalant le plan du lycée sur le capot d'une voiture.
Les membres du club s'étaient réfugiés dans une rue adjacente pour peaufiner leur stratagème.
-Vous rentrerez par la porte nord, indiqua Smith en pointant l'entrée du doigt. Le portail est cassé, mais un pion surveille l'entrée.
-Je l'ai observé, lâcha Annie. Il est réglé comme un réveil. Sa seule pose est à neuf heure et demie et ne dure que cinq minutes. Le temps qu'il aille aux toilettes juste à côté.
-Quand vous serez à l'intérieur, reprit Erwin, évitez de vous faire remarquer.
-Tch, on est pas con, merci, râla Livaï qui trouvait que l'opération traînait en longueur.
À ce rythme là, le surveillant aurait attaqué puis terminé sa pause avant même qu'ils ne puissent passer le portail.
-Dernière chose, intervint Historia, faites attention à ce que vos vêtements soient mis correctement.
Elle replaça la cravate d'Eren qui avait dévié sur le côté. Mais pour ne pas éveiller les soupçons, elle fit mine de faire de même avec le nœud de Mikasa.
-Ces gosses de riches ont été élevés avec pour objectif de paraître impeccable dans n'importe quelle situation, continua la petite blonde. Par conséquent, un professeur vous reprendra rapidement s'il vous voit habillé n'importe comment.
-Je te rappelle que tu fais partie de ces "gosses de riches", toi aussi, indiqua Eren en rigolant.
L'air dédaigneux qu'avait prit son amante pour parler des élèves de Mitras l'avait amusé.
-Oui, mais j'ai forcé la main à mon père pour ne jamais foutre les pieds dans ce lycée, rétorqua Historia. J'ai peut-être de l'argent, mais je ne supporte pas l'attitude de ces fils et filles à papa.
-Vous allez pouvoir y aller, intervint Mike en arrivant vers le groupe.
Le châtain avait été faire un tour de repérage.
-Bien, fit Erwin en regardant le trio. Bonne chance.
Livaï acquiesça d'un signe de tête et tous les trois se dirigèrent vers le lycée.
-Une fois que vous aurez passé le portail, dirigez-vous tout de suite à gauche, indiqua Armin dans leurs oreillettes. J'ai réussi à pirater leur système de surveillance. J'ai donc axé à leurs caméras. Je vous préviendrai en avance si je repère un professeur ou un membre du club.
-On est samedi, le lycée devrait être vide, fit Eren.
-Ils ont accès à la bibliothèque de leur bahut le week-end, comme nous, répondit Livaï.
-Ils peuvent aussi aller dans leur salle de club ? demanda le brun aux yeux émeraudes.
-Normalement non, intervint Armin.
Le trio se dépêcha de dépasser le portail une fois le surveillant parti. Ensuite, ils se dirigèrent vers le premier bâtiment de gauche, comme le leur avait indiqué Armin.
-Face à vous, il doit y avoir des escaliers.
-Oui, dit Mikasa.
-Bien, prenez les et montez au deuxième étage.
Mais à peine les trois bruns avaient-ils gravi les premières marches, que le blondinet s'écria :
-Attention, un professeur arrive vers vous ! Faites demi-tour et cachez vous sous la cage d'escalier.
Précipitamment, les espions s'exécutèrent.
-Tch, sérieux c'est quoi tout ce monde, on se croirait en pleine semaine.
-C'est bon, vous pouvez y aller, les informa Armin.
À l'étage supérieur, il leur fallut une nouvelle fois se cacher d'un groupe de lycéens avant d'atteindre le deuxième escalier.
-Prenez à droite maintenant. Vous êtes bientôt arrivés dans le couloir où se trouve leur salle de club.
-Au fait, intervint Eren. Comment on va faire pour ouvrir la porte ? Elle est sûrement fermée à clés.
-Armin a craqué le code, répondit Mikasa.
-Comment ça, "le code" ?
-Ces gros porcs sont assez riches pour fermer les salles avec de l'électronique, expliqua Livaï.
-Oui, mais leur goût du luxe joue en notre faveur, intervint le blondinet. Avec un système à clé classique, ouvrir la porte sans attirer l'attention aurait été plus compliqué.
Au bout d'une dizaine de minutes, le trio fini enfin par atteindre la salle de club.
-T'es sûr que c'est bien là, tête de champi ?
-Certain, caporal, ironisa Armin.
Livaï fit claquer sa langue.
-Donne moi le code au lieu de dire de la merde.
-2009.
Livaï appuya sur les touches correspondantes et un petit cliquetis se fit entendre.
-Je crois que c'est bon, dit-il en abaissant la poignée.
Prudemment, le petit brun jeta un oeil à l'intérieur de la pièce pour s'assurer qu'elle était vide, puis le trio y pénétra à pas de loup.
-Une idée d'où on devrait commencer à chercher ? demanda Mikasa.
-Il devrait y avoir une pièce adjacente à votre gauche.
L'asiatique se tourna et fronça les sourcils.
-Tu es sûr de toi, Armin ? Il n'y a rien d'autre qu'une bibliothèque.
-J'en suis certain, assura son meilleur ami. Son entrée doit être cachée.
D'un regard entendu, les infiltrés commencèrent à chercher parmi les livres. Le plus évident, c'était que l'un d'eux serve de manette pour actionner un mécanisme. Mais après un quart d'heure à bousculer les ouvrages, le passage secret resta introuvable.
-Je suis pourtant persuadé qu'il y a une pièce, ici. Regardez un peu plus loin, la poignée est peut-être dissimulée ailleurs.
Les trois adolescents jetèrent un oeil autour d'eux. Soudain, un kimono pendu sur un cintre attira l'attention du garçon aux yeux émeraudes.
-Dites, vous trouvez pas qu'il est un peu trop rigide, ce kimono ?
Les deux Ackermans s'approchèrent.
-T'as raison, fit Livaï en fronçant les sourcils.
Le regard de Mikasa fut alors attiré par la ceinture jaune qui trônait autour de l'habit. Elle tendit la main vers le bout de tissu et tira dessus. Un bruit se fit alors entendre, et quand les espions se retournèrent, il aperçurent le milieu la bibliothèque bouger.
-C'est bon, Armin, on vient de trouver l'entrée.
-Ok nickel, les félicita le blondinet. Leur fameuse « arme » devrait se trouver à l'intérieur.
-Un tel stratagème dans un bahut, c'est ouf quand même, s'exclama Eren. Mais le plus ironique, c'est qu'un ado de seize ans puisse pirater tout leur système sans problème.
-Ça m'a quand même pris plusieurs jours... intervint Armin.
-Justement, c'est ça le pire, rétorqua son meilleur ami. Ça t'as pris que quelques jours...
Le passage secret menait à une salle d'apparence plus qu'ordinaire. Mais quand les infiltrés ouvrirent les cartons qui y étaient entassés, ils découvrirent avec stupéfaction toute une artillerie de fusils paintball, dernière génération.
-Alors c'est avec ça qu'ils veulent nous battre ?! s'écria Eren. Ce sont vraiment des lâches.
-C'est les derniers modèles sortis, en plus, ajouta Livaï.
-Mais comment ont-ils pu en acheter autant ? s'étonna Mikasa.
-Oublie pas qu'on se trouve dans un lycée de riches avec des codes électroniques pour fermer les portes et un passage secret, intervint son frère.
-Quand bien même, la direction n'aurait pas accepté tout ça, rétorqua la jeune femme. Les combats entres nos lycées sont clandestins.
-Peut-être, mais l'argent de poche de ces gamins, c'est le prix de ta maison, lâcha Livaï.
-Hanji vous demande de prendre des photos, indiqua Armin.
-C'est fait, répondit Livaï. On se casse.
Ses deux coéquipiers acquiescèrent d'un signe de tête. Les infiltrés prirent tout de même le temps de refermer les cartons afin que personne ne remarque leur passage, puis ils sortirent dans le couloir.
-Prenez à gauche pour partir, indiqua Armin. Le chemin de tous à l'heure grouille d'élève, il est presque onze heure.
-Ok, fit le petit brun qui marchait au devant du trio.
-Sortir va être beaucoup plus compliqué à cause de l'heure tardive. Restez sur vos gardes.
-On peut repasser par le portail de derrière ? demanda Mikasa.
-Prenez plutôt l'entrée principale, répondit Armin. Vous pourrez vous fondre dans la masse plus facilement.
-J'espère juste qu'on croisera pas un de ces idiots du club de combat, lâcha le petit brun.
-J'ai regardé le nom des gens qui avaient badgé pour entrer aujourd'hui et j'ai comparé avec la liste des membres du club, intervint le blondinet. Seul Dennis est présent dans l'enceinte du lycée.
En entendant le prénom de l'adolescent, Mikasa plissa les yeux. Elle avait hâte de revoir ce moins que rien lors de l'affrontement de leurs établissements, afin de lui faire ravaler la merde qu'il avait craché à leur première rencontre.
-Prenez un air décontracté et évitez de regarder les gens dans les yeux, leur indiqua Livaï quand ils durent traverser la foule qui se dressait à la sortie principale du lycée.
Au bout de quelques minutes à jouer des coudes entre les adolescents ennemis, tout en faisant attention cependant, à ce que personne ne découvre leur véritable identité, ils finirent par rejoindre leurs camarades toujours dans la rue adjacente.
-Alors Shorty, ils sont comment ces fusils ?! s'exclama la folle en sautant sur son meilleure amie.
-Bordel, laisse moi respirer, Hanji, pesta le petit brun.
-Merci de nous avoir guidé, Armin, fit Mikasa en enlevant ses écouteurs.
Le blondinet sourit.
-Maintenant, il nous faut absolument trouver un moyen de contre attaquer, intervint Erwin.
-Je viens de regarder sur internet, lâcha Connie. Des fusils comme ça, ça coûte une blinde.
-Même en se cotisant, on pourrait à peine s'en payer un seul d'occasion, pesta Reiner.
-'tain, c'est vraiment la merde, renchérit Jean.
De son côté, Hanji inspecta avec attention les photos qu'avait prit Livaï.
-Je crois que j'ai une idée, intervint-elle. En réalité, ce n'est pas très compliqué à fabriquer. Je pourrais même essayer de les améliorer avec un viseur bien plus performant que le leur, continua la folle. Par contre, faire ça toute seule va ma demander un peu trop de temps, entre la confection, trouver les objets, assembler, régler...
Le groupe se tourna vers Armin.
-Je suis désolé, mais la mécanique n'est vraiment pas mon domaine, déclina le blondinet en rougissant. Autant l'informatique me parle, autant les clés à molette, pas du tout...
Livaï, les bras croisés sur son torse, semblait réfléchir.
-Je pourrais peut-être demander à Farlan de nous aider, lâcha-t-il.
-Qui est-ce ? demanda Erwin.
-Celui qui nous a dégoté ce plan, intervint Mikasa.
-Et il est bon en mécanique ? s'enquit Hanji.
-Il se débrouille, répondit le petit brun. Si tu n'y vois pas d'inconvénient, Erwin, je lui enverrai un message en rentrant.
-Il nous a déjà aidé une fois et tu le connais, je te fais confiance.
Livaï acquiesça d'un signe de tête. Le soir même, il demanda à Farlan s'il pouvait l'aider. Le petit brun lui expliqua alors toute l'histoire avec Mitras, leur infiltration, les armes retrouvées et enfin, l'idée de Hanji.
《 Farlan
On dirait la guerre des boutons en plus fun, votre truc ptdrrr.
Mais ça a l'air drôle, alors je veux bien vous aider.
Viens demain avec ton amie, si tu veux. 》
Le dimanche après midi, Livaï amena donc Hanji jusqu'à la maison des Church. Et à peine la folle avait-elle mit un pied dans le garage, qu'elle s'exclama :
-Oh mon dieu, c'est une Kawasaki 750 H2 de 1972 ?! lâcha-t-elle en sautant sur la moto que le blond trafiquait. Comment t'as fait pour dégoter un bijou pareil ?! Elles étaient tellement dangereuses qu'on ne les a quasiment pas produite !
Farlan dévisagea l'inconnue.
Ça doit être elle, la folle dingue dont Livaï me parle tout le temps... pensa-t-il.
Cependant, la jeune femme aux cheveux auburns semblait s'y connaître en mécanique et il ne fallait pas meilleur argument à Farlan pour la considérer comme une bonne personne.
-Elle était à mon grand-père, expliqua le garçon. Je suis en train d'équilibrer les masses pour la rendre plus stable.
-Il faudrait changer les freins, également, intervint Hanji en prenant son menton dans sa main droite. Si ce sont les originaux, ils sont tous aussi efficaces que le tambour de la 500 H1 de 1969.
-Justement, j'hésite entre...
En voyant l'engouement de ses deux amis, Livaï ne savait pas s'il devait se sentir rassuré ou, au contraire, terrifié par la terrible alliance qu'ils pourraient former.
Il toussota.
-Vous discuterez moto plus tard, intervint-il. On a pas que ça à foutre, je vous rappelle.
-Ah, oui, s'exclama Hanji en sortant des papiers de son sac. Shorty a dû t'expliquer la situation, déjà.
En écoutant le surnom ridicule qu'elle donna à son ami d'enfance, Farlan rigola. Livaï, lui, se contenta de soupirer en frottant ses yeux à l'aide de son pouce et de son index. Reprendre cette folle ne servait à rien de toute façon.
Pendant que les deux mécaniciens discutaient affaires, le petit brun jeta un oeil à son téléphone. Il remarqua alors le nombre de messages astronomique qu'il avait loupé sur le groupe des membres du club. Fatigué rien qu'à l'idée de tout lire, il préféra demander qu'on lui fasse un résumé :
《 Moi, petit et méchant
Oï les merdeux, il se passe quoi ?
Mulan
Eren et Jean organisent leurs anniversaires chez nous.
Moi, petit et méchant
Et tu fêtes pas le tiens, toi ?
Mulan
Le miens est passé depuis longtemps, je te rappelle. Ça serait un peu tard pour le fêter.
Mais non, être au centre de l'attention n'est pas vraiment mon truc.
L'idiot suicidaire
Tu viendras Livaï ?
Faut qu'on calcule le nombre de bouteilles et la quantité de bouffe à acheter.
Mc Cain
T'en fait pas pour la nourriture s'il y en a un peu trop.
Je m'arrangerai pour pas qu'il y ai de restes.
Flocon d'avoine
On s'inquiète plutôt du contraire, avec toi dans les parages.
Moi, petit et méchant
C'est quand ?
L'idiot suicidaire
Le week-end pro.
Tout le monde vient pour l'instant.
Manque plus que la confirmation de Hanji et la tienne.
Moi, petit et méchant
Ça marche.
Vous avez besoin qu'on ramène des trucs ?
Flocon d'avoine
Non t'inquiète. 》
Durant la semaine qui suivit, il fallut à tous les invités trouver un cadeaux pour chacun des deux garçons. Diverses idées furent proposées, comme un plateau de charcuterie, un télescope ou encore un dictionnaire. Mais pour plus de commodité, ils décidèrent de leur offrir chacun une carte cadeaux fnac, afin que les deux meilleurs ennemis puissent s'acheter le jeu vidéo qu'ils désiraient, ou bien un livre si l'envie de se cultiver leur traversait l'esprit ; « on ne sait jamais, sur un malentendu... » avait alors ajouté Livaï.
Comme à chacune des fêtes qu'ils organisaient, la soirée s'anima rapidement autour d'un action ou vérité.
-Alors Ymir ? lança Hanji.
-Action.
-Ok, donc... Fais un câlin à la personne devant toi ou cul sec.
La brune leva les yeux et tomba nez à nez avec ceux de Braun. Un violent souvenir d'eux s'enlaçant sur son lit frappa son esprit. Son regard s'assombrit.
-Hors de question, cracha-t-elle en buvant le contenu de son verre d'une traite.
Puis elle se releva et lâcha d'un ton froid.
-J'arrête de jouer, ça me gonfle.
L'intrusion intempestif de ce souvenir venait de la mettre de mauvaise humeur.
Historia écarquilla les yeux devant la fureur qui avait soudainement prit en étau sa meilleure amie.
-Attends-moi, Ymir ! dit-elle en se levant à son tour pour rejoindre la brune sur la terrasse.
En voyant le changement de comportement de la jeune femme, Reiner fronça les sourcils. Ymir avait, certes, un caractère de chien, mais même si elle râlait beaucoup quand quelqu'un approchait Historia d'un peu trop près, jamais elle ne se mettait réellement en colère.
-Moi aussi, j'arrête de jouer, fit-il en se levant à son tour.
-Ok, répondit Hanji en haussant les épaules. On continue avec un « je n'ai jamais », les autres ?
Discrètement, le blond alla se poster près de la porte-fenêtre par laquelle les jeunes femmes étaient parties.
-Ymir, entendit-il dire Historia. Est-ce que ça va ?
-Ça va, répondit froidement la brune aux taches de rousseurs.
-Tu es sûre ? insista la petite blonde
-Oui je suis sûre, Historia, soupira Ymir en sortant un paquet de cigarettes.
Sa meilleure amie fronça les sourcils.
-Je croyais que tu avais arrêté ?
-Et ben j'ai repris.
Le ton froid sur lequel lui répondait la jeune femme glaça le sang de la blondinette.
-Ymir, insista-t-elle de nouveau avec douceur. Tu vas finir par me dire ce qui ne va pas ?
-Rien, je t'ai dis, la rabroua la brune. Maintenant rentre, vas t'occuper de ton Eren à la con et me fait pas chier.
Historia écarquilla les yeux.
-Oh, fait pas genre, continua Ymir. Vu le peu de discrétion qu'on avait avec l'intello et l'armoire à glace, je sais très bien que tu nous a cramé à la Saint-Valentin.
La petite blonde soupira. Elle ne savait pas si c'était l'alcool qui lui montait à la tête ou bien la rancœur qu'elle ne lui ai pas parlé de sa relation, mais les paroles glaciales que lui adressait sa meilleure amie lui faisaient terriblement mal ; même si elle ne leur donnait pas une grande crédibilité. Alors à contre cœur elle rentra, comprenant le besoin de solitude de la brune.
Reiner se cacha pour que Historia ne le remarqua pas quand elle pénétra à l'intérieur, puis il sortit à son tour.
-Oï la mocheté, il t'arrive quoi ? demanda-t-il, un brin agacé par le ton algide avec lequel la jeune femme brune avait envoyé balader son amie blonde.
-Ta gueule, marmonna la brune en essayant tant bien que mal d'allumer sa cigarette.
Mais son briquet était à cour de butane.
Le blond soupira avant de lui tendre le sien :
-Je te le prête si tu me files une clope, lâcha-t-il.
Ymir plissa les yeux.
-Depuis quand tu fumes, toi ? rétorqua la jeune femme en lui donnant une cigarette.
Elle alluma la sienne puis repassa le briquet au blond pour qu'il fasse de même.
-Fais pas genre, répondit-il en lâchant un petit rire. Y a pas si longtemps, on les roulait ensemble, je te rappelle.
Les deux adolescents restèrent un instant silencieux, savourant le goût âpre que leur offraient leurs cigarettes.
-J'allais te demander depuis combien de temps on se connaissait, mais en fait, c'est depuis toujours, j'crois, fit Reiner.
-Ouaip, depuis la maternelle que je te supporte, crétin, rétorqua la brune en tirant une taf.
-Déjà à l'époque, je me souviens que t'étais reloue, la morue, répliqua le blond. Avant qu'on se dispute pour Historia, c'était pour Marcel, que tu me faisais chier.
Le regard de la jeune femme s'assombrit et elle fit claquer sa langue de désapprobation :
-Tu sais très bien qu'avec Marcel, c'était différent, cracha-t-elle.
Oui, Reiner le savais. Peut-être était-ce le seul à le savoir d'ailleurs, étant donné que Berholdt préférait s'intéresser à Annie et que elle, ne prêtait pas attention à ce genre de choses. Ainsi, le blond savait qu'Ymir et Marcel étaient proches durant la petite enfance et qu'ils finirent par sortir ensemble au collège. Mais Reiner savait aussi que la brune était pathétiquement mal à l'aise avec ce genre de choses, alors leur relation avait demeuré secrète. Lui-même ne l'aurait probablement jamais su s'il n'avait pas observé les amants attentivement.
-Vite fait, mentit Braun.
Un rire sans joie s'échappa des lèvres de la jeune femme.
-Bref, j'me les pelles, je rentre, fit-elle en écrasant sa cigarette dans le cendrier.
Mais son esprit s'embrouilla d'un coup.
-Oua, le cul sec de vodka a du mal à passer, j'crois, lâcha Ymir en plaquant une main sur son visage.
Et avant qu'elle ne perde l'équilibre, Reiner la rattrapa par ses avant-bras.
-Oh mocheté, tu fous quoi, là ?!
La brune se cramponna d'avantage aux bras du garçon, ses pensées s'enchevêtraient les unes aux autres pour ne former qu'un brouillon indéchiffrable. Après quelques secondes à tenter de retrouver son équilibre, elle releva la tête vers son pilier. Tout d'un coup, elle se surprit à apprécier les petites étincelles dorées qui perlaient dans les yeux dorés du garçon. Et sans pouvoir s'en empêcher, elle agrippa son col et plaqua ses lèvres sur les siennes. Elle approfondit ce baiser sans aucune délicatesse avant de se retirer précipitamment.
Reiner la dévisagea, il demeura un instant interdit face l'acte de la jeune fille.
-Putain, qu'est-ce que je fous ?! lâcha-t-elle en se reculant. Faut que je rentre, j'ai soif de bière.
Puis elle commença à tituber pour se diriger à l'intérieur.
-Attends, s'exclama Reiner en reprenant ses esprits. T'es complément torchée, tu vas surtout aller te coucher, continua-t-il en l'attrapant par le bras.
-Laisse moi, gros balourd, peina à articuler la brune, tentant désespérant de se dégager de l'emprise du garçon. Ça va très bien...
-Arrête de faire ta tête de mule, morue, et suis-moi.
Il attrapa alors sa main avec fermeté et força la jeune femme à monter les escaliers.
-Couche toi, ordonna-t-il sur un ton intransigeant en pénétrant dans la chambre d'ami. Je vais te chercher de l'eau.
Le garçon revint quelques secondes plus tard, un verre à la main.
-Bois et surtout te prive pas, fit-il.
Même si cela en coûtait à la jeune femme de lui obéir, elle était bien obligée d'avouer qu'elle avait la gorge sèche.
Reiner s'assit sur un fauteuil en face du lit. Ils restèrent un moment en silence ; le garçon attendait qu'elle s'endorme. Mais au bout d'un moment, sa rivale prit la parole.
-J'ai couché avec Marcel, lâcha-t-elle, le regard rivé au plafond.
Braun releva précipitamment la tête vers la jeune femme, les yeux exorbités.
-Hein ?!
-Fais pas genre que t'étais pas au courant, continua Ymir sur le même ton abrupte.
-Je te jure que je ne le savais pas, répondit le blond du tac au tac.
La brune le dévisagea.
-C'est pas beau de mentir, Reiner Braun.
-Mais je mens pas ! s'offusqua le garçon. Je te jure qu'il m'a rien dit.
Ymir plissa les yeux, suspicieuse. Elle l'observa et fini tout de même par le croire. Quand il mentait, son sourcil gauche était du genre à se relever un peu, or ce n'était pas le cas maintenant.
Elle soupira en fixant le plafond de nouveau.
-On a couché ensemble et une semaine plus tard, il m'a dit qu'il déménageait, lâcha-t-elle avec un rire sans joie. En mode "yo j'ai fait en sorte que tu m'aimes un peu plus et maintenant je me casse comme un connard ».
À son tour, Reiner soupira. Il se doutait que ce n'étaient pas les réelles intentions de Marcel. Son ami n'avait tout simplement pas eu le courage de la prévenir plus tôt.
-C'est pour ça que tu as "décidé" de devenir lesbienne ? demanda-t-il.
-Yep, les mecs c'est de la merde, s'écria-t-elle. Enfin, j'crois qu'au final t'es le seul qui sait que je suis bi.
-T'as rien dit à Historia ?! s'étonna le blond. Pourtant tu l'as rencontré en sixième et Marcel n'est parti que l'été dernier.
Ymir fit claquer sa langue.
-Tu sais que c'est pas mon truc, de parler de ce genre de bails, rétorqua-t-elle. Là je le fais parce que je suis bourrée...
-Tu trouves pas ça débile de renier ta nature juste pour une seule histoire foireuse ?
Elle bailla.
-Une seule expérience m'a amplement convaincue de ne pas recommencer...
-Dans tous les cas, demain tu devras t'excuser auprès de Histo pour lui avoir parlé comme de la merde, fit Braun. Sinon je te fais bouffer tous les livres d'amour que je trouve.
Ymir lacha un rire mollasson.
-Promis, Billy... dit-elle en s'endormant.
~*~
De son côté, Livaï recherchait activement son asiatique. Il s'était fait embarqué par Erwin et Mike dans un bière pong sans fin, avec aucune personne assez sobre pour viser correctement un gobelet à deux centimètres de leur nez.
Il jeta un rapide coup d'oeil sur la terrasse, à l'intérieur de la cuisine et enfin dans le salon. Quand ses yeux se posèrent sur la jeune femme, une violente agressivité électrisa son sang. Elle était en grande conversation avec Jean qui, au passage, était complément ivre.
-T'es sûre que c'est du sérieux, avec Livaï ? s'enquit le châtain.
Mikasa soupira.
-Oui, Jean, je suis sûre...
Ayant toujours eu conscience des sentiments du garçon à son égard, ainsi que de la quantité d'alcool actuelle dans son sang, elle décida de prendre son mal en patience. Et ce, même s'il répétait la même question en boucle depuis une heure.
-Mais c'est un type ultra violent, t'as vu comment il a frappé Eren ?!
-Il l'a fait dans le cadre du club, répondit-elle. Et je te rappelle que je suis largement capable de me défendre.
Soudain, l'asiatique sentit un poids affaisser la place à côté d'elle. Elle sursauta avant d'apercevoir Livaï. Elle ne l'avait pas entendu arriver.
-Vous parlez de quoi ? lâcha-t-il en dévisageant le châtain d'un regard mauvais.
Le petit brun passa ensuite son bras autour du cou de sa copine d'une manière protectrice.
Jean détourna les yeux et fini son verre d'une traite.
-Rien, cracha-t-il en se levant.
Cette vision qu'il qualifierait "d'horreur" venait de lui donner soif.
-Tch.
-Tu pouvais pas t'en empêcher, hein ? constata la brune en se calant d'avantage dans l'étreinte de son copain.
-De quoi ? demanda le garçon en mimant ne pas comprendre où sa copine voulait en venir.
-C'est ça, fait l'innocent, soupira l'asiatique en levant les yeux au ciel.
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Hey~
Chapitre 13 terminé ! J'espère qu'il vous aura plus, pas mal accès sur l'incroyable crackship Reimir (au passage, je me suis faite la réflexion que je ne respectais jamais Ymir entre ça et le Miren, alors que c'est pourtant mon personnage feminin préféré... D'ailleurs, coïncidence non voulu, Reiner est mon personnage masculin préféré mdr)
Même si la tâche m'a demandé beaucoup de réflexion, j'ai aaaadoré écrire l'infiltration au lycée Mitras. Spotify a même lancé Pirates des Caraïbes lorsque je corrigeais le moment du retour mdr (le code, 2009, est cette fois un clin d'oeil à la sortie du manga au Japon hihi)
Bon, malgré tout ça, j'ai une dernière nouvelle un peu triste à vous annoncer : il ne reste plus qu'un chapitre 🤡
D'ici là, je vous fais de gros bisous et je vous dis à la semaine prochaine pour le grand finale,
Prenez soins de vous,
Crunch ❣
Ps : je répondrais à vos commentaires sous le chapitre 12 ce soir.
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