Chapitre 9
Tout était mis en place avec une précision chirurgicale ; les engrenages enclenchaient chacun au moins quelques autres, aidant à faire avancer le cours du temps - et du plan.-
Loup Worter souriait au monde sans le lui faire savoir, et en espérait un retour. Paris le saluait en cette agréable matinée de défilé des Inventions, bien bas selon l'étiquette. Le soleil dévorait à peine les pieds des maisons à colombages lorsque ses pas le menèrent naturellement au Jardin.
Pour avoir suivi Benjamin quelques fois entre deux fondues de métal, il savait ce qu'il en était, du travail éreintant comme du luxe que son ancien camarade s'offrait.
L'opportunité qui s'offrait là était immanquable, et si rien ne fonctionnait comme prévu, tant pis, il s'en retournerait penaud à l'usine, le visage bien bas, à cause de la honte cette fois.
Imaginer un Benjamin encore endormi suite au coup reçu l'amusait inexplicablement, et son pas se pressa, son port de tête se fit plus noble et guindé. Au kiosque, un spectacle inattendu commençait déjà, démesuré, comme tout à Paris, et lui ôta le souffle.
De grandes tables de banquet avaient été tirées sous l'approbation silencieuse des statues et des arbres au-dessus d'elles. Des mets de toute sorte attendaient, luisants de beurre ou de sucre, d'être emportés par une main impatiente. Le grand gâteau à la crème faisait pâle figure à côté de la magnifique pièce de viande rouge. L'aube révélait chaque plat l'un après l'autre, et brillait au fond des verres.
Loup aurait juré ne jamais avoir vu autant de nourriture de sa courte vie, si bien qu'il crût rêver. Pour se convaincre que non, il glissa deux doigts en pince vers des carrés de pâtisseries, et reçut une petite claque symbolique sur le dos de la main. En sortant de sa torpeur, il vit une femme d'un certain âge, mi-agacée, mi-rieuse.
- Voyou. Attendez donc les autres, le défilé et l'avis du Congrès. C'est votre création, sous ce drap ?, s'enquit-elle pour changer de sujet en le désignant vivement.
Loup, l'air dédaigneux, prit tout de même une petite douceur et la porta à ses lèvres, avant de marmonner :
- Oui, bien sûr.
- Puis-je voir ? Je ne dirai rien à propos du petit pain que vous avez subtilisé.
Loup, toutes dents exposées, répliqua :
- Parlez, cela m'est bien égal. Rien ne peut ternir cette journée.
La femme plissa les yeux, dessinant un pourtour de fines rides entre ses sourcils.
- Je vous trouve bien présomptueux, jeune homme.
Voulant couper court à la discussion, il lui tendit le bras, attendant une poignée pour s'en aller. Celle-ci tarda à venir, mais ses doigts furent finalement pressés légèrement.
- Annie Dequart. Nous nous reverrons.
Le cœur de Loup bondit. Dequart. Il connaissait ce nom, il en était certain. Cela lui reviendrait dans la matinée. Il s'extirpa du petit espace entre les roses et la table, délaissant ainsi Madame Dequart qui le regarda s'épousseter pour ôter les quelques épines de son vêtement. Mais ses yeux le brûlaient dans le dos, alors qu'il s'affairait et offrait son aide à qui la demandait afin de préparer le défilé au mieux.
Il déplaçait des tables, des chaises, aidé par ses bras formés pour cette charge. De temps en temps, il jetait un coup d'œil au buisson contre lequel il avait adossé l'androïde dissimulé dans le drap, et qui s'y enfonçait quelque peu. La création de Benjamin dormait toujours, immobile, comme son inventeur, très probablement. L'heure de la délibération approchait, et les candidats au grand prix arrivaient par dizaines, vêtus de leurs plus beaux costumes, sobres ou plus criards, comme à l'Opéra.
Loup se sentit devant eux comme le gâteau face à la viande rouge, mais se consola de suite.
L'habit ne fait pas le moine. Et vu le talent de Benjamin, j'estime ne pas avoir à prier pour quoi que ce soit.
Tout lui souriait, à croire que le destin l'avait enfin pris en pitié. Aucun ancien ouvrier châtain ne se pointait à l'horizon, et Annie se concentrait désormais sur un dandy au nez cassé, visiblement passionnée par leur conversation.
Les hommes, entre eux, parlaient fort et riaient beaucoup au fur et à mesure que les bouteilles sur les tables se vidaient quelque peu. Leurs mots enjoués embaumaient le rhum et le vin rouge. Le soleil, presque au zénith, enveloppait tout ce beau monde, réchauffant les cœurs et le métal du robot qui attendait encore et toujours d'être présenté.
Le tintement aisément reconnaissable d'une cuillère contre le cristal fit se tourner toutes les têtes en direction du kiosque.
- Votre attention, je vous prie. Madame Annie Dequart va ouvrir la marche des Inventeurs à la place de Denis. Je vous prie de la suivre.
Tout revint à Loup en un éclair fulgurant, tout ce qu'il avait entendu lors de cette soirée à l'Opéra ; elle était l'épouse de cet ancien lauréat, mort. Tué.
La petite femme avait troqué sa robe serrée contre une tenue de flanelle aux manches tombantes à la manière des tenues russes, et au col gris pelucheux qui entourait le bas de son visage, assorti à des gants argentés. Le gentleman au nez cassé l'accompagnait, le bras passé autour du sien. Un jeunot maigre les suivit, agrippant maladroitement la main de sa femme, tout aussi joliment habillée, et, bientôt, ce furent pas moins de cinquante couples qui dérivèrent pareillement dans l'allée, avec, dans les bras de l'un ou de l'autre, l'invention plus ou moins encombrante recouverte d'un tissu. Loup regarda le cortège d'un œil ébahi, et, voyant chaque femme partir au bras d'un homme, décida de fermer la marche avec Eona qu'il fit marcher à ses côtés, le corps entièrement caché sous le drap, concubine intrigante qui lui valut des regards intrigués, comme s'il se promenait avec un fantôme.
Des acclamations de spectateurs curieux les encouragèrent tous à valser tour à tour avec leur compagne, puis avec leur objet, en danse alternée sur un air de violon qui les hantait déjà.
Loup, animé par la même transe, étreignit l'androïde, dévoilant ça et là quelques centimètres de cuivre, avec l'impression grisante de commettre quelque chose d'impie.
***
Benjamin se réveilla avec l'horrible sensation d'avoir le cerveau broyé. Le sang y pulsait, ainsi que derrière ses yeux qui menaçaient de se tirer seuls de leurs orbites. Quelque chose collait à sa joue et s'était introduit dans son oreille, de même. Il tenta de se redresser mais une salve de douleur le plia en deux. Il gémit, et se tourna, essayant de se retrouver à genoux en s'aidant de ses coudes sur lesquels il se voyait se hisser. Sans succès. Il retomba lourdement, le menton tapant contre le sol.
Bordel...
- Qu'est-ce que...
En soulevant le coin de sa taie d'oreiller, il vit dessous une auréole bordeaux, comprit que c'était le même sang qui couvrait son visage. Il avait été violemment agressé. Dans l'appartement, une tempête paraissait avoir sévi. Son bureau était désordonné, le miroir brisé et taché d'encre bleue, le sol plein d'éclats de verre teintés.
Il craignait le pire en pivotant sur lui-même, et ce fut comme si son cœur était subitement tombé de sa poitrine. Eona avait disparu.
Il jeta un rapide coup d'œil au brouillon à ses pieds, rescapé inattendu, achevant de le glacer.
C'est aujourd'hui que tout se jouait.
Les rayons qui filaient sur lui à travers les persiennes ne laissaient aucun doute : il était tard, et il lui restait peu de temps.
La priorité était d'avertir le Congrès qu'il avait été honteusement dépouillé et frappé. Ensuite, il chercherait Eona, et priait en silence pour que son voleur ne l'ait pas détruite.
Il se fit violence pour se lever, y parvint finalement. Tout son corps fonctionnait bien trop vite, guidé par son cœur affolé.
Il n'essuya ni l'encre ni le sang pour garder les preuves des actions commises à son encontre, et s'apprêta, en panique, à baisser la poignée de l'appartement... pour se rendre compte avec horreur qu'elle était verrouillée. La rage remplaça la terreur et la douleur, dévastatrice, et il tira la porte avec ses ongles, les coinçant dans le pan irrégulier qu'il sentait du bout des doigts.
La matrone l'aurait tué si elle l'avait vu faire, il en était certain.
Au Diable les dégâts. Je paierai avec l'argent d'Eona quand je l'aurais retrouvée.
La porte ne céda pas d'un pouce, et il reçut une simple projection de poussière et de copeaux de bois pour en avoir éraflé le centre.
Il la quitta, en furie, pour le balcon, mais celui-ci était bien trop haut pour lui permettre de descendre, et il n'avait plus que la couette miteuse et déchirée pour nouer une corde qui lui permettrait de descendre. Le drap manquait.
Il était coincé, victime d'une machination contre laquelle il ne voyait plus de solution. Il pouvait toujours crier à l'aide par la fenêtre cassée, en prenant garde à ne pas s'y couper. De ce qu'il en voyait, son visage était suffisamment amoché.
Un dernier élan d'espoir le prit, et il pria réellement pour un Dieu auquel il acceptait de croire s'il lui offrait au moins ce dernier élément. Une idée, bien pire que la destruction de son œuvre, s'était emparée de lui et achevait de faire bouillir tout le sang qui ne tachait pas son corps.
J'ai besoin de mon croquis original daté, au cas où quelqu'un chercherait à s'approprier ma gloire. Je suis certain de l'avoir mis ici...
Il cherchait frénétiquement sur son bureau, le front perlé de sueur, les yeux pareillement humides de larmes de rage et d'impuissance.
D'autres atroces jurons passèrent ses lèvres lorsqu'il s'aperçut que le papier manquait également.
Et Eona, disparue, qui connaissait ses plus sombres secrets... cela ne laissait rien présager de bon.
Sa conscience lui hurlait de quitter Paris, qui le chasserait de toute façon si elle apprenait ses crimes - ou pire.
Mais sa fierté le tiraillait. Il avait payé si cher, parcouru tellement de chemin, tellement appris pour être capable de participer et d'avoir une chance de l'emporter. Eona était l'œuvre de sa vie, dont il rêvait depuis l'enfance. Alors, il maudit sa conscience, se promettant de fuir si le vent tournait pour lui, et cria à pleins poumons, collé contre la fenêtre abîmée qui lui entailla les pommettes.
***
Tous les Inventeurs se tenaient droits, seulement accompagnés de leurs créations désormais, puisque leurs femmes, assises face à eux sur des fauteuils disposés dans l'herbe, les regardaient, énamourées et fières de leur travail.
Visuellement unies et fidèles à leurs maris, elles se lançaient cependant entre elles des regards venimeux, prenant part, elles aussi, à un concours silencieux aux enjeux plus insidieux. D'un battement de cils, d'un regard coulé sur un pli d'une robe de qualité moindre, elles se scrutaient, jugeant la valeur et le statut de chacune d'entre elles.
Quand le Congrès annonçait le nom d'un participant et le commentaire qui lui était adressé, toutes applaudissaient, pour mieux se moquer par petits groupes une fois leurs gloussements masqués par d'autres annonces.
- Gordon Lecerf.
L'homme, à l'appel de son nom, leva les yeux.
- Paul Morteville, que voici, salue la finesse dans votre création et votre capacité à allier utilité et beauté. Votre Bijou de Santé aux si jolies finitions est élégant et pratique pour aider les personnes muettes ou autres à communiquer leur état physique et moral grâce à ses changements de couleur, et bien plus rapide que le langage des signes.
- Merci, messieurs, fit le participant en baissant la tête, rougissant.
Il serait l'un des derniers à être appelé. Après lui, restaient uniquement un homme très jovial et lui, Loup - ou plutôt, Benjamin.
- Cependant, fit le membre qui s'apprêtait à lui tendre un petit paquet entouré d'un ruban, les couleurs manquent de clarté, et la compréhension peut être difficile, selon Monsieur de Vair, ici présent. Nous vous remettons tout de même ceci.
Tremblant, il approcha une main, et tira du paquet un collier en or, qui valait au moins deux fois le montant de sa participation. Lecerf était loin d'être le premier à être récompensé, presque tous ayant eu au moins un cadeau symbolique. Le gagnant n'avait toujours pas été nommé, ce qui ne laissait aucun doute sur son identité. Les hommes, comme les femmes entre elles, toisaient Loup d'un air mauvais pour certains, solidaire pour la plupart. Étrangement, la malveillance lui semblait bien plus ardue à déceler.
Le discours pour l'avant-dernier parut très précipité à Loup, qui voyait des taches de lumière danser devant ses yeux.
Que se passera-t-il s'ils découvrent que je suis un imposteur ?
Le doyen posa sur lui un regard suspicieux, sachant exactement à quoi ressemblait le jeune homme qui l'avait tant marqué.
- Place au gagnant de cette édition, vous l'avez deviné, qui dit avoir trouvé la solution au fléau du siècle qu'est la solitude. Monsieur Thévenet ?
L'air lui manquait, mais telle était la chance de sa vie ; il s'en voudrait éternellement s'il ne la saisissait pas.
C'est maintenant ou jamais.
Il vit Madame Dequart le fixer avec suspicion, augmentant sa panique.
Alors, il inspira un grand coup, mima la confusion, et fronça les sourcils.
- Je ne suis pas Benjamin. Je m'appelle Loup Worter, et j'ai été honteusement plagié.
***
Benjamin courait dans les rues, délivré plus tôt par une bonne âme dont il était reconnaissant, bien que sa libération ait beaucoup tardé. Il craignait que la cérémonie ne se soit achevée sans lui. Alors, il foulait les avenues pavées de Paris d'un pas léger, flottant quasiment, courant comme si sa vie en dépendait.
Il semait en Petit Poucet moderne de la poussière, des morceaux de verre et des éclats du bois brossé de la poignée, si bien qu'on aurait pu le suivre à la trace. Le Jardin s'approchait.
Plus vite, Benjamin.
La voix de son père le pressait, et il ne songea même pas à l'écarter de son esprit.
Allez, ou c'est un aveu de faiblesse.
Il courut à s'en rompre tout le corps alors que le kiosque se dessinait à peine à l'horizon.
***
- Expliquez-vous, je vous prie.
L'assemblée de femmes et les hommes spectateurs, enfin rassemblés pour un spectacle intéressant, ne manquaient pas une miette de ce qui se profilait devant eux.
- Je suis un ouvrier du chemin de fer, et, depuis tout petit, je dessine, en espérant participer un jour à votre Concours. Voyez-vous même ce croquis daté et signé par moi-même de mes initiales, et osez dire que je l'ai réalisé à l'instant pour m'attribuer le prestige d'un autre.
Louis de Vair enserra entre ses doigts le papier flétri qu'on lui donnait, forcé d'admettre que la puissante odeur de moisissure qui s'en échappait attestait de son ancienneté. Il fut approuvé du regard par les autres membres du Congrès.
- Benjamin, ou peu importe comment vous nommez mon voleur, est une raclure de la pire espèce - mais j'y reviendrai. Il n'a jamais possédé l'androïde Eona. N'est-ce pas ?
Loup jouait un coup de bluff, et prenait un risque formidable. Quitte ou double. Il espérait que Benjamin ne s'était jamais présenté devant eux avec sa création, mais seulement avec des dessins et autres plans de confection. L'instant parut s'étendre à l'infini, et on lui répondit finalement.
- Vous dites vrai.
La tension retomba quelque peu du côté du Congrès, mais la fixette de Madame Dequart se fit plus brûlante encore, si cela était toujours possible.
Elle se leva, assise jusque-là sur le plus beau et le plus grand fauteuil au milieu des femmes, dans un grand froissement de tissu.
- Une raclure de la pire espèce, vous dites ?
Loup savait exactement ce qui suivrait, et jubila d'avance.
- Est-ce lui qui a poussé mon mari dans la Seine ? Il avait toute sa tête et sa mobilité. Il ne serait jamais tombé seul - et ces briques non plus.
Le jeune homme réprima un sourire victorieux. S'il avait eu peur au moment où Benjamin avait cru l'apercevoir à juste titre près de sa fenêtre, il détenait maintenant une information essentielle.
- Oh, vous n'avez qu'à demander à Eona. Il se trouve que je me baladais dans la rue au bon endroit au bon moment, et ma merveilleuse invention ainsi que moi-même avons tout entendu. Je vous l'annonce aujourd'hui, lâcha Loup en insistant sur chaque syllabe. Benjamin a brûlé une maison et tué Denis car il lui avait confié plus tôt qu'il comptait me voler.
- Demandons à l'androïde !
La clameur monta de la foule, irrépressible.
Loup sourit. Il avait gagné. Il alluma Eona, et, s'écartant un peu, demanda à ce que l'on appelle l'enquêteur en charge des deux affaires. Veillant au maintien de l'ordre lors de la cérémonie, il se tenait là, et rejoignit Loup à la demande générale.
Lui se faisait bête de scène, priant à nouveau pour une deuxième affirmation. Quitte ou triple.
- Monsieur l'enquêteur, vous qui avez vu le cadavre être remonté des eaux, vous qui savez dans quelles circonstances est mort Denis Dequart. Voyez Eona vous annoncer le nombre de briques poussées sur le pauvre homme par nul autre que Benjamin.
- Sept, fit-elle, laconique, entraînant des exclamations horrifiées parmi les participants et leurs femmes.
- Alors, monsieur l'enquêteur ? Qu'en est-il réellement ?
Celui-ci, glacé, eût un mouvement de recul.
- Elle dit vrai. Sept briques ont heurté la tête du pauvre homme.
Une victoire, à nouveau. Madame Dequart pleurait dans les bras de l'homme qu'elle n'avait pas quitté depuis le début de la matinée.
Dans l'oreille, l'enquêteur glissa à Loup que s'il était le coupable, ce qu'il venait de faire était insensé, et, ajoutant qu'il l'avait à l'œil en attente d'autres preuves, revint se poster au kiosque pour le reste de la célébration. Il fut bientôt poussé par un vent furieux, une tornade de sang et de saleté qui fit irruption au loin alors que l'on remettait à Loup une gigantesque bourse, pleine de tant d'argent qu'il lui serait difficile de tout comptabiliser en une journée.
Les journalistes, avides, se tournèrent de même vers le trouble fête, notant tout ce qu'il se passait le plus vite possible.
Loup perdit la voix. L'impossible s'était produit : Benjamin l'avait rejoint sur les lieux avant la fin de la célébration, blessé, mais bien là. Son regard meurtrier passa d'Eona à son ancien camarade. Déjà, des membres divers des forces de l'ordre l'entouraient, à sa plus grande horreur.
On l'escorta péniblement devant son androïde, alors qu'il se débattait. Il fut mis à genoux, et la foule s'écarta, formant un arc de cercle autour de lui et du robot qu'on approchait de son visage.
Dans le chaos, la voix de Paul Morteville clamait Monsieur Worter grand vainqueur, mais plus personne ne l'écoutait. Ce dernier rejoignit son ancien compagnon, provocateur.
- Tu as perdu, mon cher, lui murmura-t-il tout proche tout comme il avait été menacé par l'inspecteur, qui tenait désormais son coupable.
- Tu sais que je te tuerai pour tout ce que tu m'as fait, n'est-ce pas ? J'y avais dévoué ma vie.
- C'est la mienne, à présent. Merci de m'avoir remboursé, c'est généreux de ta part, fit-il en agitant la bourse.
Ils se poignardèrent mutuellement du regard, jusqu'à ce que l'on ordonne à Loup de commencer à poser pour sa statue, que l'on ajouterait à celles des autres gagnants.
Il ramena sa crinière blonde en arrière et sourit aux invités.
- S'il vous plaît, emmenez-le. Il gâche ce Concours.
Tous criaient au meurtrier, la plus véhémente étant Madame Dequart qui avait trouvé qui blâmer et haïr.
On tira de la Place un Benjamin qui hurlait à l'injustice, au vol indigne et à son innocence, quand sa violence criait toute sa culpabilité.
- Est-ce le sang séché d'une autre victime, sur lui ?
- Il est dangereux !
- Si jeune...
Il se dégagea des prises qui le maintenaient, et courut, sans aucun endroit où se rendre, sinon, le plus loin possible de la police et de la honte qui lui collait à la peau.
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PS- C'est loin d'être terminé.
À très vite,
Cel.
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