~ Chapitre 9 ~


2021, Chapitre 9

Je m'étais disputé avec mes parents ce jour-là. Le 18 décembre, je suppliai de passer Noël avec ma grand-mère.

Ils refusèrent, comme je m'en doutais tant.

« - On ne fait toujours rien quand on fait noël en famille ! On regarde un film pourri et on se couche ! leurs criais-je

- On passe noël ici ! Hors de question qu'on te paye un train pour y aller ! S'écria ma mère. Tu restes ici un point c'est tout. »

Tout avait été très claire dans ma tête. Je ne resterais pas ici.

C'est ainsi que je fis ma première fugue.

Le soir même, je regardais les trains pour le lendemain, je laissai un mot pour qu'ils ne s'inquiètent pas trop et je pris le train du 19 décembre.

Paré d'un petit sac à dos, je restai enfermé dans les toilettes le long du trajet, priant pour que les contrôleurs ne me trouvent pas.

Puis je fis du stop, pour arriver le plus près de chez ma grand-mère. Une vieille dame bavarde me prit jusqu'à la ville.

Il me restait au moins une heure de routes à pied, et le froid d'hiver ne me le permettait pas.

Je demandai à un passant son téléphone, pour que je puisse appeler ma grand-mère.

Elle s'étonna, se fâcha, et soupira. Elle arriverait dans un quart d'heure.

En attendant, je pris un chocolat chaud dans un petit café, et elle arriva enfin.

« - Iris ! Ma chérie ! Tes parents mon appelé un paquet de fois, je leur et dis que tu n'étais pas à la maison, on était tous mort d'inquiétude ! Heureusement, tu es la ! Quand arrêtera tu de nous faire du souci ?!»

Elle me serra dans ses bras.

Elle était en colère, mais je voyais bien qu'elle était heureuse et fière que je vienne la voire.

On rentra à la maison au chaud, ou du feu crépitait.

Ça me fit tout bizarre, cela faisait des années que je n'avais pas vu cette maison en hiver.

Le crépitement remplaçait le chant des grillons, Et la lumière chaleureuse donnait envie de se blottir dans un coin e lire durant des heures.

Mes parents appelèrent dix fois, et ma grand-mère m'obligea bien à répondre.

« - Tu te fous de nous ?!! Jamais, jamais je ne penserais avoir eu une fille aussi bête ! Tu nous déçois beaucoup. On t'a repayé un retour pour la maison, tu rentres demain à 10 heure au train !

- Parce que maintenant vous voulez bien payer le train ? »

Je raccrochai.

Ma grand-mère me regarda d'un faux air de reproche.

Elle rappela mes parents et leurs expliqua qu'elle me surveillerait, qu'on passerait cinq jours ensemble et qu'elle payerait mon train pour que je sois de retour pour noël.

« C'est mieux que rien, m'avait-elle dit, sinon, si tu restes ici pour toutes les vacances, ils ne voudront plus que tu viennes pour l'été. »

Mes parents, eux, ne venait jamais voir ma grand-mère.

Ma mère étant sa fille, jamais elle ne l'appelait même. Quand je demandais pourquoi, elle répondait qu'elle ne voulait pas.

Je voyais bien que me grand-mère en souffrait un peu, mais n'en parlait pas. C'était un secret de famille que je ne connaissais pas.

Le lendemain, j'alla au chêne. Je remarquai que la couverture que j'avais donné au renard cette été-là n'avait pas bouger.

J'attendis peut cette journée-là.

Le froid m'engourdissait et je restai juste le temps de mettre un mot au pied du chêne, qui donnait rendez-vous à Titouan le lendemain.

Je n'avais pas beaucoup d'espoir cependant qu'il vienne. Il faisait froid et je ne lui avais pas prévenue que je viendrais cet hiver, et il était donc logique qu'il ne vienne pas.

Un peu déçus, même si je m'en doutais, je repartis au chaud, dans la maison que j'ai la plus aimer.

Le lendemain, je vins à l'arbre.

Titouan arriva en même temps que moi.

Je sautai dans ses bras, qu'il m'avait manqué.

Je ne pensais pas qu'il serait là, en pleine hiver.

Puis Titouan sortit de sous la couverture des bougies, et un briquet.

Il déplia la couverture sur nous, alluma les bougies et on resta là, collé l'un à l'autres.

« - Pourquoi tu es venu cet hiver ? me demanda-il

- Tu me manquais. Tu viens tous les jours ici ? lui demandais-je

- Presque tous.

- Pourquoi ? Tu n'as pas d'autres choses à faire ?

- Tout ce que je fais je le fais ici. »

Il me sourit, comme pour me dire de ne pas poser de question.

Et je me laissai bercé par ces bras, et parfois, encore aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il m'enlace encore avec tendresse, en me murmurant des « je t'aime ».

Un matin, je me réveillai par le son de voix familière. Je me levai, et vit mes parents, sur le seuille de la porte.

« - Qu'est-ce que vous faites ici ?? demandais-je

- On a réfléchi avec ton père. On vient passer aussi noël ici. »

J'étais si heureuse et si étonné ! Et je n'avais plus besoin de revenir à la maison, fêter noël loin de ma grand-mère et Titouan.

Je regardai du coin de l'œil ma grand-mère et ma mère s'embrasser sans grande enthousiasme.

Elle n'avait plus du tout de relation maternel.

Est-ce qu'il c'était passé quelque chose entre elles il y a quelques années ?

L'après-midi, j'accourue annoncer la nouvelle à Titouan. On avait encore quelques jours devant nous.

A mon retour chez ma grand-mère, ma mère m'interrogea à mon retour d'où j'étais aller, et on s'échangea un regard complice avec ma grand-mère.

« - Me promener, avais-je répondu

- Tu déteste te promener. Avait-elle répondu »

Ma mère avait l'impression de ne plus me connaitre. Ici, j'étais différente que chez moi, dans le nord de la France. Mais après tout, mon vrai chez moi, c'était ici, auprès des deux personnes que j'admirait vraiment : Ma grand-mère et Titouan.

Le 24 décembre, Je me rendis poser au pied ne notre chêne un cadeau.

J'avais fabriqué à Titouan un bracelet de file de coton, et j'avais ajouté un mot, « pour que tu ne m'oublis pas ».

Je passai donc mon premier noël avec ma grand-mère et mes parents.

Et je vis, ma mère, pour la première fois depuis longtemps, rire en regardant ma grand-mère.

Ce fut une merveilleuse soirée.

Le lendemain, quand j'arriva au chêne, mon paquet que j'avais mis la veille avait disparu, et un petit paquet y était posé, remplaçant le miens.

J'ouvrit le petit paquet recouvert de papier doré. Titouan m'avais acheté un collier, en petite perle coloré, avec écrit « Ce collier est signe de nos promesses, qui se réaliseront si tu portes tous les jours ce collier. Je t'aime. »

Aujourd'hui, sous notre chêne, le collier n'a pas bougé autour de mon coup. Aucune perle c'est cassé où abimer. Il est comme je l'ai ouvert cinquante ans plus tôt.

Titouan arriva sous le chêne, mon bracelet au poignet. On s'embrassa longuement.

« - Je porterais ton collier jusqu'à qu'il se désagrège dans mon cercueil. Lui avais-je dis

- Je porterais ton bracelet jusqu'à que ses poussières s'envolent. Me répondit il »

Et pour la première fois, j'osa dire ces mots, que je me répétais inlassablement dans ma tête.

« - Je t'aime.

- Moi aussi. »

Ces mots si simples, mais pourtant, si compliqué à dire. Exprimer ces mots, qui voulait tout dire, définissait tout. Il n'avait rien à rajouter. Je l'aimais. C'était si cliché, mais pourtant c'était vrai ; je l'aimais.

Le soir du jour de l'an arriva. Je voulais le passer à tout prix avec lui.

Je le dis à ma grand-mère, qui me proposa de l'invité ici, car dehors, c'était hors de question pour ma grand-mère, il faisait si froid !

Quant à mes parents je n'osai même pas leurs demander.

Il fallait à l'évidence que je leurs désobéisse.

Je ne voulais pas le faire chez ma grand-mère, je voulais garder ce chêne comme notre rendez-vous secret, et je savais que c'était la ba, ou rien.

Je dis à mes parents que la voisine Clara m'invitait, car il ne savait même pas ce qu'il c'était passé entre nous de toute façon. Et mes parents acceptèrent.

Ma grand-mère ne me dit rien.

Elle m'aimait trop pour me contredire.

J'emmena donc ce soir de grandes couvertures en laine, des draps, un lecteur mp3 et une enceinte.

Ma grand-mère me fit un panier de nourriture.

Et vêtue de ma plus belle robe noire, d'un grand manteau et de bottine, je rejoignis mon amour sous l'œil interrogatif de mes parents.

On installa la nappe sous le chêne, des couvertures, et sous la lumière de la lune presque pleine, ou alla chercher du bois allumer un feu.

On se blottit sous une dizaine de couvertures, et on mangea ainsi du poulet, de la pâtée et même des parts de gâteaux qu'avait préparer ma grand-mère. Un fondant au chocolat.

La musique que j'avais mise dans le fond se mariait avec le crépitement du grand feu qui nous chauffait les pied.

Le froid nous picotait la peau, mais on s'en fichait.

On était loin de tout, on était juste nous deux.

Personne n'était là pour nous déranger, on s'aimait.

Titouan monta le son de la musique, sur O'Children, de Nick Cave, et il m'invita à danser.

Je quittai mon lourd manteau, et dans ses bras, nous dansâmes autour des grandes flemmes qui bougeait avec nous.

Je n'avais plus froid, je souriais juste dans ces bras, regardant ses yeux marrons, et son doux visage. J'avais l'impression de voir la plus belle chose du monde.

Les musiques passaient une à une, et nous dansâmes sans voir le monde tourner autour de nous. Comme dans une bulle, avec seulement lui, et moi.

Il était presque minuit, et nous contâmes les secondes ensemble, criant dans la nuit.

A minuit, on s'embrassa. Je m'étonnai presque de ne pas voir une branche de gui pousser au-dessus de notre tête tellement la scène était romantique.

Je fis le veux de rester à ses côtés jusqu'à que la mort nous sépare.

Puis on s'endormit sous toutes les couches de couvertures, blottit l'un contre l'autre, de nouvelle buche dans le feu.

Je n'avais jamais aussi bien dormi de ma vie, même si le froid était horrible à soutenir.

Au matin, gelé, on se sépara et je me glissai dans un bain bouillant chez ma grand-mère.

Ce fut la plus belle soirée de ma vie.

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