~ Chapitre 4 ~



2024, Chapitre 4

Le sergent Vincent rentra chez lui vers minuit.

Il avait soutiré de sa journée que le jeune homme se faisait battre depuis plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Il avait des coups datant de semaines auparavant.

Demain, il irait retourner voir madame Deblic lui demander des informations sur ce qu'elle pouvait apporter. Seulement si elle s'était un minimum remis de cette nouvelle qui allait lui gâcher le restant de sa vie.

Vincent songea longuement à cette pauvre femme, qui espérait voir ses enfants grandir, et réussir leurs vies. Dire que ça aurait pu être son propre enfant...

Il s'endormit sur ces pensées.

Il se réveilla cinq heures plus tard, avec l'impression de ne pas avoir fermé l'œil de la nuit. Il se leva, se gratta longuement la tête et descendit de sa chambre en quête de café. Il en prit un deuxième, pourquoi pas, s'était-il dit.

Il grogna en remontant les marches de son escalier à la recherche de chaussettes propre, et sortit de chez lui à six heures du matin et se dirigea vers le commissariat.

Vincent habitait une petite ville, dans le sud de la France, où tout le monde se connaissait. Il avait beau connaître beaucoup de monde, il ne connaissait pas du tout la famille Deblic. Il en avait vaguement entendu parler, une fois ou deux, mais pas plus. Il s'était renseigné sur eux pendant plus deux heures la veille sans en avoir tiré grande conclusion, c'était une famille comme les autres, ni plus ni moins.

Vincent soupira en rentrant au commissariat. Il salua poliment ses collègues, qui lui tapèrent amicalement l'épaule.

Il entra dans son bureau, ou tout était parfaitement organisé, de son stylo à la souris de son ordinateur parfaitement aligné au clavier.

A peine avait-il eu le temps de s'asseoir, que le téléphone sonna. Il décrocha.

- Ici le commissariat de Saint Michel, on vous écoute ?

- Hum, oui, je suis Madame Deblic...

- Oh, madame, Deblic, Tout va bien ? Je suis encore désolé pour, pour votre fils.

Monsieur Vincent, qui n'était pas tout à fait à l'aise pour réconforter cette mère hésita à donner le téléphone à son collègue Bourellie pour échapper à la conversation.

- Je voulais vous communiquer des informations qui pourraient peut-être vous aider... repris la femme.

- Et bien allez-y, je vous en prie, je vous écoute !

- Et bien... je me souviens que depuis quelques semaines, mon fils sortait souvent de la maison, et revenais avec quelques bleues... désolée... Je suis complètement désorienter... Enfin... Il me disais qu'il s'était juste cogné... Mais je ne m'étais jamais posé plus de question ! Un jour, je l'ai croisé durant une de ces sorties. Il était avec une fille. Mon Dieu... J'aurais dû m'en rendre compte plus tôt ! C'est cette fille qui l'a tué, j'en suis sûr !

- Madame Deblic, respirez, ce n'est pas votre faute. Savez-vous qui est cette fille ? L'avez-vous bien vu ?

- Oui, je l'ai vu, mais je ne sais pas qui c'est... Je pourrais seulement vous la décrire.

- Venez au commissariat. On pourra faire un portrait-robot, et nous la retrouverons, et nous pourrons mieux parler de cela.

- Mais c'est que je suis si mal, je ne sais pas si je me sens de venir...

- Je comprends Madame Deblic. Ce n'est pas grave, nous viendrons chez vous.

- Non, c'est bon, n'en prenez pas la peine, snif, je vais venir, à tout à l'heure. Pleura madame Deblic

- Bon, si vous voulez. A tout à l'heure madame.

Enfin une grosse piste. Madame Deblic n'aurait pas dit ça pour rien, les mamans ont toujours de bonnes intuitions, se dit Vincent.

Et puis de toute façon, il fallait bien commencer quelque part.

Madame Deblic arriva une heure après son appel téléphonique.

Vêtue d'un jogging et d'un t-shirt noir, elle s'assit en face de monsieur Vincent.

La femme avait quand même fourni un petit effort en se faisant une petite queue de cheval.

Ses yeux tombants montraient bien qu'elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit.

- Alors, vous m'avez dit que vous avez vu votre fils une fois avec une autre fille, Récapitula Vincent, Quand avez-vous vu cela, et vers quelle heure ?

- Je dirais il y a deux semaines, dans les alentours de 11 heure...

- Où ?

- Exactement au même endroit où vous l'avez trouvé mort. C'est forcément elle... oh... mon pauvre petit... Je suis si dévaster... je suis désolée...

- Ce n'est pas à vous de vous excuser madame, je comprends tout à fait... Pourrais-je vous poser plus de questions, ou vous ne pouvez plus tenir ?

- Non, c'est bon, allez-y...

- Bon, très bien, je peux vous demander ce que vous faisiez là-bas, quand vous les avez vus ?

- Heu, oui, j'allais chercher des fleurs au pré, pour les mettre sur la tombe de mon mari.

Pendant ce temps, Bourellie, à côté de son collègue prenait note de tout.

Ils posèrent quelques questions sur ce mari décédé, et jugeant que la pauvre femme était trop dévastée pour continuer l'interrogatoire, ils l'envoyèrent à Madame Abellan qui se chargeait de réaliser le portrait-robot de la jeune fille.

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