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Mardi 14 février 2024
Parc aux abord de la Han River, Séoul, 08:03
TIC TAC, TIC TAC, TIC TAC
Les aiguilles de la montre sur son poignet n'ont jamais été si bruyantes qu'aujourd'hui. Comme si l'univers entier tenait à lui rappeler que l'heure arrivait, qu'elle approchait à grand pas. Alors que la journée venait à peine de commencer.
Elle avait à peine raccroché il y a moins d'une heure, et pourtant elle craignait déjà le temps qui passe. Il lui manquait déjà. Pas ce maque que l'on sait, sera assouvi d'un moment ou un autre. Non c'était un manque qu'elle n'avait jamais expérimenté auparavant. Ce manque qui laisse un vide en vous, ce manque qui vous ronge petit à petit de l'intérieur, ce manque qui ne pourra s'éteindre un jour car elle en avait fait le choix. La brune n'avait pas réussi à fermer les yeux, ni trouver le sommeil. Leur dernières discussions, leur petit rapprochements lui tournait en tête, l'en empêchant.
Il ne lui manquait plus qu'attendre. Patienter que cette satanée heure passe pour ne plus en parler. Enfin, ne plus y penser. Elle était convaincue qu'une fois fait, elle sera libre de ce vide qui prenait déjà place en elle.
Ha Neul pouvait même sentir la terre tourner, lentement, doucement sur elle même, avançant dans l'espace nonchalamment et dans le temps sans aucune pression a ces trousses, suivant simplement son cycle.
Un cycle, il y en avait des multitude dans l'univers. Comme celui de l'eau, qui est sur terre ou dans la mer, qui s'évapore ensuite vers les cieux et s'échoue de nouveau sur terre. Ou encore le plus connu, le cycle de la vie. On naît, on grandit, on accompli des choses et ensuite on meurt, revenant à la terre. Certains, la plupart des êtres vivants, attendent la mort, la craignent, l'appréhende car elle peut frapper à tout moment sans prévenir, vous arrachant de vos proches, vous ôtant vos rêves inaccomplis. Mais pour d'autre, ils la connaissaient, un peu comme des aliments périssables, ils connaissaient leur dates d'expirations. Une bénédiction du ciel ou un malheur à vous en ternir la vie, elle ne savait pas quoi en penser.
TIC TAC, TIC TAC, TIC TAC
Couchée sur la pelouse verte d'un parc étrangement vide pour une journée pareil, elle laissait le vent venir caresser son visage. Ha Neul fixait cette étendu bleu qui portait son nom, observant les nuages passer leur chemin, se croisant de temps en temps, se détachant de temps en temps. Elle avait l'impression que même ces amas d'humidités se moquait d'elle, de son choix.
Elle le savait, ce qu'elle comptait faire ce soir, elle allait surement le regretter plus tard. Mais elle se devait de le faire, s'en était trop, elle avait même l'impression d'avoir fait ce choix un peu en retard tard. Trop tard même.
Une petite voix lui murmurait qu'elle était vraiment stupide de s'être embarqué dans cette histoire. Pouvait-on même qualifier ces nuits passées à discuter avec cet inconnu, pas vraiment si inconnu, d'histoire ? Avait-il passé la barrières de simples discussion nocturnes à relation nocturne ? Et à quel moment l'inconnu devenait connu ?
Connaitre un nom et le fond d'une pensée pouvait nous donner le privilège de dire que nous connaissions une personne ?
Mais Ha Neul ne voulait plus y penser, se sentir envahie de toutes ces questions. Elle était sortie pour se changer les idées, respirer et voir du monde. Voilà comment à 8 heures du matin Ha Neul s'était retrouvé étendue au pieds d'un arbre à fixer le ciel qui se réveillait paisiblement. Un petit sac juste à ses côtés, où un petit livre attendait d'être lu. Elle l'avait pioché dans la petite bibliothèque de son quartier, au hasard, juste attirée par les douces couleurs de sa couverture.
Alors assise contre le tronc de ce même arbre qui lui offrait de l'ombre en cette chaleureuse journée d'hiver, elle lisait son livre sans vraiment le lire.Survolant simplement les mots, caressant les feuilles et tournant les pages distraitement. C'était ainsi qu'elle comptait passer son temps pour se changer les idées. S'isoler dans un monde construit de lettres, où les mers étaient d'encres et les nuages de doux papiers.
Le parc commençait doucement à se peupler, des couples le traversant simplement alors que d'autre y trouvait refuge. Mais Ha Neul perdu entre les mots devant elle et ses pensées n'y prêta pas attention. Si elle avait pu relever la tête ne serai-ce qu'une seconde, lorsqu'un couple en vélo traversa le sentier juste à côté de son arbre, ils auraient clairement pu lui changer les idées. Ha Neul aurai croisé deux visages quelque peu familier, un sourire étirant des fossettes et un parfum fruité au goût cerise.
Mais Ha Neul, au tournant d'une page, au début d'un nouveau chapitre, dessina sur son visage cerné un triste sourire. La citation qui annonçait le prochain chapitre lui rappelait atrocement son pianiste pour une quelconque raison. Elle avait l'impression que tout se rapportait à lui, que l'univers se moquait ouvertement d'elle. En fait, chaque petite tournure de phrase pouvait lui y faire allusion, d'une manière ou d'une autre.
"Mélodie" lui rappelait son pianiste,
"silence" ô combien leur silence était précieux, un silence aussi particulier que leur lien,
"nuit" le moment qui annonçait leur appels,
"rire" et elle pouvait entendre le timbre de son rire fatigué mais si doux à entendre,
"chiffres" et elle voyait le minuteur de leur appel qui affichait de nombreuses heures ....
et bien d'autres simple mots qui étaient lourd de souvenirs.
Chaque petits mots transportaient une histoire derrière leur encre, comme si chaque mot était associé à un petit tiroir dans la commode de ses souvenirs. Et il suffisait de les entendre, de les lire ou de les prononcer pour ouvrir ces tiroirs et être envahi par une multitude de souvenirs à vous en tordre le cœur de mélancolie.
Mais cette petite citation faisait fort, se disait la brune en se moquant de sa propre réaction. Se mettre dans un état pareil pour une simple phrase lui semblait clairement débile. Son cœur c'était légèrement serré et ses fins doigts crispé, froissant un petit peu le papier entre ces mains.
Cela ne faisait que quelque heures qu'elle n'avait pas entendu le son de sa voix rauque ensommeillée, mais juste à l'idée de ne plus l'entendre lui causait ces petites sensations désagréables dans sa poitrine, au creux de son ventre.
Comprenant que même ce livre ne lui changera pas les idées, elle décida de capturer cette citation qui lui a retourné le cœur, pour la publier dans son nouveau réseau social favoris, avant de parcourir un peu son fil d'actualité. Et même en publiant cette image, elle pensa à lui. Alors elle fit ce qu'elle ne pourra lui faire directement, s'excuser pour son futur silence. Un silence beaucoup plus lourd de sens, qu'il ne comprendra surement jamais.
𝙸𝚕 𝚊 𝚎́𝚝𝚎́ 𝚌𝚎𝚝𝚝𝚎 𝚏𝚕𝚎𝚞𝚛 qui fleurissait dans le petit jardin de sa solitude, parmi la nuit et le silence. Il avait amené son propre silence accompagné de son piano et ses remarques sarcastiques. Il avait amené une douce lumière, tel une veilleuse pour l'emmener chaque nuits délicatement vers les bras de Morphée. La voix de son piano séchait les larmes de détresse qui s'écoulaient de son cœur. Elle avait su retrouvé refuge dans les mélodies qu'elle avait fini par lui réclamer chaque soir, comme un rituel évident.
Il lui parlait de son piano, elle lui répondait de ses questions. C'était ainsi qu'il conversait, mais depuis le premier appel, leur relation était scellé. Ha Neul le savait, et pourtant elle s'est permise de jouer avec le feu au risque de le laisser se brûler. Elle était la braise, et elle devait l'en éloigné avant de le consumer à ses côtés, risquer de brûler son cœur.
Hier fut une évidence, il commençait clairement à s'attacher. Il y avait plusieurs signes qui ne trompait pas, elle avait seulement pris du temps avant de comprendre. Ou elle ne souhaitait pas le faire. Mais le retour de flamme risquerait d'être beaucoup plus brûlant que prévu.
Il prenait de plus en plus des aises par l'appeler par son prénom, un signe évident qu'ils avaient sûrement passé l'étape d'inconnus depuis un long moment déjà. Le "nous" avait une facilité déconcertante de sortir de ses lèvres ces derniers appels, comme s'ils formaient un quelconque "nous". Et si, le fait de ne pas être toute seule, être associé à une relation, quelque chose qui ne la mettait pas de côté lui plaisait, ça l'avait rapidement refroidit. Car accepter le "nous" revenais a accepter de lui laisser un peu plus de place dans son monde et vice-versa, tout ce qu'elle ne souhaitait pas. Ha Neul ne voulait appartenir a aucun autre monde que le sien, même si cela signifiait au final de rester seule.
Seule jusqu'au bout.
TIC TAC, TIC TAC, TIC TAC
Il n'était que vingt heure et son cœur se compressait déjà un peu plus, pour pas changer finalement, de toute la journée. Ha Neul était toujours contre le tronc de cet arbre, contemplant les marguerites à ces pieds. Qu'est-ce qu'elle aimait les fleures, peut importe leur nature, chaque petite fleure pouvait lui tirer un sourire. Mais il semblerait que ce soir, ces marguerites légèrement gelées par ce temps frisquet d'hiver n'ont pas réussi cet exploit.
Ce soir, aucun sourire ne fleurira sur son visage aux joues légèrement creusées, aux yeux fatigués et cernés.
Un sourire réussira-t-il a réapparaître sur ce visage qui avait pourtant l'habitude de toujours en arborer un pour le plaisir de tout ceux qui effleuraient son monde ?
TIC TAC, TIC TAC, TIC TAC
Le ciel commençait a s'assombrir alors qu'il manquait moins d'une soixantaine de minutes avant leur heure. Cette heure miroir associé à l'ange gardien de la santé, son pianiste l'avait choisi au hasard. Mais finalement, tout lui ramenait a son cas, au fait qu'elle ne serai bientôt plus de ce monde. La santé, elle ne l'avait plus depuis un long moment déjà.
Des petits picotements au bout de ses pieds la poussèrent à bouger, se lever enfin de ce lieu. Marcher à travers les rues de Séoul lui fera surement changer d'idées. Mais c'est sans compter sur la petite montre sur son poignet, tel une menotte pour un prisonnier, lui rappelant qu'elle est condamné, que les heures sont compter.
22:22:00
Sans même vérifier l'heure, elle le savait. Son cœur l'avait titiller et son âme s'était réveillée alors qu'elle marchait d'un pas lent. Rentrer chez elle serai une mauvaise idée pour ce soir, alors le ciel étoilé sera sa chambre pour cette nuit, jusqu'à l'aube. C'était a son tour ce soir, c'était elle qui devait ouvrir l'application pour passer l'appel, mais elle avait fait le choix de ne pas le faire.
00:41:03
Ha Neul avait continuer à arpenter les rues avant de se résigner à rentrer chez elle. Ses muscles ne supportaient plus cette virée nocturne, ces jambes n'allaient pas la tenir d'avantage. Et de plus sortir à ces heures n'est pas la meilleure des choses pour une jeune femme toute seule, elle risquerai de tomber sur des personnes très peu fréquentable. A cette pensée, elle se souvint de la fois où elle avait pris le bus sur un coup de tête pour voir le couché du soleil à la plage. Ce programme raté, la première fois qu'elle avait tenté d'accomplir un point de sa liste en vain. Son pianiste c'était inquiété pour elle, était resté avec elle au téléphone jusqu'à ce qu'elle rejoignit son motel. Une autre preuve évidente qu'ils n'étaient pas que de simple inconnus.
03:58:40
Dans le noir de sa chambre, son téléphone se mit a sonner, illuminant la pièce. Elle venait même a dire qu'il était temps. Ha Neul malgré son choix plus qu'évident, se demandait qu'est-ce qui lui avait pris autant de temps pour l'appeler. Elle était peut-être égoïste sur le moment, mais elle lui en voulait d'avoir pris autant de temps pour réagir. Elle observa son téléphone sonner jusqu'au bout avant qu'il ne cesse pour reprendre une minute plus tard.
⌜━━ Ne rappel plus.⌟
Sa voix accompagnait la sonnerie qui brisait le silence pesant de sa chambre. Elle voulait répondre, elle était tentée d'attraper son téléphone pour appuyer sur l'icône vert, comme un simple automatisme assimilé depuis quelque mois déjà. Son cœur avait besoin de sa dose nocturne, et attendait impatiemment de s'imprégner de la douce voix de son pianiste. Sa main la démangeait, sa respiration se coupa à la troisième tentative de contact.
⌜━━ S'il te plait, arrête.⌟
Une première larme s'écoula, pour effleurer ses lèvres et longer son cou. Le timbre de sa voix n'était plus que murmure. Elle souhaitait le laisser appeler jusqu'à ce qu'il arrête par lui même. Ha Neul s'était repasser la scène qui était supposer se passer et la manière dont elle allait se dérouler. L'ignorer, c'était pourtant simple. Enfin en théorie. Mais la théorie n'était que pour les manuel dépourvu de sentiments et de cœur. Son cœur à elle s'était lamentablement attaché a ce pianiste.
La théorie qu'elle s'était forcé de retenir pour éviter de craquer vola en éclat lorsqu'il l'appelait une quatrième fois.
Sans qu'elle ne se rende compte, sa main avait attrapé son téléphone et raccrocha sous la pression de la sonnerie, le cœur compressé dans sa poitrine.
❝Bonjour, vous êtes en contact avec la boite à message de Ha Neul. Veuillez laisser un message après le bip sonore. Pour terminer il suffit de raccrocher.❞
La voix automatique répéta cette phrase du côté du blond et lorsqu'il avait tenté une dernière fois, les dires de la voix automatique changea pour une phrase un peu plus blessante.
❝Le numéro que vous avez composez n'est pas attribué.❞
Elle l'avait bloqué et il l'avait compris.
Et alors que quelque part dans un studio à Séoul une voix criait, une autre pleurait silencieusement.
⌜━━ MAIS QUEL CON !⌟
⌜━━ P-pardon, oublie moi tant que je ne suis qu'une voix pour toi.⌟
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HEAVEN PAIN
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