2

deux

« - Donne moi ta veste, j'vais l'accrocher et la faire sécher.

    - Merci... »

Jisung ne sait pas trop quoi dire, il se déshabille doucement pour ne pas se faire mal à la main. Le saignement ne s'est pas totalement arrêter mais ça lui fait déjà moins mal et il perd moins de sang. Mais il ne sait pas si la sensation de picotement dans le creux de sa paume est normale, peut être devrait-il demander à cet inconnu de lui prêter du désinfectant.
Il donne son manteau trempé au noiraud qui vient à peine de se déchausser, et ce dernier l'attrape sans grand mal. Une petite moue de dégoût - ou d'agacement ? - prend place sur son visage lorsque sa main touche le tissu déjà trop humide.

« -  T'es resté combien de temps dehors avec ce truc pour qu'il soit remplis d'eau ? c'est pas un reproche, ça sonne plus comme une question outrageuse puisqu'effectivement, tout être normalement constitué serait rentré chez lui avec cette pluie.

Mais Jisung n'a pas l'air d'être quelqu'un de normalement constitué. Il hausse les épaules.

Bah je pouvais pas faire autrement. »

L'inconnu ne pose pas plus de question et s'en va dans une petite pièce à côté sans demander son reste. Le brun en déduit qu'il s'agit sûrement d'un cagibi qui abrite la machine à laver et sûrement l'étendoir. Jisung se déchausse et souffle de soulagement en voyant que ses pieds ne sont pas trempés. Peut être un peu humide, il n'est pas trop sur puisque ses orteils sont congelés. Il ne peut donc pas convenablement les sentir au bout de son pied.

Une fois plus à l'aise il remarque que son sweat est lui aussi un peu mouillé. Il le retire et se dirige vers le petit cagibi où l'inconnu a disparu depuis quelques minutes.
Il passe l'encadrement de la porte et tombe nez à nez avec l'ébène qui se bat avec son étendoir, bras pliés et sourcils froncés puisque sa pince a linge n'a pas l'air de coopérer. Jisung ne peut réprimer un léger ricanement devant cette scène.

« - Tu veux de l'aide? l'inconnu acquiesce. Je pourrai mettre à sécher ça aussi, s'te plaît? il pointe son sweat. »

L'ébène lui donne la permission d'un hochement de tête et Jisung s'avance vers lui. Ils accrochent tous les deux la veste du plus petit sur un cintre, et le sweat suivit à côté. De là où il est Jisung peut cette fois mieux détailler son homologue. Alors que ce dernier finit de ranger les pinces à l'inges dans un coin de la pièce il observe son profil. Un nez tranchant qui contraste avec des lèvres bien mignonnes, un peu boudeuses. Jisung caresse son profil du regard pour remonter sur ses yeux en amande ; l'ébène a de beaux cils, fins et longs. Il en serait presque jaloux. Cela contraste avec sa peau pâle avec en guise de décoration de petits grains de beauté dont elle est parsemée. Presque si ses énormes cernes ne sont au final pas cachées par ces petits points qui accaparent toute l'attention de Jisung.

Puis ses cheveux qui tombent en cascade comme un voile noir qui doit peut être l'empêcher de voir ce qu'il fait.
Le brun apprécie tout particulièrement regarder cet inconnu. En même temps, qui n'aime pas regarder un joli jeune homme, cela est agréable dans un monde où tout est hideux.

  «  - Au fait, comment tu t'appelles? Sauf si les fugitifs refusent de donner leur identité au risque de se faire dénoncer... l'ébène ricane quand Jisung semble sursauter à sa prise de parole soudaine.

     - Jisung. Je ne suis plus un fugitif mais un rescapé par un bel inconnu, le nommé rigole de tout cœur, dévoilant ses deux dents de devant. Et le brun affiche un sourire pas si timide sur ses lèvres pulpeuses.

      - Ravie de savoir que mon acte de générosité à fait son effet.

      - Et toi? Comment tu t'appelles? Sauf si les sauveteurs ne dévoilent pas leur identité au risque de se faire arrêter pour acte de bonté.

Le rire de l'inconnu reste en suspend alors qu'un silence prend place entre eux deux. L'ébène affiche maintenant un sourire narquois sur le coin de ses lèvres et la tête légèrement penchée comme s'il voulait garder ça secret. Comme s'il n'avait pas de prénom. Un peu comme Hyunjin, comme si on ne le nommait pas, qu'il n'avait pas d'identité. Et Jisung concevait un peu cet homme de la manière suivante; un prince charmant apparu pour le sauver mais qui n'allait pas tarder à s'en aller, une fois Jisung en sécurité.
C'était un peu étrange comme moment. Ils se fixaient dans le blanc de yeux, l'inconnu avec une lueur étrange dans le fond de ses prunelles alors que le plus petit ne perdait pas en contenance. Il reste droit, les mains sur les hanches avec lui aussi un doux sourire piqué d'une petite pointe de curiosité.

    - Minho.

    - C'est joli.

    - Merci.. tu veux boire un truc ?

    - Merci mais je préfère d'abord soigner ma plaie, Jisung pointe sa main enroulée dans le mouchoir de tissu.

    - Ah oui, attend on va aller désinfecter ça, l'ébène l'invite alors à le suivre hors du cagibi. »

Jisung sur ses pas, il le suivit d'un regard curieux. Minho alluma la lumière de ce qui s'apparentait être le salon : une pièce assez petite qui comprenait aussi le coin cuisine. Cette dernière a de petites plaques de cuisson rouillées par le temps et les mauvais matériaux qui les composent, avec en son centre une minuscule table et deux chaises. Jisung observe d'un coup d'œil rapide la décoration. Les murs étaient jaunis par le temps et le papier peint se décollait en grands lambeaux qui tombaient inlassablement les uns après les autres.
Il n'eu pas le temps de mieux détailler l'appartement qu'il entendit son prénom. Minho dans la salle de bain qui lui demande de venir.

Jisung s'avance vers la salle d'eau dont le carrelage n'est plus d'un blanc émaille, tout comme le lavabo ou la baignoire. Ce n'est pas de la saleté mais plutôt l'usure du temps qui crée sur ces meubles de mauvaise qualité des rayures et des défauts irréparables. Minho l'invite à s'assoir sur le rebord de la baignoire alors qu'il sort du miroir slash placard une grosse trousse - qu'il devine trousse à pharmacie. Jisung n'est pas sur de la tournure que pourrait prendre cette soirée, ou cette fin d'après midi. Il ne sait pas quelle heure il est ni quel jour on est. Et il s'en moque bien puisque peut importe sa position dans le cadre spatio-temporelle de cet endroit sa vie sera la même.

Minho sort habillement une bouteille d'alcool à désinfecter avec quelques compresses et des pansements. Le brun n'est pas sur de l'utilité de ces derniers puisque l'entaille dans sa paume la traverse de tout son long; les petits pansements dédiés au petits bobo du quotidien ne lui iront pas. Enfin, c'est ce que pense Jisung mais il n'est pas certain. Peut être que si on les agence de manière fastidieuse on peut obtenir l'équivalent d'un gros bandage, et peut être que Minho est un grand fan de tetris, qui sait.
Jisung le regarde s'agenouiller à côté de son flanc gauche en se mettant à la hauteur de sa main blessée.

« - Montre moi ta plaie, Minho esquisse un petit sourire rassurant. Jisung s'exécute et lâche le mouchoir de tissu. Ah oui c'est pas joli. »

Mais ce n'est pas méchant, c'est juste un fait. L'entaille immonde qui coupe la diagonale de sa petite main musclée est comme une tache sur cette paume couleur caramel. Le brun hausse les épaules.

- Tu me dis si je te fais mal. Après ça risque de piquer donc...

- Vas-y, je préfère ça que choper le tétanos. Ils rirent de concert. »

La bouteille de désinfectant est attrapée par l'ébène qui en verse sur plusieurs compresses. Puis, Minho glisse doucement ses longs doigts fin sur le dos de sa main pour l'empoigner tendrement, un peu comme un câlin. Un câlin de main que Jisung se met à apprécier. Les doigts fin de son homologue sont bien moins musclés que les siens, ses os sont comme moulés dans sa fine peau porcelaine presque translucide à la lumière blanchâtre de cette pièce.
Il approche le tissu humide de la plaie et après un rapide contacte de regard avec Jisung il presse contre la plaie de ce dernier la compresse. Le brun grimace au contacte de l'alcool et mord sa lèvre inférieur quand Minho appuie un peu plus fort.

L'ébène tamponne une dizaine de fois sur l'entaille qui ne fait que crisper Jisung à chaque mouvement. Mais il se tait, il ne dit rien puisque c'est la punition pour avoir décidé de taguer certains mots sur les grandes barricades du centre ville. Chris l'avait prévenu, Seungmin aussi mais il n'en avait fait qu'à sa tête. Enfin, Jisung ne souvient pas de ce que lui ont dit ses amis mais il sait que sortir aujourd'hui pour commettre des actes de rébellion n'était peut être pas la meilleur des idées.

Sa blessure bien désinfectée sans présence de bactéries et micro organismes indésirables sur sa barrière cutanée, Minho jette les tissu salis. Il attrape au vol ses bandages. Jisung l'observe et maintenant que la douleur est passée, il se laisse contempler un peu plus le jeune homme en face de lui. A l'image de ses mains, Minho avait un profil fin et sec ; son nez droit et tranchant ou bien ses pommettes hautes avec sa mâchoire bien tracée. Tout était harmonieux sur ce visage à la peau presque diaphane comme s'il n'avait jamais vu le "soleil". C'est un très joli garçon et le brun se sent un peu victorieux de pouvoir le contempler à sa guise.
Depuis combien de temps un homme tel que
« Minho » n'avait pointé le bou de son nez ? Peut être que la "maladie" n'a fait que déformer les visages de ceux destinés à grandir et à devenir beaux.

Peut être que si Hyunjin n'était pas mort Jisung aurait pu observer son joli visage encore une fois.

Un dernier tour et Minho celle le bandage d'un sparadrap épais; il sourit presque d'une manière enfantine devant son travail accomplit. Jisung en déduit qu'il est satisfait.

« - Voilà! Dans vingt quatre heures tu l'enlèves et tu le changes. Faut pas oublié de désinfecter aussi.

- Merci beaucoup, j'sais pas ce que j'aurai fait sans toi, Minho rigole tout en rangeant la trousse dans le miroir-placard.

- De rien. J'aime pas voir les fugitifs révolutionnaires finir en sang devant le pas de ma porte. Et avant même que Jisung ne réplique quoi ce soit, l'ébène quitte la pièce tout guilleret. »

Peut être que Minho est un drôle de personnage et le brun ne comprend pas trop ses réactions un peu aléatoires. Il n'y a rien à voir de similaire entre le moment dans le cagibi avec un Minho aux sourcils froncés presque colérique de ne pas réussir à étendre une veste, et celui qui quitte la salle de bain un sourire espiègle sur ses petites lèvres gercées. Jisung le regarde sortir puis lui aussi se relève. La salle de bain est plongée dans une lumière blanche de bloque opératoire qui grésille, bien que la seule ampoule allumée soit celle au dessus du miroir.
Le brun s'avance et éteint la lumière avant de quitter lui aussi la pièce pour rejoindre Minho.

Ce dernier est dans la cuisine, en train de découper quelque chose sur une planche en plastique. Jisung n'y prête pas attention et se concentre plutôt sur l'espace dans lequel il se trouve. Lors de leur arrivée à l'appartement il n'a pas pu détailler cette pièce alors maintenant il s'en donne à cœur joie tant que Minho ne le surprend pas dans sa contemplation. Ça serait un peu gênant de voir son hôte observer curieusement chaque étagères de sa maison.
Jisung laisse glisser doucement son regard sur le sol, mélangé entre plastique et bois. Il ne sait pas vraiment ce que c'est, mais ce n'est ni du parquet ni le carrelage de la salle de bain. Le canapé un peu abîmé lui aussi, une couverture y est posée avec deux cousins débraillés.

  « -  Tu veux une visite guidée de ce superbe musée ambiance art contemporain slash poubelle recyclée ?

Jisung sursaute alors qu'il était totalement absorbé par son observation. Il se retourne vers Minho qui le regarde avec les deux mais sur ses hanches et la tête un peu penchée sur le côté. Le brun à l'impression de s'être fait prendre en train de commettre une grosse bêtise.

     -  Non, mais merci pour la proposition. Je préfère découvrir les galeries tout seul, il répond aussitôt et Minho se met à rire.

    -  Très bien, il acquiesce, y'a une dernière salle d'expo' que tu n'as pas vu, l'ébène pointe une porte verdâtre à côté d'une étagère. N'hésite pas à y faire un tour. »

Jisung sent le rouge de la gêne lui monter au joues : il semblerait que Minho aime bien le prendre à son propre jeu. A vrai dire, le brun ne sait pas s'il apprécie ça ou pas. Que ce soit Chris ou Seugmin aucun des deux ne répondent de cette manière à ses blagues et il se sent souvent un peu seul à essayer de détendre l'atmosphère, avec quels boutades qui ne fonctionnent pas.
Minho se retourne à son plan de travail. Jisung ne va pas regarder la fameuse "dernière salle d'expo" puisque maintenant c'est ce que fait le plus grand qui pique sa curiosité, alors il s'approche doucement du coin cuisine.

Un petit bruit de couteau sur une planche de bois parvient à ses oreilles alors que ses yeux observent la fumée qui se dégage d'une casserole. De l'eau est en train de chauffer, Minho est en train de découper de quoi son repas du soir va se constituer.
Il se rapproche pour finalement regarder par dessus l'épaule de l'ébène ce qu'il fait, et sûrement que son souffle caresse la nuque de ce dernier puisque Jisung perçoit le frisson qui le parcours. Minho relève les épaules avant de se retourner.

  « -  Arrête, ça chatouille. Jisung ne répond pas. T'aime les champignons ? Jisung hausse les épaules.

     - Ouais? tant qu'ils sont pas cramés.

     - J'suis pas ici pour nous faire attraper le cancer prématurément.

     - Le quoi?

     - Le cancer.

Jisung reste là à le fixer étrangement. Il ne sait pas de quoi parle Minho, il n'a jamais su. Et la façon dont on attrape ce truc à l'air d'être de manger des champignons brûlés.
Devant son mutisme l'ébène détourne le regard de sa planche à découper pour le poser sur Jisung, toujours planté derrière lui. Il se retourne légèrement pour le jauger et lorsque ses yeux noirs croisent ceux noisettes du plus petit c'est une douche froide. Minho perd son sourire espiègle pour le remplacer par quelque chose de plus dure, de plus ferme et de plus malheureux.

Le brun remarque ce changement étrange d'expression faciale qui se passe en une fraction de seconde : il ne sait juste pas ce qu'est le "cancer" mais la réaction de Minho face à son ignorance le vexe un peu. Il reprend.

     - Alors fait en sorte de pas faire cramer les champignons, et c'est tout ce qu'il trouve à répondre. »

















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slt lekip 🦹

alors est ce que Minho ça serait pas le badboy sombre de l'histoire 🤓
nn jsp j'vous dis je me prends pas la tête sur cte ff ça doit être limpide

bises mes girlies 🎀

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