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Jisung ne sait pas quel jour on est. Enfaite, il n'a jamais vraiment su. Toute son enfance ce n'est que de bride de souvenirs embrumés qui, mis bout à bout, ne font pas tant sens que ça. De sa naissance à ce qu'on appelle aujourd'hui rien ne l'a vraiment marqué. Enfin si, il se souvient de quelques détails sans importance comme lorsqu'il s'est rendu compte qu'il n'a jamais vu le ciel. Les étoiles, les planètes ou même le soleil ; tout cet univers se résumait à une couche de nuages gris qui ne laissait passer que de maigres rayons de lumière. Un peu comme un rideau toujours tiré, et lorsqu'il pleut c'est d'une couleur jaunâtre que le "ciel" se teinte alors que de l'eau acide tombe d'en haut.

Et puis, lorsqu'on entend les éclaires au loin, la luminosité est si faible que Jisung se souvient ne pas être allé à l'école une fois car on ne voyait rien. Entre le brouillard épais qui ne se levait pas, la pluie et le "ciel" noir, il se souvient que sa mère lui avait autorisé de rester à la maison. C'était un des meilleurs jours de sa vie. Enfin, Jisung en déduit qu'il s'agit d'un des premiers et meilleurs jours de sa vie puisqu'il n'a presque aucun souvenir de cette dernière.

Ah si, le brun se souvient de son ami. C'était un jeune homme assez grand qui était dans sa classe - il n'en ai pas sur, peut être s'étaient ils rencontrés ailleurs mais si c'est le cas Jisung n'en a pas de souvenirs. Par contre il se souvient avoir beaucoup ris avec lui et passé de bons moments. Lesquels? Il ne sait plus. Mais ce dont Jisung est sûr c'est que cet ami compte beaucoup pour lui.
On l'appelait Hyunjin ; parce que maintenant on ne l'appelle plus. Peut être qu'on le pleure, mais Jisung à déjà donné beaucoup de larmes lors de sa mort alors maintenant il ne pleure pas en pensant à lui. Il se souvient de peu de chose mais par contre le brun se rappelle très nettement lorsque la mère de Hyunjin lui apprit sa mort. Plutôt comment elle ne lui a pas dit au sens propre, elle a juste hurlé dans ses bras les yeux pleins de larmes sans parler et Jisung a comprit.

Puis, il se souvient quand le corps de son ami avait été jeté dans cet énorme tonneau de ferraille rouillée qui se trouve au bord de la ville - ou dans sa périphérie, il ne sait pas. Mais ce qu'il sait c'est qu'il n'a pas eu le temps d'enrober correctement le corps de celui qu'on appelait Hyunjin dans un linceul blanc, que des mains calleuses avaient attrapés ce cadavre pour le balancer dans cette immense poubelle à ciel ouvert. C'est là que tous les corps des gens morts de cette "maladie" se retrouvent, parce que ceux d'en haut ne mettrons pas un sous pour permettre à ceux d'en bas de donner une sépulture digne de ce nom aux morts qui se compte par centaine de millier.

Après sa mort Jisung est resté pleurer longtemps près de cette énorme poubelle de corps humains. Il ne se rappelle pas exactement du nombre d'heures ou de jours passés contre ces barrières de grillage moisis par le temps. Il sait juste que ça sentait pas très bon à cause des corps en décomposition, et qu'il avait les yeux tout rouge qui lui piquaient la pupille. L'odeur putride avait finit par agresser ses narines. Sûrement avait-il beaucoup pleurer.
Après, sa vie n'avait pas tant changé que ça : il continuait son boulot pour gagner un peu d'argent et essayer de s'en sortir. Ah, il ne se souvient de presque rien mais par contre il se rappelle quand sa mère a apprit quel genre de travail il offrait à ses clients. Même qu'il se souvient de la sensation quand la main de sa génitrice avait atterrie sur sa joue rebondie. Mais ce n'était pas si désagréable que ça, Jisung se souvient juste d'un vague picotement le long de sa pommette.

Et d'ailleurs, Jisung ne sait pas non plus pourquoi il repense à ça maintenant. Accroupie dans une ruelle salle sous un vieux lampadaire qui peine à illuminer le vieux goudron et ces vieux pavés de pierre. Enfaite, Jisung il ne sait pas beaucoup de choses. Mais la situation dans laquelle il est empêtré actuellement fait ressortir beaucoup de souvenirs. Même que ça lui fait penser à sa première rencontre avec Chris.

Chris - de son véritable nom Christopher - c'est un mec un peu drôle avec une carrure d'athlète, un corps de rêve et des cheveux frisés. Un gars sympa qui l'a titré d'affaire une fois. C'était sûrement début avril - Jisung n'en ai pas sûr puisqu'ici tous les jours se ressemblent - mais c'était au mois deux ou trois mois après la mort de Hyunjin. Il était au bar pour se chercher un nouveau client histoire de pouvoir finir le mois avec au minimum un paquet de clopes et de nouilles instantanées au fond du placard. S'il pouvait payer son eau sans finir dans le rouge cela lui enlèverait les aussi un peu de stresse. Jisung avait très envie de conserver son hygiène. Sauf que ce soir, après avoir finit de travailler il était retourné au bar avec son client pour que ce dernier lui présente un nouveau contact.

C'était comme ça que Jisung avait finit par se faire connaître, on l'appelait gracieusement « la pute d'en bas ». Mais bon, ça aussi il n'en est pas certain. Les rumeurs ça vient et ça part, Jisung n'y prête pas tant d'attention. Et puis surtout, il n'est pas le seul à se prénommer comme ça.

En tout cas c'était le soir tard, ou tôt le matin il ne se souvient pas bien, mais ce dont il est sur c'est que ce nouveau contacte et potentiel futur client avait l'air très enjoué de le rencontrer. Jisung était un peu fatigué, ça il le sait, et lorsqu'il refuse la demande de service de ce nouveau client il sait aussi que son col de tee-shirt a été fortement empoigné. Bon après, peut être que les insultes du genre « t'es qu'un sale gigolo tu peux pas refuser » ou « les putes elles disent pas non » ou bien encore « tu vas gentiment accepter comme la p'tite salope que t'es ». Mais Jisung ne sait pas vraiment si ce sont les mots exactes de cet homme. Enfaite il se fiche royalement de ce qui a pu sortir de la bouche de ce gros porc, tout ce qu'il sait c'est que la fatigue commence à se faire sentir et qu'il rêve d'une bonne douche chaude pour ensuite aller dormir.

Donc sûrement qu'il a dû bailler, et la réaction de l'homme ne se fit pas attendre. Mais manque de souvenirs, la dernière chose dont il se rappelle de cette soirée c'est quand un homme bien musclé avec de jolis frisotis qui tombent sur son front lui tend la main pour lui dire :

  « - T'as l'air idiot... laisse moi t'aider. »

Et depuis ce jour, Jisung ne sait pas non plus comment il s'est retrouvé à courir dans les rues de cette ville sans nom avec ce mec sortit de nul part - ou plutôt, il ne se rappelle plus du moment où ils se sont rencontrés. Mais Jisung avait bien apprécié se retrouver chez ce parfait inconnu à finalement boire un verre d'une bière deguelasse en riant à cœur ouvert. Y'avait un autre gars avec eux, c'est Seungmin. Et effectivement, Jisung ne se souvient pas de comment ils se sont rencontrés.
Mais depuis ce jour, Chris et Seungmin sont devenus ses nouveaux amis, un peu à la manière de Hyunjin sauf qu'eux, ils ne sont pas malade. C'est aussi ces deux zigottos qui l'ont entraînés dans des plans bourbiers comme celui ci.

« - Putain... »

Un regard vers l'intérieur de sa paume et le brun pince ses lèvres entre elles. La pluie acide qui glisse sur sa plaie ouvert lui brûle l'entaille qui s'y trouve. Ça fait mal et ça saigne, il en est certain. Le liquide rouge qui coule le long de sa main pour s'échouer sur le sol crasseux de cette impasse lui donne envie de vomir. Jisung appuie avec la bordure de son pull humide sur la plaie, histoire d'aider le mécanisme de son faible organisme pour cautériser au plus vite. Mais bon, ses pieds lui font un mal de chien et il se doute que son arcade sourcilière est aussi taillée. Ça le pique un peu. Ou peut être beaucoup, comparé à sa main il ne sait pas vraiment.
La capuche rabattue sur ses mèches mouillées Jisung tend l'oreille : des bruits ou plutôt des cris d'homme retentissent dans un frémissement sourd qu'il ne parvient pas à identifier. Chris l'avait prévenu, s'il se fait prendre il peut bien y laisser un membre ou bien une partie de son âme. Seungmin avait opté pour les deux, Jisung ne savait pas trop quoi en penser.

Les policiers l'avait surpris et avaient commencés à le pourchasser. Matraque et bombe lacrymogène en main ils lui courraient après comme une meute de loup qui chassent un lièvre. Manque de bol Jisung s'était lamentablement ramassé sur la chaussée, et un des policiers lui avait administré un coup sur le mollet. Il avait bien souffert sur le moment mais après un semblant de galipette arrière et il s'était relevé pour continuer de courir.
Escalade sur les barrières et le voilà avec une plaie sur l'intérieur de la main.

« - Tiens. »

Jisung sursaute d'un coup. Sa main valide lâche celle qui souffre pour glisser rapidement dans la poche de sa veste et ainsi saisir le couteau qui s'y trouve, alors qu'il relève la tête prêt à riposter. Ou plutôt à surtout esquiver le coup de matraque qu'il sent arriver. Son cœur tambourine dans ses oreilles, il sent l'adrénaline courir le long de ses veines et son poile se hérisser sous la pression qui enchaîne avec l'anxiété qui monte en flèche. Il entend un acouphène lui monter à la tête.

Ça y est.

Je suis finis.

Mais quand il relève les yeux, son regard tombe sur un bout de tissus blancs. Là le temps s'arrête. C'est un peu étrange de décrire ça comme tel car Jisung il n'a jamais eu la notion du temps qui s'écoulait. Chaque jour se ressemble, c'est une boucle sans fin qui ne fait que tourner à une vitesse indéterminée.

« -  Prends le pour ta main. Les policiers vont pas tarder à rappliquer, je les entends d'ici. »

C'est un peu comme un chuchotement qui finit en souffle de mécontentement. Jisung ne réfléchis pas trop et il attrape le mouchoir de tissus que lui tend cet inconnu. Peut être qu'il s'agit de Chris ? Après tout ce mec vient le tirer d'affaire encore une fois, et comme la vie est une boucle sans fin où tout n'est qu'un cycle...
Le brun presse le tissus contre sa plaie avant de fixer les chaussures du Chris bis. Ce sont des baskets un peu sales mais qui ont l'air confortables. Rien à voir avec les vieilles bottes en cuire qu'il porte actuellement. Puis doucement, comme s'il avait peur de se rendre compte de quelque chose, Jisung remonte la silhouette de l'homme.

Il finit par complètement relever le visage pour observer celui qui se tenait debout devant lui. Et Jisung reste là à le fixer : un joli jeune homme aux cheveux ébènes, portant un long manteau noir et un parapluie troué dans sa main gauche. Jisung se souvient parfaitement du petit sourire presque moqueur avec une pointe de mesquinerie sur le coin de sa bouche, formé par deux lèvres boudeuses dont la supérieur était plus avancée que l'inférieur.
La pluie acide et la couleur jaunâtre du "ciel" constituait une rencontre des plus banale dans ce monde. Cependant pour Jisung, ça avait quelque chose de tout nouveau : c'était aussi la première rencontre dont il parvenait à se souvenir et ce, jusqu'au moindre petit détail des grains de beautés sur la peau de son homologue.

  « -  Tu comptes rester caché ici longtemps ?

- Hein ?

- J'habite juste au dessus, l'inconnu pointe alors du doigt l'immeuble dos à Jisung, on peu rentrer par la porte de service. Le brun se contente de cligner des yeux à plusieurs reprise. Ou tu préfères finir en lambeaux et lynché par la police..? »

Jisung n'eu pas le temps d'ouvrir la bouche ni de produire un quelconque son qui sorte du fond de sa gorge que des voix masculines se mirent à s'approcher dangereusement de sa cachette. Il se releva d'un bon tout en continuant d'appuyer sur la plaie de sa paume. Sûrement que ses yeux plein de détresse avaient fini par transmettre à son sauveur le message suivant : « je veux bien un peu d'aide steuplé ».
Alors voilà que l'ébène passa devant lui, Jisung sur ses talons ils firent quelques pas avant que l'inconnu n'ouvre la porte en métal rouillé à l'aide d'une clé dont l'état était désastreux. Il fermait ensuite son parapluie d'une main habile pour ainsi tirer Jisung à l'intérieur.

Une fois à l'abris, le brun vit cet homme lui sourire un peu étrangement, avant de l'inviter à le suivre. C'est dans un silence de plomb mais pas si gênant que ça qu'ils finirent devant la porte d'un des trop nombreux appartements - bien que le terme taudis soit plus approprié - et que l'inconnu n'entre à l'intérieur. Jisung fait quelques pas timides dans l'habitation et étrangement, il fait super bon.














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kakoukakou
😁☝️💝 💖🫰🪂🦅

alors comment vous appréciez ça mes loupiots 🫄 nn oue le thème c apocalypse et tt mais là c ambiance dystopie mdrr promis je développe dans la suite

(de quoi Hyunjin il est mort à votre avis?? 🤑)

bref j'aime trop cette histoire miam bientôt la suite pr vous mes amoureuses 🤘

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