26 novembre, Abu Dhabi

Aujourd'hui est une journée spéciale pour Willow, et la passer en plein milieu du paddock du Yas Marina Circuit est un détail auquel elle n'aurait jamais pensé, un an plus tôt. Cela fait deux ans que Taylor s'en est allée, deux ans de souffrance continuelle mais en ce jour douloureux, seul son cœur se serre, les larmes n'affluent pas. La tristesse ne l'accable plus. Les souvenirs sont ravivés et cette petite flamme dans ses yeux montrent à quel point elle est simplement fière d'avoir pu vivre aux côtés de sa sœur durant la majeure partie de sa vie. 

A présent elle évolue sans un pilier, toutefois elle ne le prend plus comme une fatalité. De ses démons, elle s'est débarrassée et son vœu s'est exaucé. Etre heureuse, quoi que cela puisse couter. 

L'anglaise est anxieuse dans le garage de la Scuderia Ferrari. Un casque sur les oreilles, ses doigts se frayent un chemin jusque ses lèvres afin de venir déchirer quelques bouts de peau, un signe de stress dont la jeune femme ne peut se passer. Joris l'accompagne, sa main posée sur son épaule. Ils sont tous deux concentrés sur les écrans diffusant la course, le grand final de la saison si complexe pour l'écurie rouge. Willow a séché de nombreuses larmes et espère de tout cœur que la prochaine saison sera celle de la consécration pour son numéro seize. Numéro seize qui se bat actuellement en piste avec son meilleur rival, Max Verstappen. 

Voici la raison de son angoisse. Dans quelques tours, Charles pourrait être vainqueur de grand prix en cette saison, et à la suite de week-ends résultant déceptions sur déceptions, le monégasque mérite tout de même son heure de gloire. 

La jeune femme peut enfin souffler lorsque la voiture ornée du cheval cabré franchit la ligne d'arrivée à la première position, faisant exulter sa partie de garage face à cet exploit. Willow hurle de joie en serrant Joris dans ses bras durant de longues secondes avant de sautiller tels des enfants au beau milieu du stand. Les mécaniciens viennent fêter la victoire au bord du circuit avant de se jeter sous le podium tandis que les feux d'artifice retentissent dans la nuit d'Abu Dhabi. L'anglaise essuie les larmes perlant aux coins de ses yeux et se précipitent à l'extérieur du garage en compagnie du photographe afin de se retrouver aux premières loges pour féliciter le monégasque pour sa conduite sublime. 

Une monoplace rouge devant le panneau numéro un, une sensation divine qui a manqué ces derniers mois. Le brun se jette avec puissance dans les bras des membres de l'écurie, heureux de retrouver ce sentiment divin. Il étreint sa mère, ses frères, tous ses proches présents pour le soutenir lors de ce grand final, et enfin, ses yeux rencontrent les siens. Enfin il se perd dans ces yeux chocolat témoignant l'émotion débordant indéniablement de son cœur. Ses bras entourent sa taille fine pour une étreinte dont eux seuls ont le secret, et les seuls mots qui parviennent à ses oreilles sont des remerciements.  

— Je l'ai fait pour toi, pour Taylor, il énonce dans un souffle.

— Merci, elle murmure sincèrement.

Ses lèvres se posent sur celles de la jeune femme rapidement avant qu'il ne continue de sauter dans les bras de ses ingénieurs fêtant l'unique victoire de la Scuderia de la saison. Charles est tellement heureux de retrouver ce goût de la victoire, et gagner en ce jour si particulier pour Willow est une aubaine. Le passage dans la cool room est particulier, retrouver le siège du numéro un est indescriptible et encore plus lorsque Max le félicite alors que ce dernier lui parle du combat sans merci qu'ils ont mené du début à la fin, tels des lions affamés. Retrouver la plus haute marche est salvateur, entendre son hymne et celui de l'écurie est doux, si doux qu'il pourrait se laisser guider par ses émotions et pleurer, toutefois il se contient. Le champagne explose sur le podium et Charles est un homme comblé. 

Loin de lui cette envie d'alcool à ingérer. 

Loin de lui cette idée de sombrer, son combat, il l'a gagné. 

En contrebas, des dizaines de mécaniciens et ingénieurs scandent son nom et fêtent cette première place, pourtant parmi cette foule, il ne voit qu'elle. Simplement Willow et son sourire solaire, simplement Willow et ses cheveux blondis par le soleil, simplement Willow et ses mains tendues vers le ciel afin de l'acclamer. Simplement Willow qu'il ne cessera guère d'aimer. 

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Enlacés dans le lit de leur chambre d'hôtel, Charles caresse avec douceur la peau nue de Willow, essoufflée et lovée dans ses bras. Ils sont silencieux et apprécient cet instant où rien ne pourrait les déranger. Il n'y a qu'eux, après ce moment d'extase dont ils ne se lassent. Cette nuit, ils donneraient n'importe quoi pour la prolonger ne serait-ce que de quelques minutes. Sûrement la raison pour laquelle ils se redécouvrent par un toucher doux. 

- Qu'est-ce que l'on va faire maintenant ? 

- De quoi tu parles ? demande-t-il  en embrassant tendrement son crâne. 

- Nous. Je travaillerai énormément à Milan, encore plus que ces derniers mois et toi, même si la saison est terminée, il te reste des obligations, à Maranello comme à Monaco. 

- On va faire comme on le faisait avant, et je viendrai le plus souvent possible à Milan. 

- Tu as ta famille et tes amis dont tu dois profiter, ces dernières semaines tu les as à peine vus.

- Willow, tu es ma famille maintenant, en plus d'être ma meilleure amie. Tu m'as épaulée plus que quiconque ces derniers mois et je ne compte plus les larmes que tu as séchées après des dimanche... vraiment merdiques, il rit légèrement. Je ne veux que toi à mes côtés, et constamment. 

La jeune femme sourit en déposant un baiser sur son épaule. Elle se redresse pour plonger ses yeux dans cette infinité teinté de vert et de bleu. 

- C'est réciproque Charles. 

Willow est tellement épanouie.

Tellement épanouie parce que Charles connaît tout d'elle. Ses plus profondes fêlures, ses plus profondes faiblesses, ses cicatrices qui ne partiront jamais, tous ses défauts et son manque de confiance, cette manie qu'elle a de fermer la porte à double tour et de vérifier plusieurs fois si elle est bien fermée, cet esprit de contradiction qui est si complexe à comprendre et pourtant...

Il est toujours là.

À l'aimer, et la jeune femme prend conscience de ce qu'est réellement l'amour. A lui faire des déclarations qu'elle chérit du plus profond de son coeur. Charles n'a jamais été démonstratif par les gestes, que cela soit en privé ou en public. Ce qu'il préfère par dessus tout, c'est apercevoir ces yeux chocolat s'illuminer au simple murmure de trois mots qui peuvent bouleverser un monde. 

Willow et Charles.
Charles et Willow.
Tout simplement.

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c'était l'épilogue.
ça devait sortir lundi mais pour ma défense, je passe mes vacances à dormir donc je n'ai plus aucune notion du temps.

je posterai le BONUS plutôt vendredi dans ce cas-là ! et on passera à deux chapitres par semaine pour secrets si j'arrive à écrire :)

merci d'avoir suivi leur histoire <3

-alcools