chapitre vingt-deux
NOTE : je vous en supplie, n'arrêtez jamais de commenter. je suis tellement reconnaissante de voir vos réactions à chaque chapitre. vous ne savez pas à quel point ça égaye mes journées relativement compliquées en ce moment. merci d'être aussi nombreux <3
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LE LENDEMAIN, CHARLES SE RÉVEILLE À L'AUBE. La pièce est vide, il n'a pas dormi avec Willow cette nuit, et a préféré occuper une chambre d'ami. Le monégasque s'étire de tout son long avant de s'extirper des draps et d'ouvrir des volets. Le temps est gris, une habitude pour la capitale et le brun n'est pas surpris. L'appartement semble bien silencieux toutefois ce n'est pas ce qui le freine dans sa quête d'un café afin de le tirer de son sommeil.
Dans la cuisine, Charles se perd et cherche désespérément les doses à mettre dans la machine, qu'il trouve après pratiquemment dix minutes de recherche. Impatient, le pilote attend que le café se prépare et il s'adosse contre le plan de travail, les yeux rivés sur le sol, perdu dans le vide. Ses yeux se ferment et il revoit cet abandon fatidique d'il y a deux jours, de quoi mal débuter cette nouvelle saison. Hier soir, il a reçu un message de son Team Principal lui avertissant qu'il sera pénalisé de dix places lors du prochain grand prix.
Et Charles se demande si un jour, son rêve deviendra réalité ou s'il est condamné à uniquement le frôler du bout de ses doigts.
- Perdu dans tes pensées ? une voix le fait légèrement sursauter.
- Hey, euh ouais, j'étais encore un peu endormi. Ça va ? Tu veux du café ? Désolé je n'en ai pas préparé à l'avance je ne savais pas si tu aimais, enfin si tu as du café c'est que tu dois aimer... tiens, il dit précipitamment en tendant sa tasse à la blonde avant de s'en préparer un nouveau, sous le regard inquisiteur de la jeune femme qui retient un rire.
- Pas la peine de stresser pour si peu, j'aurais pu me faire mon propre café tu sais, elle ricane légèrement en soufflant sur sa tasse fumante, mais merci !
Charles se contente de sourire en se grattant l'arrière de la nuque, à présent gêné par la situation. Il concentre ses pensées sur le café qui vient de terminer sa préparation et il prend à son tour la tasse dans ses mains, répétant les mêmes actions que Willow afin d'éviter de se brûler. Aucun ne parle, la discussion de la veille les a quelque peu bouleversé et la conversation reste rude à engager. C'est finalement lui qui se lance, après plusieurs minutes et quelques gorgées entamées qui le revigorent légèrement.
- Ça te dit que l'on aille manger dehors ce soir ? Pour te changer les idées.
- Bien sûr ! C'est gentil de proposer, elle accepte sans broncher et le pilote se surprend à être rassuré.
Willow lui sourit grandement avant de laisser sa tasse à café dans l'évier et de déposer un léger baiser sur sa joue, plantant son regard fiévreux dans le sien dans l'unique objectif de le déstabiliser. Et c'est réussi. Le monégasque l'observe attraper son paquet de cigarettes, ouvrir la porte fenêtre et s'installer sur une des chaises afin de fumer une énième clope lui détruisant l'organisme. Charles a reconnu la Willow de décembre, entreprenante et joueuse et ce n'est pas pour lui déplaire, bien au contraire.
Néanmoins si elle continue ainsi, il ne donne pas cher de sa peau.
Le soir-même, le monégasque fixe son reflet dans le miroir et pince ses lèvres. Ses yeux cernés marquent l'épuisement qu'il inflige à son corps et ses mains tremblantes signifient que la liqueur se répandant dans son organisme est plus que nécessaire. Il tente par tous les moyens de camoufler le tremblement de ses mains et sort de la salle de bain en soufflant légèrement afin de faire baisser cette pression inutile pesant ses épaules.
Ses prunelles se posent sur Willow, dos à lui essayant de mettre ses talons avec difficulté. Il l'observe se relever et ses yeux ne peuvent la quitter, tant il est admiratif de sa beauté naturelle lui coupant momentanément le souffle. Complètement métamorphosée depuis l'arrivée du monégasque dans la capitale, la jeune femme a pris plaisir à se préparer, ce qui était rare ces dernières semaines. Elle se retourne et sursaute en voyant Charles la regarder, ne l'ayant pas entendu arriver. Il déglutit et la complimente, les joues rosées. Willow le remercie et la chaleur émanant de son corps témoigne de ses émotions et sentiments ressentis en cet instant précis.
Le pilote reprend contenance et lui propose d'y aller, puisqu'un taxi les attend au pied de la résidence. La jeune femme acquiesce avant de se munir de son sac à main et de son manteau pour éviter d'être gelée par la météo londonienne. Les deux amants prennent place dans le véhicule et Charles observe bien rapidement le malaise présent chez l'anglaise durant la totalité du trajet. Il la couve du regard et elle se sent légèrement plus apaisée une fois arrivés au restaurant que le brun a réservé pour eux.
Ils s'installent dans un coin tranquille et il apprécie que tous les regards ne soient pas tournés vers lui, comme lorsqu'il sort à Monte-Carlo. En Angleterre, bien que la formule un soit un sport célèbre et de renom, tous ne le connaissent pas comme dans la principauté.
Willow observe le pilote choisir pour eux la boisson, et ses sourcils ne peuvent s'empêcher de se froncer en constatant la bouteille fraîchement arrivée à leur table. Néanmoins elle ne relève pas et se contente de lui sourire tout en posant ses yeux sur les plats proposés à la carte.
Une fois leur commande passée, elle plante ses prunelles sombres dans celles du monégasque qui réprime un immense sourire.
- Je suis vraiment touchée que tu fasses tout ça pour moi Charles, tu n'es pas obligé.
- Je veux juste m'assurer que tu ailles mieux.
- Je te promets que je commence à digérer, les quinze premiers jours étaient douloureux mais maintenant j'encaisse plus facilement, et c'est en partie grâce à toi.
Charles prend la main de Willow et caresse le dos de celle-ci de son pouce, permettant de la rassurer légèrement. Il est toujours en recherche constante d'un contact avec l'anglaise, comme si depuis cet événement, c'en était devenu une réelle nécessité, ce besoin de la sentir près de lui, ce besoin de ne pas la quitter et de veiller à son bien-être.
Le repas se déroule calmement, Willow toujours perturbée par le brun qui se resserre plusieurs fois alors qu'elle n'est qu'à son premier verre. Malheureusement elle a oublié de compter et elle a même oublié cette situation lorsque la discussion entre eux était plus que naturelle. Charles part payer et la jeune femme l'attend à l'entrée du restaurant, pianotant sur son téléphone afin de s'occuper un peu puisque le pilote semble en grande conversation avec les serveurs.
L'anglaise fronce les sourcils en entendant des murmures, des regards de certaines personnes, ne sachant pas si c'est à son égard ou non. Elle n'a pas le temps de le visualiser car le brun arrive et tous deux quittent le restaurant, patientant pour le taxi qui les ramènera à l'appartement de la jeune femme.
- Désolé j'ai été un peu long, le gérant du restaurant m'a reconnu alors je suis resté discuter.
- Tu n'as pas à te justifier ! Je n'ai pas attendu une éternité non plus.
La blonde se retient de faire part de la situation étrange s'étant déroulée en son absence, pensant que ce n'est pas bien grave. Peut-être également qu'elle se fait des films. Le véhicule arrive et comme à l'allée, Charles tente de rassurer tant bien que mal Willow le temps du trajet. Arrivés devant la résidence, ils grimpent les escaliers et bien rapidement, les choses dégénèrent lorsque leurs lèvres se rencontrent ardemment pour la énième fois sans qu'ils ne puissent réellement le contrôler.
Cela en devient une habitude, à chaque fois qu'ils passent du temps ensemble. Ils s'abandonnent à leur plaisir, à leur désir, tentant d'oublier ce qui les fait souffrir.
Pourtant, en s'emmitouflant sous les draps, Willow est frustrée, presque... vexée. Avec une impression amère qu'à chaque fois qu'ils couchent ensemble, Charles est sous l'emprise d'alcool ce qui le désinhibe et ne le rend pas forcément maître de ses faits et gestes. Peut-être est-ce seulement son imagination qui lui joue des tours. Certainement, puisqu'une fois que le monégasque endormi comme un bébé a enroulé un de ses bras autour de sa taille, la jeune femme a semblé oublier ne serait-ce qu'une once de ces précédentes pensées.
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Willow se réveille en sursaut en plein milieu de la nuit. Du moins, c'est ce qu'elle devine en apercevant la lueur de la lune éclairer brièvement les rideaux qu'ils ont oublié de tirer quelques heures avant. La jeune femme a encore fait un mauvais rêve et tente d'y faire abstraction pour éviter que le reste de sa nuit ne soit gâchée. Elle se tourne et fronce les sourcils en constatant le lit vide. Frottant ses yeux emplis de sommeil, l'anglaise prend conscience qu'une lumière artificielle éclaire le couloir à une heure bien trop tardive.
La jeune femme est persuadée d'avoir éteint toutes les lumières avant de s'endormir, et la place inoccupée à ses côtés semble avoir un lien avec cette mystérieuse lumière allumée. Doucement, elle allume la lampe de chevet afin d'habituer ses yeux. Ses yeux qui observent tout naturellement la pièce. Son regard rempli de stupeur tombe sur le sac du monégasque complètement défait, comme s'il avait fouillé frénétiquement dans celui-ci sans prendre le temps de ranger derrière lui.
C'en est trop pour la blonde qui s'extirpe des draps, en prenant le temps de se vêtir de manière plus décente avant de se diriger vers la source de lumière afin de découvrir ce qui se trame dans son appartement.
Ses pas la mènent vers son salon, plus précisément la cuisine, et ce qu'elle aperçoit est bien loin de toutes les hypothèses que sa conscience avait pu créer jusque-là.
Abasourdie, elle constate un de ses verres à pied rempli d'un liquide douteux, et un Charles la tête emprisonnée entre ses mains, ne l'ayant pas encore remarquée. Cette bouteille entièrement vidée provoque des frissons dans l'entièreté de son corps et Willow s'avance prudemment. Brusquement, le monégasque lève la tête à l'entente de ses pas sur le parquet grinçant, et immédiatement, les larmes affluent dans ses yeux.
- Je suis désolé Willow, je suis désolé je te jure que j'ai essayé je n'ai pas pu m'en empêcher, je suis désolé-
- Hey, hey, elle le coupe en prenant le verre plein pour le vider dans l'évier. Elle attrape ensuite ses mains pour le forcer à la regarder. Il y a une chose dont tu as oublié de me faire part hier, non ?
Et de lourds sanglots habillent le silence de la pièce. L'air se fait lourd et dire que Willow déteste cette situation serait un euphémisme. Elle encaisse la détresse du brun comme elle le peut.
- Après la mort de mon père, j'ai enchaîné les soirées. À Monaco, c'est tellement simple ; tous les adolescents sortent, tous les soirs, il commence à déballer ces explications à grande vitesse.
- Charles, respire, tu n'es pas obligé de me le dire si tu n'as pas envie, ne te force pas et essaie de te calmer un peu, elle murmure doucement.
Il hoche la tête, toutefois il ne semble pas prêt à arrêter ses aveux.
- J'ai commencé à boire énormément pour oublier sa mort, et à partir d'un certain temps j'ai continué de boire la journée, jusqu'à ce que mon petit frère ne le découvre par mégarde. Ce jour-là j'avais fait un coma éthylique, j'ai failli y passer. Depuis, ma famille et mes amis m'ont aidé à me sevrer mais depuis novembre, j'ai replongé et je ne sais pas quoi faire, il continue.
Willow se contente de l'écouter, ne sachant que dire de plus.
- Je m'en veux d'avoir fait subir ça à Arthur, il avait à peine dix-sept ans... et avant de rentrer il a découvert que j'avais recommencé, j'ai vu la douleur dans ses yeux je- j'ai pas supporté, je voulais juste tout oublier je suis désolé...
- Je vais t'aider, d'accord ? Est-ce que quelqu'un d'autre qu'Arthur serait susceptible d'être au courant ?
- Pierre.
- Demain, tu appelleras Pierre pour tout lui dire.
- Il le sait déjà, et m'a demandé de l'avouer à ma famille avant que ça n'aille trop loin mais je ne veux pas qu'ils me voient comme ils m'ont vu il y a six ans.
- Personne ne doit te forcer à en parler à ta famille, d'accord ? Personne. Par contre, ta famille pourrait tout aussi bien t'aider si jamais tu es tenté de recommencer à n'importe quel moment, ne les néglige pas. Il ne faut pas que tu aies honte.
Sans prononcer un mot, Charles plonge dans les bras réconfortant d'une Willow quelque peu bouleversée par ce qu'elle vient d'apprendre. La jeune femme est tout simplement peinée de voir le monégasque aussi détruit, et cette nuit, elle s'est jurée de se battre corps et âme afin de l'aider à s'en sortir.
Comme lui se l'est juré de le faire pour elle.
- On va aller se recoucher ? La nuit est encore longue.
Charles hoche la tête en observant la blonde débarrasser le bazar qu'il a créé. Elle n'a heureusement pas besoin de l'aider à marcher puisque son état d'ébriété n'est pas aussi avancé pour le faire tituber. Willow soulève le drap et laisse le brun se lover contre elle. Son cœur bat anormalement vite dans sa poitrine, elle qui n'a jamais connu telle proximité avec un homme auparavant.
- J'aimerais bien que tu viennes à Monaco, que tu rencontres ma famille, mes amis... je veux que tout le monde sache à quel point tu es formidable même si on se connaît depuis peu de temps, il marmonne, l'esprit embrumé.
Et le cœur de Willow chavire à ces paroles prononcées, remplies qu'on le veuille ou non, de sincérité.
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n'oubliez pas <3
à l'image de NIGHT FEVER, cette fiction m'est très chère. j'espère vous y retrouver nombreux avec la même énergie. merci pour tout encore <3
j'espère que vous avez aimé le chapitre !
-alcools
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