chapitre trois

WILLOW CRACHE SA FUMÉE DE CIGARETTE EN OBSERVANT le rare soleil de décembre se coucher sur la capitale anglaise. Le temps se consume à la même vitesse que cet agent destructeur, bientôt son père viendra la chercher afin d'assister au fameux gala organisé par la FIA, dont elle ne voit aucune utilité. Sa robe est aussi obscure que son maquillage englobant toute sa paupière et se fondant parmi ses yeux aussi sombres que son âme actuellement. Ses prunelles s'attardent sur son avant-bras, qu'elle camoufle aussitôt en rabaissant sa manche. Les souvenirs qui refont surface sont douloureux.

Un flash qui tourne en boucle.

Sentant l'angoisse monter, Willow inhale la fumée et inspire profondément afin de la sentir s'emparer de ses poumons suffoquant. Elle aurait dû être à sa place. Dans n'importe quel autre univers, elle ne serait plus là. Il a fallu qu'elle tombe dans cet univers pour subir toute la misère du monde sur ses épaules frêles.

Ses poils se hérissent ; la fraîcheur de l'Angleterre la paralyse mais qu'est-ce qu'elle apprécie être confrontée à ce froid. Cela contraste avec la chaleur de sa clope qui ne la quitte jamais, à toute heure de la journée. Et cela a une similitude avec la glace enrobant son cœur meurtri par la vie.

Willow observe sa robe un instant ; des manches longues recouvrent ses bras et elle en est soulagée. Le tissu s'étale jusqu'au sol et une fentes dévoile l'entièreté de sa jambe jusqu'à mi-cuisse. Depuis un an, se camoufler est une priorité.

Le bruit strident de la sonnette résonne dans tous l'appartement. Willow se raisonne et écrase sa cigarette dans le cendrier avant de retourner dans son salon. Ses talons noirs claquent sur le sol, ses favoris ; YvesSaintLaurent. Son père lui a offert cette paire deux ans auparavant à son anniversaire, elle ne les quitte plus. Dans l'œillet de sa porte, Harry se tient dans un costard de la même couleur que sa robe. Ils sont accordés et la jeune femme ne peut s'empêcher de sourire avec légèreté. Pourtant, son sourire sincère disparaît en quelques instants.

Son air maussade reprend possession de son visage et la blonde laisse entrer son père dans son domicile, avec un immense sourire aux lèvres contrastant nettement avec l'air de sa fille.

— Je suis heureux de te voir ma chérie, comment vas-tu ?

— Ça va. On peut y aller ?

— Nous partons tout de suite, sinon nous allons être en retard. Tu n'as rien oublié ?

La jeune femme passe au crible son appartement et ses prunelles fixent son sac à main posé sur la table de la salle à manger. Discrètement, elle y glisse un paquet de cigarettes avant de jeter la lanière sur son épaule, et de se retourner vers son paternel, un immense sourire rempli d'hypocrisie aux lèvres. Le plus âgé replace ses lunettes sur son nez, perplexe, mais n'argumente pas le comportement douteux de son unique fille avant de partir direction le gala.

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Pour la dernière fois devant son miroir, Charles ajuste son nœud papillon et les pans de son costard orné du logo de la prestigieuse marque Ferrari. Jadis, quelqu'un d'autre lui ajustait son nœud papillon, lui qui peinait à le réajuster afin qu'il soit droit. Maintenant, cette personne n'est plus à ses côtés pour l'aider. Le monégasque soupire, essaie de trouver une excuse de dernière minute afin d'éviter ce foutu gala, mais impossible. Pierre et Kika l'attendent, ils doivent se rendre tous les trois sur le lieu de réception.

Depuis quelques jours, le rouennais fait réellement attention au monégasque et ce dernier doit avouer que cela devient oppressant, avec cette impression d'être un enfant incapable de se tenir aux yeux de celui qu'il considère comme étant son meilleur ami. Le brun abandonne ses pensées néfastes dans sa chambre d'hôtel afin de rejoindre le couple dans le haul. Il déglutit en songeant au fait que Charlotte aurait dû être à son bras s'il ne l'avait pas quitté brutalement, ne pouvant guère faire face mentalement aux difficultés présentes dans sa vie.

Sans grande conviction, il approche Pierre et sa nouvelle petite amie avec qui il a un peu discuté. Elle n'est pas méchante, mais Charles doute ; son meilleur ami n'est pas une personne capable de se caser totalement, appréciant un peu trop la liberté. Il espère néanmoins se tromper cette fois-ci. La voiture les attend en bas des marches de l'hôtel et en s'asseyant à l'arrière du van, le monégasque retient un soupir.

— J'en ai marre d'avance.

— Tu souris de manière hypocrite aux photographes, tu arrives, tu te fais plaisir aux buffets pendant toute la durée de la réception, on part en boîte, le tour est joué.

— Je préfère ce plan.

— On arrive bientôt, j'ai hâte de revoir les gars quand même.

— Pareil, par contre je ne vais pas devant les photographes avec vous c'est mort, je ne tiens pas la chandelle.

— Si susceptible, le français roule des yeux, on se retrouve à l'intérieur.

Kika lui sourit avant de prendre la main du français qui la fait descendre du van. Charles patiente quelques secondes à peine et se précipite hors de l'habitacle en voyant Lando traînant des pieds derrière Carlos et sa compagne. Le monégasque frappe son épaule et le premier sursaute avant de se retourner, prêt à en découdre.

— Tu m'as fait peur !

— Je n'allais pas te laisser tenir la chandelle entre ces deux-là.

— Tu es tellement gentil Charles. Donc on fait quoi, on pose ensemble ? Je te préviens je ne pose pas ma main sur tes fesses.

— Vas-y d'abord idiot, Pierre m'a dit que l'on sortait après, j'espère que vous êtes partant.

— Évidemment, il ne reste plus qu'à convaincre George et Carmen. Heureusement que tu viens, un seul célibataire parmi ces sauvages, j'aurais fait une syncope dans la boîte.

Ils ricanent entre eux avant de se mêler aux photographes l'un après l'autre. Charles essaie tant bien que mal d'esquisser un maigre sourire sans aucune sincérité, toutefois ses cernes bleutés témoignent de nuits compliquées. À l'issue d'une attente interminable, le voici enfin entré dans le lieu de réception, à la recherche de ses amis ou tout simplement du buffet devant lequel il se tiendra toute la soirée. Son entraîneur ne sera pas ravi pourtant, en cet instant précis, il n'en a rien à faire.

Ses prunelles se dirigent vers le saint graal de cette soirée morose qui ne le fait guère rêver.  Son plus grand souhait est de quitter cette soirée. Un serveur lui tend une coupe qu'il attrape volontiers, et le voici appuyé à la balustrade de la terrasse, sirotant son verre ou, que dis-je, le buvant d'une traite. Le monégasque grimace ; il n'a jamais été friand d'alcool jusqu'à cette douloureuse période qui le dépasse. Le brun patiente une dizaine de minutes dehors avant d'aller se resservir afin de ne pas paraître trop suspect. Cette fois, il ne s'expose pas à l'extérieur, la fraîcheur de l'air lui est désagréable.

Son objectif principal est d'éviter Pierre à tout prix, alors rester se goinfrer au buffet de miniardises en tout genre sans pour autant en abuser est sans doute la meilleure option. De toute manière, son ventre le tiraillant l'empêche d'avoir réellement faim.

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De son côté, la blonde s'accroche au bras de son père en arrivant devant le lieu de réception du gala. Les photographes ne les attendent pas eux, alors peu prennent des clichés de l'homme d'affaire et de sa fille, pour son plus grand bonheur d'ailleurs. Harry discute avec de nombreux couples, sûrement des collègues, des concurrents... la jeune femme n'en a que faire. Ses iris noires s'attardent sur l'organisation de la salle. Le lieu est d'une beauté époustouflante, néanmoins cela ne suffit pas à Willow pour être impressionnée. Des salles de cette envergure, elle en a vu des dizaines et des dizaines de sa vie. Ces réceptions sont toutes assomantes, sans exception et son âme en perdition ne supporte plus toutes ces questions à répétition.

"comment est-ce que tu te sens ?"

"cela fait tout juste un an, j'espère que vous tenez le coup"

"si seulement ça n'était pas arrivé, quelle tragédie."

Oui, quelle putain de tragédie, Willow a parfaitement compris.

La blonde a besoin d'une cigarette en urgence. Elle coupe son père dans une discussion afin de le prévenir qu'elle sort prendre l'air. La terrasse donne sur les toits londoniens et la jeune femme n'est toujours pas époustouflée. La vue de son appartement est bien meilleure qu'ici, toutefois elle se retiendra de le dire à haute voix. Une fois la totalité du tabac inhalé, ses pas la conduisent jusqu'au buffet qu'elle a envie de dévaliser. Malheureusement, bon nombres d'invités se ruent sur celui-ci et la voici bloquée derrière un corps tout sauf frêle. Willow soupire de frustration et se retient d'amèrement lui intimer de déguerpir.

Ce dernier fait demi-tour sans l'avoir aperçu et sursaute. Son verre lui glisse des mains et par un réflexe surhumain, la blonde parvient à l'attraper avant que la flûte ne s'échoue sur le sol, ce qui aurait provoqué un brouhaha monstre et un sentiment de honte bien trop puissant pour que cet inconnu ne le subisse. Sans un mot, elle tend le verre à l'homme en face.

— Bons réflexes, parvient-il à articuler entre deux balbutiements.

— Pas difficile, des hommes comme vous il y en a trop dans ce genre de cérémonies.

— Je vous remercie, fit-il de manière sarcastique.

Willow roule des yeux, exaspérée par ce genre de comportements. Cet homme n'a rien fait et pourtant elle le trouve insupportable. De toute manière, tout l'insupporte, encore plus ceux qui ne savent pas avoir de bonnes manières à ce genre de festivités. Ses prunelles se perdent vers l'entrée dans laquelle elle souhaite plus que tout au monde voir apparaître sa meilleure amie Crystal dans l'espoir qu'elle vienne la sauver de cette situation emplie de gêne. Signe de soulagement, elle sort une énième cigarette sous les yeux de l'inconnu toujours planté devant elle.

— Vous allez rester me fixer comme un idiot encore longtemps ? raille-t-elle en commençant à le contourner.

Une voix dans son dos la fait s'arrêter et souffler de désespoir.

— Fumer tue.

Comme si elle n'avait pas entendu ces deux mots maintes et maintes fois au cours de cette dernière année sur Terre.

— Boire aussi, et au moins je ne ressemble pas à un ivrogne avec de la fumée plein les poumons, siffle-t-elle à l'inconnu portant la coupe de champagne qu'elle vient de sauver.

— Un point pour toi.

Elle lui offre un sourire rempli d'hypocrisie avant de s'enfuir sur la terrasse. Les gens l'agacent au plus haut point. La fumée de sa clope ne parvient même plus à la détendre, sa seule envie est d'être tout sauf tendre avec autrui. La jeune femme parvient à entendre les conversations de la gente mondaine et par dépit, elle décide de rester ici, au profit d'une deuxième cigarette d'affilé alors que tombe la nuit.

Quelques instants plus tard, une main se pose sur son épaule ; Crystal. Celle qui comble ce vide dans son cœur, abyssal. Crystal est joviale, loyale... une personne normale. L'exact opposé de Willow, entourée par le mal. Son tempérament est tout simplement infernal.

— Comment ça va ? une étreinte l'empêche de tirer sur sa cigarette, elle sourit brièvement avant de se décaler.

— Mieux depuis que tu es ici, les gens ici sont des imbéciles qui ne connaissent rien à ce monde.

— Allez, finis ta cigarette que l'on aille s'installer, plus vite nous y serons, plus vite ça sera terminé.

Willow soupire avant d'écraser sa cigarette sur le sol, la terrasse ne comportant pas de cendrier. Ne trouvant pas non plus de poubelles, la blonde glisse le mégot dans son paquet entamé le temps d'en trouver une, puis se dirige vers le buffet afin de subtiliser quelque miniardises pour masquer l'odeur nauséabonde du tabac. Les deux amies s'installent sur une table remplie d'inconnus. À deux tables d'ici, la jeune femme aperçoit son père en grande discussion avec des hommes d'affaires. Heureusement qu'ils ne sont pas à cette table, Willow aurait vu sa soirée être gâchée -si elle ne l'était pas déjà-.

Elle s'ennuie tellement lors des nombreux discours qu'elle pourrait croire que son heure a sonné. Ses yeux s'abandonnent sur son téléphone malgré les coups de coude répétitifs  que lui assène sa meilleure amie.

— Dure soirée, hein ? murmure quelqu'un à l'attention de la jeune femme.

Willow fait un effort surhumain afin de ne pas envoyer balader cette inconnue qui vient de lui adresser la parole. Crystal doit être fière d'elle, et pour que son amie soit fière, cela doit passer par du contact social.

— C'est infernal.

— Pourquoi es-tu ici ?

— J'accompagne mon père qui est un des principaux sponsors pour je-ne-sais-qui, enfin... ceux qui organisent la réception. Je suis venue avec ma meilleure amie à côté.

— Oh d'accord ! Ça doit être barbant si tu l'accompagnes souvent.

— L'habitude... et toi ?

— J'accompagne mon copain, il est pilote de formule un. Je m'appelle Kika !

— Willow, elle donne un coup de coude à sa meilleure amie qui se retourne vivement, l'air perdue, et voici Crystal.

Cette dernière sourit en saluant la fameuse Kika, et suite à cette discussion, les voici parties dans des conversations toutes plus farfelues les unes des autres, arrachant des fous rires silencieux se soldant par des réprimandes de la part du copain de la portugaise -origine dévoilée dans ces discussions-. En l'espace de cinq minutes, elles sont devenues les meilleures amies du monde sans avoir la certitude de se revoir un jour.

Willow se surprend à apprécier une compagnie autre que celle de sa meilleure amie. Lors d'une pause après un énième discours, la blonde se retient de crier victoire et se lève afin d'aller fumer. Comme un automatisme, elle propose à Kika qui accepte sans broncher, avant de dire à son copain qu'elle s'éclipse aux toilettes.

Pierre, lui, profite de cette pause et de l'absence de sa compagne pour aller voir ses trois acolytes attablés à quelques mètres. Il observe les deux anciens coéquipiers de chez McLaren, à deux doigts de s'assoupir sur leur chaise sous le regard médusé de la compagne de l'espagnol, désespérée par leur comportement, tandis que Charles semble préoccupé, la tête soutenue par sa main et le regard perdu sur le liquide tourbillonnant dans son verre.

Cependant, le français voit rouge en se postant au niveau de son ami. Il lui enlève brusquement la coupe de champagne à moitié vide des mains et le frappe à l’épaule, le faisant sursauter légèrement.

— Putain mais qu’est-ce que tu fous ?! s’énerve-t-il, réveillant sans le moindre scrupule les deux acolytes en face.

— C’est bon, ne commence pas à sortir de tes gonds, on va t'entendre dans toute la salle.

— La prochaine fois que je te vois avec ce genre de verre dans les mains je t’assure que je serai moins tolérant que ce soir. Ne joue pas avec ça Charles, ce n’est pas un jeu, pas après ce passif.

— Je contrôle la situation, donc décolère, rends-moi la coupe et ensuite tout ira mieux.

Furieux, le normand boit le reste du liquide d’une traite avant de poser la coupe sur la table, juste devant le nez du brun qui se contrôle afin de ne pas s'énerver à son tour. Heureusement, ce n’est pour le rouennais que la première gorgée d’alcool qu’il boit de la soirée. Néanmoins, il n’a aucune idée de combien de verres son meilleur ami s’est enfilé durant son absence. Pierre est toujours soucieux quant à la consommation du brun, bien qu’il sache que plus jamais il n’a touché à un verre après cet épisode pour le moins... catastrophique, de sa vie.

— On ne comprend rien au français mais si on avait su que cette soirée allait provoquer des tensions, on se serait enfui comme d’habitude, siffle Carlos en jetant un coup d'œil au britannique, qui confirme ses dires.

— Je pense qu’il est bientôt temps de décaler dans un endroit bien plus propice à la fête, propose Lando, et tout le monde acquiesce.

Aussitôt, Pierre retourne s'asseoir, énervé par le comportement du monégasque. Pourtant, à la table, il prétend que tout va bien, comme il l'a toujours fait.

Pendant tout ce temps, Willow n'a fait qu'esquisser un sourire moqueur, en quittant la salle principale afin de retrouver la terrasse. Elle tend une cigarette à la portugaise qui souffle un bon coup après avoir inhalé pour la première fois de la soirée.

— Donc tu mens à ton copain ? cette remarque la fait s'esclaffer.

— Je ne fume qu'occasionnellement, ça ne me vient pas à l'esprit d'aller acheter moi-même mes paquets. Et monsieur n'apprécie pas alors je me fais discrète.

— Je comprends.

— C'est un sportif alors tout ce qui est nocif, de près ou de loin...

— Les gens sont plus distant par rapport à la cigarette alors que l'alcool procure les mêmes conséquences tu sais.

— Tu as raison. Sinon, tu fais quoi dans la vie ?

— Pas grand chose pour le moment, et toi ?

— Je suis mannequin.

Willow hoche la tête, se retenant de dire qu'elle s'en doutait. Sa taille fine et son corps élancé parlent pour elle. Les deux jeunes femmes ne restent pas plus longtemps dehors et après avoir écrasé le mégot par terre, elles retournent en riant dans la salle principale. Elles surprennent alors Crystal et le copain de Kika discuter entre eux.

— Qu'est-ce que vous dites de bien intéressant ?

— On parlait de toi, Kika, sourit Crystal.

— Je t'avais vu parlé avec Crystal et son amie, alors je me demandais si tu les connaissais avant le gala.

La portugaise hoche la tête avant de présenter Willow au pilote de course, prénommé Pierre. Les discours reprennent pendant une grosse demie heure et la jeune femme n'en peut plus. Sa tête va littéralement exploser et elle pourrait presque pleurer de joie à la fin de la réception. Crystal souffle, exaspérée par cette terrible soirée.

— Est-ce que vous voulez venir en boîte avec nous ? propose soudainement Kika, excitée face à cette idée.

— Non-

— Évidemment ! Sa main se plaque sur la bouche de Crystal en acceptant la proposition. 

Crystal lui lance un regard noir marqué par l'agacement, ne pouvant plus refuser la proposition de Kika puisque le couple s'est aussitôt éloigné afin de prévenir leurs amis. Willow est une profiteuse, alors refuser n'est pas dans sa nature. Bien qu'elle soit riche, elle traîne loin des carrés vip, encore plus avec des personnes forcément méconnues. Peut-être que quelqu'un pourrait assouvir son désir d'oubli. En attendant, l'ivresse l'attend au tournant.

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coucou, petite surprise ! ça va pas être tout le temps comme ça mais peut-être quelques chapitres supplémentaires le jeudi, pour que vous découvriez + rapidement cette histoire <3

-alcools

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