chapitre trente-neuf

CHARLES APPRÉCIE TOUJOURS LE WARM-UP avant de monter dans sa monoplace. C'est bien le seul moment où il rigole avec son préparateur physique, d'autant plus lorsque celui-ci ne parvient pas à réceptionner le ballon. Le monégasque a un immense sourire aux lèvres en continuant de se préparer et quelques minutes plus tard, le voici fin prêt à grimper dans sa monoplace.

Le brun est parvenu à arracher de justesse la pôle position malgré une voiture qui n'offre que des contre-performances depuis le début de la saison. Toutefois, Charles ne se fait pas d'illusions ; quelques tours après le début de la course, les RedBull seront dans son champ de vision.

Le monégasque trottine jusque son garage et arbore un immense sourire en apercevant Willow en pleine conversation avec un des ingénieurs de sa monoplace. Le brun adore voir sa mine confuse alors que l'homme en face essaie certainement de lui expliquer les concepts les plus basiques de l'ingénierie automobile, elle qui est complètement novice dans le domaine. La jeune femme sursaute en sentant une main se poser sur sa hanche et automatiquement, un sourire immense prend place sur ses lèvres.

— J'ai une surprise pour toi, elle dit en français pour que l'ingénieur ne comprenne pas, mais comme je pars tôt après le grand prix, je te le dirai à Londres après le gala.

— Donc tu tease la surprise et tu t'en vas ?

— J'adore faire ça, elle sourit.

Le brun lève les yeux au ciel avant d'entamer une brève conversation avec son ingénieur, le temps qu'il soit l'heure de monter dans la monoplace. Willow s'écarte légèrement et positionne un casque sur ses oreilles. Elle vient embrasser sa joue avant de le laisser se préparer avec Éric, qui lui lance un regard dédaigneux auquel elle répond sans aucun remord.

Charles ne le remarque pas, trop concentré sur sa préparation. Il se vêtit complètement de sa combinaison, se munit de sa cagoule tout en écoutant les rappels de son entraîneur.

— Tu feras attention, Max freine très tard au virage 7, avertit Éric.

— Oui je sais, j'y ferai attention, de toute façon je dois m'échapper dès que j'en ai l'occasion.

— Exactement. Allez ils t'attendent.

Le pilote de la Scuderia émet un profond soupire avant de mettre son casque puis ses gants, et de s'installer dans sa monoplace pour le tour de mise en grille. Il espère au moins décrocher le podium lors de cette course, même si son objectif plutôt irrationnel serait de subtiliser la première place aux taureaux.

Willow observe la voiture quitter les stands et comme toujours, une certaine appréhension vient se faufiler dans son esprit, vient s'aventurer en elle comme un vieux démon. Cette peur irrémédiable de le perdre à n'importe quel instant. L'anglaise retient sa respiration à l'approche du premier virage après l'extinction des feux ; elle respire à nouveau en le voyant s'extirper avec facilité des dangers potentiels que sont les monoplaces adverses.

Frénétiquement, son pied frappe le sol, geste dévoilant son angoisse constante. La jeune femme sent une main se poser sur son épaule et légèrement, elle sursaute. Willow se retourne et sourit à Arthur qui s'excuse, accompagné de Lorenzo. La blonde se décale un peu afin de leur laisser de la place, et les trois adultes se concentrent sur la course que le pilote gère parfaitement bien à son échelle.

Les RedBull étant innateignables, seule la troisième place est en jeu et Charles se bat pour celle-ci après que Perez l'ait dépassé dès les premiers tours, puis Verstappen quelques tours plus tard dans le virage 7. Willow a d'ailleurs été intriguée par la réaction démesurée de son préparateur physique dans les stands.

— Il est toujours sur les nerfs comme ça ? Elle questionne.

— C'est dans sa nature, je crois que les résultats de Charles ne le satisfont pas, mais en même temps il ne peut pas faire mieux, déclare Lorenzo en croisant ses bras contre sa poitrine.

— J'ai l'impression qu'il réagit de manière excessive sans jamais se remettre en question. Je ne l'aime pas.

— Plus personne ne peut se le voir tu sais, rétorque le plus jeune en lâchant un soupir.

— Vous aussi vous êtes au courant ?

Les deux frères acquiescent, et l'anglaise comprend que la situation avec Éric n'est plus si secrète et que malgré toutes les mises en garde de ses proches, Charles continue de plonger dans cet environnement toxique.

— Puis avec ce qu'il s'est passé mi-avril, on l'a prévenu que ça devait cesser... dévoile le pilote de formule deux.

— Arthur la ferme, grogne Lorenzo.

— Ce qu'il s'est passé mi-avril ? De quoi est-ce que vous parlez ?

Willow fronce les sourcils face à ce silence voulant néanmoins dire mille mots. Arthur se pince les lèvres tandis que Lorenzo se pince l'arête du nez, maudissant son petit frère de ne pas savoir correctement tenir sa langue.

— Les garçons, dites-moi ce qui est arrivé il y a un moins et demi, ordonne l'anglaise.

Arthur se gratte la tête avant de finalement déballer l'entièreté des événements qui se sont déroulés quelques semaines auparavant, ainsi que les raisons pour lesquelles elle n'a pas été mise au courant. Willow sent le monde s'effondrer sur ses épaules, elle qui était persuadée que Charles allait mieux depuis plusieurs semaines, la voici en train de culpabiliser sur le fait de n'avoir absolument rien remarqué.

Son visage se ferme alors que d'une voix monotone, elle remercie les frères du brun de lui avoir avoué cet événement passé. Ses yeux se focalisent sur l'écran en face d'elle, tentant de faire abstraction à la moindre distraction. Il n'y a que cette monoplace rouge ornée du numéro seize qui compte. Rien ne la perturbera, pas même ses pensées néfastes qui résonnent et martèlent son crâne sans discontinuer.

Il n'y a que Charles qui compte.

□□□

Agacé et forcément déçu de ne pouvoir se battre que pour la troisième place, le pilote de la Scuderia feint un sourire à l'interview, ainsi qu'un immense sourire sur le podium en aspergeant de champagne ses deux adversaires ainsi que les membres de son écurie au pied du podium. Ses prunelles analysent la foule et son cœur se réchauffe légèrement en apercevant Willow qui l'applaudit avec ferveur au beau milieu des hommes tout de rouge vêtus. Il salue sa famille ainsi que la foule avant de quitter la célébration pour sa driver room.

Dans le garage, il croise rapidement l'anglaise qui l'étreint. Charles est perturbé par cet échange semblant bien moins naturel que les fois précédentes, toutefois il ne relève pas et se dirige vers sa driver room afin de troquer ses vêtements ignifugés trempés de sueur pour des vêtements propres. Sa casquette vissée sur la tête, le voici prêt pour la zone d'interview néanmoins, son envie de s'y rendre frôle le néant.

Un bruit résonne contre la porte et aussitôt, Éric fait son apparition. Ses muscles se tendent automatiquement. Le monégasque est déçu de lui-même, des performances de la monoplace et cette déception va de paire avec la colère. Voir son entraîneur débarquer maintenant alors que son sang bout dans ses veines n'est pas de tout repos et Charles essaie sans succès de ne pas serrer ses poings, rendant ses phalanges blanches.

— Putain mais je t'avais dit de faire attention à ce virage ! râle son préparateur physique sans même le féliciter pour le podium.

— ils étaient trop rapides, je ne pouvais rien faire ! il rétorque.

— Bien sûr que si, tu pouvais bloquer Max ! Mais comme d'habitude tu fous tout en l'air parce que t'es un incapable. Et après tu veux marcher dans les pas de Jules, rendre fier ton père... il déballe avec dédain.

— Stop !

— Tu ne seras jamais au niveau de Jules et je dois m'y faire, je crois, il soupire.

— Arrête de parler en son nom ! Il explose. J'en ai plus qu'assez de tes remarques de merde à chaque fois qu'un grand prix ne se termine pas tel que tu le veuilles. Arrête de rejeter la faute sur moi, arrête de me comparer à Jules et bordel, arrête de me reprocher sa mort ! Je n'étais pas sur ce circuit en 2014 ! Moi aussi j'ai souffert et j'en souffre encore, et cette comparaison me bouffe plus qu'elle ne m'encourage ! Alors maintenant, tu prends tes affaires, tu vas voir Vasseur et tu lui dis que tu démissionnes avant que je ne lui dise toute la vérité.

— Tu vas quand même pas me virer pour deux ou trois remarques à la con ?! Il s'étonne, outré.

— Elles sont récurrentes, blessantes et me mettent une pression supplémentaire alors qu'en ce moment j'ai tout sauf besoin de ça. Je te demande de partir, calmement, et je ne te le dirai pas une fois de plus. Casse-toi et vois avec Vasseur pour briser le contrat. Allez !

— Tu vas le regretter amèrement Charles.

— Tant pis. Pourtant je sais que si Jules avait été présent, et avait vu toutes ces horreurs, il m'aurait demandé de faire ce que je suis en train de faire.

Sans un mot supplémentaire à son égard, Éric quitte cette pièce et un poids soudain s'enlève de sa poitrine. Comme une enclume qui disparaît et ne devient qu'une plume. Pourtant il ne peut s'empêcher d'angoisser sur le futur, faisant les cent pas dans la pièce avant que sa chargée de communication ne lui annonce qu'il est grand temps de se jeter dans l'arène.

Charles soupire et essaie de ne penser qu'au positif. Son entraîneur va démissionner, et il va enfin pouvoir tirer un trait sur cette toxicité qui le bouffait depuis des années.

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petit coup de gueule :

se lancer sur wattpad c'est pour le plaisir, d'accord. mais une fois que tu mets ça en public, tu as une responsabilité. tu ne peux pas te permettre d'écrire des DÉBILITÉS que je ne citerai pas même si c'est pour avertir le public + les TW en début de chapitres servent à prévenir

des gamines (oui, à cet âge-là t'es encore un gamin) de 12-13 ans vont lire tes histoires, se faire un modèle de perfection face à la description des personnages par exemple... et se créer des complexes, c'est le moment où l'adolescence se forge putain, faut faire attention !!! même envers des personnes + âgées, certaines peuvent rechuter juste avec 3 mots mal interprétés.

je ne dis pas que je suis parfaite et que je fais attention, mes mots sont durs mais j'essaie d'avertir.

donc purée faites ATTENTION à chaque phrase que vous écrivez ici !

merci

sur ce, j'espère que vous avez aimé le chapitre, on se retrouve jeudi prochain, on passe à un chapitre par semaine car j'arrive pas à boucler la fictioooon

-alcools

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