chapitre trente-huit
WILLOW A UN IMMENSE SOURIRE AUX LÈVRES en foulant le paddock en compagnie de Charles ce matin. Le monégasque est heureux d'être à la maison et la jeune femme le sent, d'autant plus en ce jour de course. La blonde doit dire qu'elle est surprise par l'ampleur de cet événement dans les rues de la principauté. Depuis petite, elle entend vaguement parler de ce grand prix et de l'image qu'il renvoyait. Il faut dire que la réalité est bien loin de tout ce qu'elle avait imaginé.
Évidemment, énormément de hauts placés, de personnes célèbres font le déplacement, mais elle ne s'attendait pas à ce que la principauté se transforme en véritable arène dans laquelle des dizaines de banderoles à l'effigie du pilote de la Scuderia sont accrochées aux différents appartements bordant le circuit en ce jour de course.
Elle est également soulagée que ce week-end se déroule sans accroc. Tout est bien différent de l'Émilie-Romagne et l'anglaise s'en voit rassurée puisque tout semble aller mieux. Charles est heureux, elle avance, attendant impatiemment de déménager pour l'Italie courant juin, et rien ne l'excite plus que cela. Pourtant, aujourd'hui en arrivant dans l'hospitalité Ferrari, son angoisse est belle et bien présente.
- Je pourrais payer pour voir ta tête comme ça des dizaines et des dizaines de fois.
- Fais le malin, parce que juste après, c'est au tour de mon père.
- Bien sûr. Maman ! Appelle le brun alors que les muscles de la blonde se tendent rapidement.
Une femme accompagnée d'un homme et d'une autre jeune femme se retournent simultanément et Willow affiche un sourire à présent crispé malgré toute la bienveillance que la famille du monégasque puisse apporter.
- Je vous présente Willow, ma copine !
- La fameuse, lance Lorenzo, elle qui a bien retenu tous les prénoms. Lorenzo, enchanté.
- Nous sommes ravis de te rencontrer, ajoute la mère de famille en la saluant également.
- Et je te présente Carla, qui est la copine d'Arthur, tu le verras plus tard puisqu'il roule maintenant.
Les deux jeunes femmes se sourient mutuellement, sûrement par timidité. Charles sourit en voyant la conversation se faire naturellement entre sa famille et la jeune femme, si bien qu'il en profite pour s'éclipser afin de participer à un briefing de l'équipe. Willow grimace en ne sentant plus sa main dans son dos et tant bien que mal, elle essaie de paraître à l'aise.
- Alors Willow, comment est-ce que vous vous êtes rencontrés avec mon fils ? demande Pascale, tandis que Lorenzo et Carla ont entamé une conversation de leurs côtés.
- À un gala que mon père a organisé en décembre dernier, il possède une entreprise partenaire de la FIA, d'ailleurs il est ici aujourd'hui. Charles se moquait de mon stress mais je sais qu'au fond il l'est tout autant, elle termine, et cette remarque arrache un rire à la mère du brun.
- Il adore se moquer gentiment, mais souvent ça lui retombe dessus. Si tu pouvais demander à ton père de le cuisiner un peu pour que tu me racontes tous les détails ensuite...
- Promis, elle dit en rigolant.
- Arthur est sur le podium pour l'instant ! S'exclame soudainement Carla.
La famille et Willow se concentrent alors sur la fin de course du jeune monégasque, qui parvient à maintenir sa troisième position avec brillot dans les rues de la principauté. Ils se dirigent aussitôt vers le petit parc fermé mis en place pour la formule deux, et la jeune femme est rassurée de finalement voir Charles, qui a pu se libérer de son briefing plus tôt que prévu afin de féliciter son petit frère pour la course.
La blonde reste en retrait en observant la petite famille célébrer ce podium et elle ne peut s'empêcher d'avoir les larmes aux yeux en admirant son brun étreindre puissamment Arthur, tellement enthousiasmé par sa troisième place. Charles se retourne alors et sourit à l'anglaise en venant entourer sa taille d'un de ses bras pour l'apaiser un peu, comprenant cette soudaine émotion prenant possession d'elle.
- Ça va ? il demande alors.
- Vous êtes mignons avec tes frères, elle déclare simplement, et le pilote resserre sa légère étreinte avant qu'ils ne se concentrent sur le podium.
- Juste après le podium, tu devras rencontrer mon père, elle murmure juste avant qu'Arthur n'apparaisse aux yeux de la foule.
Charles n'a pas le temps de répliquer puisque tous applaudissent les trois premiers de la course, pourtant elle est fière de sentir ses doigts se crisper sur sa hanche malgré le fait qu'il essaie de ne rien laisser paraître. Willow sourit en regardant le podium et surtout Arthur sourire à toute sa famille. Elle jette un coup d'œil à Carla et ne peut s'empêcher de les trouver absolument adorables.
Une fois les célébrations terminées, l'anglaise traîne le monégasque jusque l'hospitalité Ferrari, qu'il regagne à reculons. Innocemment, il s'arrête plusieurs fois sur le chemin afin de saluer les ingénieurs et mécaniciens qu'il croise, ce qui a le don de faire s'impatienter la jeune femme qui, toutefois, se montre patiente aux yeux de tous. Elle rit en voyant le brun se raidir une fois qu'elle lui annonce qu'ils sont arrivés.
Énormément de personnes haut placées se trouvent dans cette pièce et Charles se remémore d'ô combien il déteste se retrouver dans ces salles où il n'est plus qu'une proie pour les différents sponsors des écuries. Tous, ou pratiquement tous ne sont présents que par intérêt, et il n'a qu'une seule envie ; partir d'ici. Néanmoins, il n'a pas le temps de réagir qu'un homme d'une cinquantaine d'années, le dépassant nettement en taille se poste devant lui.
Le monégasque lance un sourire crispé à l'homme qu'il devine être le père de Willow, et il ne peut s'empêcher de se faire la réflexion que l'anglaise n'a pas hérité de la taille de son paternel, elle qui atteint à peine l'épaule de celui-ci.
- Papa, je te présente Charles, et Charles, voici mon père, Harry !
- Enchantée jeune homme, je suis ravi de te rencontrer dans d'autres circonstances que des galas plutôt inutiles, il déclare, et ces propos détendent légèrement le brun.
- Enchantée également monsieur.
- Tiens Willow, ton futur patron m'accompagne ce week-end pour le grand prix, tu pourrais aller lui toucher deux mots ?
L'anglaise fronce les sourcils mais abdique, cherchant du regard son futur patron. Un dernier regard porté sur Charles la fait doucement rire, lui qui avait l'air de dire qu'après cette discussion, il la tuerait. Willow se dirige vers le buffet et prend son courage à deux mains afin de saluer celui pour qui elle travaillera dans maintenant deux semaines. La jeune femme est rassurée de voir que le courant passe bien et que le cinquantenaire semble être bienveillant.
Cela conforte son choix de prendre son envol et à présent, arriver en Italie est une nécessité et elle en est tout bonnement impatiente.
Pas plus de dix minutes plus tard, une main se pose sur son épaule et la jeune femme se retourne en souriant à son père, qui démarre une discussion avec un de ses collègues. La blonde en profite pour s'éclipser et retrouver le monégasque qui arbore un sourire crispé.
— Ça a été ? Vous avez énormément parlé, elle souligne.
— Ton père veut ma mort, c'est tout.
— N'importe quoi ! Allez dis-moi.
— C'est une conversation privée, madame ! Il rit en glissant sa main dans son dos, est-ce qu'on peut partir ? J'ai vraiment l'impression d'être une proie ici.
Willow hoche la tête en saluant son père de loin avant de quitter la pièce aux côtés du brun, rassuré de partir de ce genre d'endroits qu'il n'apprécie pas particulièrement. La jeune femme essaie de savoir ce que les deux hommes ont bien pu échanger toutefois, Charles ne dit pas un mot concernant la conversation qu'il a entretenue avec le père de sa compagne.
— Et toi, avec ton futur patron ?
— Il m'attend dans deux semaines, dit-elle avec un immense sourire aux lèvres.
— Donc dans deux semaines tout devient plus facile, il soupire.
— Exactement. D'ailleurs mon père a prévu un événement pour mon départ juste après ton week-end à Barcelone, est-ce que tu es libre ?
— Normalement oui.
— Génial ! C'est un peu comme un "pot de départ". Je n'ai jamais travaillé dans l'entreprise basée à Londres mais tout le personnel me connaît, alors mon père a voulu voir les choses en grand, elle grimace. Mais ça compte énormément pour moi, je suis contente si tu peux venir. Je partirai pour Londres tout de suite après le grand prix.
- Je serai là, par contre je prendrai l'avion le lundi, en même temps que George et Lando, il dépose un baiser sur sa joue avant qu'ils ne continuent leur route dans les dédales de couloir. Je te laisse, je dois retrouver Eric pour me préparer.
- Tu fais attention à toi et tu n'écoutes aucune de ses paroles qui n'ont aucun rapport avec la formule un d'accord ?
Le brun hoche la tête et vole un dernier baiser à la blonde avant de disparaitre au détour d'un couloir. Willow sourit bêtement avant d'aller retrouver le garage Ferrari dans lequel elle entame une conversation avec Joris, en train de régler son appareil photo. La jeune femme songe un instant à sa vie et se demande ce qu'elle aurait été si par pur hasard, elle ne s'était pas rendue à ce maudit gala avec son père en décembre dernier. Un coup de pouce du destin bien mérité.
□□□
Willow rit aux éclats en trottinant dans les dédales de couloir de l'hospitalité, la main ancrée dans celle du monégasque. Ce dernier les guide jusqu'à sa driver room dans laquelle il s'immisce avant de venir capturer les lèvres de la jeune femme, qui ne s'arrête pas de rire contre ses lèvres.
- Charles arrête, elle rit, imagine quelqu'un ouvre la porte, elle retient un soupir en sentant les baisers s'attarder dans son cou.
- Ca serait vraiment tragique de se faire prendre.
Ses mains s'agrippent à ses hanches et sans plus attendre, il se laisse tomber sur le canapé, l'entrainant dans sa chute. Elle rit sans discontinuer et Charles pourrait mourir, cela n'aurait aucune importance du moment que son rire cristallin soit le dernier son qui parvienne à ses oreilles. La jeune femme se met à califourchon sur le bassin du pilote et approfondit le baiser qu'ils échangent. Sa tête part en arrière alors que le brun s'attaque à son cou et elle sourit en posant sa main sur son torse pour le reculer de quelques centimètres, ce qui a le don de le surprendre.
- Comment tu te sens ? Après cette course.
- Tu veux vraiment qu'on parle de ça maintenant ? il demande en resserrant sa prise sur ses hanches.
- Bien sûr, je veux savoir comment tu vas, si Eric n'a pas été exécrable.
- Tu gâches tout le moment, là, il se plaint.
- De toute façon on allait arrêter parce que moi, en couple avec toi, jamais il ne se passera quelque chose dans cette pièce, surtout quand ta chargé de relation publique peut débarquer à n'importe quel moment.
- Ca va, la course s'est bien passée, on ne pouvait pas faire mieux et je n'ai pas croisé Eric depuis la fin de course. Ça te va ?
Willow acquiesce et se décale dès lors qu'elle entend quelqu'un frapper à la porte. Elle réajuste son haut et sa coiffure juste avant que le monégasque donne l'autorisation d'ouvrir la porte.
- Tu as trois minutes pour te préparer et on part pour la zone média Charles, dit-elle en offrant un sourire à la blonde avant de disparaitre aussi rapidement qu'elle est arrivée.
Charles se retourne aussitôt vers l'anglaise et roule des yeux en apercevant son sourire victorieux, l'air de dire 'je te l'avais dit'. Le brun se contente de troquer son haut ignifugé pour un t-shirt de la Scuderia, gardant sa combinaison descendue jusque sa taille. Il remet sa casquette sur sa tête et vient embrasser une dernière fois la jeune femme avant qu'ils ne sortent tous les deux de la driver room.
Il donnerait n'importe quoi pour qu'elle l'accompagne à chaque grand prix, car son absence est l'une des pires sensations qu'il ait connu.
□□□
je suis à l'heure, si c'est pas beau ça !!!
enjoy les amis <3
sinon, i'm going to the eras tour
-alcools
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top