chapitre douze

CELA FAIT UNE DIZAINE DE JOURS QUE 2023 A DÉBUTÉ, et Willow continue de se lamenter comme les mois qui viennent de passer. Charles n'a même pas la possibilité d'apporter un peu de plaisir dans sa vie et Willow s'ennuie, alors Willow se tue à la cigarette venant brûler fortement ses poumons. Chaque jour, son père l'appelle pour lui demander des nouvelles mais chaque jour, elle est à court de discussions. Que dire ? Qu'aujourd'hui, au lieu de fumer dix clopes, elle en a fumé douze ? Qu'elle a cuisiné un maigre repas de pâtes ne servant qu'à la maintenir en vie ?

Vie désastreuse qui part en vrille.

Willow soupire en prenant son plat réchauffé sortant tout droit du micro-onde. Cela doit faire quelques jours qu'elle n'a pas cuisiné de produits frais. Quelques jours que sa vaisselle traîne inlassablement dans son évier. Que ses vêtements jonchent le sol de son appartement. Un laisser-aller total témoignant de sa perdition. Elle ne pense qu'à la prochaine cigarette qui viendra combler le manque. Le goût de la nicotine qui viendra enivrer ses papilles.

La sonnette retentit soudainement, Willow râle. Elle prie pour que son père ne se tienne pas derrière cette porte, elle n'aimerait pas qu'il la voit dans cet état. Heureusement pour elle, c'est Crystal qui s'y trouve, bien apprêtée, et la jeune femme se doute que quelque chose se trame dans son dos, d'autant plus lorsque sa meilleure amie débarque dans son appartement sans prévenir de son passage. La brune essaie de masquer sa peine en observant la manière dont la blonde prend soin de son appartement. Elle l'aperçoit quitter la pièce principale afin de fumer une énième clope.

— Que me vaut ta visite ?

— Je viens te sortir d'ici, Willow ! Il faut que tu te changes les idées et que tu évites de rester enfermée.

— Je n'ai pas envie de sortir.

— Je ne te laisserai pas hiberner ! Puis j'ai une surprise qui t'attend dans ma voiture.

— Raison de plus pour rester ici.

— Willow ! Je t'en prie, accepte. Pour moi, la brune arbore un immense sourire et la jeune femme abdique d'un long soupire.

— Merci ! Je te laisse dix petites minutes pour te préparer, pas plus.

Crystal retourne dans le salon en attendant. La blonde termine de consumer cet agent destructeur avant de se rendre dans sa chambre, afin de dénicher quelques fringues propres. En dix minutes top chrono, la voici apprêtée comme si elle venait de passer une merveilleuse nuit de sommeil. Willow retrouve son amie qui arbore un sourire, plus que satisfaite de voir la jeune femme prête à mettre un pied dehors. Enthousiaste, la voici en train de dévaler les escaliers de la résidence sous les supplications de Willow, souhaitant arrêter ce carnage.

Crystal la traîne jusque sa voiture et caresse doucement son dos afin de lui donner tout le courage possible pour affronter son appréhension. Willow grimpe à l'arrière de la voiture, dans l'incapacité la plus totale de s'asseoir côté passager, à l'avant. Une silhouette occupe d'ailleurs cette place et la jeune femme retient un cri de stupeur en apercevant un visage qui lui est bien familier.

— Kika ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

— Surprise ! Je suis sur Londres pour deux jours alors il fallait absolument que je vienne vous voir, déclare-t-elle avec un sourire solaire aux lèvres.

Willow sourit brièvement. Jamais elle n'avouera que cela lui fait plaisir d'avoir un peu de compagnie en dehors de sa meilleure amie. La portugaise semble si heureuse d'être présente et la jeune femme a le cœur un peu moins lourd, peut-être que cette sortie forcée lui fera du bien, éteindra l'incendie qui ravage son cœur.

Crystal gare sa voiture dans une rue plutôt étroite et peu passante, afin de ne pas être encombrée par le véhicule en plein centre-ville de la capitale. Les deux anglaises prenne un malin plaisir à faire découvrir les meilleures adresses de Londres à Kika qui n'a auparavant jamais mis les pieds ici. Elles se comportent telles des touristes et Willow n'aurait jamais cru prendre la place des personnes qu'elle méprise d'habitude. Elle s'est éprise de ce rôle pendant un temps, et durant toute la journée, elles marchent sans s'arrêter, riant à certains commentaires, certaines anecdotes prononcées.

Alors que la nuit tombe, les voici au bord de la Tamise, admirant la lumière se refléter sur l'eau pour la dernière fois de la journée. Willow vise son bonnet sur sa tête et fourre ses mains dans son écharpe, soufflant afin de se réchauffer légèrement. Les températures chutent et pourtant, il fait toujours plus chaud que dans son cœur meurtri par la vie. Même si ses deux amies parviennent à le réchauffer un peu, ce n'est jamais assez. Jamais elle le parvient à se défaire de ses pensées. Elle fait semblant et cela lui suffit amplement.

— Il faut que l'on parle de quelque chose d'ailleurs, Willow, dit soudainement la portugaise, et la blonde sent le piège tendu pour elle. J'ai eu écho avec Pierre d'une situation plutôt idyllique entre toi et Charles, non ?

— Idyllique, elle pouffe de rire, on couche ensemble c'est tout.

— Pas plus, pas moins ?

— Les relations ne m'intéressent pas, ce n'est absolument pas ce que je recherche, et lui non plus alors tant que nous sommes sur la même longueur d'onde, tout ira bien.

— Voilà la personne sans cœur qui débarque, déclare Crystal en riant légèrement. Ne me dis pas que tu ne craques pas pour sa bouille d'ange ?

— Pas du tout ! Par contre pour ce qu'il y a en dessous...

— Willow ! les deux amis explosent de rire, tandis que la blonde reste impassible.

— Il faut rétablir la vérité ! Vous pensiez vraiment que j'allais lui donner mon numéro alors que je ne prenais aucun plaisir ?

— Tu manques de tact.

— C'est une qualité chez moi.

— Rien de croustillant à raconter alors, Kika soupire, déçue. Avec Pierre on a parié, il pense que vous serez ensemble début mars, et moi j'ai dit courant avril, donc ne me fais pas perdre, s'il te plaît.

Willow, pour le coup, ne peut s'empêcher d'exploser de rire face à tout cet entrain de la part de la portugaise. La blonde ne comprend pas comment ils peuvent tirer des conclusions si hâtives, mais les faire espérer serait hilarant selon elle, sachant que jamais elle ne dépassera la relation qu'ils ont aujourd'hui avec Charles. Ce n'est aucunement son objectif, et de toute manière, démarrer une relation sur de mauvaises bases est voué à l'échec.

— Quand est-ce que vous vous revoyez ?

— Après le match de NBA qui se déroule à Paris il me semble, par contre la date exacte... je n'en ai aucune idée. Si nous parlions d'autre chose ?

Kika et Crystal se lancent un regard entendu, que Willow ne remarque pas, trop occupée à fouiller dans son sac à la recherche d'une cigarette et d'un briquet. La fraîcheur du vent brûle ses mains qui gèlent directement, mais elle n'en a que faire. Ce besoin est plus que nécessaire et sentir la fumée envahir ses poumons lui procure un bien-être incommensurable. La lune prend enfin place dans l'immensité de la nuit et à son tour, elle devient maître du ciel.

L'étoile qui brille le plus émeut Willow, qui ressent le besoin de fumer une deuxième cigarette d'affilé afin de ne pas se laisser submerger pas des émotions trop profondes.

— Je viens d'avoir une idée géniale ! Vous ne voudriez pas venir voir un grand prix avec moi un jour ? Durant l'année !

— Ça peut être une idée géniale, tu trouves pas Willow ?

— Je ne sais pas trop.

— Ça te permettra de découvrir autre chose que l'Angleterre ! fait Crystal.

— Tu n'as jamais voyagé hors du Royaume-Uni ? Questionne alors Kika.

Et la blonde secoue la tête en inhalant une énième fois la fumée qui se répand autour d'elle. Willow n'a jamais mis un pied en dehors de son pays natal, bien que ses parents aient demandé de nombreuses fois si elle souhaitait les accompagner lors de déplacements. Harry et Elizabeth ont toujours travaillé extrêmement dur pour faire évoluer leur entreprise, en ne prenant que très peu de vacances et s'enfermant dans leur bureau lors de celles-ci. Son enfance n'était rythmée que par des petites virées sur les côtes anglaises où elle se baignait dans la Manche avec sa sœur.

Jamais plus, quelques visites de Liverpool, ou Manchester... puis, quand est arrivée son adolescence, ses parents se sont permis plus de voyages de découvertes, toutefois à l'époque, obnubilé par son désir de réussir ses études, elle s'était enfermée dans sa bulle sans parvenir à y ressortir. De fil en aiguille, toutes les occasions afin de s'évader d'ici étaient manquées. Elle comptait bien y remédier, mais un évènement majeur l'en a empêché.

— Je n'ai jamais eu l'occasion, non.

— Raison de plus !

Willow soupire face à l'enthousiasme de Kika et Crystal. Son unique envie est de rentrer chez elle, se morfondre sur son sort et fumer quelques cigarettes supplémentaires. Prétextant la fatigue, la blonde questionne sa meilleure amie sur l'heure à laquelle elles pourraient rentrer.

Ce n'est finalement que deux bonnes heures plus tard que la voici de nouveau dans son appartement, après avoir mangé en compagnie de ses deux amies. Crystal l'a raccompagné et Willow a salué chaleureusement la portugaise qu'elle n'allait plus revoir ensuite.

Son appartement pue la détresse et la solitude, pourtant, elle souhaiterait ne jamais le quitter. La plénitude qu'elle croit ressentir dans celui-ci est irréelle et elle est prisonnière de cet endroit néfaste. Nonchalamment, elle s'allume une clope et se balade sans objectif dans son immense logement, bien trop immense pour elle. Elle traverse chaque pièce, comme si elle était à la recherche de quelque chose de bien précis.

Arrivée dans une chambre d'amis, ses prunelles sombres se posent sur un cadre photo enfermant un cliché de Taylor et elle lorsqu'elles ne devaient avoir que cinq et dix ans. Les débris de son cœur laissé en morceaux l'écorchent ardemment. Les larmes lui montent inexorablement face au poids des souvenirs qui viennent se fracasser dans son esprit. Elle aimerait briser ce cadre dans un geste irréfléchi et impulsif. Pourtant, son subconscient l'en empêche et un jour, elle se remerciera de ne pas avoir projeté le cadre contre un des murs de la pièce.

Willow a si mal, elle a la sensation que son cœur va se déloger de son emplacement.

Ira-t-elle mieux un jour ?

□□□

coucou les loulous j'espère que vous allez bien ! je pars en partiels donc j'espère avoir vos retours pour quand j'aurais terminé !

je vous prépare une fiction sur arthur leclerc, vos MEILLEURES LARMES j'ai trop hâte, avec -Mordicus- qui m'a donné le couteau pour poignarder vos petits cœurs

allez à lundi ! <3

-alcools

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