BONUS

few years later...

Cela fait plusieurs années que Willow n'a pas ressenti une telle angoisse. Cette angoisse qui te prend aux tripes, te tiraille de tout ton être et te donne des maux de ventre tels que tu as envie de vomir. Sa tête tourne violemment, elle ne sait pas pourquoi d'ailleurs. Ses émotions se mélangent et se confondent entre elles comme s'il lui était impossible de penser correctement, ou de manière rationnelle. Willow n'angoisse pas, non, elle est effrayée.

Cet effroi tétanisant tandis qu'elle aperçoit son reflet dans le miroir. Le visage pâle, des cernes marqués et des yeux rougis par les larmes qu'elle tente de contenir tant bien que mal. Elle se sent terriblement nauséeuse et avant de se mettre en danger inutilement si jamais il venait à lui arriver quelque chose dans cette salle de bain, elle appelle son brun.

— Charles, viens dans la salle de bain s'il te plaît, demande Willow, un air interdit sur le visage.

La blonde déverouille la porte afin de laisser le pilote entrer dès que possible tandis que son angoisse monte en entendant les pas s'approcher de la pièce. Le monégasque arrive en à peine quelques secondes avec un immense sourire laissant apparaître ses éternelles fossettes, toutefois celui-ci disparaît en constatant l'état dans lequel se trouve sa compagne.

— Est-ce que tout va bien ? il demande en posant sa main sur sa hanche, mais Willow se recule, comme brûlée par ce contact.

Pour simple réponse, ne sachant que dire dans tous les cas, elle tend un petit bâtonnet que le brun prend entre ses doigts avant de l'observer attentivement, sous l'œil avisé de l'anglaise qui semble complètement bouleversée. Il n'est pas idiot pour comprendre ce que c'est, lui qui en a vu passer lors de ses précédentes relations par oubli de protections ou oubli de contraception. Les deux petites barres apparentes sur le test de grossesse le fait passer par différentes émotions en quelques centièmes de seconde.

— Tu es enceinte ?

— J'en ai fait trois. Il y a deux lignes partout. Tu les vois, hein ? Parce que je les vois même si l'une n'est pas si flagrante et- sa voix déjà éraillée se casse à mesure qu'elle se justifie.

— Hey, ça va aller Willow, il dépose un léger baiser sur son front.

— Je ne voulais pas que ça arrive tout de suite, je ne sais même pas si je voulais que ça arrive réellement, je ne peux pas...

Sa respiration se coupe et Charles sent qu'il est temps pour lui de prendre les choses en main avec qu'une crise de panique ne survienne et ne plonge la jeune femme dans un état encore plus lamentable que maintenant.

— Respire, prends ton temps, viens, il prend sa main afin de la guider hors de la salle de bain.

Le cœur du monégasque se serre en constatant à quel point sa main tremble tandis qu'elle agrippe de son autre main un des tests de grossesse, s'accrochant à ce petit bâtonnet qui changera leurs vies pour l'éternité.

Il s'installe sur le rebord du lit et invite la jeune femme à prendre place sur ses genoux alors que les larmes dévalent abondamment ses joues. Wilow fixe le test comme un vieil ennemi qui referait surface dans la vie de quelqu'un, tandis que Charles dégage ses cheveux ébouriffés de son visage pour venir placer quelques mèches derrière ses oreilles.

Il la contemple sans se lasser, attendant qu'elle veuille se lancer dans la fin de ses explications avortées par ses sanglots déchirants que le pilote a toujours détestés.

— Je ne me sens pas méritante, Taylor aurait dû le vivre à ma place, puis tu es en déplacement pendant des mois, on ne vit même pas ensemble, elle débale d'un coup, alors que les mains du brun se glissent dans son dos pour venir le caresser tendrement.

— Taylor serait fière de savoir que tu attends un enfant, j'en suis certain. Ce qu'il s'est passé est tragique mais tu ne dois pas perdre la légitimité de ta vie en se basant sur cet événement. Je sais que mon travail est contraignant, que nous sommes jeunes... il y a plein de facteurs encore.

— J'ai peur Charles.

— Est-ce que tu souhaites avorter ? Ça reste une possibilité si tu ne te sens pas prête pour diverses raisons, et je comprendrai la décision. Qui te revient, d'ailleurs.

— Je ne pense pas vouloir avorter, mais... et si je le perdais lui aussi ?

Le brun ferme prudemment les yeux avant d'embrasser le front de sa compagne et de l'enlacer avec force pour montrer tout son soutien, mais également partager ce sentiment contradictoire émanant de lui. Un cocktail explosif mélangeant l'angoisse et le bonheur absolu. Parce que les vieux démons reviennent d'entre les morts afin d'effrayer les vivants, et les souvenirs de cette fausse couche presque trois ans auparavant reste dans leur mémoire.

— Ce n'est pas parce que c'est arrivé une fois que cela arrivera de nouveau. Il y a toujours un risque, mais c'est toi qui décideras si tu souhaites te lancer ou non. Je suis sûr que l'on peut avoir des suivis plus poussés si jamais tu es terrifiée à cette idée. Je te soutiendrai quoiqu'il arrive. Est-ce que tu as besoin de temps pour réfléchir ?

Willow porte son regard sur le test qu'elle tient fébrilement entre ses petites mains. Les deux barres apparentes sur celui-ci la transportent dans une plénitude que jamais elle n'aurait cru atteindre malgré toutes les angoisses et les doutes planant autour d'elle. Un long soupire s'en suit et la jeune femme secoue légèrement la tête.

— J'ai envie de le garder.

Les lèvres du monégasque s'étirent et viennent alors rencontrer celles de l'anglaise pour une énième fois. Ce baiser au goût salé par les larmes de la jeune femme est bien différent de tous les autres. Rempli d'une tendresse inégalable que Willow avait rarement connu durant leurs presque trois années de relation. À bout de souffle, elle se presse contre son compagnon qui la serre fermement contre lui, si heureux.

— On va être parents Willow, c'était ce que nous voulions même si ce n'était pas prévu pour tout de suite, il lui murmure doucement.

— Je sais, je ne comprends pas pourquoi j'ai réagi de cette façon.

— Après tout ce que tu as traversé c'est normal d'appréhender. Je suis là pour t'épauler, c'est la trêve et je serai bien plus présent pendant le premier trimestre pour te rassurer. Je te promets que tout ira bien.

— Il faut que je fasse une prise de sang pour savoir à combien de semaines d'aménorrhée j'en suis, et je ne veux surtout pas l'annoncer à nos proches avant la fin du premier trimestre.

— Ne te précipite pas, on va prendre rendez-vous, on va garder ça secret évidemment, mais ne t'angoisse pas dès les premières minutes. On aura tout le temps de le faire demain, ou après-demain.

— Je t'aime.

— Je t'aime aussi Wil, il pose avec douceur une main sur son ventre qui n'est pas apparant du fait de ce début de grossesse qu'elle semble inespérée. Plus que tout.

Willow ne sait combien de temps ils sont restés ainsi, elle assise sur ses genoux, lui entourant son corps de ses bras, mais elle aurait souhaité arrêter le temps, un instant. Une nouvelle vie s'offre à eux et la jeune femme est heureuse malgré tout, malgré ces démons qui ne fuient jamais réellement, toujours tapis dans l'ombre.

Willow sait qu'elle ne se fera plus dévorer par eux. Charles est présent pour l'aider.

Et bientôt, une nouvelle âme viendra guérir les dernières plaies ouvertes.

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helloooo, la boucle est donc bouclée ! il fallait un passage concernant tout l'arc de la fausse couche et du traumatisme que ça peut laisser à ceux qui subissent cela. Willow essaie de ne pas se concentrer sur du négatif et Charles l'aide et ils s'aideront toujours eheh

c'est le moment de dire réellement au-revoir à cette fiction, et qu'est-ce que ça va me manquer <3 <3

merci infiniment à tous les lecteurs pour la bienveillance, les commentaires et les votes, vous êtes géniaux

à lundi sur SECRETS !

-alcools

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