XX
Pendant un moment Jisung cru que Minho n'allait rien faire. Il le regardait, depuis son canapé, un léger sourire satisfait ornant son visage. Il se leva, contourna la table basse et vint s'asseoir près de Jisung sur l'autre canapé.
« Ça te dérange si je...? »
Une main s'approcha du col de son haut et Jisung eut du mal à trouver de l'air pour répondre.
« Non, vas-y, fit-il dans un souffle. »
Minho déposa doucement sa main sur le cou de Jisung, et la remonta juste assez pour la caler au creux de sa mâchoire. Il caressa sa joue de son pouce, et approcha son visage du sien, jusqu'à ce que leurs fronts soient collés.
« On a tous les deux merdé, on est quitte maintenant. Pense plus à ça, concentre-toi sur moi, okay ? »
Jisung avait peur d'ouvrir la bouche. Il cru qu'au moindre mouvement Minho, ses mèches argentées caressant son front et la pulpe de ses doigts sur son cou, finiraient par entendre les battements de son cœur tant il cognait contre sa poitrine.
Minho réduit un peu l'espace entre leurs lèvres mais s'arrêta à mi-chemin pour profiter de la vue. Le rose sur les joues de Jisung et le bout de ses oreilles, sa respiration saccadée et cette nouvelle lueur dans ses yeux, il ne voulait pas en perdre une miette. Il l'embrassa doucement, et sentit comme un nouveau souffle le traverser. Ce n'était qu'un simple contact, une légère pression de ses lèvres contre celles du lycéen. Deux petites mains timides vinrent se déposer sur ses épaules, et il en profita pour se rapprocher du patineur, plaçant sa main libre au creux de sa hanche. Il n'eut pas le temps de faire une remarque sur la finesse de celle-ci, car Jisung ouvrit la bouche et Minho put goûter à un tout autre baiser.
Leurs lèvres s'emboîtèrent, et Minho cru embrasser une autre personne. Ça n'avait rien à voir avec la première fois. C'était doux, complet, comme s'ils n'avaient été près à se toucher qu'à ce moment-là.
Jisung se recula légèrement, et détailla chaque partie du visage de Minho. Pour la première fois, ce dernier aimait se sentir observé. Il adorait ce qu'il voyait dans les yeux du plus jeune : un mélange d'envie, d'affection et de curiosité. Chaque centimètre de son corps semblait pulser et ne demandait qu'à briser la distance, mais il attendit que Jisung le fasse.
Au bout de quelques secondes qui lui parurent interminables, Jisung se remit à bouger et rapprocha son visage. Avant qu'ils n'ait pu terminer son mouvement, la porte d'entrée s'ouvrit dans un bruit qui brusqua les deux garçons, si profondément dans leur bulle. Leurs lèvres qui s'effleuraient à peine se séparèrent rapidement, et Minho se retourna pour découvrir Hyunjin, le nez rivé sur son téléphone, qui enlevait ses chaussures avec fainéantise.
Mais toujours lui !
Minho se releva en espérant qu'il pourrait distraire Hyunjin assez longtemps pour que Jisung puisse cacher son trouble.
« Hey.
- Oh j'suis mort t'as vraiment raté ton entraînement exprès ! Alors, t'as pu discuter avec ton-
- Oui, il est juste là.
- Oh, pardon. Ça va, Jisung ?
- Oui et toi ?
- Super. Je vais monter dire bonjour aux vieux. »
Jisung le suivit du regard et, quand il disparut dans la cage d'escalier, le reporta sur Minho. Ils se mirent à rire silencieusement, puis le hockeyeur dit tout bas :
« Il restera pas en haut, tu veux qu'on bouge ?
- Genre... qu'on parte ? Minho hocha la tête en guise de réponse, un sourire en coin. Je devais montrer quelque chose à Chan...
- Ah oui, pardon. Au pire, je peux attendre que vous ayez fini ou on pourrait se capter une autre fois, je sais pas... »
Attendre ?
« Non, non, je vais juste lui dire qu'au final je pouvais pas. »
Il s'empressa d'aller chercher les paroles qu'il avait écrites dans son sac, les déposa sur la table basse, trouva un autre bout de papier sur lequel il gribouilla une excuse le plus vite qu'il put et attrapa la main de Minho.
« Viens, on s'en va. »
Le sourire de Minho s'allongea un peu.
Il s'assit en face du volant et se tourna vers Jisung. Il le regardait aussi, un sourire timide aux lèvres et une lueur d'espoir et de curiosité illuminant ses yeux. Il ne put résister. Il se pencha de nouveau sur Jisung et attrapa délicatement son visage entre ses mains comme pour silencieusement demander la permission. Jisung n'attendit pas qu'il le fasse, et passa rapidement une main derrière sa nuque pour rapprocher son visage du sien. Ils s'embrassèrent longuement, goûtant aux saveurs de l'autre qui avaient parues hors de portée si longtemps. Ce fut Jisung qui coupa le baiser :
« On va où ?
- Putain, j'en n'ai aucune idée ! Ils éclatèrent de rire en chœur.
- Dehors ? Mais il fait froid...
- Au pire, mes parents rentrent toujours tard, ils seront sûrement pas là. On aurait une heure ou deux...
- Ça me va. »
Jisung se replaça sur son siège et regarda en face de lui, il n'arrivait pas à contenir son sourire. Minho regarda une dernière fois ses yeux briller et se détourna pour démarrer. Heureusement que le chemin n'était pas long, il allait avoir du mal à se concentrer.
Minho maudissait ses clés. Elles étaient bien dans sa poche quand il était parti alors pourquoi plus maintenant ? Jisung se tenait derrière lui, dans le couloir de son étage et s'amusait beaucoup de la situation. Minho avait presque couru de sa voiture à l'ascenseur, et maintenant il fouillait frénétiquement toutes les poches de son sac comme s'il allait exploser s'il ne trouvait pas ses clés dans les dix secondes qui suivaient.
« Putain ! C'est pas trop tôt. »
Il ouvrit sa porte avec la même hâte, pour être accueilli par une voix que Jisung ne connaissait pas.
« Tu rentres déjà ? Y avait pas d'entraînement ce soir ? »
Minho se figea. Jisung avait à peine pu passer le pas de la porte. Il aurait voulu pouvoir voir son visage. Chaque centimètre de son corps était immobile, et la personne en face semblait autant attendre sa réaction que Jisung. Lui ne pouvait rien voir de l'appartement dans lequel il venait d'entrer avec Minho devant lui.
« Non. Je suis sorti voir des potes, mais il faisait froid. Les autres sont allés chez Chan et Jisung est venu avec moi. Il fit un pas de côté pour montrer Jisung à sa mère. Je pensais pas que tu serais là. »
Jisung se courba en murmurant un 'bonjour' timide, un sourire crispé attaché au visage. Elle le jaugea de haut en bas. Ce regard glaça Jisung, et il comprit pourquoi le hockeyeur s'était figé plus tôt. Elle reporta directement son regard sur son fils. Son visage anguleux et la forme de ses yeux rappelaient les traits de Minho, mais quelque chose dans son regard la rendait infiniment plus dure.
« On n'a pas permis que tu ramènes des invités. Encore moins sans prévenir.
- Tu travailles toujours jusqu'à-
- Donc tu me désobéis dans mon dos ?
- Non. Je voulais pas qu'il s'en aille, il connaît pas bien Chan ça aurait été gênant...
- Il a pas de maison ?
- Tu vas le jeter dehors ?
- Les règles sont les règles.
- Maman, s'il te plaît-
- On en reparlera quand ton ami sera rentré chez lui. »
Jisung se courba et dit au revoir à la mère de Minho avant que celui-ci ne lui demande de sortir. Il était gêné de la situation, mais imaginait facilement comment son aîné devait être mortifié.
« J'suis vraiment désolé.
- T'excuse pas, c'est pas ta faute.
- Pour une fois qu'on était bien partis, putain. Jisung pouffa à la remarque.
- On a plus ou moins réussi à se rattraper jusque-là, non ? »
Le sourire qu'affichait Jisung était absolument adorable. Ils étaient retournés dans la voiture du hockeyeur, sans trop savoir où ils comptaient se diriger ensuite.
« Même si t'as déjà rencontré ma mère, je nous vois pas trop aller chez moi... Mes parents seraient sûrement là et ils devineraient, ce serait gênant.
- Ils savent ?
- Que j'aime les mecs ? Minho hocha la tête, Jisung reprit : Oui. Je l'ai su très tôt. Je leur ai dit y a quelques années. Ils ont pas trop mal réagi ? J'ai plutôt l'impression qu'ils ont jamais réagi. Et puis je leur ai jamais présenté qui que ce soit.
- T'as jamais été en couple ?
- Si, si. Mais j'ai jamais eu de relation que j'ai jugée assez sérieuse pour passer à cette étape-là. Même si j'avais l'homme de ma vie auprès de moi je trouverais ça gênant. Y a la famille et le couple, c'est séparé pour moi.
- Je vois.
- Et toi ? T'es sorti avec des filles j'imagine ?
- Oui, quelques fois. Ça m'a jamais marqué. »
Ça m'a jamais fait ce que j'ai ressenti en t'embrassant.
Il était trop tôt, il n'aurait pas réussi à le formuler.
« T'as jamais été amoureux ?
- Je pense pas ? J'ai eu des sentiments. Mais pas d'attaches. C'était toujours comme s'il me manquait un truc pour vraiment l'aimer. »
Il fixait le parking silencieux en face de lui en cherchant dans ses souvenirs quelque chose qui aurait pu ressembler à ce qu'il avait découvert avec Jisung. Rien. Il se tourna vers lui :
« Et toi ?
- Un fois, je l'ai cru. Pendant la relation j'étais super bien avec lui, j'ai eu des sentiments qui sont montés d'un coup, je me suis dit 'putain je l'aime' et puis ils sont redescendus aussi vite. J'ai jamais compris. Comme si j'avais juste pris mon élan mais que j'avais eu la flemme de faire la course au final. J'ai cassé deux mois après. Le pauvre, il a pas dû comprendre non plus. »
Minho rit à l'histoire du patineur. Il avait aimé apprendre à le connaître les autres fois où ils avaient eu l'occasion de discuter longuement tous les deux, mais ça, c'était nouveau. Il le regardait fixer ce décor industriel fade devant lui et se demandait comment ses yeux faisaient pour briller continuellement.
« J'aimerais bien la faire, la course. Juste une fois. Être attiré, avoir des sentiments, c'est cool, mais si ça existe vraiment ce truc de plus fort, de durable, je veux bien y goûter. »
Peut-être que ce n'étaient pas juste ses yeux qui brillaient.
Moi aussi.
Minho se pencha sur lui pour l'embrasser doucement. Il caressa ses joues pendant qu'il savourait le baiser et chuchota un 'pourquoi pas ?' comme pour lui-même. Jisung fit semblant de ne pas l'entendre et garda les yeux fermés. La tendresse du contact était trop bonne pour être brisée par des mots. Pour eux, ils auraient tout leur temps. Un dernier regard affectueux et Minho reprit sa place sur le siège conducteur.
« Tu veux pas qu'on reste ici un peu ? On peut juste parler, moi j'aime bien. Jisung vit Minho sourire à sa proposition.
- Okay, mais on va derrière, on sera plus à l'aise. »
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c'est plus court que d'habitude mais j'aurais pas voulu rajouter des trucs inutiles
j'suis en échec scolaire et complètement débordée veuillez excuser la gêne occasionnée (et fuck macron au passage)
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