𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 4
𝑵𝒐 𝑷𝒂𝒊𝒏, 𝑵𝒐 𝑮𝒂𝒊𝒏
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"Respecter l'autre, c'est le considérer en tant qu'être humain et reconnaître la souffrance qu'on lui inflige."
Marie-France Hirigoyen
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Déjà dans sa quatrième année à Poudlard, Sen Kaibara se considérait comme une des personnes les plus malchanceuses et tristes de ce monde.
Bien qu'il ait réussi à rentrer dans l'école de ses rêves, cette dernière s'était transformée en un véritable enfer dès sa première année à cause de son caractère simplet et de son faible niveau de magie. Certains élèves avaient décidé de le malmener et voilà que depuis plus de quatre ans il se laissait faire sans rien dire aux professeurs et aux parents de peur des répercussions que cela pourrait avoir.
Plus les années passaient, plus le brun se refermait sur lui, ne laissant personne comprendre sa situation ou l'aider.
Son cœur et ses rêves s'étaient brisés, il y a de cela quelques années.
Nul ne pouvait ou ne voulait aider cet être macabre qui ne savait plus sourire. Sa maison l'avait laissé dépérir dans son coin, allant jusqu'à effacer son existence dans certaines des mémoires.
Cette nouvelle année n'avait pas échappé à la règle, ses camarades de chambre l'ignoraient à nouveau et il en faisait de même, son esprit était déjà bien ailleurs. Durant la cérémonie, il avait reçu un message d'un de ses principaux tortionnaires qui lui donnait rendez-vous dans la cour le lendemain à l'heure du déjeuner. Il ne savait quelle humiliation ou torture il allait recevoir cette fois ci, mais il se doutait que cela serait bien pire s'il ne s'y présentait pas.
Il avait déjà essayé d'y échapper mais sa punition avait été exemplaire une fois que le tortionnaire avait remis la main sur lui. La cicatrice qu'il avait reçue sur les côtes témoignait de ce qu'il avait enduré. Pendant plus de deux heures il avait été torturé, maintenu au sol pour ne pas qu'il s'échappe tandis qu'une personne lui infligeait une cicatrice à l'aide de la magie.
Jamais il n'avait connu pareille douleur.
Jamais sa voix ne lui avait paru aussi désespérée ce jour-là.
Elle avait fini par s'éteindre au bout d'une heure en même temps que les lueurs qui dansaient autrefois au fond de ses yeux.
« A quoi bon lutter ? » s'était-il dit ce jour-là. Pourquoi se battre avec des gens de sang pur quand on était qu'un faible sang mêlé ? Cela n'avait aucun sens. Tout était décidé dès sa naissance. Le fort avait le droit de vie ou de mort sur le faible et ce dernier ne pouvait que le servir en espérant survivre et qu'on lui accorde grâce.
Tel était la loi du plus fort qui régissait le monde depuis tout temps.
Cette nuit de rentrée n'avait été qu'une succession d'insomnies et de cauchemars. Il se réveillait en sueur de peur, restant les yeux ouverts tournée vers le plafond jusqu'à ce que ces derniers ne se ferment de fatigue.
Il ne savait pas combien de fois avait duré ce manège, il ne comptait plus, c'était devenu bien trop habituel pour lui.
Sa matinée n'avait guère été mieux.
Trop rapide, trop inutile.
Il était même persuadé de s'être fait engueuler par son professeur par manque d'inattention mais il n'en était pas sûr. Tout ce qui se passait autour de lui n'était qu'une réalité qu'il souhaitait fuir et oublier.
Il n'avait qu'une chose en tête : la peur de ce qu'il allait devoir faire ce midi avec ses oppresseurs. Allait-il encore être humilié ? Allait-il souffrir ? ou tout simplement servir de coursier et leur ramener des objets improbables comme il en avait déjà demandé ? Se procurer de la bière-au-beurre à son âge avait été un véritable calvaire et il en avait fait les frais. Ses persécuteurs n'avaient pas été tendre en apprenant qu'il avait échoué sa mission et l'avait passé à tabac pendant plus d'une heure, le laissant à moitié mort à la fin de sa punition. Les bleus sur son corps avaient mis plus de deux mois à disparaître et parfois il lui arrivait de reboiter rien qu'en pensant à la douleur qu'il avait encouru.
Les heures passaient beaucoup trop vite pour lui, finissant la matinée sans qu'il ne sorte à un instant de ses lamentations. Il n'avait qu'une chose à faire, se diriger là où il avait rendez-vous.
Ses pieds étaient lourds et chacun de ses pas lui demandait un effort surhumain. Son être entier le suppliait de ne pas y aller, de s'échapper de ce cauchemar au plus vite et de ne plus jamais se laisser maltraiter de la sorte, mais quelque chose de plus puissant l'empêchait de faire demi-tour. Il ne savait mettre un nom sur ce sentiment si puissant qui dictait ses actions, tout ce qu'il savait c'était que c'était cette force qui lui gâchait la vie depuis maintenant plus de quatre ans.
Plus loin devant lui, dans les jardins de Poudlard, entre deux ailes du château, se trouvaient ses tortionnaires. Des Serpentards qui le scrutaient de leurs airs supérieurs, un sourire fou déjà présent sur les lèvres de leur leader, Tomura Shigaraki. Un des plus puissants élèves de cette école et élève de sixième année. Les rumeurs couraient dans les couloirs comme quoi il serait le prochain préfet de cette maison de manipulateur.
Bien qu'il dégageait un charme magnétique par sa prestance et son charisme, son physique était bien plus inquiétant. Une corpulence maigre, mélangée à une peau extrêmement pâle, lui donnait un air de malade constant. Son visage n'était pas en reste dans cette impression, ses cheveux bleu-gris cachaient, par ses mèches, ses yeux rouges cernés. Ses lèvres, toujours très sèche, souriait toujours dès qu'il voyait une scène macabre qui l'amusait beaucoup, dévoilant ainsi ses dents toutes blanches. Sa cravate de vert et d'argent était toujours attachée de façon négligée, lui donnant malgré tout un air enfantin.
Il était un leader et tout le monde le savait et l'admirait pour cela. Nul n'osait s'imposer face à lui et à son don pour la magie. Sa baguette en était la preuve, du bois d'acacia avec un cœur en plume d'oiseau du tonnerre, une baguette connue pour être très exigeante et très puissante quand on savait la manier.
Le reste de son groupe imposait tout autant le respect.
Touya Todoroki, fils d'un des meilleurs Auror de cette génération. Sa passion pour la pyromanie et ses sorts de feu plus que dévastateurs, lui avait valu le surnom de « Crématorium », plus qu'ironique quand on savait qu'il s'était brûlé lui-même la peau pour une expérience.
Ses cheveux noirs, mettaient en évidence ses brûlures présentent sur le bas de sa bouche, ses cernes et sur ses mains. Il dégageait une aura particulière, tout aussi charismatique que Tomura.
Toujours fourré avec eux, une jeune fille bien plus petite en taille mais qui faisait frissonner d'horreur qui compte s'approchait trop près d'elle, Himiko Toga ; une jeune fille de cinquième année, elle aussi à Serpentard. Ses cheveux blonds attachés à la va vite en deux chignons sur le côté lui donnaient un air enfantin, en plus de ses joues rosées. On pouvait lire la folie qui l'habitait à travers ses yeux dorés et dans son sourire montrant ses longues canines. La rumeur voulait qu'elle soit d'une descendance de zoofosi mais personne n'en était vraiment sûr. Nul ne voulait lui poser la question directement de peur de sa réaction.
Sen s'approchait du groupe, alors que leurs sourires s'élargissaient au fur et à mesure.
-Si ce n'est pas ce cher Kaibara, comment vas-tu ? Dis-moi je t'ai manqué pendant tes vacances ? commença Himiko, toute joyeuse de retrouver un de ses jouets.
Le jeune garçon n'eut même pas la force de répondre, bien trop terrifié par ce qui allait se passer.
-Même pas capable de répondre, alors qu'on est poli avec lui. Laisse tomber Himiko ça ne sert à rien, répondit à sa place Touya, les yeux rivés vers autre chose de sûrement plus intéressant que lui.
La jeune fille le regarda songeuse avant de gonfler ses joues, signe qu'elle boudait.
Le sorcier aux cheveux bleus, lui, le regardait toujours, ses yeux rouges fixés sur son visage. Il réfléchissait et n'avait toujours pas prononcé le moindre mot. Au fur et à mesure que les secondes passaient, son sourire s'élargissait, jusqu'à déformer son visage d'une lueur de pure folie.
-Comme c'est la rentrée, on ne va pas être trop méchant. Après des premières années pourraient te prendre en pitié.... à la place, comme tu as vexé Himiko, on va faire autre chose. (Il marqua un long temps de silence, reprenant son visage sérieux et fermé.) Fous toi à poils.
Sen crut ne pas avoir bien compris la demande. C'était impossible.
-Fous toi à poils maintenant ! s'impatienta-t-il en brandissant sa baguette vers lui. Cette dernière commençait déjà à cracher des étincelles prêtes à obéir aux ordres de son maître. Si le Poufsouffle ne répondait pas très vite à la demande, la magie le ferait pour lui, en bien pire et plus douloureux.
Son visage n'était plus que terreur, ses yeux agrandis comme jamais auparavant et le souffle erratique qu'il avait, faisait penser qu'il était en pleine crise d'asthme. Il pouvait sentir le regard de quelques élèves aux alentours qui regardaient la scène, curieux, sans jamais avoir l'intention d'intervenir.
Il voulait s'évanouir, faire en sortir de quitter le plus vite ce qui se déroulait devant lui, mais une chose l'en empêcha. Ces pupilles rouges qui le regardaient fixement, il était certain que ses yeux sondaient le plus profond de son âme à la recherche de ses peurs, de son prochain mouvement. Du coin de l'œil, il était certain d'avoir vu ses lèvres bouger et lui adresser un message.
« Je vais te tuer »
La peur le submergea. Jamais de sa vie il n'avait ressenti ça, malgré tout ce qu'il avait subi, malgré tout le mal qu'il avait ressenti. Il n'aurait jamais pu penser que quelqu'un voulait sa mort à ce point.
Il était un insecte sur le point de se faire écraser par une force qui lui était supérieure. Le bas de la chaîne alimentaire qui allait se faire manger.
La loi du plus fort dans toute sa splendeur.
Sans même s'en rendre compte, ses pieds avaient bougé et avaient décidé de l'emmener loin de là. Loin de ce tortionnaire qui ne souhaitait que sa mort. Son instinct de survie avait pris le dessus comprenant le danger qu'il encourait.
Il courait loin, loin de tout ça. Loin de ces gens, loin de cette école, sans jamais s'arrêter. Il ne savait où aller mais il courait toujours tout droit, dépassant le terrain de Quiddich sans un regard.
La forêt se dessinait devant lui, profonde, dense et solitaire, parfaite pour se cacher.
Sans se retourner à un seul instant, il s'y engouffra toujours dans sa course effrénée. Tant pis s'il se faisait punir pour être entré sans permission dans la Forêt interdite, tant qu'il mettait de la distance avec ces yeux rouges. Ces deux pupilles scintillantes de malice et d'horreur. Un véritable Serpentard qui ferait tout pour arriver à ses fins et s'amuser aux dépens des autres. Il n'était qu'un pion sur l'échiquier de Tomura.
Sa gorge brûlante et les jambes tirés par l'effort, il finit par s'effondrer le long d'un arbre et pour la première fois depuis longtemps, il sentit une goutte couler le long de son visage, puis une seconde, bien vide suivi d'un torrent. Ces nerfs lâchaient. Il s'était bien trop longtemps retenu et avait refoulé tous ses sentiments en lui.
Il était faible.
Il était lâche.
Il était nul.
Voilà toutes les pensées qui déferlaient en lui tandis qu'il pleurait de tout son soule. Depuis le début de son harcèlement, il avait enfoui ce qui faisait de lui un humain, le rendant imperturbable extérieurement. Il avait besoin d'aide, il le savait, il ne voulait pas mourir mais personne ne pourrait l'aider ou plutôt, personne ne voulait l'aider.
Ces pensées divaguèrent vers une haine profonde pour ceux qui l'entouraient. Tous avaient dû voir qu'il avait un problème mais nul ne voulait s'intéresser à lui. Ils étaient tous égocentriques et égoïstes. Personne ne voulait s'occuper des affaires d'un faible Poufsouffle. Un sorcier de bas étage de sang mêlé.
Un bruit de branche se scindant en deux le fit sortir de sa léthargie et tourner la tête vers la source du bruit.
Un homme encapuchonné le regardait à quelques mètres de cela. Comment Sen n'avait pas pu le voir ou l'entendre arriver avant ? Il n'en avait pas la moindre idée.
Effrayé par la personne, il bondit d'un coup sur ces deux jambes sa baguette brandit devant lui prête à lancer le moindre sort.
-Tu ne ferais pas de mal à une mouche avec ça, se moqua d'une voix grave l'inconnu. La quatrième année n'avait jamais entendu cette voix auparavant auprès de ses camarades ou de ses professeurs. La sonorité était grave et dépourvue de la moindre trace de sentiment. Nul ne pouvait analyser sa voix et connaître ses intentions.
-Qu'est-ce que vous voulez ?
-Je ne faisais que me promener, je suis un ancien élève d'ici après tout, avec des autorisations spéciales. Et toi, que fais-tu dans cette forêt ?
Sen réfléchissait à toute vitesse. Lui n'avait clairement pas le droit de se trouver ici. Aucun élève ne pouvait venir seul dans ces lieux reconnus comme dangereux. Il pensait à une banale excuse à sortir pour éviter de se faire prendre en pitié mais avant d'avoir trouvé une quelconque explication, l'homme reprit la parole.
-Tu fuis n'est-ce pas ? Tu es faible et tu n'as pas la force de te battre contre tes agresseurs. Un sorcier de pacotille que tout le monde évite. Tu es si faible, tu ne mérites pas de vivre dans ce monde.
Un glapissement de terreur sortit de la bouche du jeune homme. Comment savait-il tout cela ? Pourquoi lui balancer au visage toutes les vérités qu'il connaissait déjà ? Sans lui laisser un moment de répit, l'homme encapuchonné continua son discours.
-Tu ne peux pas te venger, tu es bien trop pathétique. Ce ne sont pas quelques étincelles au bout de ton bâton qui vont y changer. Mais moi je peux t'aider si tu le désires. Je peux te rendre fort, en très peu de temps. Tu pourras enfin être quelqu'un d'apprécier au sein de cette maudite école. C'est bien ce que tu souhaites non ?
L'homme avait avancé vers le jeune homme, lui tournant autour pour mieux le regarder, l'analyser. Sa voix s'était de plus en plus affaiblie, ne ressemblant maintenant qu'à un faible murmure, une confidence soufflée au vent. Seule sa main posée sur l'épaule de l'apprenti montrait qu'il s'adressait encore à lui.
-Qu'est-ce que je dois faire ?
L'appât du gain avait depuis tout temps contrôlé les Hommes et Sorciers. L'argent, le Pouvoir, la Reconnaissance, tant de choses pour appâter les plus faibles d'esprit et les faire changer radicalement. Sen faisait bien sûr partie de cette catégorie, rêvant continuellement de pouvoir s'en sortir, de pouvoir enfin devenir un meneur et non plus un vulgaire pion qu'on utilise pour arriver au sommet et pour se défouler. Cependant, une autre chose le poussait à accepter cette proposition, une force invisible qui s'était infiltrée en lui, le projetant dans l'avenir et le montrant au plus haut de sa gloire. Des enfants se bousculaient pour lui demander un autographe, tandis que des jeunes filles essayaient sans cesse de croiser son regard, au loin des personnes qui l'appelaient en riant de sa situation. C'était ses compagnons d'armes, ses amis. Il était devenu Auror, un sorcier respecté par tous.
-Tu n'as qu'à prendre ce livre et le lire. Il contient des sorts puissants et une connaissance hors du commun. Apprends ses sortilèges et tu seras sans aucun doute le plus puissant de l'école.
Hypnotisé, Sen tandis la main vers l'ouvrage que lui donnait l'homme. Il le voulait, il le souhaitait de tout cœur, avoir un aussi beau futur, enfin être aimé.
Seul la partie de son visage qui était visible laissait paraître un grand sourire, avant qu'il ne disparaisse dans un nuage de poussière.
Le Poufsouffle revint à lui, légèrement étourdi par ce qu'il venait de se passer. Seul le livre encore présent dans sa main droite montrait qu'il ne s'agissait pas d'un rêve, il se prit alors de contemplation pour lui, commençant à l'analyser sous toutes les coutures. La couverture qui autrefois devait être d'un rouge feu était maintenant encrassé par la poussière, elle laissait cependant entrevoir un symbole de flamme incrusté en doré en plein milieu. Les pages, jaunies par le temps, adhéraient encore à la tranche comme par magie. Nul doute que l'ouvrage était ancien voire très ancien.
Toujours dans sa contemplation, Sen caressa la couverture se mettant un peu de poussière sur le bout des doigts avant de délicatement l'ouvrir, tel l'objet le plus précieux de ce monde.
Il voulait connaître le secret de la force.
Les mots de la première page était un avertissement pour le moins étrange, un simple poème.
𝑹𝒆𝒔𝒔𝒆𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 é𝒍é𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒆𝒕 𝒕𝒖 𝒅𝒆𝒗𝒊𝒆𝒏𝒅𝒓𝒂𝒔 𝒍𝒆 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒑𝒖𝒊𝒔𝒔𝒂𝒏𝒕.
𝑵𝒖𝒍 𝒏𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒓𝒓𝒂 𝒂𝒓𝒓ê𝒕𝒆𝒓 𝒕𝒂 𝒅𝒆𝒔𝒕𝒊𝒏é𝒆, 𝒖𝒏𝒆 𝒇𝒐𝒊𝒔 𝒍𝒂 𝒍𝒆𝒄𝒕𝒖𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆𝒏𝒄é𝒆.
𝑨𝒍𝒐𝒓𝒔 𝒑𝒍𝒐𝒏𝒈𝒆 𝒕𝒐𝒊 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍'𝒐𝒖𝒃𝒍𝒊 𝒆𝒕 𝒑𝒂𝒚𝒆 𝒕𝒐𝒏 𝒐𝒓𝒈𝒖𝒆𝒊𝒍 𝒅𝒆 𝒕𝒂 𝒗𝒊𝒆.
Son regard était appâté et son esprit embrumé. Seule une chose tournait dans son esprit, quels secrets recélaient ces pages.
Il allait tourner la page quand un hurlement survint, quelqu'un l'appelait.
-Sen Kaibara ! Je sais que vous êtes là !
Le garde-chasse avait trouvé sa trace. Il avait dû le sentir dès son entrée dans la forêt, c'était même étonnant qu'il ne l'ait pas trouvé avant.
Le garde-chasse était un homme qui effrayait tous les élèves, personne ne connaissait son véritable nom alors il avait été surnommé Hound Dog, un zoofilie mi-homme mi- chien avec une apparence terrifiante, avoisinant les deux mètres de haut, une musculature à la hauteur de sa taille, son visage prouvait son appartenance à son espèce, il était long et couvert d'une muselière pour appuyer son côté terrifiant.
D'un coup sec, l'élève ferma son grimoire en prenant bien soin de le dissimuler dans sa tenue, il ne fallait pas qu'on lui confisque ce livre. Une fois assuré que rien n'était visible, il sortit de derrière l'arbre où il s'était caché.
-Tu vas avoir des ennuis ! Le rectorat a été prévenu de ton escapade ! Suis-moi sans faire d'histoire, grogna la demi bête.
Sen fit sans remarque ce qu'il lui était demandé, se laissant guider vers la sortie de la forêt. A aucun moment de sa course, il aurait pu imaginer qu'il s'était enfoncé aussi profondément. La marche dura un bon moment avant de pouvoir de nouveau voir le grand château qu'était Poudlard. Le garde forestier l'accompagna jusqu'au-devant de la porte, faisant tourner les visages des curieux vers eux. Il était rare que Hound Dog sorte de sa forêt et quand il le faisait c'était qu'un élève avait bêtement désobéi au règlement. Plus il y avait de monde autour d'eux, plus le Poufsouffle baissait la tête, il ne voulait pas être le centre de l'attention, il voulait juste être oublié, qu'on cesse de se moquer de lui.
-Vas dans ta chambre ! On viendra te chercher en fin de journée pour parler de ton comportement ! En attendant, fait profil bas et ne sort pas de là-bas.
Le jeune homme aux cheveux brun ne dit rien, la tête toujours basse avant de se diriger vers les quartiers de sa maison. Ce n'était que le tout début de l'après-midi, peu d'élèves devaient être présents. Sûrement en train de se rendre à leur cours de l'après-midi.
Contrairement à Gryffondor, l'entrée des chambres ne se trouvait pas dans les tours, mais aux sous-sols, juste à côté des cuisines. Sen ouvrit tranquillement le chemin de la salle commune avant de se faufiler sans un bruit dans son dortoir. Aucun de ses camarades de chambre n'était présent et ça lui allait très bien.
Il se jeta sur son lit aux couvertures noir et jaune, avant de soustraire de sa robe, le vieux livre qu'on lui avait donné. Cette fois-ci il ne prit pas la peine de caresser la couverture, il l'ouvrit d'un coup sec à la première page, relisant les premiers mots.
𝑹𝒆𝒔𝒔𝒆𝒏𝒔 𝒍𝒆𝒔 é𝒍é𝒎𝒆𝒏𝒕𝒔 𝒆𝒕 𝒕𝒖 𝒅𝒆𝒗𝒊𝒆𝒏𝒅𝒓𝒂𝒔 𝒍𝒆 𝒑𝒍𝒖𝒔 𝒑𝒖𝒊𝒔𝒔𝒂𝒏𝒕.
𝑵𝒖𝒍 𝒏𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒓𝒓𝒂 𝒂𝒓𝒓ê𝒕𝒆𝒓 𝒕𝒂 𝒅𝒆𝒔𝒕𝒊𝒏é𝒆, 𝒖𝒏𝒆 𝒇𝒐𝒊𝒔 𝒍𝒂 𝒍𝒆𝒄𝒕𝒖𝒓𝒆 𝒄𝒐𝒎𝒎𝒆𝒏𝒄é𝒆.
𝑨𝒍𝒐𝒓𝒔 𝒑𝒍𝒐𝒏𝒈𝒆 𝒕𝒐𝒊 𝒅𝒂𝒏𝒔 𝒍'𝒐𝒖𝒃𝒍𝒊 𝒆𝒕 𝒑𝒂𝒚𝒆 𝒕𝒐𝒏 𝒐𝒓𝒈𝒖𝒆𝒊𝒍 𝒅𝒆 𝒕𝒂 𝒗𝒊𝒆.
Cette fois, un sentiment d'allégresse et d'insatiabilité le parcouru, il en voulait plus. Maintenant !
Sans même attendre où réfléchir à la signification de ces mots, l'élève arpenta les pages.
Ces dernières décrivaient d'anciens sorts magiques en rapport avec le feu, on y apprenait les formules, le mouvement du poignet et l'effet que cela avait quand on les utilisait. Tous étaient dévastateurs, avoisinant la magie noire, mais cette réflexion ne passa même pas à la tête du garçon.
Ses yeux ne cessaient de parcourir les phrases, ses lèvres bougeant au rythme de sa lecture. Parfois, il s'arrêtait quelques micro secondes pour se les lécher et les humidifier, avant de recommencer son manège.
Hypnotisé, drogué, il ne pouvait se stopper. Jamais de sa vie il n'avait lu et appris aussi vite. C'était comme si dès que les mots arrivaient devant sa rétine qu'ils s'inscrivaient automatiquement dans son cerveau. Son esprit était en ébullition.
Combien de temps restait-il devant ce livre ? Il n'en avait pas la moindre idée. Personne n'était venue dans sa chambre depuis qu'il avait commencé. Il était seul, dans sa bulle, avalant goulument les sortilèges.
La dernière page arriva enfin, le point final. Ce dernier lui fit ressentir un sentiment de solitude et de mélancolie comme jamais il n'en avait eu auparavant. Son esprit brûlait d'une force nouvelle, un pouvoir insoupçonné.
« 𝐸𝑠𝑠𝑎𝑦𝑒-𝑙𝑒𝑠 »
Cette petite voix dans sa tête résonnait comme une douce mélodie, lui répétant sans cesse ces mots.
« 𝐸𝑠𝑠𝑎𝑦𝑒-𝑙𝑒𝑠 ! 𝑉𝑒𝑛𝑔𝑒-𝑡𝑜𝑖 ! 𝑇𝑢 𝑒𝑠 𝑓𝑜𝑟𝑡 𝑚𝑎𝑖𝑛𝑡𝑒𝑛𝑎𝑛𝑡 ! »
Il était plus fort maintenant, il le sentait. Il pouvait enfin devenir quelqu'un, laver les affronts qu'il avait subi.
Sen se leva d'un coup, avant de courir hors du dortoir, laissant à l'abandon sur son lit le livre. Il avait une chose à faire, il devait trouver Tomura et le tuer peu importe les conséquences.
Seulement guidé par son intuition, ses pas le menèrent vers une salle de classe remplie d'élèves en train d'étudier. Sans toquer, il ouvrit la porte d'un grand coup, faisant grincer les jointures et percuter violemment le mur annexe. Son regard parcouru la classe qui trouva rapidement l'objet de ses recherches : des cheveux bleu gris et un regard rouge qui le regardait fixement, les sourcils légèrement froncés.
Il continua sa route sans faire attention à la présence du professeur qui lui quémandait de partir, avant de se planter juste devant sa némésis.
-C'en est fini de toi ! Sa baguette déjà en main depuis le début du trajet crachait des étincelles rouges vives, laissant à leurs retombées des traces noires de brûlés.
Le temps ralenti tandis qu'il prononçait sa première formule ne laissant pas le temps au Serpentard de pouvoir se protéger ou au professeur de réagir.
- 𝑪𝒓𝒆𝒎𝒂𝒕𝒊𝒐𝒏𝒆𝒎. hurla-t-il de tout son soule
Sen s'attendait à voir devant lui son agresseur prendre feu mais ce qui se passa fut tout autre. Ses yeux se posèrent sur le cinquième année effrayé par la menace mais pas la moindre chose ne s'était produite. Soudainement une douleur étrange le dérangea sur sa main libre, le forçant à regarder ce qu'il se passait.
De la fumée sortait de sa main, devenant de plus en plus noire et puissante, jusqu'à ce que cette dernière prenne feu. Trop estomaqué par ce qui se passait, le Poufsouffle lâcha sa baguette avant d'attraper sa main et de souffler dessus.
Monsieur Sasaki, connu sous le nom de Sir Night Eye, tenta le tout pour le tout, il était le seul à avoir retrouvé un semblant de sang-froid, et essaya de lancer des sorts d'eau pour éteindre les flammes qui consumaient l'élève.
Mais il était déjà trop tard.
Rien n'y faisait, l'eau n'arrivait pas à éteindre ce feu dévastateur qui s'étendait de plus en plus rapidement sur le corps. Ces deux bras étaient rongés, et les flammes commençaient à atteindre le torse. Sen se roula par terre de douleur, hurlant à s'en déchirer la voix, ses bras devenue cendre noir qui se répandait sur le sol.
-Prévenez All Might ! cria le professeur tandis qu'il essayait encore et encore de sauver le malheureux.
Tandis qu'il se roulait, les autres personnes de la classe s'éloignaient de lui de peur de prendre feu à son contact.
Tout s'enchaina plus vite, les flammes se calmèrent d'un coup avec de se transformer en un véritable brasier. Le quatrième année ne bougea plus, toutes ses forces l'avait quitté, on ne l'entendait même plus crier, ses cordes vocales surement aussi atteintes. Seuls des grognements inhumains semblaient sortir de cet amas de chair cramé qui se transformait en poussière. Cette scène dura encore quelques secondes avant que les flammes ne se tarissent et disparurent d'un coup, comme elles étaient venues, ne laissant qu'un tas de cendre sur le sol à présent brûlé et une odeur répugnante de viande carbonisée.
Tandis que chacun dans la pièce reprenait son souffle et que les esprits commençaient à comprendre ce qu'il s'était passé sous leur yeux, le livre laissé à l'abandon sur le lit disparu subitement dans les flammes.
La mort avait frappé, l'ouvrage avait accompli sa quête et partait à la recherche de sa prochaine victime.
⋅.˳˳.⋅ॱ˙˙ॱ⋅.˳˳.⋅ॱ˙˙ॱᐧ.˳˳.⋅
𝑩𝒆 𝒄𝒂𝒓𝒆𝒇𝒖𝒍 𝒎𝒂𝒌𝒊𝒏𝒈 𝒘𝒊𝒔𝒉𝒆𝒔 𝒊𝒏 𝒕𝒉𝒆 𝒅𝒂𝒓𝒌
𝑪𝒂𝒏'𝒕 𝒃𝒆 𝒔𝒖𝒓𝒆 𝒘𝒉𝒆𝒏 𝒕𝒉𝒆𝒚'𝒗𝒆 𝒉𝒊𝒕 𝒕𝒉𝒆𝒊𝒓 𝒎𝒂𝒓𝒌
𝑨𝒏𝒅 𝒃𝒆𝒔𝒊𝒅𝒆𝒔 𝒊𝒏 𝒕𝒉𝒆 𝒎𝒆𝒂𝒏𝒕𝒊𝒎𝒆 𝑰'𝒎 𝒋𝒖𝒔𝒕 𝒅𝒓𝒆𝒂𝒎𝒊𝒏𝒈 𝒐𝒇 𝒕𝒆𝒂𝒓𝒊𝒏𝒈 𝒚𝒐𝒖 𝒂𝒑𝒂𝒓𝒕
𝑰'𝒎 𝒊𝒏 𝒕𝒉𝒆 𝒅𝒆𝒕𝒂𝒊𝒍𝒔 𝒘𝒊𝒕𝒉 𝒕𝒉𝒆 𝒅𝒆𝒗𝒊𝒍
𝑺𝒐 𝒏𝒐𝒘 𝒕𝒉𝒆 𝒘𝒐𝒓𝒍𝒅 𝒄𝒂𝒏 𝒏𝒆𝒗𝒆𝒓 𝒈𝒆𝒕 𝒎𝒆 𝒐𝒏 𝒎𝒚 𝒍𝒆𝒗𝒆𝒍
𝑰 𝒋𝒖𝒔𝒕 𝒈𝒐𝒕 𝒕𝒐 𝒈𝒆𝒕 𝒚𝒐𝒖 𝒐𝒖𝒕 𝒐𝒇 𝒕𝒉𝒆 𝒄𝒂𝒈𝒆
𝑰'𝒎 𝒂 𝒚𝒐𝒖𝒏𝒈 𝒍𝒐𝒗𝒆𝒓𝒔 𝒓𝒂𝒈𝒆
𝑮𝒐𝒏𝒏𝒂 𝒏𝒆𝒆𝒅 𝒂 𝒔𝒑𝒂𝒓𝒌 𝒕𝒐 𝒊𝒈𝒏𝒊𝒕𝒆
𝑴𝒚 𝒔𝒐𝒏𝒈𝒔 𝒌𝒏𝒐𝒘 𝒘𝒉𝒂𝒕 𝒚𝒐𝒖 𝒅𝒊𝒅 𝒊𝒏 𝒕𝒉𝒆 𝒅𝒂𝒓𝒌
⋅.˳˳.⋅ॱ˙˙ॱ⋅.˳˳.⋅ॱ˙˙ॱᐧ.˳˳.⋅
Bien la salutation,
Nous rentrons avant dans le vif du sujet de cette histoire. J'avais prévenue que ça serait glauque!
J'espère que ce nouveau chapitre vous aura plu en tout cas, et vous donneras envie de lire la suite. C'est la première que je publie un chapitre aussi long... J'espère que ça a été à la lecture!
Je le dédicace d'ailleurs à une personne que j'apprécie énormément et qui me soutient depuis ma première histoire @Yumelya33 qui comme moi partage une passion pour les beaux mecs et les bonnes histoires! (Oui dans cet ordre) Aujourd'hui elle fête son anniversaire, ça me rends nostalgique, je ne sais même pas pourquoi...
Enfin bref... Je vous dis à très bientôt~
𝘉𝘰𝘯 𝘢𝘯𝘯𝘪𝘷𝘦𝘳𝘴𝘢𝘪𝘳𝘦 𝘠𝘶𝘮𝘦𝘭𝘺𝘢
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