Chapitre 35
La fête battait son plein lorsque je ramenai une fine couverture sur le corps endormi de ma sœur, caressant ensuite délicatement ses cheveux avant de me retourner vers mon petit ami. J'embrassai spontanément ses jolies lèvres rosées, mes doigts glissant entre ses douces mèches noires lorsqu'il me plaqua contre la porte de la chambre.
- On rentre à la maison ? Demanda-t-il avant de s'attaquer à mon cou. Je veux tellement te faire l'amour.
Je ne pus m'empêcher de sourire quand j'entendis sa respiration s'affoler et sentis ses mains me toucher maladroitement, reflétant le fait il était pressé que nous nous donnions l'un à l'autre. Sa peau électrisait la mienne, l'une de ses mains palpant vigoureusement ma taille alors que l'autre se faufila dans ma culotte en soie pour me faire gémir.
- J'ai envie de toi... Tellement envie de toi...
- Je serai à toi jusqu'au levé du jour si tu le veux... Dis-je en ouvrant habilement la porte. Mais comme tu l'as dit tout à l'heure, pour l'instant, nous devons y retourner, mon amour.
Un soupir de désespoir quitta la bouche du noiraud, puis il redressa ma robe, posant peu après délicatement ses mains sur mes hanches lorsque nos fronts se collèrent l'un contre l'autre. Jungkook et moi reprîmes notre souffle doucement mais sûrement, les battements de nos cœurs se mettant à ralentir, quand tout à coup, nous entendîmes une multitude de détonations et des cris d'effroi.
- Comment ont-ils fait pour entrer ?
- Seth, tu restes là.
Ses yeux avaient perdu tous désirs charnels et toutes onces de paix, laissant la crainte les envahir alors qu'il sortit l'un de ses pistolets de l'étui qui se trouvait sur le côté droit de sa ceinture.
- Non, tu restes avec moi, dis-je en plaquant mon dos contre la porte.
- C'est mon travail, Seth ! Lança le noiraud en tirant sur mon bras avec sa main libre. Pousse-toi.
- Je t'en prie...
- Reste et veille sur ta sœur.
- Non !
- Tu la détestes à ce point ? Interrogea-t-il en essayant de détourner mon attention.
- Rien ne lui arrivera. Personne, pas même ces gens-là, n'oserait lui faire quoi que ce soit. Personne n'oserait ôter la vie de l'un des enfants de Céthia, mais toi, ils n'hésiteront pas une seule seconde pour t'abattre.
- Pousse-toi, DeLayne !
- Jungkook !
- Pousse-toi et verrouille derrière moi.
Mon petit ami me tira vers lui, espérant me décoller de la porte alors que je saisis cette opportunité pour saisir sa seconde arme de service. Il fut surpris par mon action soudaine et un rire nerveux passa ses lèvres lorsqu'il me vit abaisser le chien du pistolet afin de l'armer, levant les yeux au ciel dès l'instant où je lui fis signe d'ouvrir la porte.
- Avance, Jeon.
- Ne fais pas l'imbécile, souffla-t-il avant que je ne le contourne pour ouvrir la porte. Seth. Bordel ! Rends-moi ce flingue.
- Pour mon dix-huitième anniversaire, j'ai demandé à mon père de m'emmener dans un salon de tir... Il m'a emmené dans un camp militaire et j'y suis resté un mois entier. Je tire comme une pro... Peut-être même mieux que toi, alors tu te tais et on y va.
- Et qu'est-ce que tu vas faire ? S'enquit Jeon en tenant fermement mon bras alors qu'il me foudroyait du regard. Tu vas te faire tuer là-bas ? Je ne te demande pas de reste ici, je te l'ordonne.
Un soupir effleura mes lèvres, puis je sortis de la pièce en jetant un regard sur ma sœur, elle qui dormait toujours à poing fermé, et Jungkook ne tarda pas à m'emboîter le pas avant de verrouiller la porte. Les cris furent d'ores et déjà bien plus audibles pour nous, nos yeux
- Sors ton téléphone de ton soutif et appelle la police, chuchota-t-il en me suivant de près.
- Il a des gens célèbres ici. Si on appelle la police ça va se transformer en prise d'otages suivie d'une demande de rançon astronomique. Sous la pression, la police va céder au bout d'une heure à tout casser, et ces gens vont s'en tirer avec une facilité remarquable.
- Qu'est-ce que tu proposes ?
- Allons dans le bureau de mon père, répondis-je à contrecœur. Il y a un téléphone dans son coffre-fort où seul un numéro est enregistré. Il nous a toujours dit de l'utiliser uniquement en cas d'extrême urgence, alors c'est ce qu'on va faire.
- Le bureau est à l'autre bout de l'étage. Nous ne savons pas combien ils sont, fit-il remarquer en regardant de haut l'entrée déserte du manoir. C'est trop risqué.
- Alors fais-toi discret.
Ce fut très clairement que nous pûmes entendre les assaillants donner aux gens qui se trouvaient dans la grande salle l'ordre de se taire et de garder les mains en évidence, tandis que mon petit ami et moi longions le couloir. Je savais que c'était là la seule solution que nous avions pour nous sortir d'affaire, cependant, plus nous nous rapprochions du bureau et plus cette veine battait la chamade dans ma tempe, ce que nous allions y trouver ne m'enchantant pas le moins du monde.
Moi, l'assassin, je n'étais pas censée retrouver le cadavre que j'avais laissé derrière moi un peu plus tôt cette nuit-là, pourtant, ce fut ce qui arriva dès l'instant où nous pénétrâmes dans la pièce spacieuse et classieuse. Jungkook laissa échapper un hoquettement d'horreur lorsqu'il vit ce blond au crâne fracasser, puis je lui fis signe de refermer la porte en me rapprochant de la commode qui se situait juste derrière le siège recouvert de sang.
Immédiatement, peut-être même instinctivement, je me mis à retirer maladroitement les livres qui dissimulaient le coffre où mon père rangeait tout ce qui avait de la valeur à ses yeux, répétant encore et encore le même geste jusqu'à ce que je finisse par toucher la fameuse boîte en acier.
- Tu connais ce mec ?
- Oui, enfin... Pas vraiment, répliquai-je directement alors que mes doigts effleurant le tour de cet écran tactile qui affichait un clavier. C'est Ivan Gail.
- Celui qui a agressé ta sœur ? Pourquoi est-ce qu'il... S'est suicidé chez toi avec... Avec sa bite dans la main ?
- Parce que je le lui ai... Comment dire ? Suggéré.
- Suggéré ? Seth, putain. Tu déconnes j'espère.
- Pas du tout. Je lui ai dit que mon père le torturerait jusqu'à ce qu'il le supplisse de le tuer lorsqu'il apprendrait ce qu'il a fait à Dalila. D'ailleurs, je comprends son choix. Même moi je ne supporterais pas d'être torturer comme Céthia sait le faire, lâchai-je avant d'hocher dramatiquement les épaules avant de reporter mon attention sur le petit écran. Mon ange... Selon toi, quel mot de passe choisirait mon père pour garder des choses importantes ?
- Je n'en sais trop rien... Quelque chose en rapport avec toi en tout cas. Tu es celle qu'il préfère entre vous trois et il ne le cache même.
Intriguée par ce que Jungkook avait dit, je tournai la tête vers lui, le voyant pointer son arme en direction de la grande porte, puis j'esquissai un sourire. N'y avait-il donc rien que moi qui n'avait pas compris tout l'amour que mon géniteur me portait ? Dans un sens, je me mis à culpabiliser lorsque la réflexion de mon petit ami me fit voir la vérité en face. Papa m'avait toujours mis sur un piédestal et moi, au lieu de chérir son amour, je le rejetais constamment en espérant recevoir celui de ma mère.
- Quel genre de chose ? Questionnai-je, totalement troublée.
- Ta date de naissance ? 19 Septembre 1999.
Le premier essai fut un échec flagrant, et voir qu'il ne me restait plus que deux chances avant que la petite porte ne se bloque me fit palpiter le cœur.
- Non, ce c'est pas ça, grommelai-je en faisant la moue. C'est bien trop simple... Tout le monde connaît ma date de naissance. C'est sur internet.
- Alors pense à quelque chose de plus privé, mais me prends pas tout ton temps non plus, marmonna-t-il alors qu'il commençait à s'impatienter. Je n'avais pas à chercher des mots de passes dans l'armée, alors tâche de le faire pendant que je m'occupe de faire ce que je sais faire.
- Rien ne me vient, pleunichai-je avant de poser mes mains sur ma taille en fixant le coffre tel un signe de désespoir. Jeon aide moi putain !
- Comment est-ce que tu veux que je t'aide ? Je ne suis pas dans la tête de ton père. Comment pourrais-je connaître ton père plus que tu ne le connais ? Pire ! Comment pourrais-je le comprendre ? Déjà que parfois je n'arrive pas à te comprendre toi. Seth, dépêche-toi s'il-...
- Gwenegan !
- Quoi ?
- Mon deuxième prénom ! M'écriai-je en m'empressant de taper sur l'écran. Personne ne le connait hormis les membres de ma famille.
Dès instant où la porte en acier s'ouvrir je poussai un soupir de soulagement, me dépêchant de chercher le fameux téléphone parmi plusieurs documents, les bijoux et quelques jolies photos de moi, quand soudain, j'entendis de nombreux coups de feu au plus près de moi. Je n'eus que le temps de saisir le cellulaire, un de ses vieux modèles qui bien heureusement pour moi avait encore de la batterie, me laissant appeler le contact, quand sans je ne m'y attende, Jungkook m'attira au sol.
- Il y en a encore quatre ! Passe-moi l'autre pistolet et reste planquée !
- J'ai une meilleure idée, assurai-je en posant ma main sur son arme afin de la garder baisser
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Fais-moi confiance... S'il te plaît, mon cœur.
C'était sans doute l'adrénaline qui me poussa à agir de la sorte, néanmoins, je n'hésitai pas une seule seconde à me redresser, faisant face à ces quatre hommes armés jusqu'au dents. Que pouvait-il me faire de pire que ce que j'avais déjà vécu ? Me tuer ? Cela ne me faisait bizarrement ni chaud ni froid. Je ne voyais pas la mort comme un châtiment.
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