โพ ๐ โฝ
โคฟ โพ โคพ
ย ย ย Depuis combien de temps รฉtait-il assis ? Peut-รชtre quelques heures, peut-รชtre moins, peut-รชtre plus. Il n'en avait aucune idรฉe, il n'avait aucune notion du temps, et rien pour lui indiquer l'heure. Enfin, il y avait la lune, fiรจre dans son lit d'รฉtoiles, mais il n'avait jamais appris ร lire l'heure grรขce aux positions des astres. รa ne l'intรฉressait pas de toute faรงon. Peu de choses l'intรฉressaient.
ย ย ย Qu'est-ce qu'il faisait lร , alors, ร observer la vie nocturne en dessous de lui ? Eh bien... En fait, il observait simplement le monde tourner, alors que lui stagnait, s'embourbait dans cette vase qu'รฉtait sa vie. Il se faisait du mal, en voyant rire, parler, marcher, juste vivre les gens en contrebas. Il s'infligeait cette douleur, pour garder en mรฉmoire que lui, il n'avanรงait pas. Ce n'รฉtait pas par manque de volontรฉ, il en avait longtemps fait preuve. Mais chacun de ses efforts pour faire un pas s'รฉtait retrouvรฉ รชtre des รฉchecs. Il n'en pouvait plus, il รฉtait fatiguรฉ.
ย ย ย Avant il se mรชlait ร ces personnes qui arpentaient la rue, dรฉsormais, il les regardait du haut de son perchoir. Il ne voulait plus essayer. Il attendait. Quoi, au juste ? Il n'en avait pas la moindre idรฉe. La mort peut-รชtre ? Non. Il voulait vivre, cette flamme brรปlait encore, malgrรฉ toutes les fois oรน on avait soufflรฉ dessus.
ย ย ย Cela faisait maintenant quelque temps qu'il avait adoptรฉ cette routine, de venir sur le toit de son immeuble la nuit. C'รฉtait agrรฉable, surtout en รฉtรฉ et au printemps. Plus de personnes sortaient dans la rue la nuit et il voyait beaucoup mieux la lune aussi. Ces heures ร rester seul ici, c'รฉtait tout ce qui rythmait sa vie. Chaque jour il attendait la nuit. On disait que ceux qui souffraient beaucoup dormaient รฉnormรฉment pour faire passer le temps plus vite, et pour ressentir le moins de douleur possible. Pour lui, c'รฉtait l'inverse.
ย ย ย Moins il dormait, plus il souffrait, mieux c'รฉtait. Il ne connaissait rien d'autre, c'รฉtait tout ce qu'on lui avait donnรฉ de ressentir. La joie, l'amour, l'amitiรฉ, l'hilaritรฉ, la gratitude, la surprise, n'รฉtaient devenus que de vagues sentiments. Son quotidien รฉtait entretenu par la morositรฉ, la tristesse, l'ennui, le dรฉpit, la souffrance... Qu'est-ce qui le retenait alors ? Oui il voulait vivre, mais pourquoi ? Il n'avait plus aucune raison de passer chaque jour. Il n'avait personne pour qui รงa valait encore la peine de respirer. Il n'avait pas de passions pour lesquelles รงa valait la peine de prendre un peu de temps.
ย ย ย Il n'avait plus rien, plus personne, et pourtant, pourtant au fond de ses prunelles continuait de brรปler un petit feu. Le petit feu de la vie, qui n'รฉclairait pas beaucoup, mais qui pourtant restait remarquable. C'รฉtait pour รงa que Minho continuait de vivre. Peut-รชtre que contrairement ร ce qu'il s'efforรงait de penser, il continuait d'espรฉrer. Il continuait d'espรฉrer qu'un jour peut-รชtre, sa vie serait un peu mieux, que ce qui รฉtait cassรฉ chez lui finirait par se rรฉparer. Peut-รชtre qu'on allait l'aider.
ย ย ย Alors, dans la nuit faiblement รฉclairรฉe par la lune et les lumiรจres de la ville, Minho adressa une priรจre silencieuse aux รฉtoiles.
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