𝐆𝐚𝐮𝐥𝐭𝐢𝐞𝐫 ✄

❝𝗝𝘂𝘀𝘁 𝗙𝗼𝗿 𝗬𝗼𝘂❞ - 𝗨𝗿𝘀𝗮 𝗠𝗮𝗷𝗼𝗿

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La migraine était toujours présente dans la tête de Minho lorsqu'il s'éveilla ce jour là. Dévastatrice, elle frappait les parois de sa boîte crânienne, lui arrachant une grimace alors qu'il ouvrait péniblement les yeux. Il était encore tôt, il n'était sûrement pas plus de six heures du matin. Le soleil n'était même pas encore levé, seules les étoiles étaient visibles depuis la fenêtre encore grande ouverte de sa chambre. Des doigts gelés caressant ses cheveux l'avaient réveillé de la plus douce des manières, il avait tout de suite reconnu à qui cette main à la peau halée appartenait.

Il leva les yeux, Jisung laissait sa tête reposer sur l'oreiller blanc comme neige. Ses petits yeux fatigués couvaient tendrement Minho du regard, le rouquin aurait pu jurer n'avoir jamais connu réveil aussi doux. Ils restèrent là à s'admirer mutuellement et à se sourire dans le plus exquis des silences, chacun traçant de ses pupilles les traits délicats de l'autre, observant chaque détails de son visage. Les minutes défilaient, le temps courait et pourtant, Minho aurait pu croire qu'il s'était arrêté. Les caresses de Jisung descendaient parfois sur son visage, ses mains traçant des formes imaginaires sur les joues opalines du rouquin avant de remonter effleurer sa chevelure flamboyante. Minho fermait simplement les yeux au contact des mains de son amant, soupirant d'aise lorsqu'il reprenait ces délicieuses caresses dans ses cheveux.

C'était doux, calme, si apaisant. Minho eut presque envie de pleurer lorsqu'il réalisa que, ici, aux côtés de Jisung, il était réellement apaisé. Il ne se souciait plus de rien, il ne voulait plus penser a rien, seul Jisung hantait tendrement ses pensées nuit et jour, pour rien au monde Minho ne se serait plaint de ce tourment enchanteur. C'était un de ces rares moments où aucun sentiment négatif ne le consumait, il était seulement là, apathiquement heureux, profitant des cajoleries de son cadet alors qu'il commençait doucement à se rendormir. S'il avait été un chat, il se serait mis à ronronner depuis bien longtemps. Le brun était la paix en personne. C'est comme s'il était né de la sérénité d'Eiréné et de tous les sentiments heureux de ce monde, comme s'il attirait le positif comme un aimant avant de le déverser sur son entourage.

« Minho ? Pouffa la voix encore endormie du plus jeune. Pourquoi t'es assis par terre ? »

Le rouquin sortit de ses pensées, amorphe. C'est vrai, Jisung était sur le lit alors que, lui, il était assis sur le parquet de sa chambre. Des bribes de souvenirs de la nuit dernière lui revinrent en tête, il déglutit en se rappelant vaguement toute cette mésaventure.

« Oh... le rouquin bâilla bruyamment en s'étirant, il avait des courbatures tout le long de la colonne vertébrale. En effet, dormir par terre en laissant uniquement sa tête reposer sur le lit n'avait pas été la plus intelligente des idées, mais Minho ne réfléchissait pas beaucoup, c'était bien connu. »

« Qu'est-ce qu'il s'est passé déjà ? Demanda Jisung en se frottant lentement les yeux. »

« T'as fait un bad trip hier.. toi et Felix vous avez pris je sais pas quoi, des taz ou j'en sais rien... »

« Merde, il va bien ? »

Minho acquiesça en observant son cadet s'asseoir sur le lit deux places. Les cheveux en bataille, il avait l'air épuisé. Quelques cernes décoraient son visage bien plus pâle qu'à l'ordinaire. Alangui, il observait les dernières étoiles de la nuit disparaître lentement à travers la fenêtre.

« Et après ça ? Il demanda finalement. »

« Après ça je t'ai ramené chez moi, et tu t'es endormi super vite, j'ai juste eu le temps de te filer un pyjama, gloussa faiblement Minho en se rappelant de l'état de son cadet quelques heures auparavant. »

« Pourquoi t'as pas dormi avec moi ? »

« Parce que tu t'es endormi quand je suis allé aux toilettes, j'ai pas voulu te réveiller pour si peu, expliqua le rouquin, incapable de détacher son regard de celui de Jisung. Et puis j'avais pas ton accord pour dormir à tes côtés, alors j'me suis dit que j'allais prendre le canap', sauf que comme tu peux le voir, je me suis endormi en veillant sur toi.. »

« T'es un amour Minho. Sourit légèrement le brun en s'allongeant à nouveau, sa tête désormais au même niveau que celle du rouquin, encore assis par terre. »

Le plus vieux cru fondre comme neige au soleil tant les paroles de Jisung lui embaumaient le cœur et l'esprit. Il aurait voulu disparaître dans ses bras, l'enlacer et ne plus jamais le lâcher, respirer cette effluve enivrante qu'était son odeur corporelle. Il le voulait lui, il le voulait tout entier, c'était indéniable. Jisung était un ange tombé du ciel, et Minho était lui aussi tombé, tombé pour lui. De grâce, il priait pour que le ciel lui accorde encore un instant de bonheur aux côtés ce merveilleux éphèbe qui reposait tout près de lui. Il donnerait n'importe quoi pour se réveiller chaque matin de la sorte, s'endormir en imaginant le plus beau des futurs en sa compagnie.

« T'as faim ? Il demanda soudainement. Jisung haussa les épaules, visiblement pas affamé, il pouvait encore patienter quelques heures avant de devoir avaler quelque chose. Je peux te faire des crêpes si tu veux, ou des pancakes, ou peut être que tu veux autre chose ? »

« Te prend pas la tête Minho, gloussa le plus jeune de sa délicieuse voix endormie, fait ce dont t'as envie, t'es trop mignon. »

Oh, c'était vraiment trop pour son cœur. Les oreilles brûlantes et le rouge aux joues, il ne put que hocher la tête avant de se relever. Il s'étira une deuxième fois avant d'enfiler le pull posé sur sa chaise de bureau.

« Il est tôt, rendors toi, je vais faire le petit déjeuner. Sourit Minho en passant le pas de la porte. »

Il vit Jisung lui envoyer un baiser volant en guise de remerciement, il eut l'impression d'être encore en train de rêver.

**

Dans sa cuisine, Minho avait mis tout son cœur dans les pancakes qu'il avait préparé pour Jisung. « Congratulations » de Mac Miller tournait en boucle dans son casque, il était sur un petit nuage, tout était trop doux lorsque le brun était dans les parages. C'était rose, idyllique, peut être trop beau pour être vrai. Et si tout se cassait la figure ? Et si, par un malheureux hasard, le brun ne voulait plus de lui ? Et s'il n'avait jamais voulu de lui ? Peut être que Minho se faisait des illusions depuis le début. Les yeux dans le vague, il récupérera le paquet de farine sur son plan de travail. Est-ce que tout ça en valait la peine ? Est-ce qu'il n'était tout simplement pas en train de se monter la tête ? Est-ce Jisung était sur la même longueur d'onde que lui ?

Mais, qui pourrait bien vouloir d'un garçon comme Minho ? Oh... Il déposa son sachet de levure sur le meuble, soudainement démotivé. C'était ça, Jisung n'avait jamais voulu de lui. Ses espoirs, ses rêves, ses illusions lui avaient monté la tête, tout était déjà écrit, lui et Jisung, ce n'était qu'un fantasme débile, une idée bien trop farfelue. Une simple utopie. Oh, qu'est-ce qu'il se sentait bête, maintenant. Quelques larmes lui brouillaient déjà la vue, il en avait tellement marre de lui.

Il n'en pouvait plus de son corps, de sa voix, de ses cheveux, de ses lèvres, oh, il les détestait. Il n'en pouvait plus de cette manière qu'il avait de pleurer pour tout et rien, il était pourri gâté par ses parents, il se faisait des idées, s'attachait trop vite. Et il n'avait aucun talent. Ça, c'était indéniable. Il se laissa glisser contre le meuble et ramena ses genoux contre son torse. Ici, assis sur le plancher de sa cuisine, son cerveau tournait à plein régime. Des fois, Minho se demandait sincèrement à quoi rimait sa vie. C'est vrai, rien n'avait de sens. On lui répétait sans arrêt que la vie valait la peine d'être vécue, que les débuts dans la vie d'adulte étaient un peu compliqués, mais qu'il s'habituerait rapidement. À vrai dire, il n'y avait jamais cru.

Il avait écouté les grandes personnes lui répéter que, créateur de mode, ce n'était pas fait pour les petits garçons comme lui. Mais il rêvait de haute couture et de défilés prestigieux, il rêvait d'une carrière comme celle du grand Christian Dior. Alors il avait cru en ses rêves, il avait défié les règles et s'était mis sa famille à dos car il n'en avait fait qu'à sa tête, tout ça pour rentrer à l'Esmod. Et maintenant ? Maintenant il doutait, il regrettait presque. Est-ce que sa famille avait eu raison ? Est-ce que la mode n'était vraiment pas faite pour un jeune adulte comme lui ? Les études en elles mêmes étaient compliquées, Minho avait toujours pensé s'en sortir. En primaire, au collège, au lycée, il répétait sans cesse qu'il y arrivait, mais il cachait ses notes, elles étaient désastreuses. Comment les autres auraient ils pu comprendre, eux qui n'avaient jamais de mauvaises notes, qu'il était inférieur à eux ?

Et voilà. Encore une fois, il se retrouvait seul à pleurer comme un enfant, seul à ruminer sur une vie qu'il n'avait pas choisie. Il était seulement destiné à subir encore et encore, il n'avait absolument aucun moyen d'y échapper. Une larme roula sur sa joue, il l'essuya rageusement. Minho n'était pas comme il le fallait, Minho devait changer, Minho devait disparaître, Minho n'avait rien à faire ici. Rien a de sens, et parfois, quand il réfléchit à la vie, il ne pouvait que pleurer son désespoir, perdu.

On l'avait comme abandonné dans un endroit inconnu, seul, sans personne pour l'accompagner, alors qu'il en avait terriblement besoin. Les gens ici fonctionnent différemment, tout le monde semble avoir trouvé sa place. Le monde tourne, personne ne s'arrête. Cette petite industrie, où peut être immense fourmilière, n'a pas de place pour les gens comme lui. Les gens feintent, criant qu'ils essayent de l'aider alors que, tout ce qu'ils font en réalité ne se résume qu'à de simples paroles.

Mais qui l'aide ? Qui ? Personne ne l'aide, en vérité, on l'abandonne ici, tout seul et désespéré. Les autres courent et ne s'arrêtent pas, lui, il est essoufflé et tente de les rattraper comme il peut. Mais c'est si dur, le monde semble tourner sans lui, comme s'il n'était pas dans la bonne boîte. Personne ne s'est jamais soucié du petit garçon pleurant à chaudes larmes sur le côté, celui qui n'avait jamais réussi à trouver sa place parmi les gens normaux.

Et ça ne changera jamais. Ça ne changera jamais, car ce petit garçon lui même n'a pas changé, alors pourquoi le monde se déciderait enfin à baisser les yeux ?

Minho avait toujours fonctionné différemment. Il n'avait jamais réussi à apprendre comme les autres, une différence qu'il avait toujours cachée, à défaut d'être en retard par rapport aux autres. Minho, il lui fallait du temps, beaucoup, beaucoup de temps. Minho, il avait besoin de schémas et de couleurs, de mots très simples et de consignes très courtes. Minho, il avait besoin d'une éducation positive, il avait besoin qu'on le valorise et qu'on aille à son rythme, et non pas qu'on lui mette la pression et qu'on le note sur ses performances à l'école. Noter les élèves, il trouvait ça dégueulasse, immoral. Comment de si jeunes enfants peuvent progresser dans un monde où ils sont constamment mis en compétition ?

Oh, Minho. Il est si différent, pourquoi lui ? Ses yeux lui brûlaient, il essuya alors les quelques larmes qui s'était décidées à couler. Personne n'avait jamais cherché à le comprendre. Lui, il essayait simplement de faire comme les autres, mais soyons réalistes, il n'était pas comme eux. Il allait plus doucement, et de tous petits détails pouvaient parfois retenir son attention pendant des heures. Il avait sans cesse l'impression de se plaindre, de pleurer que personne ne le comprenait alors qu'il appelait simplement à l'aide.

Mais, plus important encore, il est qui il est, il est la personne qu'il n'a jamais choisi de devenir. Alors voilà, il fallait l'accepter, s'habituer, se comprendre et expliquer qui il est aux autres. Minho n'arrive pas à traduire ses pensées, et ça, qu'est-ce que c'était handicapant. Mais en grandissant, il espérait prendre en maturité. S'accepter sans vraiment se trouver était une solution, mais s'accepter en se connaissant en était une autre, et lui, c'était comme ça qu'il voulait vivre. Il voulait tout connaître de lui, faire connaissance avec lui même comme s'il était une nouvelle personne ayant fait irruption dans sa vie.

Oui, Minho allait se trouver, Minho allait s'accepter, et peut être, peut être qu'enfin il arriverait à vivre la vie qu'il avait toujours voulu vivre. Peut être.

***

jsp si ça se voit mais ce chap est personnel asf g pleuré toutes les larmes de mon corps en l'écrivant c terrible

il paraît peut-être un peu décousu mais c pcq ouais qd je l'ai écrit je pleurais comme une madeleine et ct le chaos dans ma tête, j'essayais juste de traduire mes pensées mais ct le bordel

mais c une des choses qui font que je suis autant attachée à Mona Lisa, elle m'est précieuse pcq avant d'être un minsung elle est surtout personnelle, et ça me rend ouf de me dire que même avec les big pavés que j'écris pour me faire comprendre ben mes amis vont sûrement rien saisir du tout

mais j'espère sincèrement que ceux qui se reconnaissent dans toutes ces choses sauront qu'ils sont pas seuls et que moi aussi je les comprend 🫶🏼

joyeux noël en avance (à ceux qui le fêtent), et bonnes vacances aux autres, reposez vous, vous le méritez 🧏🏽‍♀️

à vendredi prochain mes stars (et encore bonnes vacances !!) 🧸❣️

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