𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 8


𝐀𝐩𝐩𝐚𝐫𝐢𝐭𝐢𝐨𝐧

J'ouvre péniblement les yeux, étouffant presque sous la couche impressionnante de couvertures que je ne me rappelle pas avoir installé la veille. À vrai dire, je ne sais plus vraiment comment j'ai réussi à trouver le sommeil. Mon corps a semble-t-il, pris le dessus sur mon esprit. Constatant la présence du plaide couleur citron étendu à quelques misérables centimètres de ma position, je fronce les sourcils. Recouvrant de nouveau une forme invisible, l'espoir me gagne à l'idée de pouvoir sentir Jimin contre moi.

- J-Jimin ? Je souffle hésitant.

Le plaide est vivement repoussé dans un coin du lit, alors qu'une douce chaleur m'envahit. Je sens bientôt une présence se glisser sous les couvertures et mon cœur s'affole, s'en est presque trop pour moi.

- Je suis là.

Je ferme vivement les yeux, tentant de me convaincre que je ne suis pas victime d'une hallucination. Sa voix... Ce timbre unique et inimitable, je ne peux pas l'imaginer. Impossible. Et si c'est bien la folie qui m'habite alors c'est de la meilleur des façons et de loin. Je tâtonne à l'aveugle le matelas de ma main droite et sursaute quand je sens ses doigts agripper doucement mon poignet. Mon cœur s'emporte sous la sensation grisante. C'est sa peau contre la mienne, je le sais. Cette douceur ne peut appartenir à un autre que l'homme qui a tant de fois parcouru mon corps.

Je sors de ma torpeur en ouvrant doucement les yeux, me confrontant de nouveau à la triste réalité. Je souffle, désespéré, avant de rejeter les couvertures d'un geste brusque, j'ai besoin d'air.

Mais ma tentative est avorté avant même que je n'esquisse un geste de plus. Je me fige, les yeux ronds, le souffle coupé. Devant moi, Jimin se tient recroquevillé, ses yeux perdus dans le vide. Mon corps se voit secoué de tremblements incontrôlables et alors qu'un soupir lasse passe la barrière de ses lèvres, c'est d'une lenteur insoutenable que son regard trouve le mien. Il se redresse presque dans un bon et je l'imite, désemparé. Ses orbes brunes semblent se teinter d'une lueur d'espoir alors qu'il lève sa main devant mes yeux, s'assurant visiblement que c'est bien dans sa direction que je concentre mon attention.

Je tends fébrilement ma main, mes doigts frôlant les siens alors qu'il reproduit mon geste. Je sens une longue décharge me parcourir quand sa peau rencontre la mienne et je ne réponds plus de rien, J'attrape brusquement son poignet et l'attire contre moi, le souffle hachuré. Je prends son visage en coupe et ses doigts glacés se posent délicatement sur mes joues. Il penche doucement la tête sur le côté, le regard abattu, alors que je sens les larmes dévaler mon visage. C'est lui... C'est bien lui... J'en suis désormais persuadé.

- Jimin...

Il se redresse légèrement, avant d'attraper le petit plaide afin de se recouvrir, soudainement prit de violents frissons. Je l'entoure de mes bras et le serre vivement contre moi, passant frénétiquement mes mains dans son dos.

- F-froid.

Sa voix me semble lointaine, presque irréelle.

- Ça va aller Jimin...

- P-peur...

Je le sens sangloter doucement alors que sa tête s'échoue contre mon épaule. Ses mots me brisent. La réalité semble se déchirer laissant entrevoir cette part d'ombre irrationnel que je ne parviens à comprendre. Moi aussi j'ai peur. Je suis terrifié. Je tiens dans mes bras mon petit ami mort depuis déjà de longues et douloureuses semaines. Le rationnel n'est plus de mise et j'avance à l'aveugle dans l'inconnu.

Jimin se redresse légèrement la petite couverture recouvrant une partie de son visage, ses cheveux blonds retombants négligemment sur sont front. Et sans que j'ai le temps de le voir venir, mes doigts se crispent dans son dos alors que ses lèvres, toute aussi glacées que le reste de son corps, s'écrasent contre les miennes, nos larmes se mêlant à l'échange. J'approfondis le baiser, ce dernier devenant presque étouffant tant notre passions semble inassouvi. C'est le manque qui nous ronge. Voulant m'attirer plus près de lui, agrippant fermement ma nuque, mes mains se referment alors dans le vide et le plaide retombe misérablement sur le matelas.

Et au contraire de sombrer dans mes tristes lamentations habituelles, une pensée obsédante vient alimenter mon euphorie.

Il est de retour.

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Mv̶ ❥

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