- 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞 𝟐
tw - Meurtres donc présence de la mort, sang, violences physiques, mention de pornographie, coup d'état, language familier, manipulation
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𝐋𝐞 𝐒𝐨𝐥𝐝𝐚𝐭
Alitée, Sypha restait inconsciente. Un médecin l'avait soigné mais ses blessures étaient trop importantes et il semblait qu'elle n'avait pas beaucoup de chance d'y survivre. Mais cette femme était forte. Aussi forte qu'une pierre.
Roy était assit sur une chaise, à côté du corps de la noiraude. Il la veillait et s'était promit de rester à côté d'elle jusqu'à ce qu'elle de réveille. Il espérait qu'elle ouvre rapidement les yeux pour pouvoir lui parler et lui demander ce qu'elle faisait là. Il fallait qu'elle se réveille et reprenne conscience. Absolument.
Polk était partis explorer la capitale. Il n'avait rien dit. Roy n'avait toujours pas entendu le son de sa voix et il trouvait son meilleur ami distant. Sûrement parce qu'il avait trop peur de parler.
De plus, cette semaine dans la capitale était importante; le frère de la reine rendait visite à la famille royale pour fêter le nouveau prince. C'était aussi une façon de montrer que la culture d'Elog pouvait croiser celle de Tio.
Un mouvement de main se fit sur le lit de Sypha. Les doigts de la femme bougeaient et elle laissa échapper un léger gémissement. Roy se pencha directement vers le lit, ses yeux étaient écarquillés et il appela une de ses domestiques chargées de prendre soin de lui. Cette dernière arriva en courant, les bras chargés de bandages.
La dextre de Sypha était posée sur son front. Elle avait très mal à la tête, peut-être à cause de tout le sang qu'elle avait perdu en se battant contre les ennemis qui venaient vers elle à chaque pas qu'elle faisait pour aller chez son ami.
La noiraude au bandeau beige s'asseya, peut-être trop vite car une envie de vomir lui prit assez vite, sa tête lui tournait. On lui donna de l'eau pour boire. Sa vision était floue, mais la guerrière sentis qu'elle avait perdue quelque chose à sa taille. Son épée n'était plus là. Ne faisant pas attention aux personnes autour d'elle, la femme tâta le matelas sur lequel elle se tenait assise. Mais une voix vint la rassurer et lui mit entre les mains sa lame. Bien que ne voyant toujours pas clair, Sypha sortie l'épée de son fourreau et la magna avec délicatesse, elle n'avait pas changé mais lui avait beaucoup manqué. La noiraude avait prit l'habitude de dormir avec.
« Sypha ? Tu vas bien ? Qu'est-ce que tu fais là ? Une voix grave parlait à côté d'elle, mais la femme ne reconnaissait pas cette voix et elle ne savait pas pourquoi cette voix connaissait son prénom. La noiraude tourna la tête, sa vision s'était éclaircie, et croisa le regard de Roy.
- Roy ? C'est toi ? Murmura-t-elle d'une voix enrouée.
- Oui, c'est moi ! Lança-t-il tout en se jetant sur la femme, la prenant dans ses bras. Je suis tellement heureux de te revoir, surtout en vie. Sypha plongea son visage dans la nuque de son meilleur ami, souriant. Oh, et Polk devrait bientôt arriver.
- Polk est aussi là ? La femme n'en revenait pas.
- Oui ! Tu devrais le voir, il a peur de parler se moqua Roy tout en se séparant de la femme, la regardant.
- Pourquoi ? Intriguée, la femme posa cette question à Roy.
- Il s'est fait ensorcelé sur le chemin pour venir ici. Se calma le brun, son regard partant dans le vide. Apparemment chaque mot qu'il dit devient réalité.
- Oh. Ça ne doit pas être facile pour lui, chuchota Sypha, tout en regardant ses mains nouées entre elles.
- Ouais. Souffla Roy. Ses yeux se positionnèrent sur la silhouette de Sypha. Cette silhouette qui faisait tant battre son cœur. Pourquoi tu es là ?
- Ramène Polk ici. Je vous expliquerais tout. Dit Sypha, son regard se plantant dans celui de son meilleur ami. »
Roy hocha simplement la tête en guise d réponse. Obéissant aux ordres de la guerrière, il appela une hirondelle, attrapa un parchemin et une plume, et gratta sur le papier une phrase indiquant que Polk devait venir rapidement chez le noble.
Pendant ce temps, la domestique de Roy refaisait les bandages de Sypha, arrachant à celle-ci des gémissements de douleur: elle avait une côte de fêlée, et deux hémorragies, désormais soignées, sur son bras gauche ainsi qu'une autre dans sa cuisse droite. C'était un miracle qu'elle ait survécue. La domestique invoqua l'Eau pour que les plaies de la noiraude se soignent plus vite, elle s'agenouilla et plaça ses mains sur chaques hémorragies, fermant les yeux, elle pria les Éléments de l'aider.
Une aura bleu se forma autour de son corps, elle bougeait comme les vagues dansaient sur la mer. La silhouette de la femme se fit bleutée. C'était comme si l'Eau l'habitait. Sypha observait la domestique, les yeux écarquillés par le pouvoir des Éléments. Ses blessures ne la heurtait presque plus. La domestique semblait avoir disparue, les vagues la remplaçait, s'intégrant dans le corps de la noiraude aux yeux bleus. Elle sentait l'Eau glisser dans son corps, confortant sa côte, sa cuisse et son bras, cette Eau lui disait que tout irait bien. Elle lui murmurait une berceuse qui avait pour objectif de la faire dormir.
Et les paupières de Sypha se fermèrent lentement, perdre autant de sang lui était plus que fatiguant. Mais l'Eau disparut de son corps, malgré cela, la douleur était partie. La noiraude ouvrit de nouveau les yeux, voyant la domestique refaire le bandage de son bras. Sypha admira la femme, qui, soigneusement, la soignait. Cette dernière vint prendre une fiole où se reposait un liquide orangé, signe qu'il avait recueillit les premiers rayons du soleil. Elle tendit la fiole à la noiraude aux yeux bleus, lui intimant de boire l'entièreté du contenu, elle lui précisa aussi que cette fiole contenait un somnifère puissant mais qui aiderait à la réparation des muscles de Sypha ainsi que de ses os.
La noiraude n'hésita pas, elle déboucha le goulot en liège et but le flacon en entier. Elle ne savait pas pourquoi, mais la domestiques lui inspirait une grande confiance. Quelques minutes après que le liquide est coulé dans sa gorge, Sypha sentit ses paupières se fermer sur ses yeux et son cerveau fut enveloppé par le Ciel qui allait s'occuper d'elle et de ses rêves, comme chaque nuit. Laissant Roy, seul sur sa chaise.
❋❋❋
Toujours allongée, la femme ouvrit de nouveau les yeux. Cette fois, sa vision n'était pas floue et son corps ne la heurtait pas. Ses deux amis étaient en face d'elle, la regardant se réveiller doucement de ce sommeil sans cauchemars où des êtres chers se faisaient tuer. Sypha remarqua le changement de Polk, ses cheveux avaient surtout changé de couleur, ils avaient laissés le roux derrière eux, le remplaçant par un brun rappelant le coloris du tronc des arbres qui entouraient Nissola. À la pensée de son village détruit, un voile noir passa rapidement devant les yeux de Sypha. Mais celui-ci disparut aussitôt lorsqu'elle pensa au fait qu'elle avait rejoint ses meilleurs amis. Ils ne s'étaient pas vus depuis dix ans.
« Tu fais quoi ici, toi, Polk ? Demanda la noiraude, levant les yeux vers son ami.
- Il ne parle toujours pas, lui répondit Roy en fronçant les sourcils. Mais maintenant, dis nous, pourquoi, toi, tu es là ?
Sypha hocha lentement la tête.
- Vous savez que Nissola est à côté de la frontière entre Elog et l'empire des Tios. Sypha attendit qu'ils hochent la tête pour continuer. Le village a été détruit par les Tios. Tout les habitants sont morts, sauf moi. Les visages de Polk et de Roy se désintègrèrent laissant place à une mine désespérées. Là-bas il ne reste que de la terre brûlée.
- Qu'est-ce que tu faisais pendant... Questionna Roy, ses yeux se remplirent d'eau.
- Je me battais, soupira Sypha, le regard tombant sur ses mains serrées entre elles. Contre trois Tios. C'est là que j'ai trouvé ma lame. Je n'ai pas réussi à défendre vos parents. Finit par murmurer la noiraude.
- Où était les hommes du village ?
- Partis chercher du bois. Mais les Tios les avaient attaqués avant, ils sont aussi tous mort. Des larmes emplis de culpabilité roulaient le long des joues de Sypha, cette dernière se mordit la lèvre inférieure. Elle n'osait pas regarder ses amis.
- Mais pourquoi tu n'as rien fais ? La voix de Roy résonna fortement dans les tympans de Sypha, il s'énervait.
- J'ai essayé. Je te le promets, j'ai essayé mais la noiraude ne put finir sa phrase, des sanglots vinrent l'interrompre. Roy sortis de la pièce, claquant la porte derrière lui. Polk, lui, restait assit sur la chaise à côté du lot de Sypha. La fixant. Son regard était empli de larmes. Ces larmes se répendaient sur son visage. Je suis désolée, tellement désolée, je suis qu'une incapable, je les ai laissé tuer vos parents, je suis désolée... »
La femme continua de s'excuser. Des sanglots interrompaient parfois ses phrases. Ses bras entouraient sa taille tandis que sa tête était penchée vers le bas, ses cheveux cachaient son visage. Mais Polk savait que de l'eau coulait inlassablement dessus.
Il attrapa la jeune femme par l'épaule, ce mouvement la fit se tourner vers lui. Le regard bleu de la femme rencontra celui de son ami, et, d'un mouvement commun, les deux amis se rapprochèrent. Collant leur poitrine sur celle de l'autre. Polk serra son amie contre lui. Celle-ci continuait de pleurer, le brun faisait la même chose. Mais en silence.
L'étreinte qu'offrait Polk à Sypha était réconfortante, et permettait au deux amis de se retrouver. Rien ne pouvait exprimer la sensation de cette étreinte. C'était simplement une retrouvaille au travers de désespoir et d'amour l'un pour l'autre.
Ils restèrent ainsi durant plusieurs minutes, ou plusieurs heures. Sypha ne savait pas. Polk non plus. Mais lorsque la noiraude s'était endormie dans les bras du brun, celui-ci l'avait redéposé sur son lit et était sortis de la pièce.
𝐋𝐞 𝐏𝐨𝐞𝐭𝐞
Polk s'avançait dans les couloirs de l'immense maison de son meilleur ami. Cherchant celui-ci. Polk savait qu'il n'allait pas réussir à calmer Roy sans pouvoir parler. Mais il fallait que Roy et Sypha s'entendent.
Pour le bien de son plan.
Le brun demanda à une domestique où se trouvait la chambre du noble. La femme lui indiqua rapidement, intimidée par le jeune homme, Polk avait acquiescé et avait marché rapidement vers la chambre de son ami.
Lorsqu'il se rapprocha de la porte, il n'entendit rien. Aucun bruit ne se faisait entendre de l'autre côté. Même pas le son d'un sanglot bruyant. Polk osa frapper contre le panneau de la porte avant d'entrer dans la pièce, n'entendant même pas l'exclamation négative de l'homme de l'autre côté du panneau de bois.
Polk découvrit Roy assit par terre, devant une peluche qui ressemblait à un ours. Le brun y reconnut le jouet que Roy gardait souvent avec lui, petit. Polk souria à cette vue. Mais Roy, lui, rougit avant de lancer la peluche à l'autre bout de la pièce, sur son immense lit à baldaquin.
Le beau visage du noble était mouillé. Des larmes salissaient ses douces joues. Polk fronça les sourcils et s'approcha de son meilleur ami. S'accroupissant à côté de lui, le brun posa son regard dans celui de Roy. Ses yeux étaient emplis de désespoir ainsi que d'un voile de tristesse se mêlant à une pointe de colère. Polk le comprenait. Il ressentait aussi ce nœud d'émotion dans sa poitrine. Mais il ne devait pas le défaire. Pas devant Roy en tout cas. Et surtout pas à cet instant ou un des plus importants moments de son plan se déroulait.
La tête de Roy vint atteindre nonchalamment l'épaule de son ami, tranpant la cape de celui-ci de larmes. Le noble s'accrochait à Polk comme un enfant s'accrochait à sa mère lorsqu'il faisait une crise. Le muet passa un bras dans le dos de son ami avant de le remuer de haut en bas. Dans leur trio, son rôle avait toujours été de réconforter Sypha et Roy. Mais ces derniers avaient toujours été là pour le réconforter aussi. Chaque personne de ce trio avait sa place. Personne n'était plus important que les autres.
Polk serra Roy contre lui, laissant échapper quelques larmes sur ses joues en sentant son meilleur ami sangloter contre son torse.
Mais le brun déglutit. Il devait parler pour la suite de son plan. Ce plan qu'il étudiait depuis ses quinze ans. Prenant une inspiration, ses yeux s'emplirent de larmes, mais pas pour les mêmes raisons que celles de Roy.
« Roy Polk éloigna son ami de son épaule, Écoute-moi. Et, le noble fut comme hypnotisé par le brun. Ses yeux se figèrent sur le front de Polk et sa mâchoire se déserra, tremblante. Il avait l'air d'un idiot qui pleurait. Le pouvoir c’est ce que je veux, mais tu ne veux pas ce pouvoir, alors je te forcerais à la vouloir, pour que je puisse l’exercer sans que tu ne le saches. lorsque ma main touchera mon front, mes ordres seront, pour toi, la voie à suivre. Polk passa une main sur son front. Roy hocha la tête, obnubilé par son ami. Malgré cela, tu devras effacer cette conversation de ta mémoire, car c’est mon vouloir. Murmura Polk, des larmes coulant abondamment le long de ses joues. Le noble hocha une nouvelle fois la tête. Je suis désolé. Souffla Polk tout en coupant la conversation. »
Suite à cela, le brun reprit son ami dans ses bras. Le serrant encore plus, il laissa passer des sanglots dans cette étreinte, s'autorisant à pleurer dans les bras de son ami. Il savait qu'il n'allait pas être jugé par celui-ci.
Alors Polk pleura dans les bras de son ami. Parce que ça faisait longtemps, et surtout parce qu'il en avait besoin. Il derversa sa peine et sa solitude lors de cette étreinte. Polk venait de lâcher ce nœud d'émotion qu'il retenait. Ce nœud d'émotion qu'il s'était promit de ne pas lâcher devant son ami. Mais c'était trop dur de garder la face tandis que Roy pleurait, lui aussi, la mort de ses parents et de son village.
Polk voulait hurler sa peine. Il voulait hurler toute la culpabilité qui lui pesait désormais sur les épaules. Cette culpabilité d'avoir commencé à manipuler son meilleur ami pour arriver à ses fins. Cette culpabilité qui lui tordait déjà l'estomac.
Polk ferma les yeux. Il s'imaginait la colline à Nissola où Sypha, Roy et lui allait souvent jouer ensemble. Ils jouait à cette histoire que la grand-mère du brun racontait souvent au trio. Cette histoire qui se nommait « Le Soldat, Le Poète et le Roi. », Polk se la rejouait souvent dans sa tête. S'amusant à remplacer les personnages par ses amis et lui. C'est cette histoire qui lui avait donné l'idée pour son plan. Désormais, il devait partager son plan à Sypha. Le muet savait qu'elle allait mal réagir.
Les bras de Roy se serrèrent bien plus fort autour du torse de son ami. Il pleurait encore plus, le noble murmurait inlassablement le prénom de la femme qu'il aimait. Comme si il s'en voulait d'avoir crié sur elle. Et il avait raison. Crier sur elle n'avait pas été la bonne solution. Mais Polk ne dit rien. Et continua de pleurer dans les bras de son ami.
Parce qu'il en avait bien trop besoin.
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𝐋𝐞 𝐑𝐨𝐢
Ouvrant doucement les yeux. Il sentit une personne accrochée à son torse, des mains douces se baladait sur son cou, jouant doucement avec ses cheveux. Roy observa la femme qui dormait sur lui, et écarquilla les yeux. Il ne se rendit pas compte que cette femme était celle qu'il aimait. Que cette femme aux cheveux noirs avait dormit avec elle. Cette femme qu'il avait fait pleurer la veille, elle était là. En train de dormir dans son lit.
Se rappelant des événements de la veille, Roy se rendit compte qu'il était inconsciemment venu dans la chambre de sa meilleure amie lui présenter ses excuses et qu'ils avaient simplement passé la soirée à parler et à rire. Se remémorant les bons moments à Nissola. Sypha avait un sourire encore plus beau qu'avant.
Roy soupira, il lui semblait avoir perdu un moment de sa mémoire, comme si quelque chose manquait. Mais Roy n'y fit pas attention. Après tout, la journée venait juste de commencer, c'était sûrement normal de ne pas tout se rappeler de la veille. Le brun caressa doucement la chevelure de sa bien-aimée, celle-ci ne semblait pas vouloir se réveiller, se confortant dans les rêves que le Ciel et le Vent lui créaient, ou peut-être dans les cauchemars que le Feu lui envoyait pour lui rappeler l'atrocité qu'est le fait d'avoir du sang sur les mains. Même si elle savait déjà qu'avoir ce sang se relataient à vivre en colocation avec le Feu. Essayant de le dompter malgré la douleur qu'il créait.
La porte de la chambre de Sypha s'ouvrit, la domestique s'occupant de la femme venait d'y entrer. Polk avait demandé à voir la noiraude avant que Roy n'entre dans la pièce la soirée passée. Il avait retrouvé la noiraude muette, le regard dans le vide et perdue dans ses plus profondes pensées. Roy ne s'était pas posé de questions mais désormais il trouvait cela bizarre. Embrassant du regard la domestique qui prenait soin des blessures de la femme aux yeux bleus, le noble la regarda attentivement essayer de réveiller la noiraude. Après que la domestique eut répété plusieurs fois le nom de Sypha, cette dernière ouvrit les yeux, papillonnant d'abord ses paupières. La domestique la salua, ce à quoi la femme répondit par un sourire sincère.
Lorsque Sypha vit qu'elle se trouvait sur le torse de son meilleur ami, elle s'éloigna rapidement. Roy ressentit instantanément une vague de froid dans son corps. Comme si le Feu n'habitait plus dans sa poitrine, alors que chaque Éléments habitaient dans chaque être humain à part entière. Ils étaient ancrés dans leurs chairs et gravés dans leurs coeurs. C'était la loi de la nature dans ce monde où les inégalités régnaient et où les meurtres et les règlements de compte étaient partiellement autorisés. Ce monde qui ne voulait pas qu'une femme combatte car elle était moins forte qu'un homme. Mais ce que peu de personnes avaient comprit dans ce monde, c'était que le combat ne se reposait pas sur la force mais sur l'esprit. Le combat était d'abord et avant tout de la pure stratégie. Un jeu d'échec avec deux pions. Ou à bien plus parfois. Mais le combat était avant tout un sport de l'esprit qui testaient tes réflexes.
Levant les yeux vers sa domestique Roy lui demanda où était Polk. Le noble ne l'avait plus revu après qu'il soit sortit de la chambre de la femme aux yeux bleus. La domestique écarquilla les yeux en voyant que c'était à elle que son « maître » s'adressait. Il ne l'avait jamais fais, et c'était quelque peu intimidant pour elle. La domestique bégaya, ne sachant pas réellement où se trouvait Polk. La dernière fois qu'elle l'avait vu, il était en train de lire un livre tout en buvant un thé dans le salon jaune. Murmurant cette information, la femme se remit à faire les bandages de sa patiente. Celle-ci l'observait toujours avec admiration, comme si elle avait toujours habité dans un village perdu et qu'elle n'avait jamais vu d'aqua-exactor de sa vie.
Roy demanda alors à la domestique d'amener Polk dans cette chambre lorsqu'il partirait se changer. Lia, la domestique, avait alors acquiescé en vitesse. Elle ne discutait jamais les ordres et n'y réfléchissait jamais. C'était naturel pour elle d'en recevoir, elle n'avait jamais fait quelque chose par elle-même et ne semblait pas vouloir apprendre à le faire. C'était innée chez elle d'obéir aux ordres, alors pourquoi désobéir ? Pourquoi faire les choses par elle-même alors qu'on pouvait lui ordonner de les faire ?
Elle s'était levée précipitamment avant de sortir rapidement de la chambre, attrapant le haut de sa jupe pour avancer plus vite dans les couloirs. Roy soupira avant de se tourner vers Sypha, il murmura quelque chose sur l'utilité des domestiques avant de saluer la noiraude et de se diriger vers sa chambre, pour trouver une autre tenue à se mettre, et, optionnellement se laver.
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𝐋𝐞 𝐏𝐨𝐞𝐭𝐞
Assis tout les trois autour d'une table, dans un salon choisit au hasard par le noble, Roy et Sypha parlait tandis que Polk les regardait échanger. Il voulut leur demander de l'écouter. Mais il n'avait pas la force de parler et de leur ordonner de faire quelque chose. La culpabilité d'avoir ordonné à Roy de suivre ses ordres lui alourdissait déjà les épaules. Polk pensa alors à ramener son cheval et lui faire dire ce qu'il pensait, mais salir le tapis qu'entretenait si bien les domestiques de son meilleur ami lui faisait dire qu'il n'allait pas faire ça.
Alors Polk écouta ses amis parler. Ils parlaient de leurs aventures et de comment ils en étaient arrivés là. Comme Roy avait pu grimper l'échelle sociale de la capitale ici, comment Sypha avait réussi à venir jusqu'à cette maison.
Ils ne posaient aucun regard sur Polk. Perdus dans les yeux de l'autre. Perdus dans les récits de l'autre.
Le voyageur était habitué. Ce n'était pas la première fois que cela se passait comme ça. Ça avait toujours été comme ça. Il était le seul à écouter la conversation pendant que les deux autres parlaient. Rien n'avait changé. C'était presque drôle.
Mais tout avait changé. Ils étaient tout les trois désormais adultes et avaient des responsabilités. Le monde s'ouvrait à eux. Mais ils n'en faisaient rien.
Une idée vint alors à l'esprit de Polk. Une idée qui allait l'aider d'une énorme façon. Il allait se donner à lui-même un ordre. Posant ses coudes sur la table devant lui, et cachant sa bouche de ses mains. Le brun murmura dans sa barbe;
« Cet ordre ne s'éxecutera pour une seule personne.
Je serais cette personne.
À partir de cet instant jusqu'à l'heure prochaine
Mes ordres n'en seront plus. Et, pour ordonner j'attendrais la prochaine heure. »
Polk sentit quelque chose se débloquer dans sa poitrine, c'était comme si on lui enlevait un poid sur le corps, ses épaules venaient à être plus légères. Le jeune homme pensa à effectuer cet ordre définitivement, mais il sentait qu'il devait garder ce pouvoir jusqu'à ce que le plan se termine. Finalement, tuer ce sorcier n'avait pas été une mauvaise chose, la malédiction qu'il lui avait offert était plutôt une bénédiction pour l'accomplissement du plan de Polk.
Soupirant, le brun coupa court à la conversation en plaquant violemment ses mains sur la table devant lui. Roy et Sypha froncèrent les sourcils,
« Qu'est-ce qui ne va pas Polk ? Demanda Roy, la tête penchée vers la droite.
- J'ai quelque chose à vous dire. Baissant les yeux, Polk souffla. Les deux amis furent étonné en entendant le voyageur parler. On va faire un coup d'état. On va renverser le roi et le remplacer par toi, Roy. Plantant son regard dans celui du noble, Polk continua. Ça fait neuf ans que j'élabore ce plan. Et c'est aussi pour ça que je suis partis de Nissola. Pour récolter des témoignages contre l'actuel roi et son inaction.
- J'en suis, Murmura directement Sypha. Le regard dur. Seulement si on gouverne tout les trois.
- Quoi ? Mais pourquoi ? On vit très bien ici ! S'exclama Roy en écarquillant les yeux. Et puis, je ne veux pas être roi. Je n'ai aucun diplomatie ! Tu es devenu fou Polk ! Et toi encore plus Sypha, il se leva. Vous vous rendez compte ? Faire un coup d'état ! Renversez le roi ? On en est incapable.
À son tour, la femme se leva, faisant face à Roy.
- Toi, tu viens très bien ici. Mais Nissola s'est fait attaqué et personne n'est venu nous aider. Je n'ai jamais pris de cours pour apprendre a combattre parce que je suis une fille ! Ta mère est morte de faim parce qu'elle n'avait plus d'argent et qu'elle refusait de se prostituer. Sypha planta son index sur le torse de Roy. Et, voyant qu'il essayait de l'interrompre, elle l'interrompit en retour. Ouvre les yeux Polk. Le monde c'est pas être entouré de domestiques et vivre dans une maison de luxe. Elog est pauvre et le roi ne fait rien. Il invite même les assayants de son pays dans son pays.
- Mais...
- Et tu nous crois vraiment incapable de faire ça ? Laisse moi rire. Quand je serais rétablie, je m'entrainerais jour et nuit au combat et je suis certaine que tout tes domestiques voudront nous aider. L'index de Sypha se transforma en un poing qu'elle frappait contre le torse de son meilleur ami, heurtant d'ailleurs celui-ci. On est pas seuls. Le roi lui, l'est. Il est faible. Personne ne l'aime. Pas même ces nobles hypocrites que tu côtoies, car tout le monde ici veut le pouvoir. Même toi. Tu l'as toujours voulu d'ailleurs. Souffla Sypha avant de se tourner vers Polk. En tout cas, Polk. Je te suivrais.
Polk lui souria avant d'hocher la tête, il avait anticipé la réaction de Roy puis celle de Sypha. Ces deux là étaient très prévisibles. Roy allait très clairement hésiter mais plusieurs jours après, il allait se décider à suivre ses amis. D'après les estimations de Polk, bien sûr.
- Alors, Roy ? Tu en dis quoi ? Demanda le voyageur.
- Je ne sais pas, j'ai besoin de réfléchir. Vous êtes complètement dingues. Souffla-t-il en sortant de la pièce et en claquant la porte derrière lui. »
Mais Roy était le plus prévisible des meilleurs amis de Polk. Celui-ci continuait de sourire. Il se sentait apaisé de l'avoir dit sans qu'aucun ordre ne puisse franchir la barrière de ses lèvres et s'effectue sans qu'il ne le veuille.
Sypha sortit à son tour de la pièce, informant son ami qu'il fallait qu'elle aille se reposer, ses blessures n'étant pas encore parfaitement cicatrisées. De nouveau, Polk hocha la tête. Il se sentait tellement léger. Cela faisait longtemps qu'il voulait le dire à ses amis mais n'en avait jamais trouvé l'occasion. Même si, parfois, ils se réunissaient tout les trois, ce n'était que pour quelques heures. Là, Polk avait la sensation que c'était pour des mois. Peut-être même des années. Son sourire s'élargit encore plus. Sypha et Roy étaient les humains qui lui manquait le plus.
Polk sortis à son tour de sa chambre, dévisageant la domestique se précipitant vers l'extérieur. Il la suivit, espérant que rien de grave ne se passait. Se trouvant désormais devant les grandes portes en bois ouvertes de la maison de Roy, le voyageur entendit de la musique de fanfare se propager dans ses oreilles. Des soldats avançaient au pas, certains jouant des instruments en cuivre de différentes formes. L'un jouait sur un tambour accroché à sa taille, il tapait fort dessus à l'aide de ses baguettes en bois. Cela fit rire Polk.
Mais ce qui le fit bien moins rire ce fut de voir l'Empereur Tio sur un cheval, qui défilait au côté du roi. L'empereur Tio était vêtu d'un casque où trois os étaient pointés vers le ciel, ces os avaient été taillé en arc de cercle et se terminaient en une pointe saluant le Ciel. C'était une façon pour les Tios de montrer leur respect pour cet Élément.
L'Empereur Tio avait deux haches croisées dans le dos, symbole de son sentiment d'insécurité dans le pays d'Elog, même aux côtés de sa sœur et de son beau-frère qui étaient le roi et la reine de la contrée. Polk fit quelques pas en arrière en voyant le charisme qu'affichait l'homme. En effet, sous ce casque se dévoilait de longs cheveux bruns, une mâchoire carrée était recouverte d'un duvet de barbe, montrant son accès récent au trône. Des yeux noirs froissaient l'horizon, ces derniers l'examinaient comme un chat examinait la souris qu'il allait dévorer. Deux boucles d'oreille en or pendaient sur son oreille droite. Elles avaient la forme d'une goutte d'eau. Le Tio, grâce à cet objet, saluait l'Eau et ses pouvoirs réparateurs. Une armure en bronze recouvrait le corps musclé de l'homme.
Le Tio était suivit du roi lui-même. Celui-ci se portait sur son cheval, grand mais courbé, la tête haute mais le dos rond. Le regard droit mais fatigué. Les cernes sous ses yeux montraient clairement cette fatigue. Ses cheveux lui arrivant au dessus de ses oreilles étaient emplis de pellicules, ils viraient au blanc. Montrant son âge avancé, comme les rides qui lui marquait le frond. Une légère barbe se propageait le long de sa figure, elle passait au dessus de ses lèvres asséchées. Le roi ne sortait pas souvent. Le roi ne sortait pas du tout même. Et cela se voyait. Cela se voyait à la façon dont les habitants de la capitale le regardait. Cela se voyait à la haine que ces habitants avaient dans les yeux envers lui. Le roi ne faisait rien pour le pays, à part se faire pomponner, et encore. Il portait une simple épée à sa taille, signe qu'il se sentait lui-même en danger dans son propre pays.
Haussant les sourcils, Polk continuait de regarder la garde défiler. Si elle faisait cela, c'était pour rassurer les habitants. Que tout irait bien. Mais les habitants n'avaient pas besoin d'être conforter. Ils ne savaient même pas pourquoi ils fallaient se conforter. Le brun ne comprenait même pas la raison de la venue du Tio. Cela avait été annoncé comme un voyage royale. Afin que le frère de la reine rencontre son neveu. Mais pourquoi l'annoncer au pays entier ? Pourquoi ne pas l'avoir fait en privé ? Cela aurait été plus logique. À moins que le Tio ne soit pas réellement là pour rencontrer le nouveau prince mais pour mener à bien des négociations ? Mais pourquoi le cacher ? Quels en étaient les enjeux ? Toutes ses questions étaient celles que se posaient Polk en voyant le cortège défiler.
Regardant les nobles autour de lui, Polk fronça les sourcils. Il ne comprenait pas. Il ne comprenait plus rien. Puis soudain, quelque chose de terrible traversa ses neurones. Il écarquilla les yeux. Si un coup d'état contre le roi serait mené ici, une guerre se déclencherait contre les Tios. Polk avait prévu d'enfermer la reine et les enfants pour faire chanter le roi. Mais, la reine étant la sœur de l'Empereur, alors celui-ci voudrait la libérer. Sauf si le trio formait un accord avec lui. Et qu'il leur promettait de laisser monter Roy sur le trône sans opposition.
Le cerveau de Polk chauffait mais il réussit à rapidement échaffauder une idée. Se précipitant à l'intérieur de la demeure de son meilleur ami, Polk rejoignit un bureau, attrapa un parchemin et écrivit son idée dessus pour pouvoir la partager avec ses amis sans parler. Il écrivit si vite que son écriture ressemblait à une ligne avec quelques bosses. Polk se leva de nouveau et courut dans les couloirs, manquant de faire tomber une domestique qui nettoyait le sol à l'aide d'une serpillère à poil blanc. Le brun entra rapidement dans la chambre de Sypha.
Celle-ci dormait. Les yeux paisiblement fermés, et son polochon serré entre ses bras, la femme émettait un léger souffle. Signe qu'elle respirait. Polk glissa le parchemin dans la main de la femme. S'assurant qu'elle le trouverait lors de son réveil. Puis, s'asseyant sur le siège à côté du lit de la femme. Le jeune homme ferma à son tour les yeux. Laissant le Vent l'emporter dans ses rêves les plus fous.
𝐃𝐞𝐮𝐱𝐢𝐞𝐦𝐞 𝐩𝐚𝐫𝐭𝐢𝐞: 𝟓𝟐𝟔𝟔 𝐦𝐨𝐭𝐬
<3
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j'espère que vous allez bien <3
Prenez soin de vous 🫶🏻💗
re le 25.10.23
2
8.10.23
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