𝕿𝖗𝖔𝖎𝖘 - 𝕬𝖚 𝖇𝖔𝖗𝖉 𝖉𝖊𝖘 𝖑𝖆𝖗𝖒𝖊𝖘

𝕾'est ainsi au cours des jours suivants que les deux garçons se rapprochèrent considérablement. Bellamy croisait souvent Mortimer au cours de recherches pour ses divers articles. Il se mit même à les amener à Mortimer qui ne lisait pas le journal régulièrement, puisqu'il ne gagnait pas de salaire. Lorsque Bellamy le realisa, inquiet il essaya d'insister pour acheter des choses à Mortimer qui refusa platement. Il survivait bien sûr la charité des habitants de Paris, surtout grâce aux repas chauds gratuits que lui donnaient des bistros, casinos ou bars reconnaissants que Mortimer soir venu ressusciter des gens après ces soirées mal terminées. Bellamy devint ensuite inquiet de ou Mortimer pouvait bien loger si ce dernier ne gagnait pas de salaire. Il s'était ainsi rendu compte qu'il ne savait que très peu de son ami. Avait-il une famille et des proches? Savaient-ils que Mortimer était le nécromancien de Paris? La curiosité insaisissable de Bellamy avait été titillée et il ne saurait se reposer sans avoir les réponses à ses questions et la certitude du bien-être et de la sécurité de son ami. Aussi Bellamy avait utilisé tous ses talents d'observateur pour essayer d'en déceler plus sur la vie de Mortimer. La tentation étant trop forte, Bellamy avait même essayé de suivre son ami jusqu'ou celui -ci habitait, mais c'était une tâche complexe a faire depuis le sol, surtout sans être repéré et il avait fini par perdre la trace du nécromancien. Bellamy aurait pu se dire que c'était pas grave, mais il était profondément affligé par la ou sa traque l'avait mené: un petit quartier abandonné et en ruines de Paris et il n'arrivait pas à se débarrasser du sentiment que si Mortimer c'était rendu la bas ce n'était pas pour y ressusciter quelqu'un, mais plutôt parce qu'il vivait là bas, et alors Bellamy savait que les conditions de vie de son ami devaient être bien atroces. Il essaya d'oublier, de se concentrer sur autre chose, son travail notamment, et il essaya de se dire qu'il inventait des histoires dans sa tête. Surement Mortimer ne vivait pas des conditions inhumaines, et sûrement si c'était le cas il demanderait de l'aide à Bellamy, non? Il se disait cela tout en étant rongé d'inquiétude pour Mortimer. Bellamy n'insista pas plus sur ces idées là et il présente à Mortimer le tout premier article qu'il avait publié, celui sur Mortimer lui-même. Bellamy se sentait un peu ému de pouvoir enfin présenter ce travail à celui à qui il devait sa carrière. Se croiser était devenu un des plus grands plaisirs de leur vie. Ils n'avaient pas forcément besoin de parler pour être à l'aise et heureux ensemble, et la paire se retrouvait souvent allongés sur divers toits de Paris à contempler la voûte nuageuse qui leur servait de ciel.

"Dis tu ne t'es jamais demandé ce qu'il y a au-dessus? Comme à quoi ressemble le haut de Notre-Dame par exemple?"

"Hmm..." murmura pensivement Mortimer. À vrai dire il n'avait jamais pondéré la question, mais maintenant que Bellamy était là, c'est vrai que c'était une énigme intéressante. Forcément Bellamy allait être intrigué, il voulait résoudre chaque mystère qui croisait sa route et aucun mystère ne semblait lui résister. Même si Mortimer ne pouvait pas lui répondre qu'il avait forcément le besoin de découvrir ce qui se cachait au-dessus de ces masses grises dans leur ciel, il avait Bellamy près de lui, et c'était tout ce qui comptait pour le rendre heureux. L'irruption imprévue de ce garçon dans sa vie avait été le centre de la joue de Mortimer et la meilleure chose qui lui était arrivé... depuis trop longtemps.. Le réconfort procuré par la simple proximité à Bellamy était un contraste si ardu avec la vie solitaire et monotone que Mortimer avait menée avant, qu'il avait encore du mal à y croire. Ce blond aux très grand sourire qui venait faire plier la peau aux coins de ces yeux d'une manière si craquante, un garçon si franc et curieux, son énergie positive malgré l'adversité que lui avait envoyé la vie était contagieuse et Mortimer qui avait toujours vu le verre à moitié vide le voyais tout a coup d'un lumière beaucoup plus positive. Peut être que finalement le verre était à moitié plein? C'était fou comment la présence de quelqu'un qui tient réellement à vous aider à aller mieux. Et puis quand Bellamy partait alors les démons de Mortimer venant rampant et grimpant le long de ses membres vers son cœur encore une fois. Seule la lumière de Bellamy suffisait à les faire fuir. Mortimer essayait désespérément d'ignorer le fait que son bonheur dépendait entièrement de la proximité avec ce beau garçon, parce qu'avant tout... il avait désespérément peur de le perdre et qu'il savait que ce n'était pas sain de se reposer autant sur un autre... J'imagine, du moment que Bellamy ne se plaint pas ou ne se lasse pas de moi, je peux juste ignorer tout cela et être heureux...

Un soir alors que les deux étaient allongés sur un toit en train d'observer le ciel gris, Bellamy finit par poser cette question qui lui démangeait l'esprit depuis le début.

"Morty?"

"Hmm??

"Je peux te poser une question indiscrète ?"

Le manque de réponse indiquait clairement une hésitation chez le nécromancien, mais il voulait être proche de Bellamy, qu'ils connaissent tout, ou presque, l'un de de l'autre, alors avec un peu de chance ça ne serait pas les questions qu'il redoutait absolument.

"Vas-y." Concéda-t-il finalement.

"En fait c'est plutôt deux questions... elles sont liées mais je sais pas trop comment les combiner ni les dissocier donc excuse-moi si je les formulent mal... mais pourquoi tu es seul? C'est lié à ton pouvoir? Et... comment tu l'as eu ce pouvoir."

Mortimer déglutie et son regard s'assombrit. Bellamy avait tiré les pic partout où celà faisait mal. Forcément Bellamy allait être intrigué, il voulait résoudre chaque mystère qui croisait sa route et aucun mystère ne semblait lui résister. Il serra les dents pour ne pas perdre son calme et essaya de formuler une réponse cohérente à la question de son ami. "Écoute... euh... fin... Bellamy... juste... C'est pas contre toi... euh... bref... je ne veux juste... pas en parler... si tu préfères bien... enfin c'est que je préfère... oui, ce que je préfère... moi..."

Bellamy afficha une moue déçue. "Je ne vais pas juger... je veux juste savoir!"

"Je sais... je suis juste... je ne veux pas en parler."

"Mortimer..." Bellamy soupira profondément. Il s'en voulait d'insister mais cela était un sujet qui le tracassait depuis plusieurs semaines à présent. Il avait tourné et retourné la question mille fois dans sa tête jamais trouver une réponse définitive... Il avait beau ne connaître Mortimer que depuis quelques temps, mais une partie de lui sentait comme si Mortimer avait été là toute

sa vie... et le voir vivre ainsi, vraisemblablement isolé et sûrement pas des conditions idéales lui brisait le cœur. Chaque nouveau regard vers Mortimer le faisait vibrer d'inquiétude: ce jeune homme avait d'immenses cernes, une corpulence relativement maigre et fragile, des joues creusées, un regard meurtri, des mains cicatrisées de partout et surtout Bellamy se souvenait du soir ou ils étaient devenus amis: Bellamy avait tout juste sauvé Mortimer des griffes de la mort. Bellamy voulait pouvoir le protéger et s'assurer qu'il aille mieux, parce qu'il ne savait pas ce qu'il ferait de lui même s' il venait à perdre Mortimer, cet être si beau mais pourtant si énigmatique et caché... comme la lune pensa Bellamy. Il ne l'avait que vu en livre, mais il pouvait imaginer à quelle point elle était majestueuse et à couper le souffle... comme Mortimer. "Je ne fais qu'insister parce que je tiens à toi ok? Si tu ne veux pas me parler de tout cela pour l'instant alors soit, mais j'espère qu'un jour bientôt tu auras suffisamment confiance en moi pour me raconter tout cela d'accord."

Mortimer hocha la tête "Mais Bellamy, c'est pas que je ne te fais pas confiance..." mais sa phrase fut interrompue par une remarque ajoutée par le blond.

"Je voudrais juste que tu puisses t'ouvrir à moi pour que je puisse t'aider, comprendre pourquoi tu as ces pouvoirs, que tu t'isoles et pourquoi tu vis tout seul dans un quartier abandonné. C'est juste parce que je tiens à toi ok Morty?"

Mortimer se crispa. "Tu sais où j'habite ?" Son ton avait radicalement changé, soudainement devenu tranchant et agressif. Bellamy fut décontenancé par ce contraste.

"Non je ne sais pas exactement où tu habites mais..." Bellamy sentait qu'il avait gaffé. Comment sauver la situation? La seule idée qui lui venait à l'esprit et d'être honnête et admettre qu'il avait suivi Mortimer. Mentir n'allait aider personne. "Mais je dois t'avouer que je t'avais suivi quand tu rentrais chez toi une fois."

Mortimer semblait comme exploser de colère devant Bellamy. "Mais pour qui tu te prends? C'est pas parce qu'on est ami que tu dois te mettre à espionner les parties vulnérables de ma vie. Même si je tiens à toi Bellamy t'es un journaliste et je ne te connais pas depuis longtemps! Je ne peux pas tout te dire, tout te montrer, et puis de tout façon je ne veux pas."

"J'ai seulement fait ça parce que je me faisais du souci pour toi Morty... T'as dix-sept ans et tu es accablé par ce pouvoir et la tâche de ressusciter tous les habitants de Paris? Pourquoi un enfant devrait porter une telle charge? Seul qui plus est?" Bellamy s'approcha de Mortimer pour le réconforter car ce dernier s'était mis à pleurer au milieu de sa colère ce qui fendait le cœur à Bellamy.

"Arrête de me traiter comme un enfant! On a le même âge mais si y'en a un ici qui est un enfant c'est toi! TOI! Moi j'ai grandi depuis longtemps, alors toi le gosse bassiné dans tes rêves tu peux fourrer tes conseils là où je pense."

Bellamy regarda son ami avec stupeur. Il ne savait pas ce qui l'avait le plus choqué, le fait que Mortimer refusait de voir son argument, ou le fait que Mortimer l'avait insulté d'une façon qui avait profondément touché Bellamy. Il sentait alors si stupide d'avoir des rêves et de les poursuivre, tout ça parce que ce gars était trop têtu pour demander de l'aide? Maintenant c'était Bellamy Lebrun qui était en colère.

"Tu es stupide ou quoi? Tu t'es vu? Tu as l'air d'un mort vivant! C'est pas parce que tu visites les morts que tu dois leur ressembler! Désolé de choisir mener une belle vie malgré toute la merde qu'elle m'envoie. Qui tu es toi pour juger mon choix de vie si toi tu la passes dans des logements abandonnés et que tu manges à pei..."

"Je ne te permet pas! Je mets ma vie au service des gens. Je fais le bien avec ma vie. Je sauve la vie des autres alors tu n'as aucun droit de venir la critique, monsieur je suis et je traque les gens parce que je n'ai aucun véritable concept des barrières à ne pas trav..."

"Oh oui monsieur le sauveur de Paris qui sauve tout le monde et passe son temps à ressusciter les morts, et bien tu sais qui tu n'as pas pu sauver? Mon père, merci bien.!"

A ce stade les deux étaient à nouveau debout et le ton était monté considérablement. Mortimer sentait qu'il allait exploser en sanglots. Il ne savait pas s'il s'était trompé sur toute la ligne, ce qui se passait concrètement excepté le fait qu'il allait s'écrouler en pleurs bientôt, et il ne voulait pas voir Bellamy maintenant.

"DÉGAGE!" Hurla-t-il amenant le volume de leur querelle beaucoup plus haut qu'auparavant. "Je ne veux plus te voir. Disparaît. Va-t-en bordel!"

"Morty." Bellamy s'était calmé face à la détresse du nécromancien.

"Dégagé. Je ne veux plus te voir. JAMAIS." Mortimer avait suffisamment levé la tête pour que Bellamy puisse voir dans son regard animé de colère que Mortimer était sérieux. Bellamy baissa la tête, trop chamboulé pour ne pas s'avouer vaincu et fit demi-tour, laissant donc là son meilleur ami.

Les deux garçons ne se reparlèrent pas pendant près d'un an.

La vie continua et Bellamy ne cessa jamais d'avancer et de faire ce qu'il aimait, même si une profonde mélancolie l'habitait. Il continua son travail avec brio, recevant même des offres d'autres journaux mais Bellamy resta fidèle, ce que monsieur Frécis appréciait grandement, et leur journal ne faisait que monter en popularité, surtout pour les articles de Bellamy.

La sœur aînée de Bellamy, Tiffany, se maria. C'était un forgeron objectivement très beau et qui après un peu d'espionnage était quelqu'un de bien, ainsi Bellamy s'autorisa à la laisser partir. Elle n'habitait pas loin, mais plus il avançait, plus Bellamy sentait que le monde autour de lui changeait et vieillissait alors que lui n'y arrivait pas.

Puis sa seconde sœur se fiança. Un homme que Bellamy ne pouvait pas blairer. Il avait un air louche autour de lui, et le simple fait qu'il était croque-mort m'inspirait aucune confiance pour Bellamy. Peut-être était-ce du biais? Après tout, Bellamy évitait tout en rapport avec la mort, pas parce qu'il en avait peur loin de là, mais parce que cela lui rappelait sans cesse lui, et lui Bellamy ne voulait pas y penser. C'était trop douloureux.

L'article actuel ramenait déjà suffisamment de souvenirs douloureux. Bellamy se retrouvait à investiguer la même guerre de gang qui l'avait mené à Mortimer pour la seconde fois. Cependant les dynamiques cette fois avaient dramatiquement changées: le gang émergent qui avait commencé à conquérir tout Paris avait récemment tous étés décimés, et les vieux gangs commençaient à reprendre leurs précédents territoires comme si rien ne s'était passé. L'équilibre des forces était vraisemblablement restauré, et Bellamy dans tout cela était chargé de comprendre qui et quels motifs se trouvaient derrière la décimation de ce jeune groupe de voyous. Bellamy avait d'ailleurs déjà sa réponse, il était 92% sur qu'il s'agissait de mercenaires embauchés par l'un des gangs déchus. Mais les vrais questions restaient: qui étaient ces mercenaires, et quel gang avait payé pour ces assassinats? Il fallait que le groupe de mercenaires soit incroyablement talentueux pour avoir décimé le gang, talentueux eux mêmes qui plus est car Bellamy les avait vu à l'œuvre, en si peu de temps; moins de vingt-quatre heures qui est plus. Et l'énorme incendie qu'ils avaient laissé derrière eux pour calciner les cadavres signait la fin définitive de ces personnes, Bellamy savait que Mortimer ne pouvait revivre un tas de cendres.

Le jour du mariage de sa seconde sœur Laëtitia arriva et Bellamy y assista avec réticence. Il était dégoûté d'offrir sa sœur a un tel homme mais ce n'était pas sa décision au final. Il n'allait pas se mettre sa sœur au dos pour le reste de sa vie... il n'avait pas envie de se fâcher et de perdre une nouvelle personne. Il ignora toutes les femmes et filles qui se présentaient à lui lors des célébrations dans l'objectif de devenir son épouse. Bellamy devenait de plus en plus irrité. Il se sentait comme mort à l'intérieur, parce qu'il était loin, si loin de la personne avec qui il voulait passer ses jours. Il ne fit que rester près du buffet sans une once de joie.

C'est alors que ses oreilles curieuses entendirent quelque chose qui le fit frémir. Il leva discrètement la tête de son verre de vin, sa frange dissimulant son regard. Il s'agissait du nouveau mari de sa sœur, ce connard, qui parlait avec une figure cachée par une grande cape et une immense capuche blanche.

"Non! Tu me fais marcher!" Chuchota la mari, les yeux pétillants de joie.

"Non je te jure." Une voix de femme, elle semblait plutôt jeune qui est plus. Bellamy essaya de se déplacer discrètement pour essayer de voir son visage tout en restant à distance d'écoute. "Je sais enfin où ce bâtard se trouve. Ce soir je te ramène le nécromancien de Paris sur un plateau d'or et alors tu pourras reprendre du service pour de bon et assurer un future stable pour toi et ta femme."

Bellamy lâcha son verre dans un bruit assourdissant. Dans la commotion qui s'en suivit pour nettoyer la catastrophe et vérifier que Bellamy allait mieux, la femme encapuchonné s'était eclipsée et le mari de sa soeur était retourné auprès de sa femme. Bellamy avait la tête qui tournait, ils allaient tuer Mortimer, ils allaient tuer Mortimer, ils allaient tuer Mortimer.

Bellamy bouscula tout le monde qui l'entourait, et partit en courant. Il chopa sa sacoche au passage et l'enfila en courant dans la rue comme un détraqué. Sa femme cria son nom mais il l'ignora. Il n'avait qu'une pensée en tête. Retrouver Mortimer et le prévenir avant qu'il ne soit trop tard.

Escalader les murs des maisons parisiennes. Courir, arpenter les toits pendant des heures sans fin. Chaque minute qui passait serrait le cœur de Bellamy de plus en plus d'anxiété. Et s' il était trop tard? Il redoutait plus que tout de trouver le corps inerte de son ancien ami. Il fallait qu'il persiste et qu'il le trouve. Même si Mortimer ne voulait pas le voir. Personne ne pouvait sauver Mortimer excepté lui maintenant, et il n'allait pas laisser mourir son meilleur ami. Le meilleur ami qu'il avait jamais eu. A bout de souffle Bellamy courait encore et encore sur les toits parisiens. La ville ne lui avait jamais parue aussi immense. Le soleil s'était couché, et Bellamy s'était mis à pleurer. Voilà déjà une heure qu'il s'était tourné vers le quartier abandonné où il y a avait traqué son ami il y a près d'un an. Bellamy avait d'abord éviter ce quartier parce qu'il lui rappelait de mauvais souvenirs, il s'attendait plutôt à ce que Mortimer soit en mouvement durant la journée. Le simple fait que Bellamy ne savait pas exactement où vivait Mortimer l'avait cependant bien peiné, il n'avait toujours pas trouvé Mortimer et le temps pressait.

C'était alors qu'une énorme araignée le laissa tomber tout juste devant le visage de Bellamy qui hurla de surprise et recula à tout vitesse pour échapper à la bête et il se heurta de plein fouet à un mur de cheminée. Contre toute attente le mur céda sous son poids et Bellamy tomba droit devant Mortimer qui mangeait de la soupe tiède.

Ils croisèrent le regard de l'autre et se regardèrent stupéfaits. C'était alors comme si le monde avait cessé d'exister autour d'eux, leurs regards interloqués. Un torrent de sentiments les submergea chacun, face à l'être qui avait chamboulé leurs vies de plus d'une façon et qu'ils avaient cru ne jamais revoir. Ils se dévisageaient, chaque parcelle de la personne face eux; ils étaient les mêmes, juste un tout petit peu plus vieux, plus adultes tous deux que la dernière fois et pourtant réduit à leur état le plus vulnérable confronté à lui.

Bellamy brisa le moment en se relevant et attrapa Mortimer dans ses bras. "Mon dieu Mortimer tu es vivant." Mortimer sentit les épaules crispées du blond soudainement se détendre alors qu'il se laissa fondre dans les bras de Mortimer. Ce dernier était si chamboulé qu'il hésita un moment, avant d'abandonner toute raison et de serrer Bellamy en retour. Une larme glissa sur sa joue alors qu'il restera son étreinte sur le blond. Il respira cette odeur qui lui avait tant manqué, il ne l'avait jamais senti d'aussi, sauf pour la fois lors de leur première rencontre ou les deux garçon s'étaient retrouvés l'un sur l'autre après que Mortimer avait sauvé Bellamy de sa chute. Les deux garçons n'avaient jamais étés dans les bras l'un de l'autre depuis, mais Mortimer pouvait sentir la figure de Bellamy plus ferme et sculptée qu'il y a un an. A l'inverse, Bellamy sentit son cœur se serrer alors que la figure de Mortimer semblait plus frêle et plus fine que la dernière fois. Il semblait se produire une éternité avant qu'ils se lâchent, leurs visages un peu rouges. "Dieu soit loué, elle ne t'a pas trouvé." Soupira Bellamy en tenant toujours Mortimer par les épaules.

"Qui ça, elle?" demanda Mortimer, le regard perplexe.

"L'assassine. Au mariage de ma soeur, c'est toute une histoire que je dois te raconter, mais pour faire court ma soeur épouse un bâtard de croque-mort alors tu peux imaginer ce que tu as fait à son entreprise. Je l'ai entendu discuter avec une femme au mariage, elle lui a juré qu'elle allait te tuer ce soir, et qu'elle savait ou tu te trouvais. Comment je t'ai cherché partout Morty, je suis si soulagé que tu sois encore vivant... Mais faut bouger d'ici. Je ne sais pas si elle sait où tu habites, c'était ambigu mais mieux vaut ne pas tenter sa chance. Aller chope tes affaires, vite vite!"

"Bell..."

"Mort' tu peux me gueuler dessus après je te le promet, mais là on doit s'occuper de toi et de ta sécurité! Allez dépêches-toi."

"Bell, pourquoi croirais-tu un seul instant que je serais fach..."

"Plus tard Mort, le temps presse. C'est ta vie qui est en jeu pour une fois." insista Bellamy en secouant légèrement les bras de Mortimer. Il hocha la tête.

Le jeune homme aux longues mèches auburns se plia aux ordres de Bellamy qui montait la garde par le trou béant dans le mur. Il pouvait voir à présent que lorsqu'il était tombé en arrière il avait heurté un leurre, une sorte de faux mur que Mortimer devait sûrement mettre pour se protéger et qui servait également de porte, puisque ce minuscule accommodement ne comportait aucune autre ouverture.

"J'ai fini." Déjà? Bellamy était étonné mais en jetant un nouveau regard à cette pièce à présent plongé dans la pénombre car Mortimer avait éteint les bougies qui lui servaient de lumière, Bellamy pouvait voir que Mortimer n'avait vraiment pas grand chose. Il vit alors l'article qu'il avait écrit sur Mortimer dépasser légèrement du sac en toile de Mortimer. Son cœur fondant, il le poussa vers l'intérieur du sac délicatement et tira la ficelle pour fermer correctement le sac avant de sécuriser le tout avec un nœud. "On ne voudrait pas que tu perde tes affaires en route." expliqua-t-il avec un sourire. Mortimer qui n'avait clairement pas remarqué que Bellamy avait vu l'article fut d'abord un peu surpris puis hocha la tête. "Alors, ou est ce qu'on va?"

Debout sur ce toit, enfin réuni avec Mortimer, Bellamy se sentait heureux comme un petit enfant. Il prit la main de Mortimer dans la sienne et s'apprêtait à parler quand il la vit au loin. Elle. Cette silhouette blanche comme un fantôme encapuchonné, au loin sur les toits. Son sang se glaça et son cœur se mit à battre à toute allure. Elle bougeait si vite. Elle inspirait une peur insurmontablement immense chez Bellamy, tous ses cheveux étaient hérissés comme une bête alerté, tout son corps lui criait de fuir. Maintenant.

"Qu'est ce qu'il y a?" demanda Mortimer devant ce silence étrange de la part du blond. Bellamy tira sur le bras et se mit à foncer, traînant Mortimer derrière lui. "Hein? Bell? Qu'est-ce que?"

"Elle est là."

Par la simple terreur dans la voix de Mortimer, celui-ci compris alors la sévérité de cette ennemie. Et soudain, il était bien trop au courant de sa présence, elle faisait si peu de bruit, mais malgré le vacarme que lui et Bellamy faisaient en courant sur les tuiles, tout ce qu'il pouvait entendre était l'avance sinistre ce valet de la mort. La tueuse serpent, c'était elle, il en était sûr.

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