Chapitre 11
Une semaine s'est écoulée depuis mes dix tours de plage avec Eros et l'annonce de la terrible nouvelle à propos du tournoi.
Une semaine que je passe mes journées à profiter du soleil, à parler avec Bianca de tout et de rien, à supporter les mauvaises blagues de Rewind.
Une semaine que celui-ci tente de me pousser vers Eros et, voyant que cela ne fonctionne pas, envoie Eros me parler.
— Tu voulais me voir ?
— Non, je croyais que c'était toi qui voulais me voir.
Voilà le genre de situation dont nous avons été victimes, Rewind ricanant dans les couloirs comme un enfant de quatre ans. Même ses cousins sont plus matures que lui.
Quoiqu'il en soit, ce voyage à Imir me ressource réellement. Même si Kereya agit en peste dès qu'elle nous voit, il y a une plutôt bonne ambiance entre nous tous. Bendy, lui, passe son temps à se valoriser, si bien que je ne suis même pas étonnée qu'il soit le cousin de Rewind.
— J'ai une idée.
Je vois Bianca relever ses lunettes de soleil. Moi, je reste affalée sur ma serviette de plage, bien trop épuisée par mes journées à ne rien faire.
Il va bientôt être dix-huit heures et le soleil, lui, tape toujours aussi fort.
— Rewind, je rêve ou tu te balades avec un arc et des flèches ?
Je me redresse pour le regarder. Torse nu, il porte sur son dos un carquois avec des flèches dont le bout est en forme de cœur. Il fait mine de bander tout en me visant.
— Pas Rewind. Cupidon. Mon deuxième surnom. Pendant que vous, Mesdames, étiez en train de vous prélasser au soleil comme des homards carbonisés, j'ai eu une merveilleuse idée.
Bianca soupire en s'asseyant en tailleur. Il hausse vivement les sourcils.
— Joli haut, Bee.
— Bon, c'est quoi cette fois-ci ? soupire-t-elle.
— Ce soir, c'est club ! Fini les apéros avec Mamie, et les piques de Kereya qui n'en finissent plus. On sort.
— Dans quel but ?
— Parce qu'il faut un but pour sortir maintenant ? réplique son époux. Allez, debout. Le temps que tu te prépares, Bee, nous serons déjà demain.
Elle le fusille du regard en se mettant debout, me tendant la main.
— Je suppose que nous n'avons pas le choix.
— Tu supposes bien, mon abeille favorite.
— Ah, parce qu'il y a d'autres abeilles en lice ?
— Bien sûr que non !
J'assiste à leur débat, le sourire aux lèvres.
— Alors pourquoi « favorite » ? Favorite inclut qu'il y en a d'autres.
— Non, il n'y a que toi, bafouille Rewind.
— Je ne peux pas être la seule et être la préférée.
— Oui, mais il y a d'autres abeilles sur terre.
— Ah ! Donc il y en a d'autres.
— Non. Que toi, mon abeille adorée.
Bianca éclate de rire en lui prenant la main. Moi, j'enfile ma chemise et les suis jusqu'au palais.
Il fait une chaleur étouffante. Et j'ignorais qu'il y avait des clubs à Imir. Est-ce même une bonne idée que nous allions à ce type d'événement en tant que membres royaux ?
— Attention !
Je crois que le mot m'était adressé. Je suis brusquement bousculée par deux énormes chiens, dont l'un me léchouille le visage avant de partir en courant.
Je trébuche et tombe sur le derrière, un air bredouille au visage.
Eros arrive vers nous en courant, même pas essoufflé.
— Ce sont mes chiens qui viennent de s'enfuir ? le sermonne Rewind.
— Tes chiens ont mangé les rideaux de ma chambre, rétorque son cousin.
— Et tu leur courais après ?
— Non, ce sont eux qui me couraient après. Quand ils t'ont vu, ils m'ont dépassé.
Rewind éclate de rire sous l'air ahuri d'Eros.
— Je les ai bien élevés, se félicite le premier en se tournant vers Bianca.
Eros semble enfin me remarquer et s'avance, un air navré au visage.
— Je suis désolé, Arynn.
Rewind saisit son arc et brandit sa flèche vers Eros qui se fige.
— Haut les mains, les tourtereaux !
J'éclate de rire et Eros lui, semble se détendre.
— Sous ordre de votre roi, je vous ordonne de vous taire !
— Rewind, tu es... commence Eros.
— Ah ! Pour non-respect des lois, je m'offre le droit de vous tirer dessus !
Et sa flèche part. Bien sûr, c'est une vieille flèche qui tient à peine debout. Elle vient piteusement atteindre mon épaule pour retomber au sol. La suivante fait la même chose sur Eros.
— Je vous condamne à rester amoureux l'un de l'autre jusqu'à la fin de vos jours !
— Qu'est-ce que tu es fatigant ! soupire Bianca en le tirant par le bras. Parfois, j'ai du mal à me dire que tu es roi.
— Aïe, touché, Bee. Tu veux une flèche pour retomber sous mon charme ?
— Non, merci. Tu ne sais même pas viser.
— Moi ? Tu oses dire ça à Cupidon en personne ?
Bientôt, les deux s'éloignent en se chamaillant. Eros, lui, me tend sa main, un sourire aux lèvres.
Je l'accepte sans broncher, et il me tire si brusquement que je fais un pas en avant avant de me rattraper sur lui. Quelle mouche m'a piquée depuis que je suis ici ? J'enchaîne maladresse sur maladresse.
Bien que celle-ci ne soit pas tellement dérangeante...
Ma main se pose sur son épaule, alors que la sienne me retient par le coude. Je me racle la gorge avant de reculer.
— Tu viens ce soir ? me demande-t-il soudainement.
— Je crois. Je ne suis même pas sûre. Ce genre d'endroit... Je préfère les soirées plus tranquilles.
Il sourit en coin, de nouveau. Comme toutes les fois où je ris ou dis quelque chose. Est-ce qu'il se moque de moi ?
— Tu devrais venir. Je ne suis pas fan de ce genre d'endroit non plus. Au moins, si on est à deux, on pourra s'ennuyer ensemble.
Je lui souris en retour. Excellente idée.
— Moi aussi je ne viens pas ! s'exclame une nouvelle voix.
Mamie nous dépasse, s'appuyant de sa canne. Elle se poste à côté de moi, et je ne le remarque que maintenant mais elle est vraiment petite. Ou alors je suis trop grande.
— J'ai d'autres plans en tête. J'ai l'intention d'empoisonner Kereya mais chut, c'est un secret.
— Tu vas empoisonner ma mère ?
Eros ne semble même pas dérangé par l'idée, si bien que cela me fait presque rire.
— Une objection à faire entendre à ta grand-mère ? réplique la vieille dame.
— Non, aucune. Je peux même t'aider à glisser le poison dans son verre.
— Ah ! Je reconnais enfin mon petit-fils. Tu la détestais quand tu était petit, je m'en souviens maintenant.
— C'est toujours d'actualité, rétorque-t-il.
— Le problème avec cette femme, c'est qu'elle n'a pas de cœur et elle ne jure que par l'argent. Si tu as besoin d'une oreille attentive, Eros, n'oublie pas que ta vieille grand-mère est là. Je suis peut-être une commère et la dernière des sorcières, mais j'ai également d'excellents conseils à partager.
— Par exemple ? sourit Eros.
Il me jette un coup d'œil et moi, je rougis comme une tomate.
Mamie plisse les yeux et avoue :
— Ne la laisse pas te marcher dessus. Kereya est une femme vicieuse et pleine de méchanceté. Ne la laisse pas gagner, jamais.
Un silence, puis :
— Sur ce, je m'en vais préparer un meurtre !
Elle me fait un clin d'œil puis se détourne.
Quelle femme !
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encore une fois, j'ai plein de chaps d'avance donc je poste 😭
on approche bientôt du tournoi d'ici quelques chapitres hihi, j'espère que l'histoire vous plaît pour le moment <3
bizz bizz
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