Chapitre 29 : Les Hasards Gênants

Les jours défilaient lentement au repère, et malgré le silence qui les séparait, Kie et Sasuke semblaient condamnés à se croiser dans des situations de plus en plus gênantes. Leur proximité forcée par les missions orchestrées par Orochimaru leur imposait une étrange tension, un fil tendu entre leurs échanges silencieux.

Un matin, alors que Kie suivait Kabuto pour une mission avec Sasuke, ils arrivèrent à la porte de sa chambre. Kabuto, toujours aussi directif, frappa puis ouvrit la porte sans attendre de réponse. Kie resta légèrement en retrait, mais ses yeux furent immédiatement attirés par la scène devant elle. Sasuke, debout dans la pièce, était en train de se changer. Son torse encore dénudé reflétait la lumière crue de la chambre, chaque muscle sculpté se dessinant avec une netteté presque irréelle.

Kie resta figée un instant, ses yeux s’attardant sur la définition des muscles de Sasuke avant de détourner le regard avec un semblant de nonchalance. Mais Sasuke, observateur comme toujours, avait noté son regard insistant. Il haussa un sourcil, ne laissant rien transparaître de ce qu’il pensait réellement, avant de se détourner pour terminer de s’habiller.

Un autre jour, alors que Kie se rendait à la salle d’entraînement pour ses exercices quotidiens, elle tomba sur Sasuke, assis sur une pierre à l’ombre d’un arbre. Son haut avait été abandonné sur le côté, et son torse, trempé de sueur, étincelait sous la lumière filtrée par les feuilles. Il venait visiblement de terminer un entraînement intense, ses cheveux noirs encore humides retombant en mèches sombres sur son visage.

Kie, comme à son habitude, le fixa pendant un moment, analysant les mouvements de sa respiration, la tension de ses muscles. Mais cette fois, Sasuke ne la laissa pas s'en tirer aussi facilement. Relevant la tête, ses yeux d’un noir profond croisèrent les siens, une lueur glaciale y passant furtivement.

— Pourquoi tu me mates toujours quand je suis torse nu ?

La question, bien que formulée sur un ton froid et tranchant, cachait une pointe de curiosité. Kie, qui n’avait jamais l’habitude de parler à voix haute, chercha son carnet habituel, y griffonna quelques mots rapides, puis le lui tendit sans même le regarder.

"J'aime les mecs bien bâtis."

Sasuke plissa les yeux en lisant la réponse, une expression de surprise fugace se glissant sur son visage habituellement impassible. Avant qu’il n’ait pu répliquer, Kie se détourna, se dirigeant vers la sortie de la salle d'entraînement sans ajouter un mot. Elle laissait derrière elle un Sasuke qui, pour la première fois depuis longtemps, se retrouvait désarçonné, pris entre la perplexité et une certaine gêne qu’il ne parvenait pas à s’expliquer.

Il resta un instant immobile, le carnet encore ouvert entre ses mains, avant de le refermer avec un léger soupir. L’incompréhension de ce qui se jouait entre eux continuait de le suivre, comme une énigme qu’il ne pouvait résoudre, mais qui le poussait malgré tout à observer Kie avec une attention croissante.