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Chapitre 20 : La Marque du Serpent
La nuit était paisible au repaire d'Orochimaru, un calme trompeur qui masquait l'agitation intérieure de Kie. Endormie dans sa cellule sombre, elle rêvait de liberté, de lumière, de la chaleur d'une vie normale, loin des ténèbres qui l'entouraient. Les bruits de la nuit se mêlaient au silence, créant une mélodie lugubre, mais elle ne savait pas qu'un événement tragique s'apprêtait à bouleverser son sommeil.
Orochimaru, silencieux comme l’ombre, s'approcha de sa cellule. Il était un maître de la furtivité, un serpent en quête de sa proie. Il observa Kie, endormie, son visage paisible contrastant avec l'obscurité de son environnement. Ses yeux brillèrent d'un éclat diabolique alors qu'il s'approchait, ses intentions cachées derrière un masque de calme.
Avec une précision froide, il s'agenouilla à côté d'elle et, d’un mouvement furtif, il mordit son cou. C’était une marque, une empreinte de son pouvoir, un lien qui l'unirait à lui pour toujours. Il se redressa ensuite, son regard toujours fixé sur le corps inanimé de Kie. Le serpent s'éclipsa dans l'ombre, laissant derrière lui une ambiance d'angoisse.
La nuit s’étira, et alors que le temps passait lentement, Kie ne ressentit d'abord rien. Elle rêvait encore, ignorant le danger qui l'avait frôlée. Mais alors que les heures s'étiraient, une douleur sourde commença à pulser à la base de son cou, comme si une flamme naissante s’éveillait en elle.
Elle se réveilla en sursaut, les yeux écarquillés, le souffle court. La douleur était devenue insupportable, une brûlure vive qui la poussait à se torturer elle-même. Ses mains se portèrent instinctivement à son cou, et elle se mit à gratter frénétiquement la peau, cherchant à apaiser une douleur qui n'avait aucun répit.
"Arrête… s'il te plaît", murmura-t-elle à voix basse, bien que personne ne l'écoutât.
Le sang commença à perler à la surface de sa peau, mais la douleur ne cessait de croître. L’angoisse la gagnait, une sensation qu’elle connaissait bien, celle d'être piégée, de ne pas pouvoir échapper à l'emprise d'une force maléfique. Elle était au bord de l'évanouissement, l'obscurité menaçant de l'engloutir.
Soudain, la porte de sa cellule s’ouvrit avec fracas. Sasuke entra, ses yeux sombres fixés sur elle avec une intensité qui mêlait inquiétude et détermination. Il s’approcha d’un pas rapide, ses traits tendus par la préoccupation.
Il la trouva pliée en deux, grattant avec frénésie son cou ensanglanté. Le spectacle lui fendit le cœur. Dans un mouvement protecteur, il la saisit doucement par le visage, ses mains posées sur ses joues. Il examina le mal qu’elle se faisait, ses yeux s’agrandissant de colère face à l’injustice qui lui était faite.
Sans hésiter, il l’aida à s’allonger sur le petit lit qu'elle avait, la posant avec soin pour qu'elle puisse se reposer. Son regard était doux, une lueur de chaleur contrastant avec la froideur ambiante du repaire. Kie, toujours troublée par la douleur, ressentit une vague de soulagement à son contact.
"Dors", murmura-t-il doucement, sa voix à peine audible.
Les mains de Sasuke restèrent sur sa tête, cherchant à apaiser ses souffrances. Dans ce moment de vulnérabilité, Kie se laissa aller, le poids de la douleur la rendant faiblement soumise. Ses yeux se fermèrent lentement, et la chaleur du corps de Sasuke, bien que froide et distante, l'apaisa quelque peu.
Elle avait besoin de ce répit, de ce moment où elle pouvait croire qu'elle n'était pas seule, même si tout semblait perdu. Les ténèbres l'entouraient encore, mais la présence de Sasuke lui offrait une lueur d’espoir, une promesse que peut-être, quelqu'un se souciait d'elle.
Au fil des minutes, Kie commença à s'endormir, ses pensées se dissipant lentement, remplacées par un rêve où elle était libre, où elle pouvait courir, rire et vivre sans chaînes. Dans cet état entre le sommeil et l'éveil, elle ne pouvait savoir que la marque qu’Orochimaru lui avait laissée marquerait le début d'un nouveau chapitre de sa vie, un chapitre rempli de choix difficiles, de loyauté mise à l'épreuve et de combats intérieurs.
Le lendemain, la lumière du jour filtrant à travers les fissures de la cellule de Kie annonçait une journée nouvelle, bien que le repaire d'Orochimaru demeurât enveloppé dans l'obscurité. La douleur au cou s’était atténuée, mais la marque laissée par le serpent était toujours présente, un rappel constant de la menace qui pesait sur elle.
Kie se leva lentement, son corps encore engourdi par le sommeil. Elle jeta un dernier regard à la pièce lugubre avant de quitter sa cellule. Sa décision était prise : elle voulait voir Sasuke, le seul lien qu'elle avait dans ce lieu maudit. Dans sa main, elle tenait une feuille de papier, sur laquelle elle avait écrit un mot simple, mais chargé de signification : "Merci".
Avec précaution, elle se dirigea vers la chambre de Sasuke, ses pas silencieux sur le sol rugueux. Les couloirs étaient sombres et vides, une atmosphère pesante l'entourant, mais sa détermination lui conférait une certaine force. Elle savait que, malgré le désespoir ambiant, il existait une lueur, un point d'ancrage dans cette tempête.
En atteignant la porte de sa chambre, Kie frappa doucement, sa main tremblant légèrement. Après quelques instants d'attente, Sasuke ouvrit la porte, son visage impassible affichant un mélange d’ennui et de surprise.
"Kie", murmura-t-il, la regardant avec un air neutre.
Elle lui tendit la feuille, ses yeux cherchant à établir un contact. Sasuke, cependant, ne s’attarda pas sur le mot. Il l’attrapa, le lisant rapidement, avant de plier la feuille et de la glisser dans sa poche.
"C’est pas parce que je t’ai aidée une fois que ça veut dire que je vais le refaire", dit-il, sa voix détachée, presque désintéressée.
Kie, bien que habituée à son comportement froid, ressentit un pincement au cœur. Elle savait qu’il cachait ses émotions, que sa façade stoïque était une armure qu'il portait pour se protéger. Pourtant, ce détachement lui était douloureux. Elle avait espéré qu’il lui ferait un signe d’affection, un mot réconfortant, mais rien de tout cela ne vint.
Sasuke la regarda, ses yeux sombres cherchant à déchiffrer son visage impassible. Il était conscient de la lutte intérieure qui se déroulait en elle, mais il ne pouvait s'empêcher de rester distant. Dans un monde aussi sombre, montrer des sentiments pouvait être dangereux.
"Tu ferais mieux de rester sur tes gardes", poursuivit-il, tentant de maintenir son ton de voix froid. "Orochimaru ne va pas se contenter de te laisser ici sans raison."
Kie hocha la tête, absorbant ses paroles, même si la douleur d’un lien non partagé la rongeait. Elle ne savait pas quoi dire d'autre, comment exprimer la gratitude qui l'habitait sans se dévoiler. La proximité de Sasuke était à la fois un réconfort et une source de tourment.
Sasuke soupira, tournant légèrement le regard vers le sol. Il savait qu’il devait être plus fort, moins vulnérable. Mais au fond, il ressentait un certain tiraillement. Kie avait une force qu’il ne comprenait pas, un pouvoir qui allait bien au-delà de ce qu’elle pouvait imaginer. Il l’avait vue souffrir et, d’une certaine manière, cela le touchait.
"Tu dois apprendre à te défendre", dit-il brusquement, son ton se durcissant. "Ici, la faiblesse n'est pas tolérée."
Kie baissa les yeux, se concentrant sur le sol. Sasuke pouvait être un véritable idiot par moments, mais elle savait qu’il ne disait cela que pour la protéger, même si sa manière de le faire était brusque. Il ne savait pas comment exprimer ses sentiments autrement que par le biais de la froideur.
Il la regarda une dernière fois, un éclair d’émotion traversant brièvement son regard. Mais il disparut aussi vite qu'il était apparu. Il ferma la porte avec une certaine délicatesse, laissant Kie seule dans le couloir sombre.
En se dirigeant vers sa cellule, elle se sentait plus perdue que jamais. La gratitude qu’elle avait pour lui était teintée de désespoir, un mélange de sentiment qui laissait son cœur lourd. Elle savait que Sasuke luttait contre ses propres démons, tout comme elle, mais leur connexion semblait à la fois forte et fragile.
Kie retourna dans sa cellule, le poids de ses pensées accablant son esprit. Le silence l'enveloppa, mais au fond d'elle, une détermination grandissait. Elle ne pouvait pas se permettre d’être faible, elle ne pouvait pas se permettre de dépendre de lui. Elle devait devenir plus forte, non seulement pour elle-même, mais aussi pour lui, pour prouver qu’elle était digne de cette aide qu’il lui avait offerte.
Alors qu'elle s’asseyait dans le coin de sa cellule, une lueur d'espoir scintilla en elle. Même si le chemin serait long et semé d'embûches, elle savait qu’elle devait avancer. Kie avait encore un but, une raison de se battre, et elle n’abandonnerait pas si facilement.
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