𝐿𝐼𝐴𝑅𝑆 | 𝐂𝐇𝐀𝐏 • 𝟏𝟒
𝐋 𝐈 𝐀 𝐑 𝐒
▃▃▃▃▃▃▃▃▃▃▃▃▃▃▃
⟅⟆ :make me: . . ⇢ ˗ˏˋ fuck me ˎˊ˗ ꒰
𝐼 𝐶 𝑂 𝑁 +⁺ 𝑨 𝑫 𝑫 𝑰 𝑪 𝑻 𝑰 𝑶 𝑵
ㅡ 𝐈 𝐃𝐎𝐍'𝐓 𝐇𝐀𝐕𝐄 𝐀 𝐃𝐈𝐑𝐓𝐘 𝐌𝐈𝐍𝐃
𝐽𝑈𝑆𝑇 𝐴 𝑆𝐸𝑋𝑌 𝐼𝑀𝐴𝐺𝐼𝑁𝐴𝑇𝐼𝑂𝑁 ㅡ
〤
burn the way I love, burn the way I kiss
feel like I'm alive, feel like I'm dead
༗
YOU are the sin of 𝑮𝑶𝑫
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La colère s'empara du bras de Maera alors qu'elle se déplaça vers son adversaire, croisant son épée d'escrime pour éviter une attaque en reculant habilement. Le bout de son estoc se dressa en arc contre l'abdomen de l'homme, tandis qu'un signal sonore retentit du tableau de bord, annonçant sa victoire imminente. Revenant à sa position initiale, elle attendit l'alarme, puis se lança pour affronter son adversaire. La rage pulsa dans chacune des particules de la demoiselle, sa détermination à achever son opposant surpassant sa raison. Ses pensées furent plus ordonnées que jamais, son insensibilité se reflétant dans ses mouvements alors qu'elle s'acharna sur sa victime pour remporter la compétition.
Toute expression sur son visage fut dissimulée derrière son casque de protection, tandis que la sueur de ses efforts fut absorbée par son uniforme.
ㅡ Maera, son corps se crispa à la voix autoritaire et pleine de reproche que prit son grand-père.
Lorsqu'elle eut fini de mettre une raclée à son opposant, qui hurla de douleur alors qu'elle fouettait son torse, l'aristocrate retira son casque d'un mouvement brusque, le lançant dans les bras de son entraîneuse, désarçonnée par l'hostilité de son geste.
Elle était essoufflée mais marcha vers son grand-père, accompagné de son avocat qui l'avait sorti d'affaire la dernière fois.
ㅡ Tu connais cet homme, il le désigna en se décalant, gardant ses bras dans son dos. Jung Hoseok possède une réputation impeccable dans le monde juridique. Il a une bonne expérience dans son domaine et a géré avec brio de nombreuses affaires délicates. Son professionnalisme est incontestable, et ses compétences sont reconnues par ses pairs.
Celle-ci le dévisagea d'un regard complètement négligeant. Elle retira ses gants avec une lenteur calculée, comme si chaque mouvement était délibéré pour exprimer son désintérêt le plus total. Dans son regard, il n'y avait ni curiosité, ni reconnaissance. Elle semblait presque dédaigneuse, comme si l'homme en face d'elle n'était qu'une simple figure sans importance dans son univers. Son attitude dénotait une indifférence profonde, comme si les louanges faites à l'égard de l'avocat ne trouvaient aucun écho en elle.
ㅡ Désormais, il sera ton avocat avec qui tu devras consulter régulièrement pour toutes tes affaires juridiques pouvant nuire à nôtre réputation ou notre entreprise.
Même lorsque l'homme annonça que Jung Hoseok serait désormais son avocat attitré, Maera ne broncha pas. Aucun signe de consentement, aucune réaction visible. Son silence était assourdissant. Il était évident que l'idée de devoir consulter cet avocat ne suscitait en elle qu'une apathie. Et son opposant remarqua sa neutralité presque déconcertante. C'est la première fois qu'il avait affaire à ce genre de personnage, alors qu'il en avait eu de toutes les nuances.
ㅡ Il te sortira des situations frustrantes comme celle de ton arrestation. Ne dis et fais rien, sans lui en avoir parlé au préalable. Ça m'éviterait de devoir repasser après tes puériles esclandres. Me suis-je bien faire comprendre ?
ㅡ Oui, grand-père.
Sur cet accord, d'un air satisfait, il se retira avec son assistant pour rejoindre la salle dans laquelle il comptait s'entretenir au sujet plus délicat.
Hoseok d'une démarche mesuré, s'approcha de sa cliente qui transperçait du regard, le dos de son grand-père. Visiblement, leur entente se tenait sur le fils du rasoir, et il l'avait compris. Heureusement qu'elle ne semblait pas éprouver du dédain envers lui, du moins pour le moment.
ㅡ J'aimerai m'entretenir avec vous au sujet de l'accusation qu'on vous a porté po-
ㅡ Vous êtes bien mon avocat n'est-ce pas ?
ㅡ Euh, il fut légèrement interdit par sa question. C'est bien cela oui.
ㅡ Donc tout ce que je vous partagerai et vous demanderai de faire, restera confidentiel même pour mon grand-père ?
ㅡ C'est bien la close de confidentialité que j'ai signé en devenant avocat.
ㅡ Et s'il double votre salaire pour tout découvrir ?
ㅡ Alors je démissionnerai. Après tout, je me suis engagé à protéger votre vie privé.
ㅡ Vraiment ?
Elle croisa les bras, doutant franchement de sa loyauté.
ㅡ Dans ce cas, j'aimerai vraiment voir à quel point vous serez dévoué.
ㅡ Qu'avez vous à l'esprit ?
ㅡ J'aimerai que vous fassiez une petite recherche sur trois personnes, elle lui montra des photos d'eux sur son portable. Bien évidemment, elles ont toutes les trois un lien ou un autre avec l'affaire concernant ma culpabilité pour le suicide de Jo Sa-Wol. Pensez-vous pouvoir dénicher quelque chose ? Si vous arrivez vraiment à me sortir de là sans en faire part à mon grand-père. Alors je ne douterai pas de votre fidélité à mon égard.
Hoseok défila les photos en question, il prit en compte les informations qu'elle lui fournissait avant d'affirmer d'un ton confiant que cette affaire sera régler en quelques jours. Et sur cette promesse, il prit retrait en sortant de la salle.
Maera se retourna et se dirigea vers son entraîneuse qui lui tendit son casque. Elle le refusa et attrapa son sabre avant de se mettre en garde face à son adversaire, accompagné d'un petit public les observant. Le combat sortit du cadre de l'escrime traditionnelle. Elle avait besoin de décompresser après avoir entendu son grand-père la sermonner comme une enfant.
Elle fléchit légèrement les jambes, levant sa main sur le côté en hauteur, visant avec la pointe de son épée son opposant. Elle repoussa sa rapière qu'il essayait de remettre en position, se préparant mentalement, sachant qu'elle n'y irait pas de main morte, que du sang pourrait couler, tant elle était d'humeur meurtrière.
Il se rua vers elle, elle contrecarra l'attaque, heurtant son instrument à plusieurs reprises avec fluidité et rapidité, le forçant à reculer par le contact de leurs estocs. Abaissée, elle contre son coup alors qu'il l'assénait au sol, avant d'essayer de toucher ses tendons, mais il recula les jambes une à une pour éviter ses mouvements. Leurs armes se croisèrent dans son dos, ses bras levés, elle les retourna en avant pour les plaquer au sol, avant de cogner son pied contre le coude de son adversaire, qui était à genoux et recula.
Elle fit un salto en avant, dans l'air, afin de contourner le plat de l'épée qui passait en dessous d'elle. Leurs sabres se fondirent, bataillant dans un crissement de lame résonnant dans la salle. Il fonça vers elle, elle le repoussa avec son sabre, il recommença, elle bifurqua, tapant contre sa manche qu'il toucha automatiquement par la douleur ressentie.
Ils avançaient et reculaient, avant que leurs instruments se rencontrent dans un geste robuste en hauteur. Il essaya de la faire perdre l'équilibre en l'emportant en arrière, elle maintint leurs poignets afin de freiner cette course. Elle l'écarta sur le côté et s'empressa de cogner dans son dos, il cria.
Elle flagella son mollet si fortement qu'elle vit déjà une ecchymose s'y peindre. Et son hurlement de douleur prouva l'impulsivité satisfaisante de son initiative, il n'avait pas supporté le choc et tomba sur un genou. Elle éjecta brusquement son outil de combat qui glissa vers les pieds de son avocat, puis elle livra un dernier coup fugace mais intense, sur la joue de son adversaire, qui s'entailla sous son action.
Et le sang coula de sa plaie béante sous le regard de l'aristocrate. L'homme écarquilla les yeux, ses doigts explorant le liquide qui témoignait la férocité de son âme. L'entraîneuse accourut pour évaluer la profondeur de la blessure. Maera laissa tomber son arme au sol, à proximité de quelqu'un qui observait la scène depuis un moment sans perdre de vue les protagonistes.
ㅡ Oh, quelle maladresse de ma part, railla-elle en examinant les traits austères de sa victime. Espérons que ton chirurgien soit aussi habile à suturer ta peau que je le suis à l'entailler.
ㅡ Espèce de... commença-t-il.
Mais elle lui tourna le dos pour s'éloigner avant qu'il ne puisse finir sa phrase, ce connard qu'elle ne dirigeait pas pour divers raisons, et valable sous sa perception des choses. C'est à ce moment précis qu'elle aperçut un visage familier, qui se tint là, diverti par son comportement acerbe, les mains dans les poches, vêtu en jean bleu, ses cheveux légèrement longs et frisés à la nuque. Un sourire approbateur étirant ses lèvres, déclenchant l'agacement de sa partenaire.
ㅡ Écrase-moi ce sourire impertinent, elle grogna, face à tous ceux qui la feront chier.
ㅡ Alors Swan, qui t'a mis de si mauvais poil ? il demanda.
Elle essaya tant bien que mal de retirer son uniforme, étant encore devant Jungkook suivi par son regard qui aperçu sa peau nue. Elle le dépassa afin de s'extraire de cette pièce étouffante. Elle l'entendit emboîter ses pas mais cela ne l'empêcha pas de retirer le costume en le baissant jusqu'à ses jambes avant de l'enlever avec ses pieds, l'abandonnant au sol sûrement sous l'observation de son acolyte.
Elle franchit le seuil des vestiaires, se dirigeant droit vers les douches. Sans perdre de temps, elle ôta son linge, dévoilant sa nudité, avant d'appuyer prestement sur le bouton qui déclencha un jet d'eau puissant et glacial. Le liquide cristallin s'abattit sur elle avec force, créant une sensation à la fois brutale et revigorante. Sans se soucier de régler la température, elle accueillit le froid avec une indifférence apparente, sentant chaque goutte glacée parcourir son corps, ranimer ses sens engourdis. Une certaine excitation s'empara d'elle, mêlée à un soulagement bienvenu.
Jungkook était présent, attendant sur le banc des vestiaires, un élément oublié sous cette avalanche de la fureur tapissant la raison de Maera. Alors que c'était elle qui l'avait mandé pour parler besogne. Il voyait les bras de la jeune femme dépasser le mur qui faisait obstacle à son voyeurisme.
À cet instant, l'aristocrate se remémora l'intensité de ses émotions lors de l'affrontement précédent, lorsqu'elle avait frôlé le point de non-retour. Pour elle, cette douche glaciale était bien plus qu'un simple rafraîchissement physique : c'était sa propre méthode de décompression, un moyen de retrouver sa lucidité et de contenir l'impulsion meurtrière qui grondait en elle.
On lui avait souvent lancé des remarques sur son état mental, mais elle n'avait jamais laissé ces jugements la dévier de son chemin. Au contraire, elle avait toujours tiré une certaine satisfaction de sa capacité à dominer ceux qui osaient la défier. Chaque confrontation était une occasion de mettre en œuvre son intelligence aiguisée et sa ruse calculatrice, sans jamais compromettre ses véritables intentions.
ㅡ Tu ne pouvais pas me demander de venir dans une heure ? Quand tu serais plus disposé à me parler ? il soupira, renversant sa tête. T'aurais pu me dire de venir dans un bistro ou je ne sais encore.
ㅡ Passe-moi la serviette, elle ordonna d'un ton ferme.
Jungkook fut légèrement agacé par le timbre autoritaire qu'elle employait à son égard. Avec une lassitude manifeste, il se hissa du banc pour lui donner la serviette. Elle la saisit, disparaissant à nouveau, tandis qu'il reprit sa place initiale, en sortant son portable pour faire défiler les réseaux sociaux d'un air distrait, sachant qu'elle ne serait pas plus enclin à lui parler de toute façon. Quelque chose ou quelqu'un l'avait contrarié au point où elle était horripilante.
ㅡ Au fait, tu as-
Maera vint de l'interrompre en lui prenant le portable de la main. Le jeune homme leva le visage vers elle, déconcerté par son action. Il vit des gouttes d'eaux glissant de sa longue crinière sombre sur le cheminement de ses clavicules pâle puis vers sa poitrine patente. Elle se pencha à sa figure, écartant la paupière du coréen pour vérifier quelque chose, avant de soupirer.
ㅡ Qu'est-ce que je dois comprendre ?
ㅡ Pourquoi tu te drogues à chaque fois qu'on se voit ?
ㅡ Je ne me drogue pas. Je me stimule juste assez pour te rendre intéressante, il avoua avec un sourire narquois, mettant tout son poids sur ses bras placés dans son dos.
Cette réponse eut le don de faire tiquer ses nerfs. Elle fut furieuse, mais tenta de contrôler ses émotions. Maera envisagea de sortir de la pièce, c'est en se retirant que sa serviette se détacha soudainement. Elle sentit une touffeur corporelle l'envahir alors que deux mains agrippèrent le tissu pour joindre les deux bouts et couvrir sa nudité.
Jungkook avait comblé le vide qui les avait jusque-là séparé. Cette proximité électrisa leurs anatomies, mêlant l'humidité de sa peau à la chaleur de la sienne, tandis que le courant froid se dilua à leur contact. Ce geste transgressa toutes les règles de bienséance. Rehaussant son visage, les pupilles vertes de Maera captèrent ses lèvres charnues, prêtes à la taquiner.
ㅡ Ferais-tu exprès de me tenter, ma fêlée ? ,
il vit ses frissons qui hérissèrent sa nuque.
Elle scrutait ses prunelles emplis de malice, discernant la densité de ses paroles dans les contractions de ses muscles. Les gouttes qui perlaient le long de son dos semblaient se transformer en vapeur sous l'effet de sa colère.
ㅡ Je suis aimable dans la limite du stock disponible. Alors ne l'épuise pas si tu ne veux pas subir mon courroux.
ㅡ J'ai peur, il la tira plus vers lui, serrant sa serviette autour de sa poitrine. Pourquoi j'ai l'impression que t'attends quelque chose de moi ?
Maera le poussa brusquement, il eut un mouvement de surprise lorsque ses fesses se retrouvèrent à nouveau sur le banc.
ㅡ Effectivement, je t'ai fait venir pour une raison. Tu as déjà rencontré le détective Lee Ji Han ?
Elle fit remonter ses cheveux humides en haut de sa tête, essayant de les attacher.
ㅡ Ouais, il m'a interrogé sur ma relation avec Jo Sa-Wol et toi, confia-t-il l'observant faire avec intérêt. Mais il ne paraissait pas plus intéressé par ma personne. Même s'il me garde dans le collimateur, tu lui as tapé dans l'oeil. Et pas dans le bon sens du terme.
ㅡ Après ce foutu message lâché par la suicidaire, on ne pourra pas chercher le coupable tranquillement, en plus du flic à nos trousses. Il nous reste qu'un seul moyen de trouver l'enculé.
Il l'interrogea par le silence, arquant un sourcil.
ㅡ On doit demander l'aide du Justicier des Déchus.
ㅡ T'es sérieuse ? il fut surpris.
ㅡ Il est au courant de tout, je suis sûre qu'il sait quelque chose.
ㅡ Tu veux lui envoyer un message et lui demander gentiment de nous sortir de ce merdier ? il s'ahurit. Pourquoi il nous aiderait d'abord, il n'a rien à gagner là dedans. Si on se fait évincer, il trouvera d'autres pantins à manipuler.
ㅡ Je trouverai bien quelque chose à lui donner en retour. Et tu vas lui envoyer un message, puisque tu étudies l'informatique. Provoque-le à te joindre, j'crois que t'es doué pour ça quand tu veux.
Jungkook soupira en renversant sa tête, sachant qu'il n'avait pas spécialement le choix.
ㅡ J'avoue, il sourit, excité à l'idée de faire un peu de scandale.
Maera saisit sa mâchoire, creusant ses joues de ses doigts fermes, le forçant à la regarder, il fut incrédule face à son geste. Elle prit un instant pour le scruter silencieusement, pendant qu'il sentit son souffle chatouiller ses cils. Elle suivit la ligne de sa mâchoire bien définie soulignant son charme. Ses pupilles glissèrent le long de son menton vers la forme de ses douces lèvres où un piercing était accroché au coin.
Le souvenir de sa bouche qui dévorait chaque millimètre de sa peau lui revenait soudainement à l'esprit, provoquant alors une forte tempête dans ses vaisseaux. Chaque nerf de son corps pétillait, tuméfiant un désir insatiable. Alors qu'une sourde attraction gonfla dans le ventre de Maera, voir ses lèvres se mouvoir, ses cuisses s'humidifièrent.
ㅡ Quoi ? il demanda, interloqué par son regard pénétrant. J'ai un truc sur le visage ?
ㅡ Rien, elle prit congé alors qu'il fut perplexe. Dépêche-toi de le contacter. En attendant, j'ai quelque chose à faire de mon côté.
ㅡ Qu'est-ce que c'est ? il la vit attraper ses vêtements dans le casier.
ㅡ Tu le sauras en temps voulu.
Sur ces mots, elle l'abandonna froidement, quittant les vestiaires, tandis qu'il siégea là, déconcerté.
QUELQUES JOURS
PLUS TARD.
L'opéra, un sanctuaire de mélodies et de drames, fut baigné sous une lumière bordeaux et doré peu intense. Les projecteurs suspendus autour scintillèrent sur la peau des consommateurs de classique. Les murmures des invités élégamment vêtus se mêlèrent à l'effervescence. Parmi eux, un homme distingué, vêtu d'un smoking impeccable, siégea à l'étage d'en haut, dans un balcon, observant la scène. Les notes de l'orchestre montèrent en crescendo, enveloppant la salle dans une symphonie envoûtante. L'individu, dont les cheveux noirs furent soigneusement coiffés en arrière, eut les yeux rivés sur la soprano. Sa voix puissante et vibrante emplissa l'espace, transportant l'audience vers des contrées lointaines.
C'est alors qu'entra une créature esquisse à la tignasse charbonneuse, cascadant sur ses reins, bénît par des yeux brillants comme une forêt luxuriante et ensoleillée. Elle portait une robe midi entièrement doublée à bretelles larges d'un teint café au lait, réversible avec un col carré révélant des courbes subtilement généreuses, un corset moulant et ajustable ornée de dentelle, raffinant sa taille à volonté, signé Prada. Elle s'assit à côté de l'homme, sans un mot. Il sentit son parfum délicat, un mélange fin de fleurs et de fruits.
L'homme regarda la scène, où l'opéra continua de se developper. La chanteuse atteignit une note aiguë, entraînant les habitués à s'enticher du drame de la mélodie, faisant vibrer leur coeur. Et pendant que tous les yeux furent rivés sur l'estrade, ceux de l'inconnu arborèrent sa voisine qui admira la présentation avec des jumelles antiques.
ㅡ Excusez-moi, mais j'attends quelqu'un. Vous occupez justement sa place.
ㅡ Je ne pense pas, non, elle ne détourna pas la tête du spectacle.
Il s'enferma dans son mutisme un instant. Réfléchissant, légèrement incrédule devant tant de confiance et d'arrogance.
ㅡ Qu'est-ce que vous me voulez ? il demanda sans détour, mais en vu de son manque de répondant, il ajouta. Je me souviens de vous, je crois qu'on s'est percuté dans l'ascenseur d'un restaurant, il y a plusieurs jours.
ㅡ Je suis flattée de savoir que vous vous en rappelez.
ㅡ J'imagine que si vous êtes là, ce n'est pas le fruit du hasard.
La demoiselle observa la scène à travers sa lorgnette doré dont elle tenait le poignée.
ㅡ J'aime bien les gens perspicaces. Ça évite de passer par quatre chemin, elle continua à regarder la soliste. Il me semble que vous êtes le propriétaire du Crimson Palace ?
Le propriétaire du lieu en question fronça légèrement les sourcils, alors qu'il se demandait où cette conversation allait le mener. Tous deux tentèrent d'écouter la prestation, leurs esprits captivés par les notes du soprano qui remplissaient la salle. Leurs regards se croisèrent brièvement, chacun reconnaissant la beauté éphémère de ce moment musical, même au milieu de leur conversation.
ㅡ C'est bien le cas, répondit-il finalement, son ton restant neutre malgré son appétit croissant.
ㅡ J'ai entendu dire que votre établissement était un joyau de l'art du divertissement.
Il inclina la tête en signe d'appréciation.
ㅡ C'est flatteur de l'entendre. Mais pardonnez-moi, je crains de ne pas avoir saisi le but de votre présence ici ce soir.
Elle baissa légèrement ses jumelles, fixant maintenant son regard directement sur lui.
ㅡ Je suis ici pour vous proposer une affaire qui pourrait vous intéresser. Une collaboration provisoire, si vous préférez.
Les sourcils du propriétaire se relevèrent légèrement, l'intérêt piquant maintenant sa curiosité.
ㅡ J'aimerai louer vôtre établissement pour un soir.
ㅡ Vous avez fait des recherches sur moi, m'avez suivi jusqu'ici, pour me dire ça ?
ㅡ Et bien, je voulais changer des ambiances d'entretiens que vous avez d'habitude avec vos clients.
Quelque chose vint de faire redescendre son entrain qu'il avait eu précédemment. Maintenant, il semblait s'ennuyer.
ㅡ Vous venez tout simplement de gâcher ma soirée.
ㅡ Ou plutôt une affaire fructueuse avec un potentiel collaborateur ?
L'homme fronça les sourcils, mais il lui fallut un instant pour comprendre ce qu'elle avait fait.
ㅡ Qu'avez vous fait ? voulut-il confirmation.
ㅡ J'ai juste acheté son billet et je lui ai faite une proposition qu'il n'a su refuser.
ㅡ Qui êtes vous ?
Il fut sérieusement agacé de faire face à quelqu'un qui se croyait au dessus de tous les règles du marché de négociation, mais malgré cela l'intrigue avait eu raison de lui. Ce dernier voulait connaitre son identité.
ㅡ Une étudiante de Sarang.
L'homme comprit rapidement, il n'eut besoin de plus d'informations car son cerveau avait réagi momentanément.
ㅡ Je vois. Vous êtes sûrement l'amie de celle qui était venue la dernière fois pour me demander la permission d'organiser le gala de charité de votre université. Une certaine Park Hara, si ma mémoire ne me fait pas défaut.
Maera finit par rencontrer son regard, elle ne s'attendait pas à cette révélation.
ㅡ Elle... était venue vous voir ?
ㅡ Oui, et j'ai refusé. Je ne participe pas à des activités à court terme, je ne suis pas une agence événementielle, il se leva.
ㅡ Attendez, vous n'avez même pas-
ㅡ Mon temps c'est de l'argent et je ne veux pas le perdre en négociant avec une enfant de riche, qui cherche à se rebeller. Merci de m'avoir coupé l'envie de savourer le spectacle et de nuire à mes affaires. Je retiens.
Elle allait l'arrêter, mais il fut plus rapide et quitta déjà la pièce alors qu'elle se mordit l'ongle.
ㅡ Putain Hara, de quoi tu te mêles.
Elle n'avait pas calculé ce mouvement dans son plan alors qu'elle avait en poche pas mal d'argument pour le faire céder. Puis elle était certaine que Hara cherchait juste le meilleur établissement pour organiser son gala, afin de faire bonne figure face aux élèves de leur fac. Alors que les ambitions de Maera étaient totalement différentes.
Celle-ci sortit son portable, écrasant les touches avec irritation pour retrouver un contact. Une fois qu'elle trouva son nom, les coups de fils résonnèrent, et elle se leva de sa chaise pour rattraper l'homme prénommé Kim Seokjin, tirant sur le tissu de sa robe pour ne pas s'emmêler les talons. Elle parcourra les couloirs menants vers la sortie, tombant sur le répondeur. Furieuse, elle se précipita vers l'extérieur en voyant sa cible prendre place dans sa voiture.
ㅡ Monsieur Kim ! elle descendit les escaliers.
Au moment où elle courra jusqu'au trottoir, les phares du véhicule s'amenuisèrent dans les pénombre de la nuit, prenant fuite comme un voleur.
ㅡ Espèce de... Je vous ai sauvé d'un éventuel désastre avec ce type, elle grogna. Aish, ces hommes présomptueux, jamais ils n'écoutent la voix de la raison, elle siffla des narines.
L'aristocrate poussa ses cheveux en arrière, en regardant son portable, cherchant à joindre son chauffeur. Maintenant, elle sondait comment reprendre le dessus et convaincre l'homme de jouer dans sa petite pièce de théâtre.
ㅡ Maera ? quelqu'un l'interpella dans son dos.
Celle-ci se retourna et aperçut Yoongi, accompagné de Jimin avec qui, il n'arrivait pas à s'entendre d'habitude. Alors que ses yeux glissaient sur le musicien, vêtu avec une élégance étudiée, Maera ne put s'empêcher d'être captivée par sa prestance. Son regard parcourut chaque détail de son costume impeccablement taillé, notant avec une certaine admiration la coupe ajustée qui mettait en valeur sa silhouette élancée. Ses gestes étaient empreints d'une assurance tranquille, tandis que chaque pli du tissu semblait être soigneusement disposé pour mettre en valeur sa présence charismatique.
ㅡ Qu'est-ce que vous faites ensemble ? elle demanda.
ㅡ Nos parents m'ont demandés de l'accompagner à cette soirée d'opéra, sinon on me privait de mes instruments.
ㅡ Maeraaaaa ! se jeta Jimin dans ses bras en la serrant. C'est injuste que tu t'es faite sanctionnée pour une semaine, alors que tu n'as rien fait ! T'as peut-être une langue aussi tranchante qu'une lame mais t'es pas du genre à inciter à la mort !
Jimin attrapa le visage de la noiraude, en plaquant ses mains contre ses joues. Il avait les pommettes rouges, sûrement étant sous l'effet de l'alcool.
ㅡ En plus, ces derniers temps, tu traines qu'avec ce type richissime. Même pas tu nous as prévenu que tu comptais te marier avec lui ! Je croyais qu'on était ami ! Comment tu as pu me trahir ? En plus t'épouses un canon !
ㅡ Vire tes pattes de mon visage, elle râla en essayant de le repousser.
ㅡ Désolé mais il n'arrêtait pas de pleurnicher que le spectacle était à mourir d'ennui. Il en a profité pour boire dans son coin. On t'a aperçu en train de courir après un type et il t'a suivi, confia Yoongi.
ㅡ C'était qui ce mec ? demanda Jimin mécontent.
Il n'appréciait pas d'être dans l'ignorance au sujet de ses nouvelles fréquentations, étant un ami de nature jaloux. La jeune femme fut légèrement fatiguée de devoir expliquer la situation. Et puis ils n'avaient pas à en savoir plus à ce propos, sinon cela pourrait nuire à la progression de son schéma.
ㅡ Je dois y aller, on se reparlera plus tard, elle alla partir.
ㅡ Maera attend, la retint Yoongi par le poignet. Je peux te parler maintenant ?
Cette dernière le considéra quelques instants, elle regarda l'heure sur son portable et finit par soupirer. Ça ne servirait pas à grand chose de rattraper son nouveau pion, elle sait où il travail et tentera de le voir une autre fois, quand il sera plus enclin à l'écouter. Maera accepta sa proposition et ils rentrèrent tous les trois à la demeure des Park afin de ramener le bourré de Jimin qui voulait faire la fête. Ayant insisté d'aller boire un coup quelque part sinon il les ferait chier durant toute leur scolarité, ils sont allées à une sorte de soirée arrosée dans un bar. Pendant que le journaliste de leur fac se jetait dans les bras de Dionysus le dieu du vin et de l'ivresse, les deux autres siégèrent à une table, commandant une boisson légère.
Yoongi semblait un peu nerveux, il avait même déboutonné son col et avalé cul-sec son alcool. La jeune femme un peu étonnée par cette détente, ramena son verre délicatement à ses lèvres , surveillant son « amie » empoté qu'il ne fasse pas un coma éthylique.
ㅡ À cause de toi, j'ai perdu les pédales, se lança Yoongi.
Voilà que cette dernière arqua les sourcils.
ㅡ I beg you pardon ? lâcha-t-elle en anglais.
ㅡ Je ne sais pas si c'est dans le bon sens ou dans le mauvais... Mais tu me fais de l'effet.
ㅡ Oh, vraiment ? Je croyais que j'te répugnais.
ㅡ Ça n'a jamais été le cas, il soupira. En réalité, la raison pour laquelle je te repoussais... il l'interpella, c'est parce que tu harcelais mes pensées à me faire peur.
Maera posa son verre, intriguée par ce qu'il allait lui révéler.
ㅡ Tu m'as plu dès le premier jour de la fac. Quand je t'ai vu dans cette tenue mauve, tes manières élégantes, ton élocution soutenue, j'étais subjugué. J'ai voulu de nombreuses fois t'approcher mais tu avais l'air insaisissable. Puis un jour, je t'ai entendu dire que tu n'aimais pas les gars qui s'intéressaient à toi. Que ça t'ennuyait de les côtoyer, qu'on était tous banals et pareils. J'ai compris que pour attirer ton attention, je devais faire semblant que tu m'étais indifférente.
Maera était perplexe par ses mots. Elle respira de manière irrégulière, ses prunelles furent longuement suspendus sur ses lèvres, puis jonglèrent vers ses yeux. Yoongi passa sa langue sur sa chair qu'il retint en otage, en scrutant ses traits séduisants. Il commençait à installer un doute dans son esprit, et c'était quelque chose qui arrivait rarement chez elle.
ㅡ Je t'ai de nombreuse fois repoussé, et quand je t'ai vu persister dans ton harcèlement, j'ai... pris des mesures plus cordiales-
ㅡ L'injonction d'éloignement, elle le coupa.
ㅡ Oui... Tu avais l'air tellement stimulé de « m'acquérir » j'avais parfois peur d'être allé trop loin. Et ta folie m'effrayait de temps à autre. Je n'étais plus sûr de ce que je ressentais vraiment alors j'ai fini par divaguer, te détester pour ce que tu me faisais éprouver. Je sais que j'ai agi comme un con. Je... Je comprendrais que tu puisses me détester pour avoir mis tout en scène et t'avoir menti depuis tout ce temps. De t'avoir fait passé pour une folle dingue-
Il la dévisagea ne saisissant pas ses expressions, la demoiselle sentit tout le poids de ses intentions parcourir sa peau. Elle trouvait cette situation assez ironique, le fait que les rôles commençaient à s'inverser.
ㅡ Min Yoongi, elle pencha sa tête qu'elle tint du poing. T'es encore plus intéressant que je ne le pensais.
Un sourire amusé s'étira sur les badigoinces de Maera, tandis que le jeune homme fut surpris.
ㅡ Tu es allé aussi loin, juste pour avoir mon attention, c'était assez ingénieux, elle attrapa son verre. Tu as mon approbation.
Il ne sut s'il devait être soulager par son calme, ou craindre qu'elle lui le fasse regretter. Ce dernier l'observa rapprocher l'alcool à ses lèvres et l'avaler.
ㅡ Si j'ai bien compris, tu veux mon pardon ?
ㅡ Non, dit-il. Je veux être honnête avec toi.
Elle hocha doucement la tête, croisant sa jambe et tapotant ses doigts sur la surface de la table.
ㅡ Tu aurais dû m'en faire part plus tôt. Je serai sortie avec toi. Pour voir où ça pourrait nous mener, cette folie.
ㅡ Tu m'as bien proposé d'être ton amant non ? il lui rappela.
Elle sourit, malicieusement, frôlant son talon contre la chaussure du coréen.
ㅡ Juste image cette version, car c'est ce qui arrivera. Je me connais assez bien. Nous deviendrons amants, et on devra cacher notre relation. Moi tout ce que je vais vouloir, c'est m'envoyer en l'air. Mais à mesure qu'on continuera de se fréquenter, tu seras plus avide. Tu ne supporteras pas qu'on ne puisse en profiter pleinement, de faire des sorties ensemble, ou des activités qui nous stimulent. Tu me verras passer mon temps avec mes familles et Taehyung alors qu'on ne se verra que dans des hôtels et rarement chez moi. À cause de nos nombreuses disputes incessantes et de ma manie à vouloir tout contrôler, de mon emploi du temps chargé, tu voudras rompre, et moi je vais vouloir qu'on reste ensemble. Tu seras mon petit jardin secret où je pourrai me cacher quand ça ne va pas. Je t'utiliserai pour aller mieux, mais je n'aurai pas le temps pour t'écouter toi.
Yoongi commença vraiment à imaginer toute cette scène, il réfléchissait aux sacrifices et aux conséquences de certains choix.
ㅡ Tu voudras rompre et je t'en empêcherai. Tu perdras confiance en toi car je ne t'apporterai pas suffisamment d'attention, puisque je serai toujours occupée à gérer ma carrière en plus des affaires de mon époux. Tu rencontreras une femme, qui saura t'offrir ce que je ne pourrai pas, et je ferai tout pour te priver de ça. Je te garderai à mes côtés, car je ne saurai où me tourner si tu partais. Tu seras un oiseau dans ma petite cage doré. Et notre relation se dégradera vers la toxicité, parce que je t'empêcherai de t'épanouir, puisque toute ta vie ne tournera qu'autour de moi. Tu ne seras jamais ma priorité et tu finiras tôt ou tard par comprendre que je ne choisirais pas de divorcer pour toi et ça te blessera profondément et tu sombreras dans l'alcool pour panser ta douleur. Tu auras du mal à faire confiance aux femmes et te remettre en couple, par peur qu'elles te blessent aussi. Tu auras gâcher ta vie, juste pour une liaison secrète. Serais-tu prêt, non-
Elle secoua la tête en se penchant vers lui.
ㅡ Serais-tu assez fou, pour accepter un tel sort ? elle se tint le menton.
Celui-ci voulut répondre, dire quelque chose ou du moins contester ne serait-ce que pour essayer. Mais elle l'avait complètement laissé bouche bée.
ㅡ Tu es du genre à t'engager sérieusement. Alors ne gâche pas ton avenir pour quelqu'un qui te promet que tourment et solitude.
Il venait de se prendre un râteau, de manière honnête certes, mais ça ne restait pas moins désagréable. Est-ce que le choix de ne pas la suivre, allait vraiment lui épargner un tel destin ?
Le portable de Maera vibra, elle le sortit de son sac pour voir la notification. Et ses cellules s'enflammèrent à la vue du contenu du message. L'adrénaline monta d'un cran car le Justicier Déchu venait de lui écrire
« Si tu veux aussi désespérément mon aide en m'envoyant ton partenaire comme émissaire, ça veut dire que tu as besoin d'une information cruciale. Sache que tu me revaudras ça chèrement. »
Ce qui voulait dire qu'il acceptait de l'aider.
ㅡ Bon, je te laisse notre cher Jimin, faut le raccompagner, sinon il va encore faire des conneries. J'ai des choses à régler.
Elle se leva, le laissant sans voix. La seule chose qu'il réussit à faire c'est d'hocher la tête pour acquiescer, la main attaché à son verre pour faire passer l'amertume dans sa gorge. Car Yoongi n'était pas masochiste pour accepter un destin qui allait lui apporter plus de mal que de bien. En quittant le bar, Maera se défit de son obsession, mettant enfin un terme à ce petit jeu du chat et la souris.
𝐋𝐎𝐑𝐃, 𝐒𝐀𝐕𝐄 𝐌𝐄, 𝐌𝐘 𝐃𝐑𝐔𝐆 𝐈𝐒 𝐌𝐘 𝐂𝐀𝐍𝐃𝐘
愛 ┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈ 愛
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Je prépare pas mal de truc là, soyez prêts !
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