𝐿𝐼𝐴𝑅𝑆 | 𝐂𝐇𝐀𝐏 • 𝟏𝟑
𝐋 𝐈 𝐀 𝐑 𝐒
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⟅⟆ :make me: . . ⇢ ˗ˏˋ fuck me ˎˊ˗ ꒰
𝐼 𝐶 𝑂 𝑁 +⁺ 𝑨 𝑫 𝑫 𝑰 𝑪 𝑻 𝑰 𝑶 𝑵
ㅡ 𝐈 𝐃𝐎𝐍'𝐓 𝐇𝐀𝐕𝐄 𝐀 𝐃𝐈𝐑𝐓𝐘 𝐌𝐈𝐍𝐃
𝐽𝑈𝑆𝑇 𝐴 𝑆𝐸𝑋𝑌 𝐼𝑀𝐴𝐺𝐼𝑁𝐴𝑇𝐼𝑂𝑁 ㅡ
〤
burn the way I love, burn the way I kiss
feel like I'm alive, feel like I'm dead
༗
YOU are the sin of 𝑮𝑶𝑫
✗
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𝐊𝐈𝐌 𝐍𝐀𝐌𝐉𝐎𝐎𝐍.
Il se tenait au bord du toit de l'établissement de la fac, les yeux rivés sur l'horizon. Le soleil baignait dans le ciel d'une lumière dorée, mais il ne pouvait pas s'empêcher de se sentir sombre et troublé. Il était le directeur adjoint de l'école, mais il avait l'impression de ne pas être à la hauteur de ses responsabilités. Il se demandait comment il pouvait aider les étudiants de son école à atteindre leur plein potentiel et de moins les faire souffrir par l'aléa de la vie. De ce justicier qui faisait ravager le comité du conseil. Il était également préoccupé par les comportements perturbateurs de certains élèves. Il soupira profondément et se demanda si les rayons chauds de cet astre produisant de la lumière pouvaient apporter un peu de clarté à ses pensées confuses.
Les cheveux se soulevant avec la légère brise matinale, il ferma les yeux et se concentra sur sa respiration, essayant de calmer son esprit agité. Il se rappela les paroles de son mentor, qui lui avait dit que la clarté viendrait avec le temps et la patience. Il se promit de ne pas abandonner et de continuer à chercher des solutions pour aider ses cadets. De persévérer et être à l'éminence de ses convictions.
ㅡ Monsieur Kim, souffla Maera, une paupière fermée à cause du soleil qui l'aveugla. Si vous avez l'intention de sauter, pouvez-vous attendre qu'on soit parti ?
Elle demanda avec le plus grand des sérieux, poussant ses mèches de cheveux qui lui tombaient sur le visage à cause du vent. Jungkook étouffa son rire, faisant mine d'être attiré par un oiseau volant au loin.
Alors que l'adjoint qui les avait convoqué, ouvrit les yeux, expirant fortement, avant de se tourner lentement vers ses élèves. Il ne savait plus quoi faire avec Hwan Maera. D'habitude, c'était les garçons qui causaient le plus de problème à son époque. Mais là, les temps avaient changés. Il finit par poser son regard sur son camarade qui normalement était un étudiant discret avec une très bonne moyenne. Alors pourquoi il côtoyait une telle délinquante.
ㅡ Mademoiselle Hwan est connue pour avoir certains troubles-
ㅡ J'ai des troubles du comportement des autres, rectifia Maera.
ㅡ Et insulter les autres, c'est aussi leurs fautes vous voulez dire ?
ㅡ Je n'insulte pas les gens, je les décris, elle arqua un sourcil, fortifiant son raisonnement. Faut savoir s'accepter.
Namjoon soupira, il s'attrapa les paupières des doigts pour imiter l'envie de s'arracher les yeux de fatigue. Elle avait toujours les réponses à tout, c'était épuisant. Et son insolence ne connaissait pas de limite. Alors il se tourna vers Jungkook qui faisait le maximum pour ne pas soutenir sa camarade avec des envies de s'esclaffer.
ㅡ J'ai l'impression que Mademoiselle Hwan déteint un peu trop sur vous Monsieur Jeon alors que jusqu'à maintenant, vous aviez réussi à avoir une bonne appréciation. Ne me dites pas que vous voulez tout gâcher juste à cause de votre camarade qui est partisane de l'anarchie ?
ㅡ Vous êtes en train de dire que je suis une anarchiste ?
ㅡ Ah parce que ce n'était pas très clair jusqu'ici ? il fit l'étonné.
ㅡ Vous savez Monsieur Kim, elle marcha lentement vers lui en regardant ses talons. J'ai raisonnablement réfléchi, minutieusement étudié toutes les possibilités, et j'en ai conclu que le vrai problème c'est les gens qui sont juste cons, elle le fixa avec insistance.
Jungkook les observa tous les deux s'envoyaient des éclairs, prêts à s'arracher la gorge au moindre faux pas. Il fit attention aux détails les concernant, tentant de comprendre le fonctionnement du directeur, de trouver une branche solide pour s'accrocher à elle et sortir de cette situation forestière au bord de la combustion totale.
ㅡ Si je peux me le permettre Monsieur Kim, ma camarade et moi sommes victimes de chantage.
Maera le regarda subitement, surprise qu'il ait balancé ça sans la moindre scrupule alors que le Justicier l'avait formellement interdit à une quelconque figure autoritaire.
ㅡ Pardon ? il ne comprit pas.
ㅡ Quelqu'un nous en veut depuis un moment. Nous sommes constamment mêlés malgré nous à des situations invraisemblables. Vous croyez qu'une personne saine d'esprit comme moi, de pragmatique, gâcherait tout un avenir pour... une anarchiste doublé de sociopathie ? il lâcha un sourire ironique.
La concernée croisa les bras, faussement offusquée, essayant de comprendre où il voulait en venir, afin de le suivre dans son jeu.
ㅡ Ne me sous-estimez pas autant. Si cela ne tenait qu'à moi, mon chemin n'aurait jamais croisé le sien. La seule raison qui nous lie actuellement, c'est qu'une personne a décidé de nous prendre en proie pour coller sur nos dos, tous les péripéties qui surviennent dans cette école. Je parle bien de celle qui veut qu'on soit coupable des persécutions d'une élève que nous n'avons jusqu'ici dû croiser quoi... il regarda Maera, qu'une seule fois ?
Celle-ci acquit simplement de la tête, faisant la moue à l'adjoint, jouant l'innocente.
ㅡ J'admets que j'ai un jour dérapé. Nous avons tous des pétages de plombs dans la vie, malheureusement le mien est tombé au mauvais moment. Néanmoins, jamais je n'irai jusqu'à persécuter quelqu'un juste pour déverser mes nerfs. J'ai bien trop de valeur pour réagir avec une hostilité physique comme verbale.
Maera était intriguée par ses propos, il les exposait avec une telle fluidité qu'elle ne savait pas si c'était vrai, ou juste un moyen de sauver leur peau. Pourtant quand ils ont couché ensemble, il n'avait pas l'air si inoffensif qu'il le prétend. Namjoon resta silencieux, réfléchissant à ses propos, se frottant le menton.
ㅡ Vous dites que quelqu'un est derrière tout ça afin de vous faire porter le chapeau, mais pourquoi vous ?
ㅡ Elle, il la pointe du pouce, sa seule langue peut déclencher une guerre mondiale. Ça ne m'étonnerait pas que quelqu'un décide de lui pourrir la vie. Et il a dû croire qu'entre nous, il y avait une relation, c'est pourquoi il m'a aussi intégré dans son plan de vengeance.
Le directeur les regarda à tour de rôle, incrédule, ne comprenant pas ce qui pourrait les lier.
ㅡ Il nous est arrivé de se croiser quelques fois pour un projet en commun, confia Jungkook pour convaincre ce dernier.
ㅡ Il a dû croire comme dans les clichés, que la noble aime le plouc et s'ensuit une histoire interdite et passionnelle, soupira Maera. Que c'est écoeurant vous n'êtes pas d'accord ?
ㅡ Donc vous êtes en train de me dire que quelqu'un vous en veut au point de vous mettre dans le pétrin ? Et vous ne savez pas qui est cette personne, ni pour quelle raison elle veut vous dénigrer ?
Les deux étudiants secouèrent la tête. Namjoon continua à méditer la dessus, n'étant pas encore convaincu, croyant que c'était un prétexte pour s'innocenter. Il leur ordonna de rentrer chez eux afin d'éviter d'autres conflits au sein de l'établissement pendant qu'il essayera de mener lui-même son enquête. Il avait besoin de temps pour savoir quel genre de sentence leur appliquer en attendant. Ils obéirent et comptaient partir.
ㅡ Au fait Mademoiselle Hwan, ajouta Namjoon tandis qu'elle se retourna. Je vous prierai de cesser l'exhibition public de vos conquêtes, surtout au sein de cette école, il la prévint. L'institut Sarang n'est pas l'épicentre de vos relations ou scandales, concentrez-vous plutôt sur vos études et ayez une bonne attitude.
L'air suffisante, elle s'en alla, suivi par son acolyte qui rangea ses mains dans les poches. Jungkook l'observa descendre un à un les escaliers. Maintenant qu'il y pense, sa façon de toujours prendre les choses à la légère et avoir constamment une réponse à toutes les offenses, était de quelque peu préoccupant. Elle avait des mécanismes de défenses la faisant réagir toujours à l'encontre des autres.
ㅡ Tu crois que l'adjoint va gober ce qu'on lui a dit ? elle l'interrogea.
Il fut sorti de ses réflexions, et cligna des paupières, en arrivant enfin vers le couloir.
ㅡ Pas sûr qu'il soit aussi crédule. Ce qui m'inquiète surtout, c'est que les flics débarquent pour nous interroger, il soupira. Tu sais que tu prends 3 ans de prison si tu provoques au suicide, en plus de payer 45 000 euros d'amende ? il maugréa.
ㅡ Alors on doit trouver rapidement le menteur ou la menteuse qui veut qu'on paie pour ses conneries, avant de se retrouver derrière les barreaux, grogna-t-elle.
Dans une salle d'interrogatoire aux murs défraîchis, Maera fut assise sur une chaise qui gelait ses fesses, son regard froid balayant la pièce sans la moindre once d'inquiétude. Des bruits sourds et les appels téléphoniques du commissariat résonnaient à travers la porte fermée, mais elle restait impassible, les bras croisés avec dédain. L'attente ne l'impatientait pas ; elle était habituée à ce genre de situations. Les minutes s'écoulaient, et la perception qu'elle avait en restant cloîtrée sur cette chaise, c'était comme être enfermé dans une pièce blanche insonorisée, au dessein thérapeutique, sans fenêtre, objet ou décor pour se divertir. Quelques fois, elle laissa échapper un soupir exaspéré, plus par ennui que par réelle frustration.
L'affaire où elle aurait sauvé les élèves d'un trafic avait été étouffée par des figures autoritaires afin de ne pas déshonorer Sarang, c'est pourquoi son exploit n'avait reçu aucun mérite. Des rumeurs courraient comme quoi, elle aurait été la complice de la folle qui enlevé les gosses riches. Mais voilà que sa réputation était ternie davantage, lorsque les détectives furent venus à l'université, en plein couloir, devant tous ces regards intrusifs que leur portaient les étudiants, lui demandant de la suivre car elle serait suspectée pour une incitation au suicide.
Bien évidemment, ce n'est pas comme si elle ne s'attendait pas à ce qu'ils viennent la prendre en chasse, mais elle se demandait simplement pourquoi ça leur avait pris autant de temps. Et surtout, elle aurait aimé savoir qui entre elle et son partenaire présumé de « crime » était convoqué en premier. Après tout, elle n'était pas la seule mentionnée dans ce maudit SMS laissé par la défunte.
En plus, si son grand-père apprenait qu'elle a été soi-disant « arrêté » il enverrait rapidement un avocat et la sortirait de cette situation. Ensuite, il la réprimanderait probablement pour lui causer tant de soucis, ce qui risquerait de compromettre son indépendance, à laquelle elle tentait de s'accrocher tant bien que mal, sachant qu'il contrôlait une bonne partie de sa vie. Dans tous les cas, les officiers n'avaient rien de concret sur elle, elle est juste un « suspect » et non la potentielle coupable.
Quand le policier entra enfin dans la salle, son visage impassible ne trahissant aucune émotion, tenant un carnet de note dans la main avec un stylo. Il entama le discours habituel, s'excusant pour l'attente alors que tout le monde savait, c'était pour évaluer ses réactions derrière le miroir et la pousser à bout, espérant qu'elle commette une erreur sous le poids de son impatience croissante.
ㅡ Je vais vous expliquer la procédure, je vais d'abord vous demander de-
ㅡ Passons aux choses sérieuses voulez-vous, Monsieur le détective ? lança-t-elle d'une voix acérée, mettant une expression mielleuse au visage. Quelles informations souhaitez-vous obtenir de moi ?
Le fonctionnaire de la justice fut légèrement pris de court par l'adversité du ton de ses mots et l'aspect facial qu'elle portait. Il frotta du coin de son carnet l'arrière de sa nuque, attrapant sa chaise pour y prendre place.
ㅡ Je suis le détective Lee Ji Han, je prends en charge cette affaire, il ouvrit son bloc note, afin de lui tendre une sorte de photo imprimée. Dans ce message de suicide, La victime Jo Sa-Wol exprime ce qui l'a poussé à cette action. Et à la fin, elle a mentionné deux personnes qui l'ont persécutés, la confortant dans sa résolution. Et vous êtes l'une d'elles.
Maera leva un sourcil, feignant l'indignation.
ㅡ Moi ? Un agent du mal ? C'est presque flatteur de savoir que j'ai une si grande influence sur les gens. Le diable doit me prendre pour rivale à ce rythme.
ㅡ Avant de venir vous chercher, j'ai interrogé certains des élèves de Sarang à votre sujet.
ㅡ C'était des commentaires fielleux et unanime je parie. Le contraire m'aurait étonné, répliqua Maera avec un sourire cynique, laissant transparaître son détachement.
ㅡ Vous n'avez pas l'air trop ébranlé de savoir que vous êtes la méchante parfaite ?
ㅡ C'est une tâche ardue, mais que voulez-vous, quelqu'un doit bien incarner ce rôle, sinon c'est pas drôle.
ㅡ Vous prenez ça à la légère, mais quelqu'un est mort, et peut-être bien par votre faute.
ㅡ Voyons détective, vous ne trouvez pas que c'est d'un cliché nauséabond ? N'importe qui aurait pu écrire ce message.
Le détective sortit son portable de la poche, avant de le manipuler puis de le retourner vers la jeune brune. Celle-ci cilla plusieurs fois, il lui incita de regarder l'écran. En soupirant, elle se pencha.
ㅡ Ce n'est pas vous sur la vidéo ? En train de suggérer à la victime, je cite « Si demain il pleut des cordes, attrapes en une et pends-toi avec. »
ㅡ Oh mon dieu, elle écarquilla les yeux, interpellant ce dernier. Cet angle ne m'est pas en valeur mon profil, elle fut indignée.
L'homme s'enfonça dans sa chaise, en soupirant par son indifférence à la situation. Alors qu'elle croisa les bras, arquant les sourcils.
ㅡ Vous vous rendez compte de l'impact de vos propos ?
ㅡ Eh bien, je suppose que j'ai manqué ma vocation de prévisionniste météorologique. Qui aurait cru que mes conseils seraient aussi percutants que prévu ?
Il eut un silence pesant, aussi lourd que les paroles de la jeune femme qui arborait un sourire si faux qu'il aurait pu l'accuser d'avoir vraiment persécuté sa camarade d'université.
ㅡ Vous n'avez aucun remord ? il s'ahurit.
ㅡ Pour en avoir, il faudrait une conscience. La mienne a fait un burnout, elle finit par souffler.
À ce moment, la porte s'ouvrit, interrompant la conversation des deux personnages. Un homme pénétra dans la salle d'interrogatoire avec sa démarche assurée trahissant son professionnalisme. Sa tenue impeccable, composée d'un costume vert sombre parfaitement ajusté et d'une cravate assortie, contrastait avec l'ambiance austère de la pièce. Son regard balaya la salle avant de se poser sur Maera, son expression impassible dissimulant tout sentiment de surprise ou d'indignation. D'un geste fluide, il ajusta le col de sa chemise avant de prendre la parole, sa voix empreinte d'une autorité naturelle qui attira l'attention de tous les présents.
ㅡ Excusez-moi, mais je dois interrompre cette conversation, déclara-t-il d'une voix calme mais ferme.
L'inspecteur Lee Ji Han leva les yeux, visiblement contrarié par cette interruption inattendue, mais l'avocat ignora son regard et se tourna vers Maera.
ㅡ Mademoiselle Hwan Maera, je suis votre avocat, engagé par votre grand-père, annonça-t-il en lui tendant une carte.
Maera fut impressionnée par son entré et surtout intrigué que son grand-père ait fait aussi vite. Les tensions semblaient se relâcher imperceptiblement alors qu'il prenait place à côté d'elle, prêt à la défendre avec tout le poids de sa compétence et de son expérience juridique.
ㅡ Vous savez que vous n'avez pas le droit de parler à ma cliente en l'absence de son avocat ? Vous ne lui avez pas informé de ses droits pendant cet interrogatoire, dit-il. Par conséquent, tout ce qu'elle a dit ne pourra être utilisé. Et comme Mademoiselle est en audition libre, elle a tous ses droits de quitter le lieu à tout moment.
ㅡ Étant trop concentrée sur l'enquête, j'ai oublié de mentionner un ou deux articles, il le regarda. Mais comme vous êtes là, nous pouvons poursuivre, non ?
ㅡ Malheureusement Mademoiselle Hwan doit reprendre ses cours, son absence pourrait compromettre ses engagements envers l'université et son avenir. Et si j'ai bien suivi ce qu'a dit votre collègue, vous ne détenez aucune preuve réelle, pour faire de ma cliente, une potentielle coupable.
ㅡ Dans ce cas, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Cependant, sachez qu'au cours de cette enquête, il est préférable que votre cliente soit dans le pays, au cas où on aurait besoin de la faire comparaître au tribunal, ou qu'on ait de nouveaux éléments.
ㅡ Nous n'y manquerons pas, il attrapa sa valise, en se poussant sur le côté. Allons-y Mademoiselle Hwan.
Elle n'avait pas besoin qu'on lui le répète. En se hissant de sa chaise, elle vit l'inspecteur étalé sur sa chaise, cognant ses doigts contre la table.
ㅡ Détective Lee, si vous faisiez correctement votre travail, vous sauriez que cette vidéo est monté de toute pièce et que je ne m'adressais pas à cette élève ce jour là, elle mit ses gants d'un geste décidé. Si j'avais voulu mettre à bout quelqu'un, je m'y prendrais plus intelligemment et vous ne l'aurez jamais su. Alors à l'avenir, je vous prie de remplir vos fonctions comme il se doit, afin que je n'aie pas à le faire moi-même.
La froideur de Maera était palpable, son attitude défiant toute tentative d'intimidation. Elle était prête à affronter ce qu'il adviendrait, indifférente aux conséquences, convaincue de sa propre invincibilité.
Le restaurant de luxe était baigné dans une lueur dorée, les chandeliers scintillant au plafond comme des étoiles captives. Les nappes en lin blanc étaient impeccablement pliées, et les serveurs en livrée noire glissaient silencieusement entre les tables, apportant des plats exquis aux convives. Assis à une table près de la fenêtre, Taehyung et Maera étaient en train de dîner. Leurs regards se croisaient rarement, et leurs fourchettes glissaient sur les assiettes en porcelaine sans un mot. Le silence était épais, presque tangible, comme si les murs eux-mêmes retenaient leur souffle, pourtant chez les tables voisines, les conversations battaient de son pleins.
Taehyung, les cheveux argentés soigneusement coiffés, portait un costume beige sur mesure qui mettait en valeur ses épaules larges. Ses yeux sombres étaient fixés sur son plat, l'esprit qui vaguait entre plusieurs scénarios de dialogues qu'il essayait de construire pour sortir de ce mutisme qui pesait entre eux. Maera, quant à elle, était élégante dans ce blazer blanc croisé à imprimé d'un oeil à l'iris orange rouge associé à un pantalon ajusté assorti, tous deux signés Alexander McQueen. Elle avait un chignon noué avec une pince à cheveux impeccable, et ses lèvres étaient peintes d'un rouge profond, marquant son ambition, déterminée à réussir dans la vie.
Le jeune fiancé prit une profonde inspiration. Il voulait sortir de cette insupportable torpeur qui rendait fade son appétit.
ㅡ Alors, quoi de beau aujourd'hui à part moi ? il prit une bouchée de son steak.
ㅡ Rien d'interessant.
ㅡ Et pourtant, c'est pas ce qu'il se passe en ce moment à la fac. Tout le monde ne parle que de toi, de Jungkook et de cette élève décédée, il mentionna. Vous l'avez vraiment poussé au suicide ? un léger sourire saugrenu glissa sur ses lèvres. Ta réputation ne cesse d'en baver. Même les policiers sont venus t'emmener. Ils ont réussis à te faire craquer ?
La jeune femme arqua un sourcil, évitant de relever son expression décalée à la situation.
ㅡ Depuis quand ce genre d'histoire t'intéresses ? De ce que je sais, tu ne fais que regarder ton nombril.
ㅡ Disons que, l'ennuie me démoralise tellement que je suis d'accord pour écouter l'échec de ta pauvre expérience sociale, il attrapa son verre faisant légèrement vaciller le vin.
Maera le regarda fixement, ses yeux glacés le faisait frissonner, mais il sourit de plus belle, adorant provoquer les gens.
ㅡ Tu as demandé à ce qu'on dîne, elle rappela sans lui adresser un regard. Le fait qu'on va se marier, ne t'oblige pas à essayer de me courtiser pour sauver les « apparences », elle coupa sa viande saignante.
ㅡ Je n'ai pas le droit de t'inviter quand j'en ai envie ? il se sentit faussement froissé par son caractère imperméable.
ㅡ Suis-je une sorte de distraction pour toi ? Dès que tu t'ennuies, tu me demandes de te divertir ? Mon temps coûte cher. Et jusqu'à maintenant, t'écouter est aussi passionnant que de regarder la peinture sécher, sa voix était tranchante comme le couteau qu'elle tenait dans la main.
Il grimaça « Ouh » en se poignardant faussement le torse. Elle se contenta de finir son plat, tandis que le blondin trouvait qu'elle prenait trop les choses à coeur. Qu'elle était un peu trop sérieuse contrairement à ce qu'il avait cru. Il s'interrogeait sérieusement sur le choix de sa future épouse, et pourtant, il ne put s'empêcher de la trouver davantage pertinente. Était-ce le fait que d'elle s'émanait une si forte prestance qui en imposait ? Certes, il était attiré par la gente masculine, mais cette dernière avait quelque chose de singulier qui le poussait à vouloir la cerner davantage. Tout ce qu'il voulait, c'était de la voir à l'état de « tarée » comme tout le monde la surnommait à la fac.
Taehyung était au courant que à l'université Sarang, les Prestigieux et les Triviaux avaient différents privilèges, et que ces deux types de statuts ne devaient pas se frôler afin de maintenir une certaine hiérarchie sociale. De préserver la différence entre riche et pauvre alors que l'institut prônait l'égalité de surface. Et il ne comprenait pas du coup, pourquoi Maera, une prestigieuse issue de gène aristocratique fréquentait Jungkook considéré comme un trivial qui dépendait du bas peuple, comme cela lui parut étrange. Il se demandait ce qui liait ces deux-là. Puisqu'ils étaient censés rester à l'écart l'un de l'autre.
ㅡ Qu'est-ce que vous faites vraiment ? il demanda avec un ton plus grave.
ㅡ De quoi est-ce que tu parles ?
ㅡ Jungkook et toi, soit vous vous retrouvez mêlés dans ce qui semble être un trafic de gosse riche, soit on vous implique dans le suicide d'une élève. Je trouve que ça relève pas mal de question, il tint son menton.
Maera soupira, lui aussi se mettait à poser trop de question au sujet de ces histoires. Et ça commençait vraiment à bien faire. Elle avait pas mal de chose à régler et c'était pas des curieux qui lui manquaient. Dans tous les cas, elle ne pouvait rien dire, ce n'était pas de son ressort.
ㅡ Bon, visiblement tu ne comptes pas m'en dire plus. Dans ce cas, on en parle de ce baiser de l'autre jour ? il insista de son regard. Tu n'as même pas demandé mon consentement.
ㅡ Navré d'avoir ébranlé tes lèvres de mon impureté, ainsi que ton esprit si saint.
ㅡ C'est tout ? il s'offusqua.
ㅡ Tu veux que je me mette à genoux et que je te supplie ? souffla-t-elle.
Il venait sérieusement d'y réfléchir, et une expression dépravée longea son visage. Maera arqua un sourcil, lisant en lui comme dans un livre. Cet homme était dépourvu de toute pudeur au vu de sa façon de frotter sa langue contre sa joue.
ㅡ Je croyais que t'étais gay, elle saisit son verre de vin.
ㅡ Je le suis. En fait, j'ai une aversion enracinée envers une majorité de femmes. Pour toutes celles qui essaient désespérément de me draguer ou celles qui ont tentés d'abuser de moi car je suis « trop beau ou irrésistible », il balaya l'air avec lasse de sa main, comme si c'était une raison valable pour me toucher. Du coup, j'ai développé une phobie à leurs égards, il joua avec sa fourchette. J'ai en horreur qu'elles m'effleurent même le bras, ou qu'elles essaient de m'aborder sous divers prétextes.
Maera maintint le silence, elle ne savait pas que son écœurement pour son genre était consolidé à ce point. Donc son action de la dernière fois a sûrement dû le dégoûter. Elle ne pouvait dire si elle en était vraiment désolée, il n'y avait aucune intention personnelle. Et puis elle était incapable de comprendre cette émotion de culpabilité, ou même saisir celui de son fiancé, de se mettre « dans sa peau ». Ce n'était pas particulièrement sa faute, elle fut dépouillée de ces sensations. Pour elle, rien n'avait de valeur, à l'exception de l'argent, ce que peuvent bien ressentir les gens, elle s'en foutait royalement.
ㅡ Je vois, répondit-elle, la main suspendue sur son verre. J'imagine que mon acte a dû provoquer en toi, de la répugnance.
Taehyung la fixa intensément, voyant avec quelle nonchalance elle soulevait ce point. Son désintérêt total envers lui, avait eu une influence sur son opinion d'elle. Il était fasciné par son détachement, son indifférence presque dérangeante pour tout et tout le monde. Était-ce là une façade, ou était-ce simplement sa nature profonde ? Son esprit vif et acéré, son élégance naturelle, ses ambitions palpables – tout cela semblait défier les stéréotypes auxquels il était habitué. Peut-être, se surprit-il à penser, pourrait-il être intéressé par cette espèce. Non pas par son genre, mais par cette énigme impressionnante qu'elle représentait.
ㅡ Je me surprends même du contraire, il pencha sa tête, maintenant son menton. Tu n'as pas remarqué que quand tu m'as embrassé, au lieu d'avoir eu le réflexe de te rejeter, j'y ai mis mon grain de sel ?
ㅡ Je pensais que tu jouais juste le jeu.
ㅡ Je n'aurai tout simplement pas réagis dans ce cas, il confia. Ce que je veux dire, Hwan Maera, c'est que tu sembles être une exception à laquelle je me soumets.
L'aristocrate sembla interpellée par sa phrase. Elle n'était pas certaine de comprendre.
ㅡ Je me questionne sur la nature de mes sentiments, et je ne suis pas certain s'ils relèvent juste une soudaine envie d'essayer « autre » chose avec une femme.
ㅡ Tu veux dire que tu as envie de coucher avec moi ?
ㅡ Ça m'a traversé l'esprit oui. Je veux essayer par curiosité. Peut-être que dans notre mariage, ça serait un bénéfice de plus, qui sait ? On aura pas à chercher d'autres partenaires, si ça nous plait.
Maera a eu un certain nombre de conquêtes qui ont défilé dans son lit. En tant que personne qui n'hésitait pas à défier les conventions et à explorer de nouveaux horizons, cette expérience semblait absente de son parcours. En plus, ça faisait un moment qu'elle n'a pas pu assouvir sa libido avec quelqu'un. Le dernier compagnon qu'elle avait eu c'était... Jungkook ?
Maintenant qu'elle y pense, elle n'a plus eu de relation sexuelle depuis qu'ils ont passé une nuit ensemble. Alors qu'elle souffre de nymphomanie. Ce qui était anormal. Pourquoi elle n'a plus eu de liaison charnelle ? Pourquoi elle n'était plus excitée à la vue d'un beau gosse ? Ou plus précisément, n'a pas tenté de se jeter sur le premier venu comme à son habitude ?
Est-ce que cette nuit a eu un si fort impact sur son corps qu'il refuse désormais de s'offrir à un autre ? Impossible. Non, ça ne peut pas être ça. Il n'aurait pas été autant compétant pour calmer ses pulsions obscènes. Ça serait une victoire flamboyante pour son ego déjà bien nourri, s'il apprenait qu'il a été son dernier coup.
ㅡ Ça va ? demanda Taehyung alors qu'ils étaient tous les deux dans l'ascenseur. Tu n'as pas émit un mot depuis ce que je t'ai dit, il fourra sa main dans la poche. Tu sais, c'est pas du sérieux. J'ai lâché ça parce que tu conviens à mes critères. Ta désinvolture m'a poussé à cette idée et rien de plus. Te prends pas la tête. Et puis, ça serait surement bizarre de-
ㅡ Baisons alors, elle balança.
Taehyung s'étouffa avec sa salive face à ses mots brutales. Il ne s'attendait pas à ce qu'elle accepte. C'était une proposition qui était lancée sur le ton de la plaisanterie, enfin du moins, il le pensait.
ㅡ T'es sérieuse là ?
ㅡ C'est toi qui l'a proposé non ?
ㅡ Ouais mais j'veux dire... Pour ça, faut une ambiance, de la tension quoi. Et puis je suis même pas certain d'avoir été sérieux, je-
Cette dernière appuya sur un bouton qui stoppa directement l'ascenseur, verrouillant le déplacement, puis plaqua le jeune homme contre le mur. Il râla de douleur avant d'être subitement agressé par plusieurs picotements. Maera planta sa paume sur la paroi, près de sa tête, se pencha à son visage, et saisit sa mâchoire du bout de ses deux doigts. Il déglutit, sentant son regard de jade s'implanter dans sa peau.
ㅡ Si tu m'essaies, je peux entraîner une forte dépendance, elle murmura.
ㅡ Ne te surestime pas trop, mon coeur, il attrapa une mèche de ses cheveux. Je ne crois pas que tu sois aussi douée.
ㅡ Oh... tu crois ? un sourire carnassier illumina son visage.
Elle réduit la distance de ses lèvres à son cou, sa main effleurant sa pomme d'Adam.
ㅡ Ma langue fera vibrer ta raison, et tu n'auras plus que ma bouche à l'esprit.
Ce n'était pas juste cette phrase indécente qui a provoqué une violente bouffée de chaleur qui lui monta au visage, accompagnée d'un battement de cœur erratique. Ni même le contact de sa main contre sa peau, ou la proximité de son corps qui aurait dû entraîner une horripilation des poils, rappelant un traumatisme au galop. C'était sa prestance intimidante, son charisme frappant, son être percutant toutes idées rationnels, cette dose subtile de provocation le prenant au dépourvu. Des palpitations jusqu'alors inconnues, se déchaînaient en lui, brouillant ses pensées et ébranlant les fondements de son identité.
Dans cet espace clos, où tout fut suspendu même les mots, Taehyung se sentit vulnérable, exempté de son habituelle assurance. Les paroles de l'aristocrate résonnaient dans l'air chargé par un courant énergétique, réveillant des désirs qui ont toujours été adressé qu'à des hommes. Une tension palpable semblait s'installer au creux de son estomac.
ㅡ Je ne te toucherai pas comme ces vulgaires connasses dont tu as en horreur, elle souffla contre sa peau qui frissonna, à moins que tu m'y autorises ?
Elle se pinça la lèvre faiblement, ses iris s'aventurant sur les traits de son visage.
ㅡ T-Tu me fais quoi là, il balbutia.
ㅡ Si tu as du mal sous cette forme, elle désigna ses cheveux, je peux devenir plus masculine.
Il planta ses doigts dans ses joues, en les gonflant, les lèvres se dressant en bec de canard machinalement.
ㅡ Ne dis pas des choses insensés.
ㅡ Quoi, tu refuses qu'on le fasse ? elle retira sa mâchoire de sa main. Juste une fois. J'ai besoin de purifier mon corps.
ㅡ Mais qu'est-ce que tu racontes, il appuya sur un bouton pour redémarrer l'ascenseur.
ㅡ Ma dernière relation sexuelle date d'un gars dont j'aimerai effacer les traces.
Le blondin arqua un sourcil, en se demandant qui ça pouvait être avant que sa mémoire s'éclaircisse d'un souvenir récent.
ㅡ Jungkook ?
Maera tourna sa tête vers lui, légèrement étonné qu'il l'ait deviné aussi rapidement.
ㅡ Pourquoi tu veux te « purifier » ? C'était un si mauvais coup ?
Elle ne voulait pas le nier, afin de ne pas étendre davantage les détails sur le sujet. Elle opta pour le silence cependant, sa façon de détourner le regard et de se frotter les lèvres avait renforcé ses doutes.
ㅡ Oh... Alors il était si bon que ça ?
ㅡ J'croyais que vous l'aviez déjà fait, elle l'observa. Et que c'est pour ça qu'il t'obsède.
ㅡ Il ne m'obsède pas, grogna-t-il.
ㅡ Et c'est la raison pour laquelle tu m'as dit de ne pas tomber amoureuse de Jungkook sinon ça fera mal, elle lui rappela en imitant sa voix et l'air sérieux qu'il avait pris. Ce dont je conclus, c'est que tu l'aimes.
ㅡ Il m'intéressait au début, avant que ça ne tourne à une histoire de rivalité.
ㅡ Beaucoup d'histoires d'amours commencent par la rivalité, elle croisa ses bras.
ㅡ Tu voulais qu'on baise non ? il détourna le sujet et les portes s'ouvrirent.
ㅡ Tu as plombé l'ambiance, elle râla avant de se prendre le torse de quelqu'un. Putain mais-
Elle se tut, reconnaissant soudainement le visage de l'homme qui s'excusa de l'avoir heurté par inattention. La seule chose qu'elle trouva à faire, c'est d'incliner la tête, en passant à côté de lui. Lorsqu'elle s'éloigna à quelques pas, la noiraude ne put s'empêcher de jeter un coup d'oeil au dessus de son épaule. Elle voyait la silhouette de l'individu vêtu élégamment disparaître entre deux portes métalliques.
ㅡ Tu le connais ? demanda Taehyung en la voyant perplexe.
ㅡ Pas spécialement.
Plutôt, elle l'avait vu sur une photo qu'avait pris son garde du corps, qu'elle avait envoyé pour espionner son partenaire de crime. C'était le propriétaire du Crimson Palace, là où Jungkook se rendait et revenait avec des sachets de bonbons qu'il dealait à des clients. Ce qui l'a interpellé dans leur collision précédente, c'était la personne qui l'avait accompagné... Un flic. Et pas n'importe lequel, mais celui qui enquête sur le suicide de l'élève de leur fac. Soudain, l'adrénaline dans ses veines monta et plusieurs ficelles commencèrent à s'entrelacer dans sa tête. Elle semblait avoir enfin une piste.
𝐋𝐎𝐑𝐃, 𝐒𝐀𝐕𝐄 𝐌𝐄, 𝐌𝐘 𝐃𝐑𝐔𝐆 𝐈𝐒 𝐌𝐘 𝐂𝐀𝐍𝐃𝐘
愛 ┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈┈ 愛
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Désolée pour ce temps de publication, j'étais vraiment hyper occupée, pas une seule minute pour moi 🥲
Mais me voilà de retour, en train de préparer mon prochain update, je bosse dessus matin et nuit jpp.
Y a moyen que certains chapitres à venir contiennent des scènes à caractère sexuelle... En soit j'aime pas trop en mettre. Mais ça fait un peu partie de leur vie quotidienne, surtout celle de Maera qui est nymphomane jpp
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