𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐𝟏 ━ 𝟏,𝟕𝐊 𝐦𝐨𝐭𝐬
La Madone,
Eᴅᴠᴀʀᴅ Mᴜɴᴄʜ (1894)
Les mains de Marco se faufilèrent sous le t-shirt de la personne présentement assise sur ses cuisses. En les sentant remonter le long de sa colonne vertébrale, Jean se cambra tel un chat. Le gémissement qui s'échappa de ses lèvres fut immédiatement étouffé par celles de Marco, dont les baisers le rendait définitivement fou. Jean avait affreusement chaud. Son corps était aussi bouillant que tremblant ; la faute aux attentions de son partenaire qui l'excitait beaucoup trop pour son propre bien. Et pourtant, Jean en voulait encore plus.
— Marco, souffla-t-il avec difficulté. Est-ce que...
Avant de poursuivre, il s'écarta un peu du brun afin de chercher son regard. Le désir qui voilait ses iris chocolat le fit frissonner. Jean savait qu'en cet instant précis, il occupait toutes les pensées de Marco. Et il en fut outrageusement flatté.
— Est-ce qu'on peut aller jusqu'au bout ?
Les yeux de Marco s'écarquillèrent légèrement à ces mots. Leur propriétaire tint à s'assurer qu'il avait bien compris.
— Que- Qu'entends-tu exactement par là ?
— Je veux que tu me fasses l'amour.
Jean avait chuchoté cette phrase sur le ton de la confidence, comme s'il s'agissait là d'un secret précieusement gardé. C'était pourtant tout le contraire. Marco pouvait probablement lire en lui comme dans un livre ouvert. Il lui suffisait pour cela de prêter attention à la manière dont son corps réagissait à ses caresses. Jean s'enflammait pour lui, et pour lui seul. Mais la réciproque étant tout aussi vraie, Marco n'avait aucune raison de lui résister ; de leur résister.
— D'accord, acquiesça-t-il en souriant.
Il entoura la taille de Jean d'une main afin d'accompagner son corps lorsqu'il le fit délicatement tomber à la renverse sur le matelas. Marco se pencha ensuite pour l'embrasser.
— Moi aussi, je veux te faire l'amour, avoua-t-il contre ses lèvres. Depuis trop longtemps...
Les vêtements de Jean ne tardèrent pas à s'échouer au pied du lit, le laissant dans son plus simple appareil. En tant qu'artiste, la nudité ne l'avait jamais embarrassé, qu'il s'agît de la sienne ou de celle d'autrui. Marco était un peu plus pudique. S'il s'empressait toujours de déshabiller son partenaire, il se montrait plus hésitant lorsque venait son tour. Pour l'encourager à se débarrasser des barrières de tissus qui s'érigeaient entre leurs peau, Jean entreprit de déboucler la ceinture de son pantalon.
— Retire ça, le pria-t-il. Retire tout.
Jean aimait être regardé. Il aimait être désiré. Il ne craignait pas d'attirer l'attention car, la plupart du temps, il la recherchait. Mais Jean aimait aussi être celui qui observait les autres. Après tout, il faisait partie de ces artistes qui contemplaient leur monde pour y trouver l'inspiration. Et cette quête d'esthétique se terminait souvent à l'endroit même où elle avait commencé : l'étude des corps.
En ce qui le concernait, Jean appréciait beaucoup celui qu'il avait sous les yeux. Marco se repositionna entre ses cuisses encartées, le tube de lubrifiant en main. Cette fois encore, il prit soin de caresser les contours de son anus avant d'y introduire délicatement un premier doigt. Jean s'accommoda rapidement à cette drôle de sensation qui ne lui était plus si étrangère. En le voyant onduler de lui-même les hanches, Marco se retira.
— Je vais en mettre un deuxième, le prévint-il. Ça risque de tirer un peu, alors essaie de rester détendu.
Jean s'efforça de suivre ses conseils alors qu'il sentait deux doigts pénétrer son intimité. Marco réalisa quelques lents va-et-vient afin d'habituer son partenaire à cette présence plus imposante. Il partit ensuite à la recherche de sa prostate qui l'aiderait certainement à supporter l'inconfort de la pénétration. Jean se retint pas un long gémissement lorsque les doigts se courbèrent contre la petite glande dont il gardait de très bons souvenirs. Il ferma les yeux, se concentrant uniquement sur cette partie de son anatomie qu'il savait source de plaisir.
La douleur pointa le bout de son nez quand Marco ajouta un troisième doigt. Il retrouva aussitôt sa prostate pour faire oublier à Jean l'étirement qu'il ressentait autour de son anus. Rien ne les obligeait à se presser, ainsi prirent-ils tout le temps nécessaire à la réalisation de cette étape préliminaire. Le sexe étant une activité qu'on espérait agréable et plaisante, il convenait de prévenir au maximum ses potentiel inconvénients. La douleur, en particulier, n'était pas une sensation que l'on recherchait lors d'un premier rapport. Et même si elle était souvent inévitable, on ne perdait rien à essayer de la minimiser.
Au bout de quelques minutes, Jean s'estima prêt à poursuivre. Il n'avait plus vraiment mal à proprement parler et il était probablement un peu impatient de découvrir la suite. Ses doigts s'enroulèrent autour du poignet de Marco dont il chercha à attirer l'attention. Comprenant qu'il voulait passer à l'étape supérieure, le jeune homme quitta momentanément la chaleur de son corps pour attraper la boite de préservatifs. Il enfila une protection de latex sur leurs sexes respectifs, s'assurant ainsi de ne pas tacher les draps.
— Tu préfères une position en particulier ?
— Pas vraiment. Des recommandations ?
— Sur le ventre ? proposa Marco après une courte réflexion. Je pense que ce sera plus confortable pour toi.
Jean se retourna et, suivant les conseils de son partenaire, il plaça un coussin sous ses hanches pour les surélever sans produire d'effort. Derrière lui, Marco se positionna entre ses jambes. Jean se mordit la lèvre en sentant son érection appuyer contre ses fesses. Bon sang, il avait tellement envie de lui !
— Vas-y, le supplia-t-il presque. Je veux être à toi.
Ses jambes tremblèrent lorsque le sexe pénétra enfin son intimité. Marco ne s'enfonça pas jusqu'au bout, préférant s'arrêter à mi-chemin dans un gémissement étouffé. S'il n'avait pas autant craint de faire mal à son partenaire, il aurait pu jouir à l'instant même où il s'était retrouvé prisonnier de sa chair. Car de son côté, la brûlure de l'étirement fit inéluctablement grimacer Jean dont le corps se crispa.
— Ça n'a rien à voir avec des doigts, commenta-t-il avec humour. Ne bouge pas, d'accord ? Reste un peu comme ça.
Il s'appliqua à contrôler le rythme de sa respiration en prenant de profondes inspirations suivies de longues expirations. Jean prit ainsi quelques secondes pour s'habituer à l'intrusion. Son corps se détendit de nouveau à mesure qu'il retrouvait son calme, ce qui lui permis de maîtriser la douleur. Suivant ses indications orales, Marco entama quelques mouvements prudents. Il continua de prêter attentions aux réactions de Jean qui, à en juger par ses soupirs répétés, semblait avoir beaucoup moins mal qu'au début. Ce constat rassurant encouragea Marco à s'enfoncer un peu plus loin, jusqu'à ce que sa peau rencontre les fesses de Jean.
La vision de son sexe qui disparaissait entièrement à l'intérieur de lui avait quelque chose d'atrocement envoûtant. Il ne lui en faudrait pas beaucoup plus pour atteindre l'orgasme. Seulement, Marco refusait de privilégier son plaisir à celui de son partenaire. Il interrompit brièvement ses va-et-vient pour se repositionner plus confortablement au-dessus de Jean, qu'il surplomba de son corps. Lorsqu'il s'enfonça à nouveau en lui, lui arrachant un gémissement particulièrement sonore, Marco se stoppa net dans son élan.
— Pardon ! Je t'ai fais mal ?
— Refais ça, le pressa Jean.
Marco resta un instant interdit avant de réitérer son geste. L'effet fut immédiat, puisque Jean se cambra davantage contre lui, les yeux à demi-clos. Il devina que le sexe enfoui dans sa chair venait de se presser contre sa prostate.
— Encore, l'entendit-il réclamer.
Marco s'exécuta de bonne grâce. Si le reste de son corps ne bougea pas d'un seul centimètre, ses hanches se remirent en mouvement. Il imposa un rythme doux, mais régulier. Et surtout, il s'appliqua à toucher encore et encore le point sensible de son partenaire qui commençait vraiment à découvrir les plaisirs de la pénétration. Pour accroître ses sensations, Marco glissa une main sous son bas-ventre afin de presser son entre-jambe tendue. Son visage s'enfouit dans le cou de Jean dont il embrassa et suçota la peau au goût salé.
— Putain, Marco, hoqueta celui-ci. Je vais-
Il ne termina pas sa phrase qui fut ponctuée par un long gémissement. Jean était aux portes de l'orgasme, Marco le savait. Il n'eut qu'à s'enfoncer une dernière fois en lui tout en resserrant ses doigts autour de son gland pour le faire venir. Le corps bouillant de son partenaire se contracta sous lui et autour de lui ; enfin de son sexe, plus exactement. Marco ne tarda pas lui aussi à jouir dans un râle étouffé.
Il se laissa glisser à côté de Jean qui tourna sa tête pour lui faire face. Leur regard s'accrochèrent pour la première fois depuis un long moment. Entre leurs joues rougies, leur respiration saccadée et leur peau brillante de transpiration, ils offraient de bien beaux portraits. Tous deux n'échangèrent pas de mots sur l'expérience (fort agréable) qu'ils venaient de vivre, mais ils partagèrent un même éclat de rire. L'esprit cotonneux suite à leur orgasme, ils prirent un moment pour se reposer. Marco remarqua qu'une petite marque rouge s'était formée sur le cou de Jean. Il caressa le suçon du bout des doigts, appréciant beaucoup trop l'idée d'être celui qui l'avait mis là. Ses yeux se perdirent ensuite dans les ambres de son partenaire, et une question lui revint à l'esprit.
— Pourquoi n'as-tu jamais couché avec un homme ?
Jean semblait décidément bien trop à l'aise avec sa propre sexualité pour n'avoir jamais envisagé la chose.
— Je ne sais pas, répondit-il en toute honnêteté. L'occasion s'est déjà présentée, mais je n'étais pas spécialement intéressé. Pas la bonne personne, pas le bon moment... J'imagine que c'était plus simple de coucher avec des filles.
Il attrapa les doigts de Marco pour les embrasser.
— Tu es plus spécial que tu ne le penses. C'est la première fois que je suis autant attiré par quelqu'un, avoua-t-il.
Marco sentit ses joues rosir. Il était toujours aussi flatté d'entendre Jean lui adresser ce genre de compliments. Celui-ci redressa la tête, un air soudain curieux au visage.
— Et toi alors, combien de garçons as-tu eu dans ton lit ?
Le sourire de Marco fana comme une fleur à l'approche de l'hiver. Jean sut, au moment même où il termina sa phrase, qu'il venait involontairement d'aborder un sujet sensible.
— Juste un, chuchota-t-il. Et ça ne s'est pas très bien fini.
Le ton qu'il employa laissa entendre qu'il n'avait pas envie d'en parler. Alors même s'il aurait voulu savoir la cause de son regard amer, Jean se contenta de l'enlacer.
Nᴏᴛᴇ ᴅᴇ Lʏᴀ
Waw.
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