𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟑𝟖
















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C  H  A  P  I  T  R  E    3 8

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赤い糸

             LA PORTE CLAQUA contre le mur. Les regards se tournèrent vers elle. Mais les gardes, au nombre de dix, n'eurent le temps de réaliser ce qu'il se passait.

             La tête du premier frappa contre le mur sous la force de Livai, attirant l'attention d'un deuxième qu'elle maitrisa d'un coup de cross dans la tempe. Glissant sur les genoux, le noiraud esquiva deux autres hommes en les frappant au ventre et le coup que leur asséna ensuite sa fiancée, à la tête, les assomma.

             Face à eux, cinq autres personnes se tenaient. L'arme au poing, un regard venimeux, ils ne les tenaient même pas en joug. Les règles au sein des clans étaient précises — il ne fallait ouvrir le feu qu'en cas d'absolue nécessité, au risque de perturber la réunion en cours. A moins que leurs deux assaillants ne tirent, ils ne feraient pas feu.

             Ce combat allait devoir se faire à mains nues, retirant la principale force de la femme.

             Un blond bondit sur le mur, rebondissant et envoyant sa jambe au nveau du visage de Livai qui, fermant le poing, frappa son entre-jambe avant de se baisser. Aussitôt, un brun attrapa son mollet, profitant de sa position accroupie pour l'attirer jusqu'à lui mais, abattant la tranche de sa main à la gorge de l'homme, elle l'endormit.

             Deux mains se refermèrent sur ses bras par derrière, l'empoignant. Une jambe vint se placer entre les siennes pour l'empêcher de donner des coups de pieds. Sous ses yeux, le noiraud ne put pas l'aider, aux prises avec une rousse extrêmement agile qui n'avait de cesse de se balancer sur un pied, esquivant le moindre de ses coups.

— A qui croyais-tu avoir à faire, ma jolie ? souffla la voix de son assaillant, à son oreille.

— Ma jolie ? répéta-t-elle, sentant sa mâchoire se contracter.

— Bah tu es plutôt mignonne et maintenant, tu seras à m...

— ENFOIRÉ ! rugit-elle, abattant l'arrière de son crâne dans le menton de l'homme.

             Celui-ci chancela, prit de court. Brutalement, elle se retourna, claquant une gifle magistrale sur sa joue qui fit basculer sa tête sur le côté. Profitant de ce moment de diversion, elle enfonça rageusement son talon dans son pied et, à l'instant où il se courba en avant à cause de la douleur, remonta brutalement son genoux, percutant le nez de son agresseur.

             Au moment où il gémit, le dernier assaillant vint lui prêter main forte, jaillissant depuis le dos de la femme. Mais celle-ci, le sentant venir, s'abaissa au moment où il la frappait, esquivant le coup et, se relevant, empoigna son crâne qu'elle fit claquer contre celui du premier, les assommant tous les deux sur le coup.

             Se relevant, elle prit quelques inspirations, tentant de calmer la cadence effrénée de son cœur. Puis, se retournant, elle découvrit la rousse, étendue aux pieds de Livai avec ses autres compagnons.

             Le noiraud arqua un sourcil en considérant les deux hommes aux épaules développés qu'elle venait de maitriser. Derrière lui, les portes bordeaux de l'ascenseur formaient un contraste avec sa tenue grise.

             Il trainait celle-ci depuis qu'il était parti la cueillir chez Erwin, plus tôt. En une seule soirée, ils avaient connu une explosion, une conduite par Hanji, une ascension au sein du gratte-ciel de Grisha et un combat contre ses colosses. Combien de fois allaient-ils encore risquer leur vie avant le petit matin ?

— Dis-moi, tu serais pas un peu tendue, en ce moment ? souligna-t-il en adressant un regard aux hommes qu'elle avait maitrisé en hurlant une insulte.

             Elle les regarda aussi brièvement.

— Pourquoi ? répondit-elle, les sourcils froncés et la poitrine se soulevant difficilement.

— Non, rien.

             Comptant les corps, il adopta bientôt un regard soucieux.

— Neuf, lança-t-il.

— Quoi ?

— Neuf corps. Le corps armé gardant les sommets entre clan contient toujours dix soldats selon la règle huit de la Charte.

             Elle fronça les sourcils. En effet, ce n'était pas normal. Les escadrons de protection devaient toujours être formés par l'hôte des lieux, en l'occurrence Grisha, et contenir quatre maitres en arts martiaux, deux en armes blanches, un chef tactique, deux forces de la nature et un...

             Son cœur rata un battement, voilà quel membre il manquait.

— Vent divin..., souffla-t-elle, les yeux écarquillés.

— Je te demande pardon ? lança Livai, perplexe.

             Quelqu'un qui, en dernier recours, serait prêt à mourir pour préserver la sécurité de la réunion en tuant les assaillants au passage. Quelqu'un qui n'intervenait qu'après ses collègues si ceux-là échouaient.

             Et faisait bien plus de dégâts.

— Un kamikaze, lâcha-t-elle à toute vitesse, regardant partout autour d'elle. LE DERNIER MEMBRE EST UN KAMIKAZE !

             Il devait se cacher quelque part ? Mais où ?

— Il n'y aucun meuble, lâcha Livai, littéralement les seuls endroits d'où ils pourraient venir c'est les escaliers sauf qu'on en vient ou la salle de réunion sauf qu'on y va.

             Elle se figea. Non. Il y avait un autre endroit. Un qui nécessitait une installation particulière.

LIVAI ECARTE-TOI DE L'ASC...

             Mais elle n'eut le temps de finir sa phrase. Derrière le noiraud, les portes s'ouvrirent sur un homme attaché au sommet par un harnais. Bondissant vers son fiancé, elle tendit les mains, tentant de l'attraper pour le garder près d'elle.

             Elle ne fut pas assez rapide. Elle le comprit dès lors que le kamikaze attrapa le noiraud d'un bras, l'attirant près de lui et, de sa main libre, décrocha le harnais les retenant. Avec horreur, elle vit Livai basculer en arrière, dans le vide, au moment où leurs ses doigts se frôlèrent.

             Courant, elle avança jusqu'au bord. Mais ils s'enfonçaient déjà dans les ténèbres, suivant le cri destructeur qu'elle poussa à cette vision, impuissante.

             Bientôt, leurs corps disparurent. A genoux au bord du gouffre, elle garda la main tendue en direction de Livai, ne pouvant réaliser ce qu'il venait de se produire. Là, à l'instant, ils plaisantaient, leurs yeux plongés l'un dans l'autre. Et maintenant, il avait disparu.

             D'un battement de cils. Sans qu'elle n'ait rien pu faire pour le retenir.

             Immobile, elle ne bougea pas pendant plusieurs secondes, abasourdie. Non, cela ne pouvait pas être vrai. Ils étaient censés se marier dans quelques semaines, créer une cérémonie illégale et officieuse qui les réjouiraient, se tenir à trois devant un autel, passer une formidable lune de miel.

             Une larme roula sur sa joue. Ses yeux demeuraient écarquillés, s'humidifiant davantage à mesure des secondes s'écoulant. Non. Elle ne pouvait pas y croire. Ils étaient ses âmes-sœurs. Si l'un venait à disparaitre, elle ne vivrait qu'à moitié.

             Sa main tremblante toujours rivée en direction de Livai, elle fut secouée de mille et un frissons. L'urgence du sommet était sortie de sa tête. Qu'importe la signature de cet accord. S'il était mort, elle refusait de vivre.

             Et, aussi égoïste soit-il, elle se fichait que les autres membres de la Rose Noire en payent le prix.

— Putain, je sais que t'es petit mais de là à te suicider d'un étage !

             Soudain, ses sourcils se haussèrent. La peine se suspendit le temps d'un instant. Aucune pensée ne traversa plus son esprit. Eren. Sa voix. A l'instant. Son époux venait de parler.

— On a arrêté l'ascenseur au niveau 29, tu peux pas mourir en tombant du trente, je te signale, souligna le brun.

             Une secousse la prit. Était-ce réellement ce qu'elle croyait ? La chaleur de l'espoir la prit au niveau de la poitrine. Avait-elle bien compris ?

— Parce que t'avais l'impression que j'avais le choix, connard ? siffla une voix qu'elle n'aurait jamais cru être aussi heureuse d'entendre.

             Une explosion de joie la traversa et un rire silencieux la prit. Livai. Il était vivant. Il venait de parler, à l'instant.

— Tu l'as assommé en pleine chute ? Chapeau, complimenta Eren.

— Je peux savoir ce que tu fous sur le toit de l'ascenseur avec le mec que j'ai maitrisé tout à l'heure ?

Etant donné que vous avez été assez stupides pour le laisser dans la cage, à la vue de tous, je l'ai planqué ici. Et maintenant il a un nouveau copain, ton kamikaze.

             Un soupir de soulagement la prit et elle remercia toutes les déités possibles, fermant les yeux et savourant cet instant.

— Bon, on a pas que ça à foutre, ramène-les à l'intérieur, on va remonter. (T/P) nous attend.

             L'intéressée recula à toute vitesse en les entendant bouger puis se remit debout au moment où les portes se fermèrent dans un tintement sonore. Bientôt, la cage glissa jusqu'à son étage. Les portes s'ouvrirent sur ses deux amants, côte à côte devant le corps de deux hommes endormis.

             Eren la gratifia d'un sourire, sa lèvre en sang trahissant qu'il s'était battu et le noiraud, pour sa part, passa une main dans ses cheveux en bataille. Elle ne perdit pas un seul instant, soulagée de le revoir, et fondit sur lui, le prenant dans ses bras.

             Sa tête vint s'enfouir dans le creux de son épaule où elle étouffa quelques larmes de soulagement. D'abord surpris, Livai ne fit rien. Puis, au bout de quelques instants, il referma les bras autour de sa taille, la serrant étroitement.

— Fais plus jamais ça, murmura-t-elle.

— Chut, chut, chut, souffla-t-il dans un murmure apaisant.

             Eren regarda la scène, attendri. Un sourire esquissa ses lèvres en voyant le soulagement de sa femme. Jamais il n'aurait supporté de la voir détruite par le décès du noiraud. Cela aurait été au-dessus de ses forces.

             Mais, bientôt, il toussota, les rappelant à la situation. Aussitôt, ils s'écartèrent l'un de l'autre et se tournèrent vers la porte, au bout du couloir.

— Bon, quand faut y aller, murmura-t-elle en prenant la tête.

             Le menton levé, elle marcha, confiante, en direction de la réunion. Dans son dos, Livai et Eren prirent la suite, la main fermée sur leurs armes.

             Poussant la porte, elle ne prit même pas la peine de lever son pistolet, dans son dos, les deux hommes le firent. Elle entendit le bruit mécanique du cran de sécurité à l'instant où elle se planta sur le seuil, observant la scène.

             Le bureau de Grisha était constitué de murs de verre, donnant sur la ville. Au centre, un large meuble de bois où trônait son ordinateur, de la papeterie ainsi que quelques papiers administratifs attirait l'œil. Autour, divers meubles de rangement et machines tels que des imprimantes et photocopieuses l'entouraient.

             Le tout était austère.

             Sur la large table située en contrebas, dans une sorte d'antichambre menant au bureau, Grisha et Carla se tenaient. Assis au sol comme le voulait la tradition, une feuille, un encrier et une plume pour rédiger le contrat, ils se faisaient face. Pas de verre, de tasse, de nourriture. Seulement le papier.

             Elle ne perdit pas une seule seconde.

             Dégainant plus vite que son ombre, elle appuya sur la détente sans hésitation. Une détonation retentit, perçant l'air de son bruit tonitruant. L'encrier éclata en éclats de verre au milieu de la table, arrosant le papier où était écrit l'accord en lettres manuscrite.

             Les deux têtes se tournèrent vers elle. Abaissant son arme encore fumante, elle haussa un sourcil :

— Un accord ne peut être valide que si tous les mots de celui-ci sont lisibles, vous n'avez plus qu'à le réécrire, à présent.

             Un soupir de soulagement faillit la prendre. Ils avaient réussi. Ils étaient arrivés en vie au sommet et avait empêché la signature du contrat.








— Mais avant cela, je me réserve le droit d'y apporter quelques modifications.




























             Le contrat à présent détruit et la plume, rendue inutilisable tant elle était imbibée d'encre, Kuchel et Grisha avaient réalisé qu'ils n'allaient pas pouvoir éviter une discussion avec leurs enfants et la fiancée de ces derniers. Alors, non sans agacement, ils les avaient invités à s'assoir aussi autour de la table.

             Grisha Jäger était un homme austère. Sous de longs cheveux bruns et gras se dessinaient des lunettes d'or encadrant un regard profondément fatigué. Puis, son nez empâté surplombait des lèvres fines qu'il n'ouvrait que pour asséner de cruels mots.

             A sa gauche, Eren se tenait, froid. En face, Livai était assis à côté de sa mère aux longs cheveux noir corbeau. En bout de table, semblant présider la réunion, le Cinquième Lieutenant de la Rose Noire les fixait.

— Vous deux étiez membre de l'ancienne Rose Noire, n'est-ce-pas ? demanda-t-elle.

— Tu en étais une aussi, rétorqua Kuchel.

— Mais je ne m'en souviens plus, objecta-t-elle.

— Mais tu ne t'en souviens plus, céda la femme.

             Un silence prit place durant quelques instants. La jeune femme sonda les visages des deux chefs de clans. Ils n'avaient pas peur ni n'étaient nerveux, ils lui faisaient une faveur en acceptant cette discussion. Pourquoi ?

             Kuchel avait l'air d'une femme pouvant ressentir de la culpabilité. Mais Grisha, non. Loin de là. Alors que cachait-il comme motivations ?

— Pourquoi votre fils a-t-il tué vos descendants, Kuchel ? lança-t-elle finalement au bout d'un instant.

             Si elle sursauta à cette accusation, cela fut imperceptible. Mais elle ne répondit pas ni ne regarda la jeune femme. Grisha, en revanche, fronça les sourcils. Ses poings se serrèrent.

Livai a fait quoi !? rugit-il, se redressant, visiblement prêt à attraper celui-ci par-dessus la table.

             Mais, d'un geste ferme, Eren le poussa à se rassoir et lâcha en fixant la cheffe Ackerman :

— Pas ce fils, père. Celui que Kuchel a caché au monde, qui vient d'un père ayant subi les tortures de membres de la Rose Noire. Celui qui a aussi hérité de l'enquête sur le tueur en série. Lui, père.

             L'intéressé haussa les sourcils, pris de court.

— Erwin Smith était ton fils ? s'indigna-t-il. Mais comment as-tu pu cacher une chose pareille !? La Rose Noire est censée être ta famille ! A l'instant, nous étions prêts à ordonner la mort de ceux qui nous avons presque élevé, la deuxième génération de la Rose Noire, nos élèves car nous pensions qu'ils s'entretuaient mais tu connaissais le vrai coupable !

             Sa colère n'était pas feinte. Les yeux écarquillés derrière ses lunettes, il accusait Kuchel qui ne le regardait pas, son regard fatigué rivé sur la tâche d'encre trônant au milieu de la table. Ils ne l'avaient pas nettoyé, trop occupés à débattre.

— Bordel, mais tu avais quoi dans la tête !? insista-t-il avec véhémence.

— Je suppose que j'avais la même chose que toi quand tu as décidé de couvrir Kruger.

             Le père Jäger se tut, pris de court. Sa colère retomba immédiatement et il devint livide. Elle leva les yeux vers lui, le gratifiant d'un regard presque joueur, comme si elle le défendait de la juger. Car tous deux avaient mal agit, dans cette affaire.

             Aucun des trois autres ne furent surpris d'entendre ce nom et voir la réaction du chef Jäger. Après tout, celui que l'on surnommait le Cerveau, qui avait tenté de tuer le Cinquième Lieutenant de la Rose Noire, il y a quelques jours et qu'elle avait aussi essayé d'éliminer en Afghanistan au travers du plus long tir du monde avait pour véritable nom Eren. Nom que Grisha avait donné à son fils.

             Quelque chose liait les deux hommes. Un lien plus profond que n'importe quelle amitié.

— Pourquoi le Cerveau et moi nous sommes tant battus ? demanda la jeune femme. J'ai cru comprendre que c'était lui qui m'avait appris à tirer. Alors pourquoi l'ai-je pris pour cible en Afghanistan ? Et pourquoi a-t-il tiré sur Marcel ? Je veux dire, avant tout le monde m'expliquait que j'avais publié l'identité des membres de la Rose Noire et donc que Kruger cherchait à les venger mais cela n'a pas de sens de s'en prendre à Marcel.

— Tu n'as pas publié ces noms. Il l'a fait.

             La voix de Kuchel cingla l'air. Elle leva les yeux en direction du Cinquième Lieutenant, la plongeant dans ses iris claires soulignées de cernes. Là, sa ressemblance avec son fils était frappante. La même ardeur dans le regard.

— La vérité est l'inverse de ce que tous racontent sur cette affaire. Il a publié les noms des membres de la Rose Noire à l'exception du tien pour te faire porter le chapeau et tu as essayé de le tuer en Afghanistan pour te venger. La vidéo que Kenny t'a montré date du début de cette affaire... A l'époque, tu ne savais pas qui parmi les anciens membres de la Rose Noire étaient responsables de la mise en ligne de l'identité du groupe donc tu as ordonné l'exécution de l'intégralité d'entre nous. Tu t'es chargé de Kruger pendant que les autres étaient censés s'occuper de leur mentor.

— Mais comme tu étais la seule dont le nom n'avait pas été publié, ils t'ont considéré comme une traitresse et ne t'ont pas obéi à l'exception de Porco qui est allé te sauver quand les complices de Kruger te sont tombés dessus, en Afghanistan, termina Grisha d'une voix enrouée.

             Son poing se serra. Elle s'était fait piéger et en beauté.

— Qui sont ses complices ? lança Livai, peu à l'aise à l'idée qu'ils s'en soient sorti. Ils sont vivants ?

             Kuchel laissa filer un soupir.

— Non, répondit-elle en coulant un regard triste sur la table. Olivia Starkohei, Lara Smith et Elisa Manhard sont décédées.

             Tous à l'exception de Grisha et la cheffe Ackerman se raidirent. Ces noms, ils les connaissaient. Il ne s'agissait de nul autre que des victimes d'Erwin Smith. Les trois membres de la Rose Noire ayant été assassinées par lui.

             Eren lâcha, abasourdi :

— Elles ont essayé de tuer (T/P) en Afghanistan ? Mais pourquoi !? Parce qu'elles croyaient qu'elle était une traitresse !?

— Non, répondit Grisha, le même regard triste que sa collègue sur le visage. Elles savaient la vérité. Elles avaient aidé Kruger a publié leurs informations privées sur le dark web et elles ont aussi mis les leurs pour prouver qu'elle n'était pas des traitres et mieux accuser (T/P).

             Celle-ci ne savait trop quoi dire, abasourdie. Alors ces femmes étaient la raison pour laquelle son propre groupe d'intervention la haïssait ? Que nul n'avait cherché à la retrouver après son amnésie ? Ces personnes dont elle avait juré de venger la mort ?

             Ses doigts se crispèrent.

— P... Pourquoi maintenant ? Deux ans après ? Pourquoi elles sont revenues ?

— Elles ont toujours été à Los Angeles pour surveiller que tu ne recouvres pas la mémoire, expliqua Kuchel. La seule chose qui a changé, il y a quelques mois, c'est qu'en étant promu, mon fils a accédé à des dossiers confidentiels dont ceux du FBI et a pu trouver les responsables du meurtre de son père.

— Olivia, Lara et Elisa, réalisa Livai, les pièces s'emboitant dans son esprit.

             Sa fiancée fronça vivement les sourcils.

— Quoi !? Mais pourquoi !? Qu'est-ce qu'il venait faire là-dedans !?

— Tu te souviens du jour où on s'est revue pour la première fois après ton amnésie, (T/P) ? lança Kuchel.

— Oui, quand j'ai récupéré Porco.

— Je t'ai dit que la dernière fois que nous nous étions croisées, tu m'avais tirée dessus.

             La jeune femme acquiesça. En effet, elle se souvenait de ce détail. Prise par les évènements, elle n'y avait cependant jamais resongé réellement.

— Tu l'as fait car tu me croyais complice de Kruger. Quand Olivia, Elisa et Lara t'ont attaquée, l'une d'elle, Olivia, l'a fait avec un couteau. Elles étaient masquées mais tu as reconnu la technique d'escrime. Seulement comme son nom avait été publié sur le dark web, jamais tu ne l'as soupçonnée d'être derrière tout ça. Alors logiquement, tu t'es dit que la seule autre femme maitrisant autant l'escrime était son mentor, l'ancien lieutenant de la Rose Noire maitre des armes blanches... Moi.

— Alors je vous ai tiré dessus, réalisa-t-elle.

             Kuchel acquiesça.

— Mon fiancé, le père d'Erwin, était policier. Il connaissait mes véritables activités et m'avait découverte en enquêtant sur la Rose Noire. En apprenant que j'étais blessée, il a tenu à mener l'enquête.

— Il a été le premier à découvrir toute la vérité et a tenté de te contacter, termina Grisha. Mais Olivia, Elisa et Lara l'ont intercepté et l'ont torturé pour qu'il dévoile ce qu'il savait. Il est décédé à cause de la douleur. Pour cacher leur crime, elles ont placé une Rose Noire sur les lieux, histoire de faire croire que tout votre groupe était impliqué dans cet assassinat, ce qui n'était pas surprenant compte tenu du fait qu'il était un fait notoire qu'il enquêtait sur vous depuis des années.

             Un frisson parcourut les trois fiancés, mal à l'aise avec cette explication. La vérité faisait bien froid dans le dos. Nul n'était ce qu'il prétendait être.

— La Rose Noire était un groupe fondé, entre autres, par moi. En apprenant qu'une telle fleur avait été retrouvée sur les lieux du crime, Erwin s'est mis en tête que moi, sa mère avait ordonné ce meurtre et c'est pour ça qu'il a tant essayé de la tuer.

— Mais en devenant commissaire, poursuivit Grisha, il a accédé aux notes sur l'enquête et en les comparant avec quelques notes qu'il avait trouvé de son père, a réalisé qui les responsables du meurtre étaient. Et, pour les punir et imiter la rose qu'elles avaient laissé sur les lieux du crime, il en a aussi enfoncé dans leur gorge. En guise de vengeance.

             La jeune femme ne sut trop quoi dire, abasourdie par toutes ces révélations. Enfin, elle détenait la vérité. La raison pour laquelle les meurtres en série s'étaient arrêtés si brutalement, celle derrière le fait que son nom n'avait pas été publié, celle sur son tir en Afghanistan, celle sur les raisons ayant poussé Kuchel à faire croire qu'elle était responsable des meurtres en série...

             Sa gorge était sèche et ses yeux, écarquillés.

— P... Pourquoi ? fut-t-elle seulement capable de laisser entendre. Pourquoi moi ?

— Quand Dina est morte, lança Kuchel, elle se trouvait dans une cachette seulement connue des membres de la Rose Noire. Nous avons compris qu'un traitre se cachait dans nos rangs. Il y en avait quatre, en réalité, mais nous ne pouvions pas le prévoir. Tu as été un bouc émissaire, un visage visant à écarter les soupçons de trois autres.

— Et tu as inventé que le tir de (T/P) en Afghanistan avait touché Dina pour corroborer cette hypothèse, même si cela ne coïncidait pas vraiment chronologiquement, chuchota Eren, réalisant pourquoi le rapport sur cette prouesse avait été modifié.

             Grisha baissa la tête, très peu fier de son acte. Il ne pouvait expliquer la force du sentiment qui l'avait poussé à agir de la sorte. Kuchel ajouta finalement :

— Tu es arrivée à Los Angeles peu de temps après ton retour d'Afghanistan. Tu as d'abord tiré sur moi. Puis, ayant reconnu parmi les trois femmes masquées l'odeur chimique de Lara Smith, tu t'es encore une fois convaincue que son mentor était responsable de cela. Carla Jäger, la mère d'Eren.

             Celui-ci se raidit.

— Afin de la rencontrer pour la tuer, tu l'as appâtée en lui demandant un contrat. Une fois que tu l'aurais réalisé, vous vous seriez rencontrée pour qu'elle te paye et tu l'aurais assassinée. Mais ce contrat a signé la fin de ta carrière au sein de la Rose Noire, lança Grisha.

— L'explosion..., réalisa la concernée.

— Carla avait découvert que certains de ses hommes pratiquaient le viol punitif et t'avait même organisé des entrevues avec leurs victimes pour qu'elles les identifient.

             La jeune femme se raidit. Après l'explosion, elle avait fait de nombreux cauchemars dans lesquels, notamment, une fille lui hurlait qu'elle aurait dû lui rendre justice, qu'elle avait promis de leur infliger une punition.

             Elle les comprenait enfin.

— Ma femme voulait que tu les tues tous rapidement afin de ne pas entacher la réputation du clan. Alors tu as décidé de mettre en place un système inventé par le premier lieutenant, experte en explosifs, Pieck Finger.

— Mais elle s'est retrouvée acculée et je lui ai tiré dessus pour la protéger, ponctua Livai.

— Puis je suis arrivé, décidé à l'achever mais ma mère m'en a empêché car elle savait exactement pourquoi elle avait fait ça, termina Eren, abasourdi.

             Ils ne surent trop quoi dire, encore sonnés par toutes ces révélations. Enfin, après deux ans d'incompréhension, elle accédait à la vérité. Mais celle-ci était bien plus éprouvante encore que l'incertitude.

             Dans un murmure presque imperceptible, elle laissa filer, hagarde :

— Qu'est-ce qu'on va faire, maintenant ?

             Eren répondit, sa voix ferme tonnant dans l'espace clos.















— On va tout dévoiler et mettre fin à ce merdier.

赤い糸











































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j'espère que ça vous
aura plu !

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