𝐄𝐏𝐈𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄














𔘓

E  P  I  L  O  G  U  E

𔘓



































         

           Péniblement, je fronce les sourcils tout en remuant faiblement. Mon corps est faible, je ne veux pas bouger. J’étais trop confortable, dans mon nid douillet. Mais une caresse persistante me fait frissonner.

           Dans un grognement, je finis par ouvrir les yeux, quittant définitivement mon cocon.

— Mmm…

           Le visage froissé, je papillonne des paupières. Il me faut de nombreuses secondes avant de comprendre ce qu’il se passe, où je suis, qui caresse mon bras.

— Bien dormi ?

           Mes yeux s’écarquillent, je me redresse brusquement. La couverture glisse sur mon corps, chutant sur mes cuisses et dévoilant mon torse dénudé. Aussitôt, les joues de James rougissent violemment.

           Il n’est toujours pas habitué à me voir nue.

— Attends, tu…

           Ramassant la couverture, il la replace maladroitement sur mon corps tandis que je l’ignore royalement. Mes yeux scannent les moindres recoins de cette pièce. La gigantesque baie vitrée, les deux verres abandonnés sur la table basse mais surtout…

           …Le gargantuesque bureau derrière moi.

— Je… On est…

— Dans mon bureau. C’est toi qui a voulu le faire ici, hier, souligne James, légèrement désarçonné en voyant ma réaction.

           En toute honnêteté, lorsque j’ai proposé de me mettre nue et me rouler sur le sol avec lui devant une baie vitrée donnant sur une métropole — ses gratte-ciels inhabités la nuit, soit, mais une métropole quand même — je me croyais au beau milieu d’un rêve lucide. Mais je me trompais manifestement.

           Tout ceci est bien réel.

— Le côté positif c’est qu’on est pas en retard au travail, fait remarquer James en désignant du menton l’horloge massive accrochée au panneau de bois au fond de son bureau.

           Je dois être en poste dans… deux minutes.

           Il éclate d’un rire doux. Sa large main caresse ma joue, me forçant à tourner la tête vers lui. Là, son pouce lisse ma pommette tandis qu’il m’observe avec amour.

— Je ne suis pas un monstre, (T/P)... Prends ta journée. Je sais que tu es crevée.

           Haussant un sourcil consterné, je médite sur ses paroles. Lui qui s’attendait à un sourire aimant et reconnaissant de ma part, peut-être même un baiser doublé d’un remerciement est surpris en voyant cette expression faciale.

           Je croise les bras sur ma poitrine, le jaugeant.

— Tout va bien, monsieur le gros baiseur ?

           Ses yeux s’écarquillent brutalement en m’entendant utiliser ce terme.

— “Tu dois être crevée ! La terre tremblait hier et mes employés ont même songé à se réfugier dans un bunker… Des coups de reins de magnitude sept… Bla bla bla…”

           Aussitôt, ses traits retombent et il soupire. J’aimerais poursuivre ma lancée, continuer à le charrier. Mais sa réaction me fait déjà rire.

           Je dois attraper ma lèvre inférieure entre mes dents.

— Tu vas me dire que tu veux travailler aujourd’hui ? demande-t-il d’une voix exprimant clairement qu’il doute que je puisse répondre par l’affirmative.

— James, James, James…

           Je soupire son prénom avec toute la condescendance m’animant, secouant la tête à la manière d’une caricature de film.

— Tu te crois crédible, complètement nue ?

           Effarée, je me redresse subitement. Posant une main sur mon cœur, je découvre son petit sourire fier.

           Cette vanne… Je la lui ai faite il y a deux jours, quand il me poursuivait dans sa chambre, essayant de se montrer intimidant. Je n'arrive pas à croire qu’il m’ait volé ma vanne.

           Un instant, je songe à protester. Mais son sourire fier fait trembler mon coeur quelques instants.

           Il est vraiment adorable.

— Tu ne me trouvais pas crédible, hier, quand j’étais nue ? je le charrie dans un rictus vile.

           Ses joues s'empourprent.

— Je… Je ne te battrais jamais à ce jeu.

           Je ris doucement, touchée par son air gêné. Je n’arrive pas à lutter et enroule mes bras autour de son cou. Ma tête s’enfouie dans le creux de son épaule et j’inspire une bouffée de son parfum.

           Un gémissement plaintif franchit mes lèvres.

— T’es obligé d’aller travailler ?

— Oh que oui, ma belle. j’ai pris trop de vacances avec toi, ces derniers temps…

— Alors continue ! On a jamais fait cette interview… Viens au lit la poursuivre.

           Assis à côté de moi, sur le canapé, je vois bien qu’il lutte contre l’envie d’y retourner. Un instant, je crois qu’il va flancher. mais, contrairement à moi, il est un homme responsable.

           Ses lèvres se posent contre les miennes. Aussitôt, j’attrape sa cravate, le gardant contre moi. Il rit doucement, sa main glissant sur ma hanche.

— Chérie, j’ai un client à…

           Je le coupe, m’allongeant et l’attirant dans ma chute. Sa paume se place alors sous mon dos, me ralentissant. Il me plaque mieux à son corps, riant doucement.

           J’embrasse son cou.

— Je suis prête à tout pour te faire rester.

— Tu… Tu ne facilites pas les choses.

           Son corps se tend, contre moi. Je sens que je vais bientôt parvenir à mes fins. Je le sens… J’y suis presque.

           Soudain, il se fige. Ses yeux se plantent dans les miens.

— Tu vas me faire faire faillite, toi.

           J’éclate d’un rire victorieux lorsqu’il défait sa cravate. Aussitôt, je tente de l’enfouir sous la couverture avec moi. Il m’en empêche, s’extirpant du canapé en s’emparant de son téléphone.

           Médusée, je le regarde s’éloigner.

— Si tu le veux bien, je vais au moins demander à mon directeur adjoint de me remplacer pour ce rendez-vous.

— Mmmm… Je t’autorise !

           Il rit doucement, pianotant sur son téléphone. De mon côté, l’estomac remuant, je ne peux m’empêcher de battre des jambes, excitée à l’idée de passer cette journée avec lui.

           Un sourire béat étire mes lèvres et je bascule sur le dos. Là, m’étirant, je contemple un instant la salle.

           Quand un objet attire mon attention.

— Tiens ?

           Ramenant la couverture autour de mon corps, je me lève. Surprise, je marche jusqu’à l’étagère où un objet détonne. Au milieu des reliures de cuir gravées de lettrines dorées, une petite couverture tracée d’un dessin brille presque.

           Un dessin que je ne connais que trop bien.

           Le dessin de l’antagoniste que Crocodile avait fait à mon effigie. Celui qui m’avait tant vexée… Cependant, il y a quelque chose de différent dans ce design là.

           Une amertume dans le regard. Une brutalité dans l’expression faciale. une fierté dans le port de tête. Une détermination dans la posture de son corps.

           Voilà le dessin d’une véritable antagoniste.

— Qu’est-ce que tu fais ?

           Je me tourne vers James qui, les sourcils froncés, regarde la couverture que je regarde. Ses yeux s’écarquillent en me voyant parcourir l’objet.

— Alors le nouveau tome est sorti ?

— Je… Oui…, répond-t-il, encore embarrassé de l’effet qu’avait eu la découverte de ce personnage, sur moi.

— Tu… C’est moi où tu l’as changée ?

           Il rougit légèrement mais un sourire étire ses lèvres. Et il murmure : 

— On apprend qu’un être odieux avait volé son apparence… Et elle vient personnellement régler ses comptes avec lui, ce qui l’amène à rencontrer le personnage principal…

           Je frissonne.

— Et elle devient la personne la plus importante de mon univers… Comme toi.

           Je ne pensais pas qu’il avait modifié ce personnage. Je m’étais contenté de ne jamais rouvrir le webtoon. Des larmes embuent mes yeux.

           Je n’arrive pas à y croire…

— Si jamais ça te tente… Tu pourrais le lire ?

           Une larme d’émotion coule le long de mon visage. Je hoche la tête à toute vitesse. Un sourire radieux étire alors ses lèvres.

           Je me jette dans ses bras. Il m’attrape au vol.

— James…

           Il me serre contre lui. La tête enfouie dans son épaule, je tente d’étouffer les lames qui veulent couler. Cependant je n’y arrive pas, dévoré par ce que je réalise un peu plus chaque jour.

           Jamais je n’ai été aussi heureuse.

— Je t’aime.

 

















𔘓

merci d'avoir suivi cette fanfiction. elle a apporté une grande légèreté sans mon quotidien et j'espère qu'elle a pu vous divertir autant que moi.

je vous remercie de me lire. je suis extrêmement chanceuse d'avoir des lecteurs tels que vous.

merci tellement.

𔘓














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