𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟓𝐎
𔘓
C H A P I T R E 5 O
𔘓
Une délicieuse odeur de café chatouille mes narines et un sourire étire mes lèvres.
Il fait chaud, sous les draps. Le canapé me semble trop grand pour moi. J’y roule avec plaisir, poussant un grognement de satisfaction.
Suivi d’un long cri aiguë.
— J’en conclus que tu es réveillée, soupire la voix de Crocodile devant mon imitation du paresseux.
— Il faut toujours commencer la journée sur une note positive.
— En l’occurrence, la note était fausse.
J’éclate de rire, admirant sa répartie.
Après la journée relativement sombre ayant eu lieu hier, je dois m’avouer soulagée que la matinée s’annonce si légère. Une euphorie s’empare de moi et c’est avec le sourire que je me retourne dans le canapé.
— Bon, allez…, annonce doucement la voix de James lorsque sa silhouette pénètre mon champ de vision.
Doucement, il dépose un plateau sur la table basse devant nous. Je souris en y distinguant des volutes de fumée s’échappant de deux tasses, des fruits coupés avec harmoni dans un bol et quelques gâteaux.
— Et bien ça, alors… J’ai même le droit à un petit-déjeuner au lit ?
Lui lançant un regard malicieux, j’esquisse un sourire en coin lorsque des rougeurs teintent ses joues.
— Que je suis gâtée ! je baille en métirant une nouvelle fois.
— Tu mérites bien de l’être.
Je me fige dans mon geste, retombant en étoile de mer sur le canapé. James, lui, se penche afin de déposer un sucre au fond de sa tasse.
Il n’y a pas à dire, j’ai décroché le gros lot.
— Assis-toi à côté de moi.
Basculant sur le flanc, je me redresse aussitôt et soulève la couverture. Il sourit et s'assoit. Je pourrais presque ronronner en sentant le canapé s’affaisser sous son poids, me laissant basculer vers mon amant légèrement.
Je ne lutte pas contre le pouvoir de la gravité. Mon corps glisse avant de se presser au sien. Je pose la tête sur son épaule et inspire l’odeur du gel douche qu’il a utilisé ce matin et qui l’embaume encore.
— Depuis combien de temps es-tu réveillé ? je chuchote dans un sourire, réalisant qu’une odeur fraiche embaume la maison et qu’il a dû le nettoyer de fond en comble, se rendre à la douche avant de cuisiner.
Bien qu’étant loin de l’idéal d’une personne matinale, je sais qu’il ne s’est pas simplement levé aux aurores afin que l’avenir lui appartienne.
Car j'en fais partie, je sais reconnaître les agissements des insomniaques.
Seul un soupir franchit ses lèvres.
— Nous ne sommes pas obligés d’en parler.
— Merci, mon amour.
Ce surnom affectueux me touche plus que je n’aimerai l’admettre. Alors j’avale ce sentiment dans une gorgée de café, saisissant la tasse que James tient en posant ma main par-dessus la sienne, ramenant le récipient à mes lèvres.
Mais le liquide a à peine touché mes lèvres que je m’écarte dans un hurlement.
— AU FEU, ON M’ASSASSINE ! j’éclate en sentant ma bouche pulser.
Le breuvage de James est si chaud que je ne serais pas surprise qu’en jetant un regard à la surface du liquide, j’y surprenne des bulles de chaleur.
Dans des jurons étouffés, je me tords de douleur, tentant de me débarrasser de la sensation d’avoir été marquée au fer rouge.
— Tu crois pas que t’en fais un peu trop, là ? marmonne-t-il quand je m’allonge sur le dos, les bras en croix, observant le plafond de mes yeux humide.
— Tu as tenté de m’assassiner…
— Tu as tenté de te suicider toute seule et laisse-moi te dire que, si ce n’était pas la technique la plus créative pour le faire, c’était assurément la plus désarçonnante.
Je pousse un long gémissement, abandonnant le dos de ma main sur mon front.
— ARGH ! Je me meurs !
— Évite de mourir, j’aurais trop honte de m’expliquer aux pompiers qui viendraient te chercher, soupire-t-il sans conviction, avalant une gorgée du poison ébouillanté.
Contractant le ventre, je me redresse. Mon nez frôle la tasse et James prétend qu’il ne me voit pas. Mais lorsque je la saisis et la dépose sur la table basse, il est bien obligé de se redresser.
— Je peux savoir ce que tu c…
Il n’a le temps de finir sa phrase que je me tourne vers lui et dépose un baiser sur ses lèvres.
Sa large main glisse dans le bas de mon dos, plaquant mon torse au sien. Je ris doucement contre sa bouche, laissant mes doigts filer dans ses cheveux et jouer avec.
Contre moi, il grommelle quelques mots qui ne sont qu’un marmonnement incohérent. Mais je l’avale dans un soupir de satisfaction.
Bientôt, il s’écarte de moi dans un soupir. Son front se pose contre le mien. J’observe le sourire de contentement qu’il esquisse.
Il semble si… apaisé.
— Et que me vaut cet honneur, ma très chère ?
— Je…
Je dépose un baiser sur le bout de son nez.
— J’en avais envie, c’est tout.
— N’hésite pas à suivre tes envies, alors, sourit-t-il en enfouissant son visage dans le creux de mon épaule.
Un gémissement me prend en le sentant inspirer profondément mon parfum.
J’éclate de rire.
— James ! Je viens de me réveiller et je ne suis pas lavée ! Ménages ton nez !
— Aurais-je réussi à gêner celle qui n’est jamais gênée ? pouffe-t-il en inspirant plus encore.
Ses bras forts me maintiennent fermement contre lui. Je ne parviens pas à me défaire de cette prise et ne peux que rire d’embarras.
Il réitère son geste. Je me secoue. En vain.
— J’ai réussi l’exploit de te foutre la honte, déclare-t-il d’un air satisfait avant de se reculer, posant son menton sur le sommet de mon crâne.
L’odeur d’eau de Cologne mêlé aux résidus de gel douche qui l’embaume m'apaise considérablement. Je ferme les yeux et me laisse bercer par les mouvements de sa poitrine tandis qu’il respire.
Une délicieuse fatigue s’empare de mon corps.
Que j’aime ces moments où le sommeil nous guette, que les paupières sont lourdes et les muscles, enrobés de chaleur. Mais où nous pouvons nous y laisser choir, convaincue que nous ne craignons rien.
— N’en sois pas trop fier, je murmure au bout d’un certain temps.
— Ouh… Tu es fatiguée. Je peux l’entendre.
Je suis partagée. Soit, l’envie de me laisser fondre dans le sommeil me guette, irrésistible. Cependant, je suis aussi débordée d’envie de passer une journée longue en compagnie de mon amant.
Un bâillement franchit mes lèvres. Il pousse un rire.
— Oh oui, tu es décidément très fatiguée.
Il dépose un baiser sur mon crâne, me serrant plus fort encore contre lui.
— Le petit-déjeuner peut attendre, dors.
Je ne lutte pas.
Mes yeux se ferment aussitôt et je pousse un soupir de confort. Les paupières closes, je sens mon attention diminuer petit à petit.
Son corps brûlant n’est plus qu’un nuage de douceur. Sa lente respiration est une mélodie délicate. Son parfum capiteux est une caresse.
— Tu sais…
Je ne réponds pas, me contentant d’écouter.
— Il y a une raison pour laquelle j’ai gardé le silence devant le lieutenant.
Je ne dis rien.
Je sens qu’il a besoin de silence, d’une oreille attentive et d’aucun regard le scrutant. Alors, tout en m’empêchant de glisser vers le sommeil, quoique légèrement embrumée par ses vapeurs, je garde la tête froide autant que je le peux.
Enfin, jusqu’à ce qu’il déclare :
— En fait… Je crois que mes parents sont liés à ce meurtre.
𔘓
j'espère que ce
chapitre vous aura
plu !!
𔘓
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