𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝐎








𔘓

C  H  A  P  I  T  R  E    1 O

𔘓





















— J’ai besoin d’un sédatif ! Et vite !

— Mais le chien est tout à fait calme…

— C’est pas pour lui mais pour sa maitresse.

           Je grogne une insulte qui se fait inaudible. La main de James Harold, plaquée sur mes lèvres, étouffe chaque son qui pourrait en sortir. Mon dos se débat, prisonnier contre son torse, tandis qu’il enroule un bras fort autour de ma taille.

           Brutalement, je bouge mes jambes, battant l’air avec ferveur. Mon regard se plante dans celui du vétérinaire qui, déconfit, m’observe me débattre avec rage.

— Comme vous pouvez le voir, elle est un peu agitée, grogne James Harold, les dents serrées. Je croyais pourtant vous avoir demandé de vous tenir !

           Soudain, j’écarte les lèvres, léchant la main de l’homme qui hurle de dégoût, ôtant aussitôt ma paume de ses lèvres. Aussitôt, je lâche :

— Toi, je vais te brûler vif ! Lève encore la main sur mon chien et je te crame ta m…

— Madame (T/N), je vous interdis de menacer le vétérinaire ! gronde une brune se plantant à côté de l’homme.

           Planté à côté de la table d’auscultation, il regarde successivement mon chien allongé et moi me débattant avec rage.

           Les effluves de James Harold m’embaument tandis qu’il plaque à nouveau sa main sur ma bouche. Grâce à son autre bras, il me soulève de terre aisément, s’excusant d’ailleurs platement auprès des praticiens.

           Son visage se glisse dans mon cou lorsqu’il tonne :

— Vous êtes réellement la pire des tarées.

           Le vétérinaire me fixe tandis que mes yeux s’écarquillent, le foudroyant du regard. Je tente de le menacer malgré ma position compromettante.

           Soudain, il rapetissie. Je réalise alors que James Harold recule tout en me portant. Je cris de plus bel, la bouche étouffée, et plante mes talons dans le sol pour tenter de freiner sa progression.

— Un sédatif, je vous prie ! s’exclame James Harold.

— Mais je ne comprends pas, j’ai juste testé les réflexes du chien en tapant dans sa patte.

           Je hurle de plus belle au souvenir du piaillement qu’a lâché Hermès. Je l’avais prévenu que cette patte était très sensible. Je lui ai demandé de ne pas la taper.

           Mon chien m’observe m’agiter mais il ne réagit pas. Un médicament lui a été prescrit pour supporter le voyage jusqu’ici.

           Soudain, une morsure. Ma nuque me pince.

           Une piqûre…

           Je n’ai trop le temps de réfléchir là-dessus qu’une épaisse torpeur enlise mes muscles. Je peine à me débattre et mes paupières se font lourdes. Un écran de fumé les voile tandis que mes membres retombent.

           Je fonds dans l’inconscient.
































           Ma tête est lourde. Trop lourde. Mes membres cotonneux refusent de répondre lorsque je tente de remuer. Je ne vois rien…

           Mes paupières sont en fait closes.

— Vétérinaire de m…, je grogne.

           Un instant, je tente de lutter contre le liquide collant mes paupières. Cependant dès qu’elles s’arrachent les unes aux autres, la luminosité me force à refermer tout de suite les yeux.

           Une odeur de cèdre m’embaume.

— Vous vous arrêtez jamais, hein ?

           Je me redresse brutalement. Luttant contre la luminosité, je me force à promener un regard autour de moi.

           Je suis assise sur un fauteuil similaire aux huit autres formant cette salle d’attente. Quelques plantes apportent de la vie à ce coin essentiellement vide, sûrement pour laisser les animaux gambader. Plus loin, une porte mène à un couloir. Ce dernier dessert sur différentes salles, dont celles d’auscultation.

           Quelques pointes cafféinées me parviennent et je localise James Harold, impeccable dans son costume hors-de-prix, qui me lance un regard par-dessus son épaule. Dans sa main fume une tasse qu’il boit à petite gorgée. Ses cheveux ont été ramenés en une queue de cheval basse d’où s’échappent quelques mèches.

           Je réalise alors qu’il ne porte pas son manteau. Mon esprit se fige soudain.

           Je porte son manteau.

           Enfin, porter… Là est un bien grand mot. L’étoffe est posée sur moi, à la manière d’une couverture bien chaude. Cependant, dans mon dos, les manches ont été attachée, me servant de liens.

           Levant les yeux sur lui, je surprends son sourire en coin. Il semble me défier de réagir. Penser que je vais demeurer de marbre est très mal me connaître.

           Brutalement, je prends une profonde inspiration.

— AU SECOURS ! J’AI ETE KIDNAPPEE PAR UN MEC QUI FOUETTE !

           Ses yeux s’écarquillent. Courroucé, il se redresse brutalement.

— Non mais… Je ne vous permets pas ! Je ne fouette pas !

— Vous puez du cul, sale tronche de gla…

— Vous allez vous la prendre, celle-là ! lâche-t-il en montrant le dos de sa main. Et je peux vous assurer que ce sera loin d’être une partie de plaisir !

— Votre odeur m’assomme déjà ! Pourquoi pas votre main ?

           Il fait un pas en avant, menaçant de me frapper. Je m’entortille dans les liens de son manteau à la manière d’une anguille, rugissant.

— Je dérange, peut-être ?

— OUI ! nous répondons en chœur, nous tournant vers le vétérinaire s’étant posé sur le seuil de la porte.

           L’homme abaisse ses mains pleines de sang, décontenancé. Mon cœur fait un bond et je tente aussitôt de me lever. Mes pieds marchent sur le manteau et le décor autour de moi bascule lorsque je m’effondre de tout mon long.

           Je ne me laisse pas le temps d’avoir mal lorsque je hurle :

— CE FUMIER QUI SCHLINGUE M’A ENCHAINEE ! C’EST TOUT À FAIT ILLEGAL !

— Illégal, je sais pas mais c’était nécessaire, lâche James Harold.

           Je pousse un beuglement long et grave tandis que l’homme lève les yeux au ciel.

— Vous n’êtes pas non plus obligé d’émettre le même son qu’un béluga.

— Et vous n’étiez pas obligé d’avoir l’haleine du béluga en question ! je grogne.

           Levant les yeux au ciel, il s’approche de moi. La joue plaquée au sol froid, j’observe sa silhouette lorsqu’il me couvre de son ombre. La pression sur ma cage thoracique se fait moins forte.

           Il a défait le nœud des manches. Aussitôt, je me relève. Laissant le manteau au sol, je vois du coin de l’œil James Harold le désigner, prêt à rouspéter, lorsque je le devance :

— Comment va Hermès ?

           Les sourcils du vétérinaire se haussent, me regardant. James Harold se penche pour ramasser son manteau. Aussitôt, je pose mon pied dessus.

           Un sourire manque d’étirer mes lèvres quand on me propulse violemment sur le côté. Je piétine le sol et me raccroche tant bien que mal au mur.

— NON MAIS CA VA PAS LA TETE ?

— Vous y réfléchirez à deux fois avant d’essuyer vos pieds crades sur un manteau qui vaut quatre fois votre salaire.

— J’ai plus de salaire, je vous signale ! A cause de vous, j’ai été vir…

— Votre chien va bien, si ça vous intéresse encore, m’interrompt une voix, dans mon dos. Il va devoir revenir ici régulièrement pour sa rééducation. Normalement, nous n’offrons pas ces services mais nous vous enverrons quelqu’un à domicile.

           Mes sourcils se haussent et mon visage se fend d’un sourire.

— Vraiment ? Mais c’est si gentil !

— C’est surtout pour nos affaires, marmonne-t-il. On sera mal si vous arrivez tous les jours

— Dites tout de suite que je suis pas sortable ! je gronde.

           James Harold hausse un sourcil.

— Pourquoi la vérité vous effare-t-elle à ce point ?

— Espèce de gros puant ! je tonne.

— Que de répartie…

           Son rictus vicieux et ses sourcils haussés en une moue méprisante me donnent envie de lui en flanquer une magistrale. Ma mâchoire se contracte brutalement.

— Allez vous f…

— Allons voir le chien tout de suite, rit faussement l’assistante vétérinaire et me poussant vers l’une des portes.

— Attendez, j’ai pas finie !

           Tordant le cou, je regarde par-dessus son épaule tandis qu’elle me guide. Il m’observe déjà, une lueur maligne dans les yeux.

— Vous avez de la chance qu’elle me retienne, sinon je vous étriperais !

— Mais bien sûr, rit-t-il. Bon, allez. Je règle la note et je ne serais plus là quand vous sortirez.

           Il sourit.

— Je suis ravi de vous dire adieu !

           Je n’ai le temps de réagir qu’elle ferme la porte derrière nous, me faisant voir une dernière fois James Harold.

           En de biens étranges adieux.




















𔘓

coucou !

il fallait bien que
ça s'arrête à un moment...

mais ne vous inquiétez
pas, le chapitre de samedi
va vous plaire !

j'espère que ce
chapitre vous aura
plu !!

𔘓
































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