──── 𝐄𝐏𝐈𝐋𝐎𝐆𝐔𝐄
L E J E U D E
— C A R T E S —
La moiteur de mes mains est telle que je m’essuie sur chaque rideau, coin de nappe ou serviettes de papier que je croise depuis une heure. Le bouquet glisse contre ma paume visqueuse et je lutte contre l’envie de frotter cette dernière à ma robe.
Je risquerais d’en ternir la blancheur.
— Oh… Cette robe est si belle… Il ne va jamais s’en remettre, sourit Noor, impeccable dans son hijab saumon.
Mon cœur bat à toute vitesse. Il est si bruyant qu’il semble résonner contre les parois de la vieille bâtisse dans laquelle nous nous trouvons.
Eren tenait à ce que notre mariage se déroule dans un lieu important pour lui. Ainsi, le château que son frère lui a offert, peu de temps avant de s’en aller faire le tour du monde, semblait le lieu tout désigné.
Je ne savais même pas qu’il avait un frère avant qu’il ne mentionne ce lieu… Je suppose que j’ai encore tant à apprendre sur Eren. Et lui, sur moi.
— Je… Comment tu veux que je me mette ? A droite ou à gauche ? balbutie Noor, épongeant les larmes sous ses yeux.
Je crois que Noor ne réalise toujours pas qu’elle sera celle qui va me conduire à l’autel. Il faut dire que lorsque je lui ai demandé de le faire, il y a quelques mois, elle s’est tournée vers Karim Hafeez en lui demandant si elle était prise d’hallucinations.
Honnêtement, j’ai été la première surprise de ma décision. Cependant, qu’importe les colères passées et ressentiments, je ne serais pas en vie aujourd’hui si elle n’avait pas été à mes côtés hier.
Elle m’a déçue et je l’ai déçue. Cependant, elle mérite de voir que le monde ne s’est pas arrêté quand j’ai rompu mon abstinence.
Je continue à vivre. Et si je replonge demain, je vivrais encore.
— Je… Attends, je peux pas pleurer maintenant…
Une larme coule sur sa joue et elle presse un morceau de sopalin sur sa pommette. Une trace marronne couvre le papier qu’elle range hâtivement dans son sac.
— Tu te sens de le faire ? je demande doucement, la voyant trembler.
— Tu te fiches de moi ? C’est un honneur auquel je ne renoncerais pour rien au monde.
Maladroitement, elle cale son bras autour du mien et s’éclaircit la gorge, souriant. Je pouffe légèrement face à ce brutal changement de comportement et regarde dans la même direction qu’elle.
Devant nous, une imposante double-porte marque l’entrée de la grande salle. Sa surface de bois parée de reliefs et ornements se voit surmontée d’imposantes poignées d’or.
A côté de ces dernières, deux hommes en costume nous sourient.
— Prêtes, mesdames ?
Ma gorge se serre.
Aujourd’hui, j’entame le nouveau chapitre d’une vie mouvementée. Derrière moi, je laisse les tracas de l’adolescence, la candeur de l’enfance et les préoccupations de jeune adulte. Bien sûr, je les retrouverais partout, dans chaque blague d’Eren, rire immature ou reniflement bruyant après un propos digne d’un marmot. Cependant, pour l’instant, je laisse toutes ces pensées plus loin.
Car ce moment est unique. Et je veux l'honorer avec l’amour de ma vie.
Alors, après un silence bref, je murmure, les yeux humides :
— Oui, je suis prête.
Un bruit sourd retentit quand les portes s’ouvrent. Aussitôt, l’éclatante lumière du soleil m’éblouit, tombant sur moi en une cascade de chaleur secondée d’une douce mélodie. Un orchestre joue.
Sur les notes que provoquent la valse d’un violon et d’un piano, je découvre la Grande Salle en ruines de ce splendide château.
Eren souhaitait la faire rénover. Mais il en était hors de question pour moi.
Au-dessus de nos têtes, le toit arraché par une tempête il y a plusieurs siècles laisse le soleil nous bénir de sa lueur. Sur les murs, quelques vitraux tiennent encore, berçant le sol de reflets colorés. Des flaques d’arc-en-ciel qui constellent sur les dalles en damier. Le lierre grimpe partout autour de nous.
Fou. Sauvage. Imprévisible.
Des rangées de bancs s’imbriquent. Entre eux, une foule est levée, accueillant mon arrivée. A ma droite, Noor serre plus fermement mon bras, m’encourageant.
Mon regard suit la vaste allée s’étendant devant nous. Telle un faisceau de lumière, elle se poursuit en un chemin de soleil jusqu’aux marches de l’autel.
Là, il se trouve.
Les mains jointes, face à moi, il m’observe. Ses yeux émeraudes brillent, même de loin. Et je distingue nettement la larme qui coule sur sa joue lorsqu’il se penche pour l’essuyer discrètement.
Une bouffée d’air gonfle ma poitrine et je lutte contre le besoin de pleurer.
Noor et moi marchons. La douce mélodie de l’orchestre, installée dans le fond de la salle, suit nos moindres pas. Élégamment, elle nous accompagne jusqu’à l’hôtel où mon amie me laisse. Je frissonne, seule devant les marches.
Une main apparaît dans mon champ de vision.
Eren.
Levant les yeux, je croise les siens. Ceux-là sont rougis par les larmes qu’il tente de retenir. L’une d’elles menace de couler le long de ma joue. D’un geste simple, il l’essuie. Je saisis sa main.
La musique s’arrête quand je me place devant lui.
— Tu es splendide, a-t-il le temps de murmurer avant que le maître de cérémonie n’entame son long discours.
Je crois qu’aucun d’entre nous n’écoute réellement ce qu’il se raconte. A vrai dire, malgré tout le soin que nous avons accordé à la préparation de cette cérémonie, plus rien n’a d’importance à l’instant où ses mains saisissent les miennes.
Le château, les robes, les fleurs, la musique, les personnes… Non. Plus rien ne compte.
Pas quand ses yeux émeraudes me détaillent avec tant de douceur. Pas quand ses pouces caressent si délicatement le dos de mes mains. Pas quand tant d’amour gonfle sa poitrine à la moindre de ses respirations.
Bientôt, cependant, je murmure :
— Oui, je le veux.
Un éclat de fierté traverse son regard.
— Et vous, Er…
— Oui.
— Non, ce n’est…
— Ah mais si, j’ai dis oui, contredit-il aussitôt le maître de cérémonie.
Des rires retentissent de l’assistance et il fronce les sourcils.
— Monsieur Jäger, veuillez me laisser finir ! insiste l’homme, tentant de dissimuler son envie de rire.
Eren semble sur le point de protester mais il se tait quand un rire franchit mes lèvres. Aussitôt, une lueur allume son regard et il sourit.
Le maître de cérémonie semble satisfait. Levant le menton, ce qui fait bouger ses longs cheveux blonds, reprend :
— Monsieur Eren Jäger, consentez-vous à prendre pour épouse madame (T/P) (T/N) ici présente ?
Eren me lance un bref regard. Je ris doucement, le connaissant assez pour savoir qu’il n’ose plus répondre. Le maître de cérémonie s’en impatiente d’ailleurs et soupire :
— Allons, mon garçon ! Un peu de nerfs !
Derrière Eren, Conny et Jean éclatent de rire. Le brun ne prend même pas le temps de leur répondre, comme si rien ne pouvait l’affecter. Je sais qu’il n’entend plus rien à part mon souffle et ne voit que moi. Sa poitrine se gonfle fièrement et il déclare :
— Oui, je le veux.
Le maître de cérémonie acquiesce dans un sourire franc.
— Dans ce cas… Vous pouvez embrasser la mariée.
Aussitôt, le bras d’Eren se glisse sous mon dos et je bascule en arrière. Un cri de surprise franchit mes lèvres, avalé immédiatement par les siennes qui viennent m’embrasser.
Mes yeux se ferment et plus rien n’existe.
Ni les cris de l’assistance, ni le sol sous nos pieds ou même le vent de l’extérieur. Non. Seuls comptent ses lèvres et ses mains. Ce baiser dans lequel je me réfugie.
Une infinie douceur coule le long de sa bouche. Et il souffle à travers elle lorsque, reculant à peine, il murmure :
— Je suis l’homme le plus heureux du monde.
Je souris doucement.
— Et tu as la femme la plus heureuse du monde.
A nouveau, il m’embrasse.
voici la fin de cette fanfiction
je ne vous remercierais jamais
assez d'être arrivés jusque-là.
je vous suis extrêmement
reconnaissante de m'avoir
suivie dans les délires de
(t/p) et eren.
cette fanfiction a évolué en
même temps que moi. elle
m'a permis de prendre du
recul sur des sujets tel que
le fait de découvrir qu'un
proche est toxicomane.
mon approche est un peu
maladroite, je crois qu'elle
ressemble à celle que j'étais,
il y a un an.
j'espère que cela aura pu
vous aider, sur ce sujet comme
sur d'autres. ou même
simplement vous divertir.
je vous suis tellement
reconnaissante pour
tout.
peut-être à bientôt sur
le futur gojo x reader
qui va paraître ?
bye.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top