L E J E U D E
— C A R T E S —
♧ pdv eren ♧
Il existe des regards qui vous soulèvent le cœur.
La première fois que mes yeux ont croisé ceux de Charlotte, je crois que je savais que je le regretterais. Mes lèvres se sont asséchées, mes yeux ont glissé le long de ses jambes et je me suis demandé quel goût pouvait avoir le danger. En moi, un je-ne-sais-quoi hurlait à s’en casser la voix qu’il n’était pas là une aventure anodine dans laquelle on pouvait s’aventurer aisément.
Mais la voix s’est effectivement brisée et je suis devenu sourd à la vérité.
Ma langue a trouvé la sienne. Froide comme une sculpture de glace. Echarpée comme un cristal amoché….
Je me souviens que lors de notre premier baiser, quelques gouttes de sang sont tombées sur nos lèvres. Nous les avons avalés goulument, tentant vainement de donner du goût à cette embrassade qui n’en avait pas.
— Eren…
Ce n’est que lorsque sa voix retentit que la pointe de glace germée dans mon cœur fond. Je crois que je n’ai plus mal. Connaitre Charlotte a gelé mon organe vital durant un temps. Seulement, aujourd’hui, cette pointe de givre a fondu. Et plus je la regarde, plus cette chaleur m’envahit.
Allongée sur le ventre, (T/P), remut dans son sommeil. D’une voix faible, elle grogne mon nom, m’attirant un sourire. Ce qu’elle est belle, quand elle dort… Malgré ses ronflements, sa bave, sa somniloquie.
Il m’est arrivée de ne vivre que pour m’endormir. Pour ce moment où je ferme les yeux et me retire sous les cieux. Cependant, depuis que nous vivons ensemble, qu’elle passe son temps dans la même pièce que moi, tout cela a changé.
Dès que mes yeux s’ouvrent, ils la cherchent. Et lorsqu’ils la trouvent, je me sens soulagé d’être en vie. Je ne méprise plus cela, ne tente plus d’échapper à ma propre existence au travers des paradis artificiels. Non, je me contente d’aimer cela.
Juste parce qu’elle est là.
— Eren ?
Ses yeux papillonnent et elle ouvre quelques fois la bouche. Ses sourcils se froncent et elle se redresse, regardant autour d’elle.
— Q… Qu’est-ce qu’il se passe ? murmure-t-elle d’une voix ensommeillée. Qu’est-ce que tu fais ?
— Rien.
— Comment ça, rien ? Tu restes assis dans une chambre vide à rien faire ? Tu es tellement épuisé ?
Un sourire étire mes lèvres face à sa moue inquiète. Je pose mon front sur le sien, fermant les yeux pour mieux apprécier sa présence. Cependant, je n’ai même pas le temps d’inspirer son odeur que ses paroles résonnent :
— Te mets pas si près de moi quand je viens de me réveiller, je pue de la gueule.
— Tu viens de ruiner la magie de ce moment, je chuchote avec douceur et saisissant son visage en coupe.
Ouvrant les yeux, je découvre son magnifique sourire et mon cœur s’emballe. J’éclate de rire en le voyant et dépose un baiser sur ses lèvres. Ses paupières se ferment et j’observe ses traits quelques instants.
Quand ses sourcils se froncent :
— Mais… Réellement, Eren, tout va bien ? Qu’est-ce que tu faisais là, réveillé et tout seul ?
— Disons qu’on était en train de discuter et tu t’es endormie.
— Q… Ah oui ! C’est vrai ! Mais c’était il y a au moins trois heures ! Qu’est-ce que t’as fait durant tout ce temps ? s’exclame-t-elle, atterrée.
Je hausse les épaules.
— J’ai attendu que tu te réveilles.
— Quoi ? Assis comme ça ? Tout seul ?
— Tu étais là, je fronce les sourcils.
Ses lèvres se pincent et elle fait la moue, pas tout à fait convaincue. Se redressant mieux, elle me fait face et je m’assois en tailleur sur le lit pour correctement la regarder. Les marques de mon pantalon se voient sur ses joues et elle sourit.
— Même si j’étais là, je ne pouvais pas te faire la conversation. Tu as dû tellement t’ennuyer… Tu aurais dû me laisser là et aller t’occuper !
— Et risquer de te réveiller ? Sûrement pas !
Un sourire étire ses lèvres et je vois une certaine douceur s’emparer de son regard.
— Qu’est-ce qu’il y a ? je demande.
— Rien… Je sais juste que j’ai trouvé le bon.
Mon cœur fait un bond et mes yeux s’écarquillent. La chaleur qui se répand en moi n’a d’égale que celle qui réchauffe son sourire. Je ne résiste pas longtemps avant de saisir son visage et déposer mes lèvres sur les siennes.
Ma bouche happe la sienne avec amour, tentant de dévorer chaque partie de nous.
Mes mains caressent ses hanches, glissant dans son dos. Plaquant son corps au mien, je savoure sa chaleur quand son gémissement meurt contre moi. Bon sang, ce que j’aimerais être éternel en cet étreinte.
Quand, soudain, un coup résonne à la porte.
(T/P) se fige mais je ne la laisse pas se déconcentrer. Approfondissant plus encore le baiser, j’enroule ma langue autour de la sienne, ramenant son attention à moi. Elle pousse un gémissement et je souris quand des coups sont à nouveau portés.
Cette fois-ci, elle se recule vraiment, me laissant voir sa bouche gonflée entre mes yeux mi-clos. Ce que j’aime cette vision.
— Ca a l’air urgent, fait-t-elle remarquer en regardant la porte.
— Rien à foutre, je marmonne en quêtant à nouveau sa bouche.
Mais j’ai à peine le temps de l’embrasser.
— EREN OUVRE CETTE PUTAIN DE PORTE ! hurle une voix féminine.
Je me fige aussitôt et mes yeux s’écarquillent. Mon souffle se coupe quand elle résonne en moi en un claquement presque létal. Ma poitrine me brûle et mes muscles me cuisent. Pourtant j’ai froid. Comme avant. Comme lorsque tout n’était que glace.
Je connais cette voix. Elle hante mes cauchemars.
Charlotte.
oui, il est très tard
désoléééeee
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