𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟕𝟏
𖤓
ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
▬▬ MARTYRS ▬▬
Le ciel était d’un bleu étincelant. Au loin, le soleil projetait ses rayons puissants sur la foule, réchauffant celle-ci est cette festive journée. Et leur donnant une plus belle et splendide vision des lieux.
Là, devant le palais de justice, une scène avait été montée, similaire au jour où Historia avait été couronnée. Celle-là, aujourd’hui encore, était présente. Mais, cette fois-ci, une robe blanche et maculée l’habillait, sublimée par une traine partant de ses épaules.
Sur ses longs cheveux dorés noués reposait sa fidèle couronne de rubis. Et, entre ses mains diaphanes résidaient un bouquet de roses.
En cette splendide après-midi, seulement quelques jours après leur retour de Mahr, elle s’apprêtait à épouser Ymir.
Dans la foule amassée aux pieds de l’estrade se distinguaient diverses figures. Edward, Dan, Bosuard et Olympe, en retrait, semblaient s’esclaffer sous le regard furieux d’Ymir qui s’apprêtait à faire son entrée. Plus loin, Marco, Sacha, Conny et Jean faisaient de même, de façon tout de même plus discrète.
Erd, Auruo, Petra et Gunther restaient silencieux et respectueux au premier rang, juste devant Eren, Mikasa et Armin qui observaient la scène, des vêtements de civiles sur le corps tranchant avant ce qu’ils avaient eu pour habitude de porter au cours des dernières années.
Plus en retrait, Erwin et Hanji discutaient à voix basse.
Finalement, Levi et sa fiancée observaient le tout de loin, souhaitant discuter sans trop s’embarrasser des festivités.
— C’est étrange, commenta la jeune femme tandis qu’Ymir prenait place sur l’estrade dans son costume trois pièces sombres. Jamais je ne l’aurais cru du genre à se prêter à ces festivités.
— Elle voulait sans doute faire plaisir à Historia, répondit le noiraud.
Acquiesçant, sa compagne se tourna vers lui. Ils étaient au dernier rang de la foule, n’entendait rien du discours de Zackley précédant le baiser public et n’en avait que faire. Aujourd’hui, elle souhaitait lui faire voir autre chose.
Dès leur retour sur Paradis, après quelques embarrassantes formalités et avoir fui les déjeuners fêtant l’accord de paix ainsi que les préparatifs d’accueil des rescapés mahrs au sang eldien — les anciens détenteurs des titans comme Sieg, Annie, Reiner, Marcel et Pieck avaient déjà posés pieds à terre et étaient présentement en train de se reposer dans leurs appartements — Levi et elle avaient rendus les armes, quittant définitivement l’armée.
Même s’ils souhaitaient garder contact avec les soldats, qu’elle avait promis de prendre quelques cours en charge et qu’il dispenserait des leçons de combat au corps-à-corps, ils jugeaient que le temps était venu pour eux de prendre un repos bien mérité.
Après avoir participé plus qu’activement à la guerre et être même, en ce qui la concernait, devenue la clé de la disparition des titans, ils n’aspiraient plus qu’à une seule chose.
Se retirer.
Et, justement, songeant à la retraite qu’elle avait commencé à toucher ainsi qu’aux économies qu’elle avait faites — étant nourrie, logée, blanchie aux frais du contribuable depuis quelques années maintenant — un sourire lui vint. Car elle avait déjà dépensé cet argent.
Il lui tardait de faire découvrir au noiraud son nouvel investissement.
— Levi, appela-t-elle, saisissant sa main.
Il eut tout juste le temps de lever la tête qu’elle le tira à sa suite, un rictus aux lèvres. Autour d’eux, sous le soleil tapant, quelques silhouettes s’écartèrent sur leur passage tandis qu’elle fendait la foule et, en quelques pas, elle déboula dans une rue adjacente.
Celle-ci était plus sombre que la précédente, les bâtisses en pierres élégantes se dressant plus haut dans le ciel. Mais les passants avaient déserté, préférant se rendre sur la place pour assister au mariage de la reine ou dans les pubs afin de le fêter.
Ainsi, la rue était à eux. Et, courant presque, elle trainait Levi à sa suite.
— On va où ? demanda simplement le noiraud en suivant sans peine la jeune femme.
Celle-ci poursuivit sa course, jaillissant sur une autre rue et tournant à droite dans un gloussement excité.
— Tu vas voir ! lança-t-elle avec un rire retentissant.
Malgré lui, un sourire étira ses lèvres en entendant la joie de sa fiancée. Son allure tranchait nettement avec la tristesse qu’elle avait pu dépeindre auparavant, en temps de guerre. Aujourd’hui, elle semblait sincèrement délivrée.
Et prête à attaquer cette nouvelle vie à ses côtés.
— Voilà ! lança-t-elle en s’arrêtant soudain.
A sa suite, il s’immobilisa dans sa course. Sans mal, il reconnut la rue dans laquelle ils venaient de s’arrêter. Avec leur retour de guerre et la fin de la malédiction titans, une refonte du système militaire en place avait été opérée et les bataillons, d’exploration, la garnison ainsi que la brigade spéciale étaient devenues une seule et même unité figée dans un bâtiment à une dizaine de mètres seulement et quasiment aussi large que le Palais de Justice.
Constituant anciennement un hôtel de ville, il était pourvu d’une grille dorée donnant sur une cour où naissaient des marches menant elles-mêmes au très large endroit. Pour l’avoir visité, Levi reconnaissait qu’il était assez cossu.
Mais là n’était pas le lieu devant lequel sa femme s’était arrêtée.
Une boutique plus étroite leur faisait face dans la même rue que la nouvelle base militaire. Visiblement à l’abandon. Du lierre grimpait sur la façade condamnée par une croix blanche, symbolisant que la bâtisse serait rénovée sous peu. Le dessin était sur le mur au-dessus de la devanture de la boutique, celle-ci étant percé d’un trou béant laissant voir l’intérieur sans dessus-dessous, jonchés de débris.
Cet ancien café était en ruines.
— Après le combat entre Annie et Eren, ce joli petit magasin a été mis en vente pour une bouchée de pain compte tenu des travaux hallucinants qui devront être fait. Reeves a gentiment proposé de s’occuper d’une partie des rénovations avec son entreprise.
Reeves était un ami qu’Hanji s’était fait au cours de l’affaire Kenny. Son père avait été assassiné en pleine rue et il était devenu par la suite un fidèle allié des bataillons. Aujourd’hui, il avait accédé à la requête de la future Ackerman et accepté d’aider à la reconstruction des lieux.
Sous peu, la petite boutique partiellement détruite qu’ils avaient sous les yeux deviendrai un splendide palace où ils entameraient le deuxième chapitre de leur existence, ensemble.
— Je…, commença Levi, balbutiant, c’est à toi ?
— A nous, corrigea-t-elle avec un sourire, se tournant vers lui.
Son cœur rata un battement dans sa cage thoracique lorsqu’elle vit les émotions dansant sous les iris que le noiraud posait sur les ruines. Il ne voyait pas là des vestiges de la guerre, non. Seulement les bases de la paix.
Ses yeux étaient humides. Il semblait ému. La gorge de la jeune femme se serra à ses visions.
S’approchant, elle enroula ses bras autour du corps de l’homme, logeant son visage dans le creux de son cou et y profitant pour y abandonner un baiser.
— On va ouvrir un salon de thé, on aura déjà des clients puisque c’est à deux pas de l’école et la base militaire et beaucoup voudront simplement rencontrer les légendes Ackerman. Et puis j’ai aussi prévu de mettre en vitrine nos uniformes et effets personnels pour en faire aussi un musée, souffla-t-elle contre lui.
Un faible gloussement secoua la poitrine du noiraud.
— Tu perds pas le nord, toi.
— J’ai juste prévu de rentabiliser un maximum, répondit-elle en le serrant encore plus contre elle.
Il sentait bon, un mélange de cire de bougie, thé noir et parchemin. L’odeur réconfortantes des soirées à la base à écrire des rapports. D’une vie révolue. D’une paix retrouvée.
— Et Erwin voulait qu’on garde un poste de professeurs militaires pour les nouvelles recrues mais j’ai bien fait comprendre qu’on devrait être payés donc on aura aussi ce revenu.
Un autre gloussement prit Levi et elle sentit ses joues chauffer. D’ordinaire, jamais il ne laissait voir son contentement et avait tendance à se montrer discret vis-à-vis de ses émotions et sentiments. Mais, à son contact, la glace l’enveloppant fondait un peu plus chaque jour.
Et elle en était touchée.
Refermant ses bras sur elle, il s’abandonna plus longuement dans cette étreinte, reposé par ce simple contact.
— J’ai hâte de me réveiller avec toi chaque matin.
Souriant contre le cou du noiraud, elle mit quelques instants à répondre. Elle ne voulait pas bouger, se sentant au chaud et apaisée dans son étreinte, son visage enfoui dans son cou, contre sa peau douce et tendre.
Mais, contre lui, elle formula tout de même ces paroles :
— J’arrive pas à croire qu’on ait la chance de vivre cette nouvelle vie.
Un sourire étira les lèvres du noiraud pour toute réponse. Il saisissait exactement ce qu’elle entendait par ces paroles. Même plus, il les ressentait.
Quelque part, malgré la méchanceté avec laquelle la vie avait pu le traiter, il se demandait s’il méritait la paix qu’on lui offrait à présent.
Et la réponse à cette question était oui. Il méritait de dormir et se réveiller aux côtés de sa fiancée, femme ou qu’importe le titre qu’elle prendrait. Il méritait de vendre des sachets de thé et en conseiller à des clients. Il méritait de se laisser vieillir en serrant dans ses bras son épouse. Il méritait d’ouvrir chaque matin sa boutique à des anciens collègues et se délecter de les voir épanoui.
Il méritait pleinement le chapitre de sa vie qu’il s’apprêtait à écrire.
Et c’est exactement à ceci qu’elle songea lorsque, se redressant légèrement, elle posa les doigts sur le menton du noiraud qu’elle tourna en sa direction avant d’écraser ses lèvres aux siennes et murmurer :
— A notre nouvelle vie.
on touche à la fin hehe
la semaine prochaine, l'épilogue sortira et on dira au revoir à livai et elle
j'espère que cette aventure vous aura plu
:)
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