𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟔𝐎

𖤓

ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
▬▬ MARTYRS ▬▬


S03E12
petit spoiler




             L’air était frais et le ciel, gris. Voilà plusieurs heures que l’intégralité des bataillons d’exploration s’en allait en direction de Shiganshina, espérant la reconquête de la zone Maria. L’aube venait tout juste de se lever, agitant de sa brise légère la cape d’Emeraude et ils étaient enfin arrivés.

             Perchée au sommet du mur que, jadis, le titan colossal avait brisé d’un simple coup de pied, elle observait d’un regard vide l’ancienne cassure aujourd’hui colmatée. En effet, une dense matière semblable à du béton s’étendant autour de l’entrée pour se finir en forme humanoïde s’y trouvait.

             Il s’agissait du pouvoir de pétrification d’Eren qu’elle avait déjà pu voir à l’œuvre dans la caverne Reiss. Se transformant dans une détonation furieuse, il s’était positionné face à la brèche et avait laissé cette espèce de béton recouvrir l’endroit sans attendre une seule seconde que le moindre titan ne puisse franchir l’endroit.

             Car cette mission se résumait en deux mots : attaque-éclair.

             Seulement la rapidité n’était plus vraiment au rendez-vous. Le titan avait recouvré forme humaine et se tenait à présent à ses côtés. Du moins, Levi et Mikasa avaient pris place entre eux mais ils formaient ensemble un groupe que l’on distinguait du reste des soldats sur le mur.

             En effet, à l’exception de l’escouade attitrée du caporal-chef et de la jeune femme qui avait ordre formel de ne pas quitter le noiraud sauf si elle voyait quelqu’un en danger de mort, tous les soldats se suspendaient présentement juste devant le mur à l’aide de leur grappin en donnant quelques coups à celui-ci.

             Emeraude n’avait aucune idée de ce qu’ils faisaient et les personnes à ses côtés non plus. Ils se contentaient de regarder les hommes et femmes recouvrant la surface, un peu désarçonnés par la lenteur que prenait cette attaque-éclair.

— Encore une idée de génie, Armin ? murmura la voix d’Eren à côté d’eux.

             Si Levi se tourna quelque peu vers le jeune homme, Emeraude n’en fit rien. Au contraire, agenouillée au-dessus du vide, se penchant vers un adulte barbu exécutant consciencieusement sa tâche de tâtonner le mur, elle regardait celui-ci avec attention.

             Le caporal se détacha alors du titan pour reporter son attention sur la jeune femme. Recroquevillée, les épaules quasiment voutées, elle posait un regard sur les horizons qui ne lui était pas étrangé. La forme, l’éclat et même la couleur que revêtaient ses iris maintenant était annonciatrice de quelque chose.

             Il la connaissait assez pour le savoir : elle avait un mauvais pressentiment.

             S’il s’en voulut quelque peu d’avoir essayé de l’écarter de la mission, il n’en dit rien et oublia très vite ses regrets. L’heure n’était pas aux préoccupations, ils avaient mieux à faire. Et, même s’il lui avait demandé le matin-même de rester à la base en constatant la faiblesse du corps tremblotant qu’il avait réceptionné la veille, il s’était surpris à ne pas se montrer si argumentatif qu’à l’accoutumée.

             Sans doute parce qu’il savait que la reconquête de ce territoire —qu’il avait foulé pour la dernière fois le jour de la mort d’Edward— signifiait beaucoup pour elle. Venger son frère, prouver à ceux de l’au-delà que tout cela n’avait pas été vain. Mais surtout garder un œil sur le major dont elle sentait la fin proche.

             Alors, lorsqu’elle avait simplement refusé d’un mouvement de tête, s’était tournée vers Bosuard et Dan, les avait salués d’une embrassade maladroite en leur promettant de revenir à la maison, il n’avait pu résister bien longtemps. Et, lorsque la fillette s’était ensuite élancée en sa direction, le surprenant quelque peu, pour lui demander de faire en sorte que ce combat ne soit pas son dernier, il s’en était vu chamboulé.

             A l’exception d’un commentaire sur sa taille, jamais l’enfant ne lui avait adressé la parole. Alors, même s’il s’était refusé à faire cette promesse, se rappelant qu’en temps de guerre, nul ne pouvait être sûre qu’elle serait tenue, il regardait à présent Emeraude avec des yeux bien plus protecteurs qu’à l’accoutumée.

             Oui. Même si, simplement par principe, il n’avait pas joint Bosuard pour lui faire serment qu’Emeraude survivrait à ce combat, il s’était juré de la ramener. Quoi qu’il n’en coûte.

— L’air s’est épaissi, déclara soudainement la jeune femme.

             En lâchant cette phrase, elle capta aussitôt l’attention de Mikasa et Eren qui suivirent son regard. Puis, quasiment instantanément, un fumigène vert fut tiré depuis le mur, remontant jusque devant Levi et à quelques mètres sur la gauche de la jeune femme.

             Si le caporal était habitué à ce flair hors norme qu’était le sien, les deux autres soldats en furent quelque peu surpris. Même le sixième sens de Sacha, pourtant incroyable, n’était pas aussi développé.

— Ici ! Cette partie-là sonne creux ! résonna une voix grave juste en dessous d’eux, attirant l’attention de tous.

             Aussitôt, le noiraud et la jeune femme échangèrent un regard entendu. Ils avaient ordre de mener chaque attaque ensemble. Ils ne savaient ce qu’il se tramait mais s’élanceraient vers l’ennemi d’un même mouvement.

             Reportant leur attention sur le soldat, ils virent soudainement le mur se détacher de lui-même, comme si un de ses fragments venait d’être poussé par quelqu’un se situant à l’intérieur. Et elle vit, par l’interstice de l’ouverture, une tête blonde et carrée ressemblant à la description que lui avait faite Hanji du titan cuirassé sous forme humaine. Ce fut à ce moment-là qu’elle comprit.

             Tout avait été trop facile. Trop rapide. A peine arrivés, ils avaient pu laisser Eren reboucher le trou sans qu’aucun titan n’intervienne. Aucun primaire ou déviant ni même intelligents. Depuis le début de leurs missions, à chacune de leurs excursions, l’un d’entre eux avait pourtant toujours fait son apparition.

             A la mort de la précédente escouade caporal, le titan féminin était là. Lorsque, travaillant en tant que serveuse, la jeune femme avait appris une attaque nocturne de titan sur un château où avaient trouvé refuge des membres du bataillon, on y avait nommé une apparition furtive du titan dit bestial. Au final, lorsqu’Eren s’était encore fait enlever, les titans colossal et cuirassé s’étaient montrés.

             Aussi était-il anormal qu’ils aient pu mener la plus grande partie de la reconquête du mur —à savoir boucher celui-ci— sans que rien ne leur soit tombé dessus. Comme s’ils étaient attendus.

             Et, en effet, maintenant qu’elle voyait Reiner s’échapper du mur en plantant une lame aiguisée dans le torse du soldat qui venait de sonner l’alerte, elle comprit qu’ils s’étaient fait prendre dans un vulgaire guet-apens. Mais elle n’eut le temps d’y penser.

             Sans ce garçon, jamais elle n’aurait eu à pleurer la mort d’Edward ni celle de Petra, Erd, Auruo et Gunther d’ailleurs. Oui, si cet homme n’était jamais apparu devant les murs, elle serait actuellement en train de s’entrainer durement aux côtés d’illustres inconnus sous le regard de son frère déjà gradé. Mais rien ne s’était passé comme prévu.

— MEURS ! rugit-elle soudain.

             Son corps avait agi de lui-même. Chutant du mur volontairement sans même prendre le temps de planter son grappin dans celui-ci, elle fondait à présent sur le garçon qui se retourna vers elle à son cri. Aussitôt vit-il ce qu’il se tramait au-dessus de lui qu’il écarquilla les yeux.

             Fondant en sa direction telles deux ombres menaçantes, ceux qui n’étaient autres que les soldats dont lui et Berthold se méfiaient le plus arrivaient. Le premier était une machine de guerre capable de les éliminer en quelques secondes, la deuxième l’était aussi même si son niveau restait inférieur mais, pour pallier à cet écart, son flair était tel qu’elle aurait sûrement réalisé leur traitrise bien plus vite que les autres.

             Aussi, lorsqu’ils avaient été à ses côtés au réfectoire de l’ancienne base, la seule fois où simplement un mètre les avait séparés, ils avaient veillé à se faire tous petits. Ne voulant se faire remarquer de ses yeux perspicaces et ses lames un peu trop aiguisées.

             Mais aujourd’hui, ils étaient là. Le noiraud était directement au-dessus de lui tandis qu’elle se trouvait un peu plus à gauche, tombant en une trajectoire diagonale jusqu’à lui. Il remarqua en un coup d’œil qu’elle était en plus en chute libre. Brown avait raison, cette femme est complètement tarée, eut-il tout juste le temps de penser.

             Tous autour n’avaient de yeux que pour eux. Lorsque des soldats aussi mystérieux que Levi et Emeraude s’élançaient le sabre à la main, il leur semblait que même leurs adversaires s’asseyaient afin de prendre des notes. Eren avait beau être un titan, les démons étaient assurément eux.

             Le caporal fut le premier à planter sa lame. Dès qu’il fut assez proche de l’homme, il enfonça en travers de sa gorge son sabre, provoquant une giclée de sang sur le cadavre du soldat qui avait lancé l’alerte et se trouvait plus bas.

             L’instant d’après, chutant tête en bas et dos au mur dans l’exact même position que Reiner, Emeraude planta le sabre qu’elle avait déjà dégainé dans la taille du blond avec une telle force et hargne que le pommeau traversa quelque peu sa peau, lui aussi.

             Dans un cliquetis mécanique, elle déverrouilla ce même pommeau, abandonnant la lame dans la colonne vertébrale du blond qu’elle venait de briser. Cela avait été comme un accord tacite entre Levi et Emeraude, une idée que leur connexion insoupçonnée mais si forte les reliant l’un à l’autre avait fait germer dans leur esprit : elle s’attaquerait à sa colonne et ses vertèbres pour le paralyser et l’empêcher de s’armer pendant qu’il s’occuperait de sa nuque.

             Ainsi, elle planta son autre lame en-dessous des aisselles de Reiner qui poussa un couinement de douleur lorsque la sabre balaya ses os d’un mouvement rageur et, sans même qu’il n’ait le temps de penser quoi que ce soit, Levi asséna furieusement son arme dans la nuque du garçon, la figeant mortellement dans son point faible.

             Ce coup était pour tous. Edward, Petra, Mike, Erd, Gunther, Auruo, Nanaba. Tous ceux morts en héros. Oui. Ils accomplissaient cela pour eux. Les martyrs.

             Se laissant tomber dans l’exact même position que Reiner, Emeraude regarda attentivement le visage de celui-ci. Ses paupières étaient closes et son visage, tordu de douleur. Mais ses traits demeuraient inertes. Les sourcils de Levi se haussèrent quelque peu tandis que sa chute faisait agiter furieusement sa cape derrière lui. Avaient-ils réussi ?

             Soudain, le noiraud sentit son corps s’arrêter en plein vol. Le fil de son grappin était arrivé à son terme et il ne pouvait pas tomber davantage. Emeraude, au contraire, continuait sa chute à la surprise générale. Tous comprirent alors qu’elle n’avait absolument pas planter son grappin et que rien ne le sécurisait.

— Cette fille est beaucoup trop à l’aise avec la gravité, murmura Mikasa d’un air impassible.

             Mais elle s’en ficha. Sous le regard consterné de Levi qui venait tout juste de s’immobiliser, il la regarda se retourner dans les airs afin de prendre la position qu’il occupait juste avant, au-dessus du garçon, en dégainant son sabre.

             Là, à genoux au-dessus du blond, ses deux jambes encadrant son buste, elle se redressa tandis que sa cape se soulevait au-dessus d’eux. Dans un cri de rage, elle planta son sabre à deux mains dans la gorge du titan, voisinant les autres plaies.

— MEURS ! hurla-t-elle avec rage, sentant dans son geste combien de personnes avaient croisé la faucheuse à ce même endroit par sa faute.

             Seulement, à l’instant même où elle eut crié ce mot, un bras solide et robuste entoura sa taille, la tirant vers le haut du mur. Reconnaissant l’odeur de Levi, elle n’opposa aucune forme de résistance et se contenta de détailler avec attention le corps s’éloignant d’elle à mesure qu’elle remontait et qu’il chutait.

             Soudain, elle le vit. Ses paupières venaient de s’agiter. Et, s’il n’était pas décédé sur le coup de leur attaque, cela signifiait qu’il allait se regénérer. Leur offensive pourtant violente n’avait pas eu l’effet escompté.

— Il est vie, caporal, murmura-t-elle simplement.

             Elle sentit la prise autour d’elle se tendre mais n’en fut pas surprise.

— Et merde ! hurla-t-il.

             Ils s’immobilisèrent soudain sur le mur. Là, Emeraude encore solidement retenue dans ses bras, il fixa le titan en contrebas dont le corps commençait déjà à se tordre, signe qu’il se regénérait.

— Caporal ! appela la voix d’Armin qui venait de les rejoindre.

             Encore abasourdie d’avoir raté son coup, Emeraude n’eut même pas la présence d’esprit de quitter l’étreinte de l’homme afin de planter son grappin dans le mur. Suspendue au-dessus du vide par la seule force du bras droit du noiraud, elle se pencha davantage vers Reiner, hésitant à y retourner.

             L’homme, la sentant faire, raffermit sa prise. Non seulement une nouvelle chute sans grappin la tuerait mais, étant donné qu’il n’allait pas tarder à se transformer, la puissance de l’explosion la balayerait si elle se trouvait trop près.

— Foutu pouvoirs régénérateurs de titan ! cracha-t-il. On y était presque mais on n’a pas pu avoir sa peau.

             A l’instant précis, où il déclara cela, un nouveau mauvais pressentiment assaillit Emeraude et elle se détourna aussitôt de son envie de retourner attaquer le titan. D’un geste furtif, elle saisit son grappin qu’elle lança. Celui-ci s’envola dans les airs mais du fait de sa proximité avec le mur, elle n’avait pas pris assez de recul pour pouvoir le planter correctement.

             Elle vit la prise cogner la surface sans s’y planter avant de rebondir dessus et quitter le mur. Et, alors qu’elle s’apprêtait à le relancer, une main fine et délicate intercepta la corde et vint planter solidement le prise dans le sol d’un mouvement sec.

             Remontant le bras qui venait de l’aider, elle vit la figure austère de Mikasa la regarder attentivement au-dessus. Et, même si aucune d’entre elles ne dit le moindre mot, elles se comprirent implicitement. Le geste de l’asiatique était un symbole. Elles étaient, avec l’homme aux côtés d’Emeraude, les meilleurs de l’armée et une chance inespérée pour l’Humanité. Il leur fallait enterrer la hache de guerre.

             S’écartant du noiraud en donnant un faible coup de pied sur le mur, elle accorda un hochement de tête à la femme qui le lui rendit. Si elles faisaient front ensemble et cessaient de se chamailler à cause d’Eren, elles pourraient faire de grandes choses.

             Et elles savaient que c’était précisément ce dont le bataillon aurait besoin aujourd’hui : de grandes choses.

             Soudain, coupant cours à ce dialogue silencieux que Levi ne suivait pas, concentré sur Reiner, une déflagration retentit ainsi qu’une lumière vive. N’écoutant que son instinct, elle planta son sabre dans le mur et s’y retint solidement tandis que le souffle de l’explosion s’apprêtait à la balayer.

             Sa cape s’ouvrit autour d’elle tant le vent était fort et elle se retourna finalement vers le titan en papillonnant des paupières à cause de l’intense lumière. Allongé par terre, il était à présent métamorphosé. En face d’elle, une créature d’une quinzaine de mètre rougeâtre couverte de plaque brunes à d’innombrables endroits demeurait inerte. Le titan cuirassé, songea-t-elle.

             Il était là, transformé mais surtout vivant. Elle poussa un juron particulièrement grossier que nul ne releva, trop occupés à fixer l’homme qui était parvenu à survivre à la furieuse attaque de Levi et Emeraude.

— Surveillez les alentours, il faut surveiller ses alliés, tonna soudain la voix d’Erwin, quelques mètres plus loin.

             Seulement, à l’instant même où le major hurla ces mots, Levi et Emeraude échangèrent un regard alerté. Ils l’avaient nettement entendu : de l’autre côté du mur, dans l’enceinte même de Maria, une centaine de détonations venaient de retentir.

             Elle sentit son cœur battre légèrement plus fort dans sa cage thoracique. Autour d’elle, tous s’étaient raidis. Mikasa, Eren, Armin, le caporal. Plus personne ne bougeait, abasourdi. Et elle fut celle brisant ce silence.

— A votre avis, ça fait cent ou cent-cinquante titans de l’autre côté ? lâcha-t-elle.

             Nul ne répondit, se contentant de réfléchir à la réponse. Elle avait raison, toutes ces explosions ne signifiaient qu’une seule chose, un nombre incalculable de titans et sans doute supérieur à celui de soldats présents venait d’apparaitre.

             Prenant une grande inspiration, elle empoigna la corde de son grappin afin de se hisser au sommet du mur. Levi et elle devaient se rendre là où se situait le plus grand nombre d’entre eux. Cela s’imposait comme une évidente logique.

— On n’en saura rien si on ne va pas voir, déclara-t-elle en attirant l’attention des quatre autres personnes.

             Aussitôt, elle sentit une prise sur sa jambe. Décontenancée, elle s’immobilisa afin de se tourner vers ce qui semblait être cinq doigts dont une étrange chaleur émanait. Et, en effet, Levi venait d’attraper son mollet pour le retenir.

             Un peu surprise et sentant une vague de chaleur l’assaillir, elle tenta de cacher sa stupeur en se tournant vers le garçon. Sa mine était soucieuse mais sa prise, ferme. Lorsqu’il planta soudainement ses yeux dans les siens, elle dut raffermir sa prise sur la corde pour ne pas tomber et déglutit péniblement, sa gorge s’étant fait sèche.

             Là, ses yeux s’écarquillèrent lorsque le caporal entrouvrit les lèvres, laissant filer des mots que nul à part elle ne comprit parmi le petit groupe.

— Je t’ai autorisé à devenir un soldat mais…

             Il marqua une très légère pause et elle put lire aisément dans son regard ce qu’il ressentait. Oui, pour la première fois, elle voyait aisément sa crainte de perdre à nouveau l’un des siens.

             Alors, légèrement tremblante, elle l’écouta terminer une phrase qu’elle ne connaissait trop bien tandis qu’il serrait davantage sa main autour de sa cheville, comme apeuré à l’idée qu’elle imite les autres et ne s’en aille.










— Pas un martyr.

 










Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top