𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟔
𖤓
ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
▬▬ MARTYRS ▬▬
Levi ne savait pas où il se trouvait.
Debout dans le noir, des grains de sable chauds glissant entre ses doigts de pieds dénudés, il ne parvenait à distinguer quoi que ce soit autour de lui. Sa vision se heurtait à une obscurité pénétrante, son ouïe ne percevait aucun son ni odorat de parfum et seul ce sol particulier contre ses mollets pouvait lui donner un indice sur le lieu qu’il occupait.
Désorienté, il tenta de se remémorer les dernières minutes. Il lui fallut quelques instants pour pousser sa mémoire aussi loin que possible, rassemblant les évènements écoulés ces dernières semaines. Depuis ce moment fatidique qui avait brisé quelque chose en lui.
La silhouette d’Emeraude transperçant le cœur de Mike. Le moment où il avait écrit son rapport. La décision d’Erwin de la faire enfermer. Son inquiétude en la voyant pénétrer la même cellule que Dan. Sa décision de la faire libérer en envoyant Hanji la voir. Celle-ci et le reste de son escouade interrompu dans leur dessein par les brigades spéciales. La chasse à l’homme qui s’était livrée et l’arrestation d’Erwin. Le combat dans la caverne Reiss. Historia abattant le titan qu’était devenu son père. Les préparatifs de son couronnement. Hanji rendant finalement, aujourd’hui, sa visite à Emeraude. Lui qui avait réuni une troupe pour mener des recherches dans les vestiges de la caverne. Kenny. Ses dernières paroles. La douleur qu’il avait ressenti en voyant un autre de ses proches mourir.
Il se souvenait maintenant. De ces derniers instants avant de se retrouver dans ce lieu. De ce qu’il avait décidé de faire pour pallier la douleur au moment où il s’était écroulé de sommeil.
Il avait ressenti le besoin de se connecter à Emeraude pour surmonter cette épreuve et ce, même s’il n’était pas sûr d’avoir la force de la revoir tout de suite. Et aussi malgré le fait qu’il ne voulait prendre le risque d’aller la rencontrer dans sa cellule et de l’interrompre en pleine évasion. Il se retrouverait alors contraint de l’arrêter.
Il avait ainsi préféré saisir l’imposante pile de rapports à l’encontre de la jeune femme écrite par Keith Sardiz au cours de ses années d’entrainement. Et, à sa grande surprise, il avait gloussé en feuilletant les pages noircis, riant pour la première fois depuis des années, souriant d’une façon attendrie face à certaines lignes et ce, en dépit de la situation dans laquelle il se trouvait.
Car lire ces lignes lui avait permis d’apprendre à connaitre la femme que tous nommaient l’Extralucide, la fougueuse soldate qui ne connaissait pas la peur des titans, celle qu’il n’avait jamais rencontré. Et ainsi, il s’était senti projeté dans le passé. A ses côtés. Quand elle allait bien et n’était, à ses oreilles, qu’une personne dont Edward parlait tout le temps.
Rapport n°12, insultes envers un camarade et un commerçant :
« La soldate peste a protesté du prix d’un fruit devant un commerçant faisant honnêtement son travail. Le cadet Eren Jäger s’est interposé, lui expliquant justement qu’il devait augmenter ses tarifs à cause de la famine, ce à quoi elle a rétorqué qu’il n’était qu’un lèche-botte de dernière catégorie et qu’elle lui enfoncerait le dit fruit dans l’orifice ne voyant jamais le soleil… »
Cette phrase lui avait rappelé un moment que lui et elle avaient eux-mêmes vécus. Quand il était parti la chercher en forêt et avait soigné ses blessures :
— Espècedeconnardjevaistefourrermonpiedàlendroitexactoùlesoleilnevoitjamaislejour…, tels avaient été ses mots.
Rapport n°20, insulte à son devoir :
« Au lieu de dissoudre une bagarre le soldat y a pris part…
…ainsi, après que le commerçant M. ait affirmé qu’il n’était pas d’accord avec la soldate peste, celle-ci lui a lancé sa chaussure au visage. Sa précision de lancer a fendu l’arcade sourcilière de cet homme qui demande aujourd’hui réparation. Après discussion, ces dites réparations seront prélevées sur le salaire de la soldate. »
Levi avait souri. D’aussi loin qu’il pouvait se souvenir, Edward avait toujours fait cela, lui aussi. Lorsqu’il était particulièrement agacé, il lançait des chaussures. Il n’avait jamais fendu d’arcades sourcilière mais cassé des nez. Celui d’Erwin avait pris sa forme bossu quelques jours seulement après leur rencontre.
Ce devait être de famille.
Rapport n°24, agression :
« La victime est un soldat du nom d’Eren Jäger… »
Levi revint au moment présent, oubliant toutes ces lignes qui l’avait aidé à se détendre, à un point tel qu’il s’était endormi. Il n’était plus question de cela maintenant. Le vide s’étendait autour de lui, dévorant. Il ne savait pas où il était.
— Caporal.
Dans son dos, une voix fluette le tira de ses songes. Par réflexe, il se retourna mais ne vit rien. Pourtant, il lui semblait que la personne venant de l’interpeller lui était familière mais de façon lointaine. Comme si cela faisait des années qu’ils ne s’étaient pas adressé la parole.
Le ton avait été amical mais, ne percevant rien autour de lui, le noiraud adopta une posture défensive par mesure de sécurité.
— Qui es-tu ? demanda-t-il.
— Mon nom est Armin.
Levi tressaillit. Il n’avait entendu ce nom qu’une seule fois auparavant. Quelques heures avant cet évènement qui avait bouleversé sa vie ainsi que celle de la femme qui occupait ses pensées.
« Armin m’avait dit de choisir entre Mike et Nanaba. »
Il hésita quelques instants. Si elle lui avait fait confiance. Pourquoi, lui, ne le ferait pas ? Mais il se reprit. Il ne savait pas si elle lui faisait réellement confiance, seulement qu’elle avait été en contact avec lui, là où les autres, non. Il décida d’écouter sa réaction à une simple phrase pour se forger son opinion sur la question.
— Emeraude m’a parlé de toi.
— Et je viens vous parler d’elle.
Levi eut à peine le temps d’analyser le ton de cette voix fluette, de décider si cette réponse le poussait à abaisser sa posture défensive ou non que l’obscurité face à lui s’écarta. Comme si elle n’était faite que de volutes de fumées, elle se mit à trembler, dévoilant un paysage nouveau.
Devant lui, deux grands yeux bleu azur le dévisageaient. Encadrés de longs cils adoucissant ses prunelles déjà tendres, ils étaient positionnés sur un visage délicat affublé d’un nez en trompette. Affutant son air enfantin, une coupe de cheveux similaire à celle que Levi arborait — sauf que les mèches de l’inconnu étaient dorées — l’aidait à se débarrasser légèrement de ses airs candides.
Il devait avoir une vingtaine d’années. Plus vieux que les membres de son escouade mais plus jeune que lui ou Emeraude.
En songeant à cette dernière, il s’attarda sur la phrase qu’avait prononcé le dénommé Armin à son propos. Il comptait lui parler de la jeune femme. Et, comme pour s’expliquer, il lui fit signe de se tourner vers un point précis derrière lui. Là enfin, il réalisa où il se trouvait.
Sous ses pieds, le sable avait laissé place à des brins d’herbe chatouillant sa peau. En face de lui, derrière une troupe de soldats amassés dont la plupart présentaient d’importantes blessures, il voyait, à quelques mètres, le début d’’une forêt qu’il aurait reconnue entre mille, celle qui se situait à côté de leur ancienne base, le château qu’ils avaient habités jusqu’à l’invasion inexpliquée des titans dans le mur Rose.
Et, se tournant vers l’endroit qu’Armin lui avait désigné, son cœur rata un battement. Debout sur le pont de pierre menant au château, elle se tenait. Habillée d’une chemise blanche lui arrivant à la moitié des cuisses, ses yeux rougis — signe qu’elle avait pleuré longtemps — fixés en face de quelqu’un devant elle, elle semblait lutter pour ne pas exploser en sanglot.
Il faillit lâcher un cri en reconnaissant l’homme qui lui faisait face. Il s’agissait de lui. Ni plus ni moins. Ses cheveux noir corbeau impeccablement coiffés et lavés ainsi que son uniforme alors qu’il se tenait devant des troupes blessées et souillées.
— Nous sommes dans un souvenir, le rassura Armin en voyant qu’il s’efforçait de ne pas se faire remarquer. Personne ne peut vous entendre.
Les sourcils de Levi se froncèrent. Jamais il n’avait vécu cette scène. Emeraude habillée d’une simple chemise devant une ribambelle de soldats, il lui semblait qu’il s’en serait souvenu si une telle chose était survenue.
Mais il ne dit rien. Coupé par sa propre voix.
— Emeraude.
Ferme. Mais il se connaissait pour savoir que son ton autoritaire cachait autre chose. Comme une supplication.
Et, face à lui, il vit les yeux de la femme se mettre à briller, signe qu’elle retenait des sanglots.
— Où est Erd ? demanda-t-elle.
Il ne répondit pas. La bouche d’Emeraude s’ouvrit au bout de quelques instants, sous le choc, tandis qu’une larme roulait sur sa joue. Elle la ferma, avalant la nouvelle implicite que même le noiraud les regardant comprit, mal à l’aise.
Erd était mort ? Mais bien sûr que non ! Il se tenait à ses côtés lorsque Kenny avait poussé son dernier soupir et cela ne remontait qu’à quelques heures ! Il le saurait s’il était mort ! Malgré lui, il sentit un vent de panique naitre dans son ventre. Aussi fausse puisse être l’information, cette scène semblait trop réelle.
Le menton de la femme trembla. Elle écarta de nouveau les lèvres pour prendre la parole. Il la devança.
— Ne cite pas chacun de leur nom.
Il fuyait son regard. Levi savait que c’était parce qu’il se sentait coupable et peinait à affronter celui de la jeune femme. Mais, en remarquant le spasme de colère qui la traversa, il devina qu’elle avait perçu cela autrement.
Et il devait avouer que, face à son visage froid et son ton ferme, s’il n’avait été qu’une femme le connaissant depuis quelques semaines à peine, il aurait sans doute aussi conclu qu’il se fichait du sort de ses compagnons. Et il n’en voulait pas à la Emeraude qu’il voyait maintenant de penser de la sorte.
Car celle qu’elle était devenue aujourd’hui le comprendrait, elle.
— S’il-te-plaît, ajouta-t-il.
Elle fronça les sourcils avant de déglutir péniblement. Elle tentait d’accuser le coup. Mais il devinait à ses yeux rougis qu’il ne s’agissait pas de la première mauvaise nouvelle et comprenait qu’elle soit surmenée.
— Laisse-moi les voir.
Sa voix était ferme, autoritaire. Mais son interlocuteur ne répondit pas. Avec un pincement au cœur, il vit alors les sourcils d’Emeraude se hausser tandis que d’autres larmes imbibaient ses joues.
— Qu’en avez-vous fait ? sa voix était tremblante, implorante.
— Ils étaient trop lourds et nous ralentissaient. On a dû s’en débarrasser.
Trop brutale. Trop rapide. Trop impassible. La réponse du Levi qu’il avait été venait de tomber bien trop lourdement sur les épaules de la jeune femme. Celui qu’il était aujourd’hui le réalisa avant même qu’un masque de colère n’apparaisse sur les traits de la jeune femme, éclipsant la peine.
Et il comprit qu’elle allait craquer avant même qu’elle ne plaque ses mains sur son torse, le poussant violemment sans qu’il ne bouge d’un millimètre.
— FILS DE PUTE.
L’éclair de culpabilité qui le traversa se vit immédiatement secondé par une forme de colère. A en juger leur tenu, seul lui s’était déplacé sur le champ de bataille. De quel droit se permettait-elle de lui faire des remontrances ? Et pourquoi diable ne réagissait-il pas ?
Il le devinait, quelque chose s’était passé. Quelque chose qui avait poussé celui qu’il était alors à penser que les paroles de la jeune femme n’étaient pas de sa faute. Quelque chose de grave. Sans doute la même chose qui était responsable des yeux rougis qu’elle affichait déjà avant d’apprendre la funeste nouvelle.
— NON SEULEMENT TU NE LES AS PAS RAMENÉS EN VIE À LA MAISON MAIS…
Il détourna la tête, se contentant de regarder Armin. Il ne voulait pas en entendre plus. A quelques pas de lui, les cris de la jeune femme continuèrent mais il les ignora, dévisageant le blond qui le regardait déjà.
L’expression faciale de ce dernier était insondable.
— Ce n’est pas un souvenir, je n’ai jamais vécu cela, objecta-t-il, refusant de croire qu’Emeraude, malgré son mauvais caractère, avait bien pu un jour lui adresser de telles paroles. Et puis pourquoi tu m’as fait regarder un truc pareil !?
Le blond éluda consciemment la première partie de ses propres, préférant se concentrer sur la question qu’il venait de poser.
S’avançant de quelques pas en direction de Levi, il vint se poster à côtés de lui, les mains jointes dans le dos. Son regard se posa sur les deux protagonistes de ce souvenir et le noiraud l’imita. Elle était encore en train de pousser le noiraud avec force en hurlant. Pourtant, ils n’entendaient plus rien. Comme si ce mystérieux inconnu blond avait tenu à ce que le silence se fasse pour qu’il puisse l’entendre correctement.
— Je voulais que vous compreniez votre situation actuelle au travers d’une autre où vos rôles étaient inversés, expliqua le blond.
— Rien dans ce que je viens de voir n’est comparable à ce qu’il s’est passé là-bas, répondit-il, sur la défensive. Emeraude a tué Mike. Les titans ont tué Erd. C’est différent.
Un faible sourire incurva les lèvres d’Armin. Il l’avait écouté même s’il ne le regardait pas.
— Pas tant que ça, répondit-il.
— Ah ouais ? Et en quoi c’est ressemblant ? répondit-il en pointant la femme du doigt.
— La culpabilité.
Levi dut se contenir pour ne pas lâcher un rire sarcastique. Décidément, Edward déteignait trop sur lui. Et il ne savait ce qu’il y avait de si particulier dans cette situation qui le poussait à avoir envie de rétorquer à Armin. Le guerrier froid et impassible avait disparu. Ces émotions étaient aussi lisibles sur ses traits et dans sa voix qu’à l’intérieur d’un livre ouvert. Et cela n’avait rien d’habituel.
D’ordinaire, il ne se serait pas embarrassé d’une discussion et l’aurait laisser penser ce qu’il voulait. Mais lorsqu’il s’agissait d’Emeraude, rien n’était ordinaire.
— Elle a tué un homme bien, encore heureux qu’elle se sente coupable ! Et j’ai fait de mon mieux, j’en suis sûr, pour aider Erd ! Je ne sais même pas pourquoi moi, je me…
— Pas dans ce sens-là, le corrigea-t-il d’une voix douce, osant l’interrompre.
Levi fronça les sourcils. Le blond, qui ne le regardait toujours pas, dut deviner son désarroi car il s’expliqua :
— Qu’est-ce qui peut pousser une femme à se mettre à haïr autant un homme qui a pourtant tout fait pour aider son ami lorsqu’elle-même n’a rien tenté ?
Le noiraud ne répondit pas. Mais il avait la réponse. Car il se trouvait dans l’exact même situation. Il devait bien se l’admettre.
— Si je vous disais qu’après cela, Emeraude a essayé de vous tuer. Est-ce que vous penseriez qu’elle vous en voulait réellement malgré le fait qu’elle savait, pour avoir longuement écouté des légendes sur votre carrière, que vous faisiez toujours de votre mieux en mission ? demanda-t-il. Ou est-ce que vous vous diriez qu’elle avait simplement besoin d’un bouc émissaire pour ne pas affronter la réalité ?
Il marqua une brève pause.
— A savoir que d’Edward, à Erd en passant par Petra, Gunther et Auruo, vous aviez été le seul présent, contrairement à elle. Que vous aviez agi tandis qu’elle était restée dans l’ombre. Que vous, vous pouviez dormir sur vos deux oreilles en sachant avoir fait d votre mieux alors qu’elle, non.
Il se tourna enfin vers le caporal, plantant ses yeux bleu océan dans les siens. Autour d’eux, le décor laissait peu à peu place à une profonde nuit étoilée dépourvue d’une présence autre que la leur.
— Et si je vous disais que la raison pour laquelle vous avez fait enfermer Emeraude est exactement pareille ? demanda-t-il. Que la mine dégoûtée que vous arboriez lorsque vous l’avez vu sortir de ces rideaux n’était pas destinée à elle, mais à vous-mêmes ? Que la placer en cellule vous permettait d’éviter cet éternel rappel à votre propre culpabilité ?
Malgré lui, Levi laissa voir une émotion sur son visage. Il ne parvenait pas à garder son éternel air impassible. Ses yeux étaient écarquillés. Parce qu’il réalisait que ce blond aux airs si attendrissant devant lui avait tout à fait raison.
— Vous n’étiez pas là quand elle s’est battue contre ces monstres pour sauver Mike ni quand elle l’a ramené. Et, lorsque vous avez eu l’opportunité d’agir pour votre ami, d’écouter ses supplications et mettre fin à ses jours, vous avez préféré éviter de lui rendre visite pour qu’il n’ait pas l’occasion de vous demander une telle chose, expliqua-t-il. Contrairement à elle qui est allé l’affronter et le soulager de ses blessures.
Levi écouta ces mots, médusé. Que répondre à cela ? Que répondre à la vérité ? Sa gorge était sèche à mesure qu’il prenait conscience de ses propres sentiments. Voilà pourquoi il avait essayé d’aider Emeraude à s’évader. Parce que, au fond, il savait qu’elle n’avait rien à faire dans cette prison, qu’elle pouvait très bien se défendre seule et qu’il n’avait fait que chercher une excuse pour ne pas avoir à affronter sa propre culpabilité.
— C’est un réflexe très humain, au fond, de chercher quelqu’un à haïr lorsqu’on sait que le responsable n’est autre que nous-mêmes.
Il ne répondit pas, abasourdi.
— Dans cette autre vie, poursuivit Armin, Emeraude a fini par comprendre la vérité sur ce qu’elle ressentait et s’est excusée auprès de vous pour ses paroles, vous affirmant que vous aviez sauvé bien plus de gens que vous ne le croyiez. Car même si certains avaient fini par décéder, vous aviez un jour su leur tendre la main.
Le noiraud se raidit. Cette citation qu’il avait murmuré à la jeune femme pour la rassurer le jour où elle avait ramené le corps amoché de Mike. Celui dont il ne connaissait pas l’auteur mais qui semblait scier les traits de la jeune femme. Alors c’était elle ? Véritablement ? La voix qui lui avait murmuré cette phrase dans laquelle il avait trouvé tant de réconfort ?
Ses sourcils se froncèrent. Il s’en serait souvenu ! Armin le coupa dans ses réflexions :
— Mais je pense que vous aviez aussi besoin de le réaliser pour parvenir à la retrouver.
Là-dessus et sans un mot de plus, le blond tourna les talons. Intrigué et encore sous le choc de ses paroles, Levi se tut durant quelques instants, le regardant s’éloigner. Puis, comprenant qu’il n’allait sans doute plus le revoir de sitôt, il ne put s’empêcher d’hausser la voix tandis que l’obscurité commençait à s’abattre sur lui.
— Oi, gamin ! Pourquoi m’avoir dit ça ? lança-t-il.
— Vous en avez besoin pour vous retrouver, répondit le blond sans cesser de marcher, les ombres grandissantes le rendant moins discernable aux yeux du noiraud.
— Mais pourquoi vouloir nous voir réunis ?
Il y eut un bref silence. Lourd. Et, lorsque la réponse d’Armin lui parvint finalement, l’obscurité avait totalement envahi les lieux, aveuglant le caporal.
— Car, bientôt, la survie de ce monde dépendra de l’amour qui vous lie.
⏂
hehehe prêt pour le chapitre de demain ?
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