𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟒𝟐

𖤓

ET DANS LES LARMES DE CEUX QUI
VIVENT, JE LAVE LE SANG DES
MARTYRS

















             L’air se faisait frais et la nuit touchait à sa fin. Le parfum fleuri de la rosée du matin embaumait les lieux. Pétrichor. L’odeur favorite d’Edward. Le ciel commençait tout juste à s’éclaircir tandis que la bougie illuminant la chambre de Levi s’était considérablement rapetissie. Sa cire fondue formait à présent une flaque blanchâtre sur le bois usé de son bureau qu’il gratta frénétiquement, ne supportant pas la moindre quantité de crasse.

             Il n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Comme souvent d’ailleurs. Pour un soldat ayant vu les pires horreurs au front, les insomnies n’étaient que de vieilles amies. A vrai dire, s’il n’utilisait jamais de lit, c’était parce qu’il s’assoupissait souvent à une table, en travaillant sur des stratégies militaires ou rapports.

             Levant son regard du parchemin qu’il lisait, il sentit soudain sa gorge s’assécher et ses joues rougir en se disant qu’à vrai dire, il avait utilisé un lit, pas longtemps auparavant. Mais il n’y avait pas du tout dormi.

             Sur ses mains, il sentit le désir de presser à nouveau les hanches d’Emeraude, ses lèvres rougirent à mesure qu’elles quémandaient la peau de la jeune femme et ses oreilles sifflèrent, impatiente d’entendre sa voix gémir encore son grade. Un spasme le prit. Depuis qu’il avait accompagné la soldate à sa cellule, une semaine auparavant, il ne cessait de penser à elle.

             D’abord, il avait cru que seule la crainte qu’elle se fasse assassiner par Dan derrière les barreaux le poussait à se focaliser sur elle. Mais, plus les jours passaient, plus il se rendait compte qu’on ne perdait pas toute notion du temps en se rappelant la forme des lèvres d’une femme si celle-ci ne provoquait en nous qu’un sentiment d’inquiétude.

             Mais il ne s’en faisait pas. Il était un homme. Inexpérimenté. Leur nuit avait été plaisante et, comme elle était la seule personne qu’il avait connu de cette façon, il n’était pas bien à l’aise à l’idée d’essayer avec quelqu’un d’autre. Alors, évidemment, en ces temps particulièrement anxiogène, il souhaitait remettre le couvert.

             C’était aussi simple que cela. Il était obsédé par elle comme il aurait pu l’être par n’importe qui d’autre si elle n’avait pas été celle allongée dans le lit, ce soir-là.

             Le tirant de ses pensées, le bruit d’un grincement de porte retentit dans son dos, suivit de quelques pas. Il connaissait cette démarche. Et, même s’il fut surpris de voir que l’homme lui rendait visite alors qu’il l’avait cordialement évité depuis plus d’un mois, il n’en laissa rien paraitre.

— Bonjour, Edward, dit-il simplement en rangeant le parchemin qu’il lisait dans sa pochette.

             Le lit derrière lui grinça, signe que le blond venait de s’y allonger. Sa chambre à l’intérieur de cette petite maison de campagne où ils cachaient Eren était bien moins large qu’à la base mais cela lui convenait. Et, visiblement, à son ami aussi.

             Celui-ci ne parla pas durant un moment. Le noiraud se doutait qu’il avait déjà eu du mal à venir le voir. Depuis l’instant où il avait découvert son aventure sexuelle avec sa sœur, il avait formellement refusé de lui adresser la parole. Levi avait fait le choix de lui laisser le temps de digérer l’information.

             Et, finalement, l’heure d’une discussion sérieuse était enfin arrivée.

— Elle est grande, elle fait ce qu’elle veut et avec qui elle veut, commença-t-il d’une voix ferme. Mais vraiment qui elle veut. Le fait que ce soit toi ne me dérange pas, même si tu es mon ami.

             Levi se tourna enfin, posant son attention sur Edward. Allongé sur les draps encore faits du noiraud, il ne semblait pas non plus avoir dormi. Ses avant-bras coincés sous son crâne, il luttait contre ses paupières pour ne pas s’endormir.

— Ce que je ne veux plus voir, c’est la peine sur son visage à chaque fois qu’elle te regarde et l’indifférence que tu lui montre.

             Croisant les bras sur sa poitrine, il ne répondit pas. Cette femme était loin de le laisser indifférent. Très loin.

             Mais il trouvait plus aisé de prétendre le contraire.

             Il vit nettement l’éclair de tristesse qui traversa soudain les prunelles d’Edward. Il n’avait abordé le sujet de leur passé sexuel que pour enchaîner plus tard sur ce qui le travaillait vraiment, la raison pour laquelle il s’était décidé à revenir voir le caporal-chef malgré son omniprésente fierté.

— Je ne sais même pas pourquoi je te dis ça. Je ne reverrais plus rien dans ses yeux, de toute façon, soupira-t-il avec désespoir. Personne ne verra plus rien. Aucune circonstance atténuante au monde ne justifiera le meurtre d’un soldat, qui-plus-est le deuxième meilleur de l’Humanité, aux yeux des…

— C’est le troisième meilleur soldat, ne put s’empêcher de corriger Levi mais il le regretta aussitôt.

             Il l’avait fait par automatisme. Cependant, le blond l’avait bien entendu. Ecarquillant les yeux, il se redressa quelque peu, fronçant les sourcils en direction du noiraud.

             Celui-ci comprit alors qu’il allait devoir s’expliquer :

Emeraude a tué quatre-vingt-quinze titans. C’est le compte le plus élevé derrière…le mien. C’est elle, le deuxième meilleur soldat de l’Humanité.

             Soudain embarrassé, il détourna le regard, ne voulant affronter les iris rieuses du blond. Mais il eut le temps de distinguer nettement le rictus qui venait de prendre place sur les lèvres d’Edward.

— Et je peux savoir comment tu sais un truc pareil ? demanda-t-il en prenant une position assise, soudain intéressé.

— J’ai…j’ai peut-être lu deux ou trois de ses rapports, répondit-il, mal à l’aise.

— Levi, on n’inscrit pas le nombre de titans qu’on a tué en tout sur chaque rapport comme si c’était une mise à jour. Si tu sais combien de titans elle a tué en tout, c’est que tu les as tous lu et que t’as fait le compte ! s’exclama-t-il d’un ton accusateur.

             Malgré lui, il se replaça sur sa chaise de sorte à cacher le parchemin posé sur son bureau et qu’il était en train de lire lorsqu’Edward était arrivé. Car il s’agissait effectivement d’un des rapports qu’avait écrit la jeune femme.

             Il les avait tous déjà lu maintes et maintes fois mais ne parvenait à se passer de ces récits. Pourtant, il était bien plus doué qu’elle. Qu’importe, il demeurait obnubilé par sa façon d’écrire, les tâches d’encre sur les côtés de la page ainsi que ses formulations maladroites.

— Je m’ennuyais…, se défendit-il du mieux qu’il peut.

— Tu t’ennuyais !? répéta Edward en haussant les sourcils dans un rire. Mais c’est pas un truc qu’on fait pour tromper l’ennui ! Je supporte pas ça, moi. Si je devais lire un seul autre rapport que ceux que je rédige, je donnerai ma démission.

             Les sourcils de Levi se froncèrent.

— Edward, t’es censé relire et corriger les rapports de chaque membre de ton escouade.

— Et je le fais ! répondit-il précipitamment, une lueur de culpabilité allumant ses yeux tandis qu’il comprenait qu’il s’était fait prendre. Mais n’essaye pas de changer de sujet !

— Je te le cède, j’ai lu quelques rapports écrits par…

             Les yeux du blond se plissèrent.

— OK, j’ai lu tous ses rapports, céda-t-il.

             Edward ouvrit la bouche pour pousser un rire victorieux mais son collègue le coupa à ce moment-là.

— Pour en revenir au procès, dit-il d’un ton bien plus sérieux, il n’aura pas lieu. Je n’ai pas écrit sur mon rapport d’arrestation qu’elle avait tué Mike, seulement qu’elle avait craché sur Erwin. Et elle est légalement enfermée pour insubordination à l’heure actuelle.

             Il vit le blond se figer. Une expression partagée entre le soulagement et l’ébahissement venait de prendre place sur son visage.

— Tu as menti à Erwin pour la protéger ? demanda-t-il, ses sourcils se haussant.

             Jamais Edward n’avait confié à Levi le lien si fort de soumission qui l’unissait au major. Tant et si bien que seul le blond comprenait les enjeux d’une telle action commise par le noiraud.

             Il avait désobéi à son « maître » pour elle. Comme si le lien l’unissant à la jeune femme était encore plus fort que celui le soumettant à Erwin. Elle lui permettait de s’émanciper.

             Mais Levi n’en savait rien.

— J’ai juste fait ce qui me semblait juste, répondit-il, embarrassé, en fuyant le regard de son ami. J’avais proposé à Erwin de la mettre au trou pour insubordination si elle refusait de se plier à ses ordres parce que je me doutais qu’elle le ferait. Etant donné qu’elle s’était faite tirée dessus la veille, je me suis rendue compte qu’elle ne serait ni en sécurité en tant que civile car traquée par des gens comme Dan, ni en sécurité en tant que soldat car exposée aux titans.

             Il marqua une brève pause.

— Alors je pensais que l’enfermer serait le meilleur moyen de garantir sa sécurité. Du moins, le temps qu’on appréhende le père de Dan qui est introuvable, expliqua-t-il. Mais Erwin aimait vraiment Mike et il se remet mal de son décès… Il a eu besoin d’un bouc émissaire.

             Il se sentait minable. Au final, elle se retrouvait dans la même cellule qu’un homme qui avait emmagasiné plusieurs litres de poison afin de l’assassiner elle et seulement elle.

             Pourtant, malgré l’échec de son plan, il fut surpris de voir le large sourire qui étirait les lèvres de son interlocuteur.

— Quoi ? demanda-t-il, intrigué de ne pas le voir se mettre en colère.

— T’es totalement amoureux d’elle, en fait.

             Le cœur de Levi rata un battement et ses yeux s’écarquillèrent.









             Il était quoi ?

 





















au pays de T'choupi on rigole bien

j'ai ça dans la tête je crois c'est un effet secondaire du vaccin

bref sinon je prépare une nouvelle ff livai x reader qui ne se passera pas dans le monde d'snk

donc pas de spoil

et ce sera plus court mdrrr

(de toute façon à ce stade je sais pas comment je pourrais faire un truc plus long ptdrrr)

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